La Côte Ouest vers 1905 Territoire Des ressources naturelles grandioses à exploiter Vancouver, le 5 mai 1905 Ma chère sœur, Je suis en Colombie-Britannique! Je ne regrette pas ce long voyage en train. Depuis mon départ de Montréal, j’ai traversé tout le pays. D’abord, je suis passé par l’Ontario, pour ensuite traverser les Prairies, soit le Manitoba, la Saskatchewan et l’Alberta. J’y ai vu des plaines à perte de vue. À l’approche de la ColombieBritannique, le paysage changea subitement. Les montagnes Rocheuses recouvertes de neige semblaient infranchissables. Le train circulait à flanc de montagne, c’était très impressionnant. Une fois les montagnes franchies, je me suis retrouvé dans la vallée de l’Okanagan, une vallée au climat très doux. L’air y est humide et un vent chaud y souffle, ce qui permet à des fruits, comme les pêches et les cerises, de pousser en quantité. Après avoir suivi le sinueux canyon du fleuve Fraser, je suis enfin arrivé à l’océan. Contrairement au fleuve Saint-Laurent, ici, la mer ne gèle pas et les bateaux peuvent circuler toute l’année. L’océan est à ce point riche en poissons que ça semble être une ressource inépuisable. Beaucoup de gens font le commerce des pêcheries. Il y a aussi beaucoup de mines d’argent et de cuivre, mais l’époque des chercheurs d’or est terminée. Un jour, j’irai découvrir plus au nord la région de Cariboo, là où les prospecteurs cherchaient de l’or. De nos jours, les gens y exploitent des mines de charbon. Mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est quand je suis arrivé aux chantiers de coupe de bois. Les gens disaient vrai : il y a des arbres immenses, ce sont des thuyas. Ils sont si grands qu’on peut y creuser un tunnel qui permet d'y passer sans problème, avec un cheval et une charrette. Quand j’ai demandé aux hommes comment de tels arbres pouvaient pousser, ils m’ont répondu que c’était grâce au climat maritime de l’Ouest. Ce climat se caractérise par des étés chauds et secs et des précipitations très abondantes surtout en hiver. Je sens que je vais être heureux ici dans ce territoire où les ressources naturelles sont inimaginables! Signé Charles Auteur: Service national du Récit de l'univers social La Côte Ouest en 1905, un territoire unique! En 1905, le Canada est composé de 9 provinces qui s’étendent des océans Atlantique au Pacifique. Située sur la Côte-Ouest, la Colombie-Britannique est une province bien différente des autres. Dans les premières années, le territoire est exploité par la Compagnie de la Baie d’Hudson qui y fait le commerce des fourrures avec les Amérindiens. La ColombieBritannique fait son entrée dans la Confédération canadienne en 1871 car elle y voit certains avantages : Sa population est majoritairement d’origine britannique comme le reste du Canada, son économie a besoin du chemin de fer et son besoin de délimiter son territoire est essentiel. Elle veut contrer l’expansion des États-Unis au sud et au nord de ses frontières. Population Bonjour monsieur, vous êtes un nouvel arrivant, n'est-ce pas? Vous savez, vous n'êtes pas le premier immigrant à arriver cette année. En 1905, nous sommes 180 000 habitants en Colombie-Britannique et ce nombre ne cesse d'augmenter. Nous nous trouvons en ce moment à Vancouver qui est la plus grande ville de la province. Elle compte près de 30 000 habitants et sa population a doublé depuis dix ans. La principale raison? L'immigration ! Venez, je vais vous faire visiter Vancouver. Des visages différents Savez-vous d'où viennent tous ces gens? De partout dans le monde! Regardez autour de vous, nous croisons des personnes avec des visages bien différents. Vous avez tout d'abord les Britanniques, venus de Grande-Bretagne, qui forment 75 % de la population. Ensuite, vous avez les Asiatiques qui sont venus ici lors de la construction des chemins de fer et qui sont restés, car ils ne pouvaient se payer la traversée de retour. De plus, vous risquez de rencontrer des Européens d'un peu partout, soit de France, d'Allemagne ou encore d'Italie. Finalement, il ne faut pas non plus oublier les Amérindiens qui vivaient ici avant même la colonisation. Mais, je ne saurais vous dire combien ils sont. La plupart vivent maintenant sur des réserves. Vous remarquez sûrement aussi que la population est très jeune. Lorsqu'une femme se cherche un mari, elle a l'embarras du choix. Ici, il y a presque deux hommes pour une femme. J'espère que mes petites explications vont vous aider. Je vous laisse aller chercher du travail. Cherchez près du port, on y engage des jeunes gens en santé. Personnages marquants Richard McBride Né en Colombie-Britannique en 1870 de parents irlandais, Richard McBride connaît bien sa province. Avocat de profession, il pratique ce métier jusqu’à ce qu’il fasse le saut en politique et qu’il soit élu député provincial en 1898. À l’Assemblée, McBride sait se faire remarquer par ses idées et il impressionne lors des débats. Pour faire de l’argent rapidement, il investit dans les mines. Sa connaissance de l’industrie minière lui vaut le titre de ministre des mines en 1900. En 1903, il est élu premier ministre de la Colombie-Britannique. Au niveau économique et social, il défend les intérêts de sa province auprès du gouvernement fédéral. Il défend aussi la cause des travailleurs, mais seulement les travailleurs de « race blanche »... Il s’oppose fortement à l’immigration asiatique. À son avis, cette main-d’œuvre à rabais vole des emplois. Il est tout de même plus compréhensif envers les Amérindiens dont il parle même la langue. Toutefois, les terres non exploitées dans les réserves sont un sujet de discorde, car il les réclame pour le développement industriel de la province. McBride aime rappeler l’importance du chemin de fer pour aider le peuplement de la région. Les chemins de fer étaient sa passion. Les gens de son époque parlent de lui comme de quelqu’un qui connaît très bien la province et ses besoins. Il a su travailler à son développement et promouvoir ses richesses. Emily Carr Bonjour, je me nomme Émily Carr et je vous souhaite la bienvenue dans ma maison. J’habite à Victoria, la capitale de la Colombie-Britannique. Je suis peintre et écrivaine. Je suis née le 13 décembre 1871. Mes parents, eux, ont immigré d’Angleterre. Mon père était un homme d’affaires respecté. Dès mon jeune âge, j’ai été élevée selon les valeurs victoriennes traditionnelles. La discipline est très importante. À mon époque, les jeunes filles britanniques sont éduquées à tenir le rôle de future épouse. Une bonne jeune fille se doit de développer des qualités de douceur et de calme. Au grand désespoir de mes parents, j’ai toujours été différente. J’adore la nature sauvage et la beauté de la Côte Ouest du Canada. Malheureusement, mes parents sont décédés alors que j’avais dix-huit ans. Pour pouvoir apprendre l’art qu’est la peinture, j’ai convaincu mes tuteurs de me laisser aller étudier en Californie, en Angleterre et même en France. Par l’art, j’exprime mes idées et je produis souvent des œuvres d’un genre non traditionnel. Elles représentent la nature et des totems incarnant les diverses nations amérindiennes de la Colombie-Britannique. Je me passionne pour cette culture. J’ai bien conscience que ce savoir-faire est en voie de disparition, car les Amérindiens sont lentement assimilés à la culture européenne. Je me donne donc comme objectif de préserver en image ces totems. Mes toiles se veulent des documents d’archives pour rappeler aux gens la beauté et la richesse de la culture et de l’histoire amérindienne. Groupes sociaux Les Britanniques Avez-vous déjà observé le drapeau de la Colombie-Britannique? Il est le reflet de la culture de cette province et des pionniers qui l’ont colonisée. Le drapeau reproduit le blason de la province. Dans le haut, l’Union Jack et la couronne d'or symbolisent les origines coloniales britanniques de la province. Dans le bas, le demi-soleil doré et les rayures bleues représentent l'océan Pacifique ainsi que la situation géographique de la Colombie-Britannique, qui est la province canadienne la plus à l’ouest. Comme l’illustrent le nom et le drapeau de la province, l’attachement à l’Angleterre est très important pour ces Britanniques. Ils reproduisent dans la ville de Victoria, ville nommée ainsi en l’honneur de la reine d’Angleterre, un petit monde britannique. Les Anglais vivent en communauté dans des quartiers qui ressemblent en tout point à ceux de leur ancienne patrie. En 1901, les trois quarts de la population de la Colombie-Britannique sont originaires d’une colonie anglaise. Ici, on vit à la mode victorienne. La famille est très importante et la prospérité est essentielle car elle permet d’accéder à un meilleur rang social. Les gens de la haute bourgeoisie qui sont de grands commerçants ou propriétaires terriens sont très en vu dans la province. Les Britanniques accordent aussi beaucoup d’importance à la pratique des arts. Par exemple, l’apprentissage d’un instrument de musique est obligatoire pour les jeunes filles. En bons citoyens de la couronne britannique, ils doivent toujours rendre hommage à l’Angleterre et pratiquent la religion protestante. Les Britanniques doivent aussi veiller à ne fréquenter que des gens de leur rang. Voilà pourquoi l’arrivée d’immigrants d’origines diverses provoque des remous dans la communauté de Victoria, car on veut y préserver un mode de vie à l’anglaise. Les commerçants Un commerçant bien de son temps M. Oppenheimer est l’un des plus grands commerçants de la province au début du 20e siècle. Avec l’arrivée de tous ces immigrants, la Colombie-Britannique doit faire face aux demandes croissantes de marchandises. M. Oppenheimer est l’exemple parfait du commerçant qui s’est bâti un empire à partir de rien. Avec ses frères, il est venu d’Allemagne en passant par la Californie. Ils suivaient les prospecteurs d’or. Ils ont d’abord installé des commerces le long des voies d’immigration et dans les villes en expansion. Ils savaient flairer les bonnes affaires et fournissaient aux aventuriers les denrées et l’équipement dont ils avaient besoin. Avec la fin de la ruée vers l’or, les Oppenheimer se sont installés à Vancouver car ils croyaient au potentiel de cette ville. Ils ont su deviner qu’elle deviendrait un centre commercial d’importance grâce à l’arrivée du train. Ils ont alors acheté des terrains et ont investi dans les compagnies de tramway et d’électricité de Vancouver. Les grands commerçants tels que David Oppenheimer se font promoteurs privés et font de la publicité pour la ville. On attire les gros investisseurs par des primes en espèces et des réductions de taxes. Les petits commerçants Ici, comme la province est encore jeune, chacun, avec du travail et de la persévérance, peut réussir à se lancer en affaires. Les commerces en tout genre se multiplient, que ce soit des magasins, des restaurants, des théâtres ou encore des saloons. Les immigrants chinois sont eux aussi propriétaires de plusieurs commerces, comme des blanchisseries ou des cafés, car ce sont des établissements qui demandent peu d’investissement et qui ne nécessitent pas de parler la langue anglaise. Les Chinois et les Amérindiens Les Amérindiens À l'arrivée des premiers explorateurs européens en Colombie-Britannique, des nations amérindiennes y vivaient déjà. Elles n'eurent d'autres choix que de céder leur territoire. Les Européens avaient besoin de terres cultivables pour s'établir. Les deux groupes signèrent des traités donnant des terres aux Européens tandis que les Amérindiens y conservaient le droit de chasser et de pêcher. La vie des Amérindiens a profondément changé avec la colonisation. Tout d'abord, les maladies, en particulier la variole, ont touché ces peuples et provoqué la mort de plusieurs d'entre eux. Ensuite, avec le temps, les Amérindiens en sont venus à travailler pour les nouveaux arrivants et même à adopter certaines de leurs coutumes. Finalement, les Amérindiens furent confinés dans des réserves. Les Chinois Les immigrants chinois arrivant de Californie ou de Chine, tout comme les Amérindiens, n'ont pas eu la vie facile. Ils sont venus en Colombie-Britannique dans l'espoir de faire fortune et d'y trouver de l'or. Ils ont été, par la suite, engagés comme ouvriers pour la construction du chemin de fer. En Chine, la population avait augmenté et le Canada, à trois semaines de bateau de l'autre côté de l'océan Pacifique, semblait une terre intéressante pour émigrer. Les Chinois travaillaient comme ouvriers à la construction du chemin de fer pour 1$ par jour, un très bas salaire. On leur confiait les travaux les plus durs et les plus dangereux. Quand le chemin de fer du Canadien Pacifique a été achevé, les travailleurs ont dû trouver de nouveaux emplois. Plusieurs Chinois sont retournés en Chine, mais la majorité ne pouvait se payer le voyage. Ils s'installèrent en communauté dans des quartiers chinois. Ils sont alors devenus jardiniers, épiciers, cuisiniers ou domestiques. Ils travaillaient aussi dans les mines et dans les conserveries de poisson. De plus, ils durent faire face au racisme et à la discrimination. Vie quotidienne Les loisirs Les divertissements et les loisirs ne manquent pas en Colombie-Britannique. Dans les villes comme Vancouver et Victoria, on trouve des parcs où les gens vont se promener. Pour les plus nantis, on peut également aller au théâtre pour y voir des pièces ou y écouter des musiciens jouer des grands classiques de la musique. Toutefois, un des loisirs dans cette province éloignée demeure particulier : celui de la découverte des forêts et des montagnes. Les gens prennent en effet plaisir à aller marcher en montagne. Un service régulier de transport permet même de rejoindre la rivière Capilano, qui est un lieu de prédilection pour les promeneurs. On s’y rend pour se détendre, pratiquer la pêche sportive et visiter ses canyons. Ce lieu attire des gens qui aiment la nature. De gigantesques arbres servent de passerelles pour que les gens puissent circuler facilement. En 1905, un groupe d'amateurs de plein air pense même fonder un club d’alpinisme. Même des femmes s’adonnent à ce sport que l’on dirait aujourd’hui « extrême ». Bizarrement, une fois dans la montagne, les gens semblent égaux. Il n’existe plus de structure sociale basée sur la richesse. Les banquiers côtoient les cheminots et les infirmières. Puisque les gens travaillent habituellement le samedi matin, les excursions commencent en après-midi, ce qui permet à tout le monde d'y participer. On pense même créer une réserve pour protéger ce lieu magnifique. Habiter en Colombie-Britannique La ville et son secteur industriel Si vous circulez dans les rues de Vancouver en 1905, vous serez surpris du mariage entre la nouveauté et le délabrement. La ville semble s’être développée trop rapidement et tout est pêle-mêle. Des gens de toutes origines se côtoient, mais les quartiers sont bien distincts. D’un côté se situent les quartiers ouvriers et le quartier chinois ; de l’autre, les quartiers des petites et grandes bourgeoisies, mieux pourvus en égouts et en électricité. La ville est défigurée par tous ces poteaux qui servent à supporter les fils électriques et téléphoniques. La ville possède aussi tous les attraits d’une ville moderne avec ses parcs, ses théâtres et son tramway. Si vous traversez sur l’île de Vancouver jusqu’à Victoria, la capitale, vous découvrirez un paysage très distinct. La ville est différente par son allure typiquement « british » : jardins à l'anglaise, maisons bâties dans le style victorien, salons de thé, etc. En vous approchant de la mer, vous y découvrirez de nombreuses industries le long de la côte. On y trouve des scieries, des conserveries et de nombreux quais d’embarquement pour les marchandises. On y fabrique aussi des bateaux pour le transport. Campagne Dès que vous vous éloignez de la mer, le décor change. Dans les vallées, les gens vivent de l’agriculture. Par exemple, on y cultive du tabac, des pêches et des cerises. Dans certaines régions plus au nord et en montagne, comme à Fort Grahame, la Compagnie de la Baie d’Hudson exploite des postes de traite. Les villes minières et forestières se développent. Avec l’arrivée du chemin de fer dans les années 1910, des villes poussent un peu partout comme des champignons. Les scieries, qui étaient mobiles s’implantent près des cours d’eau ou des voies de chemin de fer. Ces dernières faisaient transporter leur équipement en forêt par des chevaux. Dans les vallées et les montagnes que les gens viennent habiter petit à petit, on se sent bien loin du tourbillon de Vancouver avec ses fils électriques et son tramway. Langue, culture et religion Une variété de religions Aujourd’hui, nous sommes dimanche, c’est le jour du seigneur pour les Chrétiens, c’est pourquoi on entend sonner les cloches au loin. Ici, à Vancouver, la majorité de la population anglaise est de religion protestante, surtout anglicane ou presbytérienne. Elle a construit des églises où les fidèles se rencontrent. Moi, je m’appelle Katsuo, je suis japonais d’origine et je suis bouddhiste. Les Canadiens japonais comme moi sont les premiers à avoir amené le bouddhisme au Canada. Je ne vais donc pas à l’église. Toutefois, le dimanche est aussi la journée que je consacre à la pratique de ma religion, car comme beaucoup de gens ne travaillent pas, c’est plus facile de se réunir. Un jour, j’espère que j’aurai un lieu où aller prier. La communauté bouddhiste fera sûrement construire sous peu une pagode et nous irons y prier Bouddha. Dans la ville de Vancouver, comme les gens viennent de partout à travers le monde, les adeptes de religions différentes se côtoient. C’est ainsi qu’on retrouve des russes orthodoxes, des Indiens qui pratiquent l’hindouisme, etc. Ceux qui ne sont pas d’origine britannique sont parfois l’objet de discrimination. Mais comme beaucoup de ces gens viennent d’arriver en Colombie-Britannique, nous allons apprendre à nous connaître. Un jour, le paysage de la ville sera transformé par la construction de lieux de culte pour les gens des diverses religions. Une province où l'on parle anglais Cheese, coffee, bread!!! Oh! je vais devoir m'habituer. Ma sœur m'avait bien dit qu'au début ce ne serait pas évident pour moi ici puisque je ne parle pas anglais. La province de la Colombie-Britannique étant une ancienne colonie anglaise, la langue d'usage est l'anglais. C'est aussi la langue du commerce. Pour faire des affaires ici, il faut savoir parler en anglais. Mais si on sait s'organiser, on peut passer outre le barrage de la langue. Les Chinois ont réussi à se débrouiller. Ils fondent des commerces où ils vendent des denrées pour leur communauté ou encore des commerces qui ne demandent pas de savoir parler la langue couramment. Lorsqu'ils veulent se faire engager sur des chantiers, ils trouvent un des employés qui parle l'anglais et qui sert ainsi d'intermédiaire. Les ouvriers chinois parlant anglais deviennent souvent contremaître. Agriculture, commerce et industries L'exploitation des ressources naturelles La fourrure, l’or et les mines La Colombie-Britannique, en plus d’être favorisée par son climat et la proximité de la mer, est une province très riche en ressources naturelles. Dans les premières années, comme lors des débuts de la Nouvelle-France, les gens venaient y chercher des fourrures. Ensuite, ce fut la fièvre de l’or. Mais ces ressources se sont rapidement épuisées. Les gens ont alors su chercher et découvrir d’autres ressources naturelles à exploiter : les prospecteurs découvrirent l’argent et le cuivre. Les minerais devinrent aussi une ressource très utilisée. Le commerce du bois Il ne faudrait pas non plus oublier de parler de l'industrie forestière. Les immenses arbres des forêts de l’Ouest sont exploités très rapidement, dès le début de la colonie. On coupait des arbres tant pour la construction que pour la production de pulpe et de papier. La qualité du bois de la Colombie-Britannique est reconnue dans le monde entier. La pêche Le poisson était aussi une ressource naturelle. La pêche était très rentable, considérant que les espèces de poissons de l’océan Pacifique sont différentes de celles de l’océan Atlantique. La prochaine fois que vous mangerez une boite de saumon, regardez bien l’étiquette. Elle provient peut-être de l’autre bout du pays. L’agriculture L’agriculture représente aussi une activité économique importante. En ColombieBritannique, contrairement aux Prairies, on ne cultive pas de céréales. On se spécialise plutôt dans la culture du tabac, des fruits et des légumes. Dans ce climat maritime de l’Ouest, la saison végétative est longue et le climat doux, ce qui permettait de faire pousser des arbres fruitiers comme des cerisiers et des pêchers. La vallée de l’Okanagan est encore aujourd’hui reconnue pour ses vergers et ses vignes. Une économie de service et d'usine En Colombie-Britannique, on compte beaucoup d’industries. Avec tous les nouveaux arrivants et la main-d’œuvre bon marché, les industriels ouvrent plusieurs usines, surtout le long de la côte. L’industrie forestière constitue depuis longtemps une des grandes industries de la Côte Ouest. On va d’ailleurs y retrouver de nombreuses scieries. Ce secteur employait des ouvriers de diverses origines, notamment des Amérindiens, travaillant de longues heures aux tables de tri des scieries. On y coupait le bois selon les demandes des acheteurs pour ensuite l’expédier par bateau. Sur les côtes, des conserveries transformaient le poisson et le mettaient en conserve pour qu’il puisse être revendu à l’étranger. Ce marché était l’un des plus développés. De nombreuses fonderies se sont développées près des mines pour diminuer le transport. Souvent, dès que l’on ouvrait une nouvelle mine, un village naissait à proximité. Des gens venaient s’y installer pour y travailler ou encore pour vendre des produits aux travailleurs. Les fonderies servaient à extraire les métaux des minerais pour qu’on puisse les transformer ensuite. Sans les grandes industries, beaucoup de petits ouvriers étrangers auraient été sans travail. Malheureusement, les industriels ont profité d’eux en les faisant travailler très fort pour des salaires de misère. Gouvernement Histoire de la democratie canadienne La Colombie-Britannique, une province canadienne En 1871, la Colombie-Britannique accepte d’entrer dans la Confédération canadienne à une seule condition : un chemin de fer la reliant au centre du Canada doit être construit d’ici dix ans. De colonie britannique, elle devient alors une province de la nouvelle Confédération canadienne. La vie politique s’y déroule de la même manière que dans les autres provinces. Le premier ministre, qui est aussi le chef du parti au pouvoir, dirige le gouvernement constitué par la majorité des députés élus. La Colombie-Britannique est aussi représentée à Ottawa, au gouvernement fédéral, par 34 députés qui siègent à la Chambre des communes. Ces deniers sont élus par les citoyens ayant le droit de vote, et ils se doivent de défendre les intérêts de la province auprès du gouvernement central. Une des caractéristiques politique de la Colombie-Britannique en 1905 est que beaucoup de gens n'ont pas le droit de vote, tel que les Amérindiens, les Asiatiques ou les femmes. Uniquement les sujets britanniques, proriétaires blancs de sexe masculin de plus de 21 ans, obtiennent ce droit. Ces conditions rendent beaucoup de gens mécontents. Le premier ministre, Richard McBride, en est bien conscient. Il sait que, puisque les ouvriers forment la majorité de la population de la province, il faut savoir les écouter, sinon les conséquences pourraient être désastreuses. Ce ne sera finalement qu’en 1953 que tous obtiendront le droit de vote. Transport et communication Le chemin de fer Bienvenue à cette excursion en train sur le chemin de fer du Canadien Pacifique en ce beau mois de mai 2005. Tout au long de notre voyage, vous pourrez admirer des paysages majestueux. Vous pourrez également voir des merveilles d’ingénierie. Au plan technologique, on dit que, pour l’époque, la construction de cette voie ferrée a été aussi difficile que cela a été d’envoyer un homme dans l’espace dans les années 1960. Ce chemin de fer traverse le Canada d’est en ouest. Il fut terminé en 1885. Son achèvement a brisé l’isolement de la Colombie-Britannique avec le reste du Canada. On pouvait maintenant faire circuler rapidement des marchandises d’un bout à l’autre du pays pour ensuite les exporter vers la côte est américaine et de l’autre côté de l’Atlantique. Le tracé a fait l’objet de beaucoup d’études car on cherchait le meilleur moyen de traverser les montagnes au meilleur coût. On choisit Vancouver comme destination finale, car, grâce à son grand potentiel portuaire, on pouvait déjà rêver que le voyagement par train deviendrait un moyen de transport très populaire et rentable. Le travail de construction fut très difficile. On engagea beaucoup de travailleurs, dont beaucoup de Chinois. Ces ouvriers devaient nettoyer et niveler le terrain pour le passage de la voie ferrée. Ils dynamitaient des tunnels à travers le roc des montagnes. Rien ne les arrêtait. Mais la construction du chemin de fer était un travail dangereux. Plusieurs accidents entraînant la mort de plusieurs hommes, surtout des asiatiques, ont marqué sa construction : des incendies, des désastres, des glissements de terrain et des explosions. Aujourd’hui, nous sommes fiers et heureux de posséder un moyen de transport aussi efficace et rapide afin de permettre le transport des marchandises et des gens de manière sécuritaire et confortable d’un bout à l’autre du Canada. Le transport via l'océan pacifique En 1905, le trafic maritime de Vancouver était incessant et des navires arrivaient tous les jours. Les voies navigables de la Colombie-Britannique permettaient donc à Vancouver d’entretenir un lien avec les communautés isolées le long de ses côtes et avec celles de l’intérieur, lieu de terres fertiles. Les bateaux à voile ou propulsés à la vapeur sillonnaient les chenaux de la côte et le fleuve Fraser. Les bateaux représentaient donc un maillon essentiel dans le réseau de transport de la ColombieBritannique. Les navires de l'Union Steamship Company et les chemins de fer du Canadien Pacifique travaillaient conjointement pour desservir les conserveries, les compangies forestières et les mines situées tout le long de la côte, de même que les autres provinces de l’Ouest. Sans la mer, la Colombie-Britannique ne serait pas la même. Le commerce était aisé et comme les ressources naturelles étaient abondantes on exportait de tout. Vers 1890, on a même construit des voiliers, dont le célèbre Bluenose que l’on retrouve aujourd’hui sur les pièces de 10 sous. Mais les paquebots avec coque d’acier, comme l’Empress, les remplacèrent rapidement parce qu’ils étaient plus solides pour les traversées en mer. Le tourisme a lui aussi pris son essor et des visiteurs des quatre coins du monde sont venus découvrir ce magnifique territoire. Mais c’était surtout des immigrants chinois qui arrivaient chaque jour. Les navires qui les transportaient faisaient la traversée entre la Chine et Vancouver en trois semaines. Ces derniers ressemblaient à d’immenses bateaux à voiles et à vapeur. Il fallait être sur place pour voir ce ballet incessant de bateaux de toutes sortes qui naviguaient toute l’année. Document réalisé par Anick Bourbonnais Références Les textes (modifiés ou non) proviennent de RÉCITUS ou de la Vitrine pédagogique. http://www.recitus.qc.ca/ressources/societes-et-territoires http://vitrine.educationmonteregie.qc.ca