Introduction
Bref historique
Commen¸cons par les travaux du physicien fran¸cais Denis Papin (1647-1714),
qui imagine alors l’ancˆetre des machines `a vapeur. L’id´ee lui est venue en obser-
vant le soul`evement du couvercle d’une marmite d’eau bouillante. Le couvercle
peut actionner un piston et fournir du travail. Il s’agissait donc de r´epondre `a
un fort besoin industriel : transformer la chaleur en travail.
Le mot thermodynamique emprunte au grec ces deux notions : τερµη
(chaleur) et δuναµις (force) qui donnent le mot thermodynamique.
La v´eritable naissance de cette science, en 1824, est due `a Sadi Carnot 1
(1796-1832), qui d´eveloppe les premi`eres r´eflexions dans son c´el`ebre Trait´e sur la
puissance motrice du feu et des machines propres `a d´evelopper cette puissance.
En 1831 apparaˆıt l’id´ee (fausse) que “la chaleur se conserve” 2: un moteur
thermique ne peut fourni du travail que s’il emprunte de la chaleur `a la source
chaude et la restitue `a la source froide.
En 1860, James Prescott Joule va plus loin en ´enon¸cant le premier prin-
cipe : l’´energie se conserve, c’est `a dire que le travail peut int´egralement ˆetre
transform´e en chaleur. Joule introduit une grandeur importante, l’´energie in-
terne U.
En 1865, Rudolf Clausius (1822-1888) ´etudie et diffuse les travaux de Car-
not et pr´ecise que le premier principe ne permet pas de tout faire, mˆeme si
l’´energie se conserve. Il postule que “la chaleur ne peut pas passer spontan´e-
ment d’un corps froid vers un corps chaud”. Il ´enonce le second principe de
thermodynamique et introduit l’entropie S.
En 1875, Boltzmann (1844-1906) “regarde la mati`ere `a la loupe” et montre
que les grandeurs macroscopiques ont une signification microscopique, `a l’´echel-
le de l’atome. C’est le d´ebut de la physique statistique (statistique car c’est
le seul moyen de traiter un si grand ensemble d’objets). Boltzmann ´etablie la
c´el`ebre relation
S=kBln Ω.
Par la suite, Gibbs (1839-1903) d´efinit de nouvelles fonctions d’´etat pour d´e-
crire l’´equilibre, et la notion de chaleur et travail deviennent secondaires. Cette
description microscopique s’appuie sur les travaux de Max Planck et Albert
1. Il est int´eressant de signaler que dans ce cas, ce sont les applications industrielles exis-
tantes qui ont donn´e naissance `a une science fondamentale, et non l’inverse.
2. En r´ealit´e, ce n’est pas la chaleur qui se conserve, mais l’´energie.
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