La Côte Ouest vers 1905
Territoire
Des ressources naturelles grandioses à exploiter
Vancouver, le 5 mai 1905
Ma chère sœur,
Je suis en Colombie-Britannique! Je ne regrette pas ce long voyage en train. Depuis
mon départ de Montréal, j’ai traversé tout le pays. D’abord, je suis passé par
l’Ontario, pour ensuite traverser les Prairies, soit le Manitoba, la Saskatchewan et
l’Alberta. J’y ai vu des plaines à perte de vue. À l’approche de la Colombie-
Britannique, le paysage changea subitement. Les montagnes Rocheuses recouvertes
de neige semblaient infranchissables. Le train circulait à flanc de montagne, c’était
très impressionnant.
Une fois les montagnes franchies, je me suis retrouvé dans la vallée de l’Okanagan,
une vallée au climat très doux. L’air y est humide et un vent chaud y souffle, ce qui
permet à des fruits, comme les pêches et les cerises, de pousser en quantité.
Après avoir suivi le sinueux canyon du fleuve Fraser, je suis enfin arrivé à l’océan.
Contrairement au fleuve Saint-Laurent, ici, la mer ne gèle pas et les bateaux peuvent
circuler toute l’année. L’océan est à ce point riche en poissons que ça semble être
une ressource inépuisable. Beaucoup de gens font le commerce des pêcheries.
Il y a aussi beaucoup de mines d’argent et de cuivre, mais l’époque des chercheurs
d’or est terminée. Un jour, j’irai découvrir plus au nord la région de Cariboo, là où les
prospecteurs cherchaient de l’or. De nos jours, les gens y exploitent des mines de
charbon.
Mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est quand je suis arrivé aux chantiers de
coupe de bois. Les gens disaient vrai : il y a des arbres immenses, ce sont des thuyas.
Ils sont si grands qu’on peut y creuser un tunnel qui permet d'y passer sans problème,
avec un cheval et une charrette. Quand j’ai demandé aux hommes comment de
tels arbres pouvaient pousser, ils m’ont répondu que c’était grâce au climat maritime
de l’Ouest. Ce climat se caractérise par des étés chauds et secs et des précipitations
très abondantes surtout en hiver. Je sens que je vais être heureux ici dans ce territoire
où les ressources naturelles sont inimaginables!
Signé Charles
Auteur: Service national du Récit de l'univers social
La Côte Ouest en 1905, un territoire unique!
En 1905, le Canada est composé de 9 provinces qui s’étendent des océans
Atlantique au Pacifique. Située sur la Côte-Ouest, la Colombie-Britannique est une
province bien différente des autres.
Dans les premières années, le territoire est exploité par la Compagnie de la Baie
d’Hudson qui y fait le commerce des fourrures avec les Amérindiens. La Colombie-
Britannique fait son entrée dans la Confédération canadienne en 1871 car elle y voit
certains avantages :
Sa population est majoritairement d’origine britannique comme le reste du Canada,
son économie a besoin du chemin de fer et son besoin de délimiter son territoire est
essentiel. Elle veut contrer l’expansion des États-Unis au sud et au nord de ses
frontières.
Population
Bonjour monsieur, vous êtes un nouvel arrivant, n'est-ce pas? Vous savez, vous n'êtes
pas le premier immigrant à arriver cette année. En 1905, nous sommes 180 000
habitants en Colombie-Britannique et ce nombre ne cesse d'augmenter. Nous nous
trouvons en ce moment à Vancouver qui est la plus grande ville de la province. Elle
compte près de 30 000 habitants et sa population a doubdepuis dix ans. La
principale raison? L'immigration ! Venez, je vais vous faire visiter Vancouver.
Des visages différents
Savez-vous d'où viennent tous ces gens? De partout dans le monde! Regardez autour
de vous, nous croisons des personnes avec des visages bien différents. Vous avez tout
d'abord les Britanniques, venus de Grande-Bretagne, qui forment 75 % de la
population. Ensuite, vous avez les Asiatiques qui sont venus ici lors de la construction
des chemins de fer et qui sont restés, car ils ne pouvaient se payer la traversée de
retour.
De plus, vous risquez de rencontrer des Européens d'un peu partout, soit de France,
d'Allemagne ou encore d'Italie. Finalement, il ne faut pas non plus oublier les
Amérindiens qui vivaient ici avant même la colonisation. Mais, je ne saurais vous dire
combien ils sont. La plupart vivent maintenant sur des réserves.
Vous remarquez sûrement aussi que la population est très jeune. Lorsqu'une femme se
cherche un mari, elle a l'embarras du choix. Ici, il y a presque deux hommes pour une
femme. J'espère que mes petites explications vont vous aider. Je vous laisse aller
chercher du travail. Cherchez près du port, on y engage des jeunes gens en santé.
Personnages marquants
Richard McBride
Né en Colombie-Britannique en 1870 de parents irlandais, Richard McBride connaît
bien sa province. Avocat de profession, il pratique ce métier jusqu’à ce qu’il fasse le
saut en politique et qu’il soit élu député provincial en 1898.
À l’Assemblée, McBride sait se faire remarquer par ses idées et il impressionne lors des
débats. Pour faire de l’argent rapidement, il investit dans les mines. Sa connaissance
de l’industrie minière lui vaut le titre de ministre des mines en 1900. En 1903, il est élu
premier ministre de la Colombie-Britannique.
Au niveau économique et social, il défend les intérêts de sa province auprès du
gouvernement fédéral. Il défend aussi la cause des travailleurs, mais seulement les
travailleurs de « race blanche »... Il s’oppose fortement à l’immigration asiatique. À
son avis, cette main-d’œuvre à rabais vole des emplois. Il est tout de même plus
compréhensif envers les Amérindiens dont il parle même la langue. Toutefois, les
terres non exploitées dans les réserves sont un sujet de discorde, car il les réclame
pour le développement industriel de la province.
McBride aime rappeler l’importance du chemin de fer pour aider le peuplement de
la région. Les chemins de fer étaient sa passion. Les gens de son époque parlent de
lui comme de quelqu’un qui connaît très bien la province et ses besoins. Il a su
travailler à son développement et promouvoir ses richesses.
Emily Carr
Bonjour, je me nomme Émily Carr et je vous souhaite la bienvenue dans ma maison.
J’habite à Victoria, la capitale de la Colombie-Britannique. Je suis peintre et
écrivaine.
Je suis née le 13 décembre 1871. Mes parents, eux, ont immigré d’Angleterre. Mon
père était un homme d’affaires respecté. Dès mon jeune âge, j’ai été élevée selon
les valeurs victoriennes traditionnelles. La discipline est très importante. À mon
époque, les jeunes filles britanniques sont éduquées à tenir le rôle de future épouse.
Une bonne jeune fille se doit de développer des qualités de douceur et de calme.
Au grand désespoir de mes parents, j’ai toujours été différente. J’adore la nature
sauvage et la beauté de la Côte Ouest du Canada. Malheureusement, mes parents
sont décédés alors que j’avais dix-huit ans. Pour pouvoir apprendre l’art qu’est la
peinture, j’ai convaincu mes tuteurs de me laisser aller étudier en Californie, en
Angleterre et même en France.
Par l’art, j’exprime mes idées et je produis souvent des œuvres d’un genre non
traditionnel. Elles représentent la nature et des totems incarnant les diverses nations
amérindiennes de la Colombie-Britannique. Je me passionne pour cette culture. J’ai
bien conscience que ce savoir-faire est en voie de disparition, car les Amérindiens
sont lentement assimilés à la culture européenne. Je me donne donc comme
objectif de préserver en image ces totems. Mes toiles se veulent des documents
d’archives pour rappeler aux gens la beauté et la richesse de la culture et de
l’histoire amérindienne.
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