L’inflation s’est en grande partie stabilisée,
sauf en Europe
Les taux d’inflation ont rebondi de leurs récents creux ou se sont
stabilisés à des niveaux près de la normale dans une bonne partie
des pays développés. Ceux de la zone euro font manifestement
exception, mais nous continuons de croire en une menace limitée
d’une déflation persistante étant donné l’absence de catalyseurs
évidents pouvant faire baisser davantage le taux d’inflation. Nous
pensons en général que l’inflation pourrait surprendre et croître
légèrement par rapport aux prévisions du marché.
Les banques centrales s’engagent dans
différentes directions
Les banques centrales ne fonctionnent plus à l’unisson. La Banque
d’Angleterre (BdA) et la Réserve fédérale américaine (Fed) se
rapprochent de plus en plus d’un resserrement, alors que la BCE et
la Banque du Japon s’affairent à mettre en place d’autres mesures
de relance. L’inflation explique en grande partie cette divergence :
les prix augmentent normalement au R.-U et aux É.-U., tandis que les
préoccupations de déflation dominent en Europe et au Japon. La Fed a
annoncé qu’elle mettrait fin à son programme d’achat des obligations
cet automne et laisse fortement entrevoir une première hausse des
taux en 2015. Nous estimons que cette hausse aura lieu un peu plus
tôt que le prévoit le marché, soit au début de l’été prochain.
Les politiques divergentes des banques centrales
stimulent les gains du dollar US
Le dollar américain progresse depuis le début de juillet dans un
contexte de rebond de la croissance économique américaine, de
progrès généralisés du marché du travail et de hausse de l’inflation ;
tous ces facteurs ont contribué à faire augmenter les taux des
obligations à court terme. L’approche de la Fed à l’égard de la
politique monétaire par rapport à celle de la BCE et de la Banque
du Japon favorise également le billet vert. Même si la Fed prévoit
réduire son bilan de plus d’un billion de dollars d’ici 2018, il
est probable que la BCE et la Banque du Japon augmentent
les leurs du même montant. Étant donné la fin prochaine des
mesures d’assouplissement quantitatives américaines et la hausse
imminente des taux d’intérêt par la Fed, les préoccupations
entourant les politiques des banques centrales devraient continuer
de mener les marchés des devises.
Les bas taux obligataires sont insoutenables
Les taux des obligations mondiales restent obstinément bas.
Après une brève hausse des taux au second semestre de 2013,
les obligations se sont redressées dans presque chaque grand
pays, entraînant le repli des taux vers le creux de nos fourchettes
d’équilibre. La situation contraste nettement avec les économies qui
se stabilisent et l’approche rapide du resserrement de la politique
monétaire. Une croissance mondiale durable a pris racine après
une longue période de réparation et de rétablissement, même si les
facteurs justifiant de faibles taux sont importants. Nous restons d’avis
que les taux obligataires progresseront modérément l’an prochain et
que cela entraînera probablement une période de correction des prix
ainsi que des rendements négatifs ou peu élevés pour les marchés
de titres à revenu fixe d’État. Le rythme de hausse des taux ne devrait
pas être extrême, compte tenu des dommages découlant de la crise
survenue en 2013 après la réduction des mesures d’assouplissement
quantitatif, ainsi que de la probabilité que l’augmentation des taux
soit irrésistible pour de nombreux investisseurs dans un contexte de
rendements modestes.
Des profits pour un marché haussier durable
Les marchés mondiaux d’actions ont réalisé d’énormes progrès
depuis la crise financière. L’amélioration a été notée à l’échelle
mondiale, mais les valorisations diffèrent d’une région à l’autre.
Celles de l’Europe restent nettement inférieures au point d’équilibre,
tandis que celles des É.-U. et du Canada se situent maintenant près
de leur juste valeur. La hausse des valorisations peut donc encore
stimuler les rendements dans certaines parties du monde, sans
cependant être un élément catalyseur de hausse du cours des actions
dans chaque région.
Le nombre de titres parvenus à leur pleine valeur ayant fortement
crû sur les marchés, l’augmentation des bénéfices des sociétés
constitue de plus en plus une importante condition préalable pour
propulser les actions. Les prévisions bénéficiaires prudentes des
analystes favorisent encore un marché haussier, et nous pourrions
observer des signes d’accélération de la croissance des bénéfices.
Bien que nous tenions compte des risques croissants de correction
qu’entraîne une augmentation des cours boursiers, les perspectives
à l’égard de la croissance économique et des bénéfices de sociétés
sont toujours propices aux actions.
Nous continuons donc de prévoir que les actions
surclasseront les obligations
Les taux des obligations d’État devraient augmenter, vu la reprise
mondiale en cours et qui prend de l’expansion. La reprise affichée par
les marchés des titres à revenu depuis le début de l’année a augmenté
le risque à court terme des détenteurs d’obligations. Actuellement,
les pertes liées à l’augmentation d’à peine 26 points de base des taux
annuleraient entièrement les revenus des obligations du Trésor à dix
ans, et toute autre augmentation générerait des rendements totaux
négatifs. Nous avons par conséquent conservé une sous-pondération
au niveau des obligations. Les perspectives de rendements globaux
des actions se sont modérées, mais restent attrayantes. Les
valorisations ne sont pas encore exagérées, l’économie mondiale et
les bénéfices des sociétés demeurent favorables et les valorisations
relatives privilégient fortement les actions par rapport aux obligations.
Nous maintenons donc notre surpondération en actions. Pour un
portefeuille équilibré mondial, nous recommandons la répartition de
l’actif suivante : 59 % en actions (position neutre stratégique : 55 %),
40 % en titres à revenu fixe (position neutre stratégique : 43 %) et le
reste en liquidités.
Les opinions présentées dans Perspectives de placement correspondent à notre jugement au 15 septembre 2014 et peuvent être modifiées sans préavis ; elles sont
présentées de bonne foi, mais n’impliquent aucune responsabilité légale.
2 GESTION DE PORTEFEUILLES RBC AUTOMNE 2014