Chapitre 1 - geocharrier

1ere / HISTOIRE
1ere Partie – Chapitre 1
1ERE PARTIE
CROISSANCE ÉCONOMIQUE, MONDIALISATION ET MUTATIONS DES SOCIÉTÉS
DEPUIS 1850
-
Chapitre 1 – Croissance et mondialisation depuis 1850
Quelles sont les grandes phases de la croissance économique mondiale de 1850 à nos
jours ?
Introduction : Qu'est-ce que la croissance ?
Document 1 - Évolution du PIB de la France depuis 1890
Croissance économique : Accroissement durable de la production globale d’une économie, la
croissance est un phénomène quantitatif mesurable, notamment par les évolutions du produit
national brut (PNB ou PIB)
1/11
1ere / HISTOIRE
1ere Partie – Chapitre 1
1. De 1850 à 1939 : de la croissance extensive à l'intensification
LECTURE DES PAGES 26-27
1.1. L'industrialisation favorise la croissance
Document 2 - La manufacture royale du
Creusot : une grande usine sidérurgique à
la fin du XVIIIe siècle
Document 3 - Le Creusot en 1848 : la
plus grande usine française de
sidérurgie et de constructions
mécaniques
Productivité : rapport entre la production et ce qui est nécessaire pour l’obtenir (travail,
investissement, matière 1ere, etc.. ). La productivité du travail est le rapport entre la
valeur de la production et le travail fourni (t/h).
Taylorisme : Organisation Scientifique du Travail (OST) qui vise à distinguer les tâches de
conception réservées aux ingénieurs de celles d'exécution faites par les ouvriers. Le
chronométrage permet en outre de spécialiser chaque poste dans la chaîne de
production.
Fordisme : Organisation de gestion d'entreprise créée par Henry Ford en s'inspirant de l'OST. Pour
augmenter la productivité, Ford invente la ligne de montage où les objets défilent devant
les ouvriers postés, la standardisation des biens produits (Ford T). Il augmente aussi les
salaires de ses ouvriers pour stimuler la demande.
2/11
1ere / HISTOIRE
1ere Partie – Chapitre 1
Document 4 - Chaîne de montage aux usines Citroën vers 1930

Observation du doc., méthodologie de l'analyse de document (photographie) :
• Connaissances nécessaires : productivité, taylorisme, fordisme, OST
• Démarche identique :
1. observation du document
2. observation des informations données
3. explication du document à l'aide des connaissances
4. mise en perspective dans le thème étudié
3/11
1ere / HISTOIRE
1ere Partie – Chapitre 1
Document 5 – Le quartier financier de Londres vers 1910. A gauche, la Banque d'Angleterre.
A droite, le Royal Exchange.
Quel lien peut-on faire avec le document 4?
 doc.4 p.23 : Tableaux statistiques « L'automobile : une production en série pour un marché de
masse »
Quel lien peut-on faire avec le document 4 ?
Apports financiers des
banques par prise de
participation sous la forme
d'actions
Investissements des
entreprises
Croissance de la production
et de la productivité
Croissance des
profits
Achat d'actions, épargne
Croissance de la consommation
Le « cycle vertueux » de la croissance
4/11
1ere / HISTOIRE
1ere Partie – Chapitre 1
1.2. Les crises remettent en cause le modèle de croissance
Document 6 – Manifestation de
chômeurs à New York en 1930
Document 7 – Alimentation d'une locomotive avec du
café au Brésil en 1936
Elles renforcent aussi les débats idéologiques autour de la croissance :
LECTURE P.32-33
Définitions :
• Capitalisme : livre p.27
• Libéralisme : livre p.24
• Marxisme : courant intellectuel se réclamant des idées de Marx fondées sur la remise en
cause du capitalisme considéré comme un système d'exploitation au service de la bourgeoisie
capitaliste. Les principaux courants politiques du marxisme sont l'anarchisme, le
communisme, le réformisme social.
• Keynésianisme : courant intellectuel qui prône l'intervention de l’État dans l'économie pour
éviter ou atténuer les déséquilibres économiques.
5/11
1ere / HISTOIRE
1ere Partie – Chapitre 1
Document 8 – Différentes idéologies s'affrontent sur la création et le partage de la richesse
Donnez-moi ce dont j'ai besoin et vous aurez de moi ce dont vous avez besoin vous-même ; la
plus grande partie de ces bons offices qui nous sont nécessaires s'obtient de cette façon. Ce n'est
pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière ou du boulanger, que nous attendons
notre dîner, mais bien du soin qu'ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur
humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n'est pas de nos besoins que nous leur parlons, c'est
toujours de leur avantage.
Adam SMITH, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776
L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de luttes de classes. Homme libre
et esclave, patricien et plébéien, baron et serf […] La société bourgeoise moderne, élevée sur les
ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes de classes [...]Cependant, le caractère
distinctif de notre époque , de l’époque de la bourgeoisie, est d’avoir simplifié les antagonismes de
classes. La société se divise de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes
classes diamétralement opposées : la bourgeoisie et le prolétariat. […]
Les prolétaires n’ont rien à sauvegarder qui leur appartienne, ils ont à détruire toute garantie
privée, toute sécurité privée antérieure.
Les communistes ne s’abaissent pas à dissimuler leurs opinions et leurs projets. Ils proclament
ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l’ordre
social passé. Que les classes dirigeantes tremblent à l’idée d’une révolution communiste ! Les
prolétaires n’y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner.
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous.
Karl Marx, Manifeste du Parti communiste, 1848.
La social-démocratie […] n'est nullement enthousiasmée par l'idée d'une révolution violente dirigée
contre la totalité du monde non-prolétarien […] IL ne s'agit en aucune façon d'une expropriation
générale, simultanée et violente, mais d'un remplacement graduel au moyen de l'organisation et
par la loi. […] Actuellement la social-démocratie est un parti de réformes démocratiques et
socialistes.
Édouard BERNSTEIN, Socialisme théorique et social-démocratie pratique, 1900
1.3. Étude de cas : L'économie-monde britannique (1850-1914)
LECTURE P.34-35 ET P.40 §A

Carte 1 p.20 : L'économie-monde britannique
 Quels éléments de la carte justifient l'appellation d'économie-monde ?
Libre-échange : Politique économique qui vise à supprimer les barrières douanières entre les
États afin de faciliter la circulation des marchandises et des capitaux.
6/11
1ere / HISTOIRE
1ere Partie – Chapitre 1
2. Depuis 1945 : croissance et croissance dépressive
LECTURE P.30-31
2.1. Les Trente Glorieuse : une période bénie ?
Etat-Providence : État qui intervient dans l'économie et la société pour réguler les déséquilibres
et garantir la protection de tous. Ex : la Sécurité Sociale créée à la fin de la 2e GM en France.

Confronter deux textes qui traitent d'un même sujet :
Consigne type bac : Après avoir présenté les documents et replacé la période évoquée dans son
contexte historique, montrez que ces deux documents sont révélateurs des progrès apportés et
des limites du modèle de société qui s'impose durant cette période. Confrontez les deux
analyses du phénomène évoqué.
Document 9 – La société de consommation
Les préoccupations d'un monde écrasé par
la pauvreté ne sauraient être les mêmes que
celles d'un monde où l’individu ordinaire à
accès à toutes les commodités d'existence –
denrées
alimentaires,
divertissements,
transport individuel, installations sanitaires –
que même les gens les plus fortunés ne
pouvaient s'offrir il y a un siècle. Le
bouleversement a été tel que les gens ne
sont même plus conscients de tous leurs
désirs. Ces désirs ne leur deviennent
évidents que lorsqu'ils sont suscités
artificiellement, précisés et entretenus par la
publicité et les campagnes de vente, deux
domaines qui sont devenus deux de nos
professions les plus importantes et qui
comptent des spécialistes de grand talent.
Au début du XIXe siècle, rares étaient les
gens qui avaient besoin d'un agent de
publicité pour savoir ce qu'ils voulaient.
Rose et Pierre se sont mariés en 1940, peu après la
défaite. Ils ont habité chez les parents de Rose ; en
1950, ils avaient 4 enfants et leur pouvoir d'achat leur
a permis d'acheter, par annuités, un appartement
composé d'une cuisine de 10 mètres carrés et de 3
pièces, au total, 60 mètres carrés, appartement jugé
« suffisant » suivant les normes de l'époque. Bien
entendu, le ménage n'a, en 1950, ni voiture, ni
réfrigérateur […]. Leur fils aîné, Stéphane, s'est marié
en 1970 avec Séverine. Dès leur mariage, ils ont loué
un studio. Peu après, ils se sont installés dans une
petite maison comprenant une cuisine de 10 mètres
carrés et trois pièces comme leurs parents en 1950,
mais leur superficie totale est de 80 mètres carrés. Ils
n'ont qu'un seul enfant, la statistique les classe
comme étant en état de « peuplement normal ». Ils
ont tous deux une profession salariée. Leur enfant vit
la vie usuelle de l'enfant aujourd'hui, de crèche en
baby-sitter et d'école en école. Ils ont une voire deux
5CV et la batterie complète de l'équipement ménager.
John Kenneth GALBRAITH, L’Ère de
l'opulence, 1961
Jean FOURASTIE, Les Trente Glorieuses, 1979
7/11
1ere / HISTOIRE
•
•
•
•
1ere Partie – Chapitre 1
2 textes mais seul le premier est contemporain de la période étudiée . Une analyse et un
témoignage indirect (récit). J. Galbraith est un économiste nord américain ; c'est lui qui a
popularisé l'expression « société de consommation » dans les années 50. J. Fourastié est
un économiste français ; il est l'inventeur de l'expression « Trente Glorieuses ».
Ce 2 textes évoquent la période des Trente Glorieuses ou Haute croissance connue par
les PDEM de 1945 à 1974. Elle se caractérise par une croissance forte et régulière de la
richesse produite durant une période de presque 30 ans. Une telle période est inédite
dans l'histoire de l'humanité. La reconstruction menée après-guerre, les mesures
favorables au libre-échange, la forte croissance démographique, l'intervention des États
(Etat-Providence), la généralisation du fordisme et du crédit, expliquent en grande partie
cette embellie.
Les deux textes évoquent différents aspects de la société des Trente glorieuses :
◦ Le Baby-Boom, propre à la première partie de cette période puisqu'il est précisé qu'un
seul enfant en 1970 est qualifié de « peuplement normal ». On observe donc une
modification de la structure familiale qui se resserre sur un noyau composé d'un couple
et d'un ou deux enfants.
◦ L'accès au confort matériel est évoqué dans les deux textes : « ’individu ordinaire à
accès à toutes les commodités d'existence » ; « Ils ont une voire deux 5CV et la
batterie complète de l'équipement ménager ». Galbraith précise que cette amélioration
des modes de vie s'observe dans différents domaines : la nourriture, l'hygiène, mais
aussi le transport individuel (automobile) ou les loisirs. Les Trente glorieuses sont donc
marquées par une amélioration du niveau de vie qui permet une amélioration des
conditions de vie.
◦ Le monde du travail se transforme aussi : Fourastié évoque le salariat qui se
généralise et Galbraith insiste sur les services et plus particulièrement le secteur de la
communication : « la publicité et les campagnes de vente, deux domaines qui sont
devenus deux de nos professions les plus importantes ». (cf : Jean-Pierre dans « Ma
sorcière bien-aimée »). C'est la tertiarisation même si l'industrie conserve de
nombreux effectifs ouvriers jusqu'à al fin des années 70. Mais cet aspect permet aussi
d'introduire des conséquences moins positives...
◦ Dès le début du premier texte, l'auteur précise que la croissance est réservée aux
PDEM et laisse le reste du monde dans la pauvreté. Galbraith évoque aussi le
consumérisme, le matérialisme et la superficialité de cette société (« les gens ne
sont même plus conscients de tous leurs désirs »). Même le texte de Fourastié,
pourtant plutôt positif sur cette période, fait référence à une certaine forme de perte
des repères moraux : si le mariage reste la norme, l'auteur évoque « la vie usuelle de
l'enfant aujourd'hui, de crèche en baby-sitter et d'école en école ». On peut ici faire le
lien avec la destruction des liens familiaux évoquée notamment dans les banlieues et
les grands ensembles urbains.
D'après le texte de Jean Fourastié, on peut effectivement penser que les Trente glorieuses
constituent une époque bénie, où la sécurité et le confort matériels assurent le bonheur.
Cependant, le texte de Galbraith pondère cette vision en montrant les limites (croissance
réservée aux pays du Nord) et les dérives du mode de société né à cette époque qu'il a lui
même défini. Finalement, on peut penser que Fourastié à un regard positif car il se situe a
posteriori, dans une période moins favorable puisque la crise des années 70 a modifié le
contexte.
8/11
1ere / HISTOIRE
1ere Partie – Chapitre 1
2.2. A partir des années 70, crise ou mondialisation ?
Délocalisation : déplacement d'activités (industries, services) vers des pays où les coûts de
production sont moindres.
Automatisation : remplacement de la main d’œuvre généralement peu qualifiée par des robots.
FMN ou FTN : Firme multinationale ou firme transnationale. Définition p.36 du livre.

Doc.4 p.39
 Quelle région connait la plus forte croissance ?
Monde multipolaire : Définition p.38 du livre.
Croissance rapide dans les NPI
Développement des FMN dans
les NPI
croissance lente dans les
PDEM
Chômage dans les PDEM
Croissance
dépressive dans
les PDEM
Crise sociale dans les PDEM
Crise, croissance dépressive, décollage industriel : différentes situations dans le cadre de la
mondialisation
Conteneurisation : Définition p.40 du livre
NTIC : Nouvelles technologies de l'information et de la communication qui permettent une mise en
réseau et un transfert massif, instantané et sécurisé des informations. exemple : Internet.
 Deux visions de la société de l'information : une œuvre de Banksy et le « globish »
Document 11 – Titre du Financial Times, 2007
Document 10 – BANKSY, marqueur noir sur pierre,
British Museum, 2005
9/11
1ere / HISTOIRE
1ere Partie – Chapitre 1
2.3. De l'économie-monde américaine à la mondialisation multipolaire actuelle
LECTURE P.40-41 § B & C
 Étude d'un texte type bac – Sujet : La suprématie économique des États-Unis au milieu du
XXe siècle
Consigne type bac : Après avoir situé le document dans son contexte, montrez comment il rend
compte de la domination des États-Unis dans l'économie mondiale au lendemain de la Seconde
Guerre mondiale. Vous n'omettrez pas d'évoquer les limites de cette puissance évoquées ou non
par l'auteur.
Document 12 – Fascination et doutes face au modèle américain au milieu du XXe siècle
Ça signifiait tant de choses l'Amérique ! et d'abord l'inaccessible ; jazz, cinéma, littérature, elle
avait nourri notre jeunesse, mais aussi elle avait été un grand mythe : un mythe ne se laisse pas
toucher. La traversée devait se faire en avion ; il semblait incroyable que l'exploit de Lindbergh1 fût
aujourd'hui à notre portée. L’Amérique, c'était aussi la terre d'où était venue la délivrance, c'était
l'avenir en marche ; c'était l'abondance et l'infini des horizons ; c'était un tohu-bohu d'images
légendaires : à penser qu'on pouvait les voir de ses yeux, on avait la tête tournée. […] La
luxuriance américaine me bouleversa : les rues, les vitrines, les voitures, les chevelures et les
fourrures, les bars, les drugstores, le ruissellement du néon, les distances dévorées en avion, en
train, en auto, en Greyhound2, la changeante splendeur des paysages – des neiges du Niagara aux
déserts enflammés de l'Arizona –, et tous les gens de tant d'espèces avec qui je parlais à longueur
de jours et de nuits […]. J'étais prête à aimer l'Amérique ; c'était la patrie du capitalisme, oui, mais
elle avait contribué à sauver l'Europe du fascisme ; la bombe atomique lui assurait le leadership du
monde et la dispensait de rien craindre. […]
Chez presque tous les intellectuels, parmi ceux même qui se disaient de gauche, sévissait un
américanisme digne du chauvinisme de mon père. […] J'ai été frappée par l'absence, même chez
des garçons et des filles très jeunes, de toute motivation intérieure ; ils étaient incapables de
penser, d'inventer, d'imaginer, de choisir, de décider par eux-mêmes ; ils usaient dans tous les
domaines de cet étalon abstrait, l'argent, faute de se plier à leurs propres appréciations […]. La
femme américaine n'en demeure pas moins un être dépendant et relatif : l'Amérique est un monde
masculin.
Simone DE BEAUVOIR, La Force des choses, 1963
1
L’Américain Lindbergh est le premier aviateur a avoir traversé l'Atlantique en avion en 1927.
2
Autocars long-courriers.
Exercice : Surlignez dans le texte, en utilisant des couleurs différentes, les extraits qui renvoient
aux thèmes suivants.
Les atouts du territoire
américain
Une société d'abondance
multiculturelle
Une avance
technologique indéniable
Un modèle culturel et
idéologique qui fascine
Le prestige acquis dans la
victoire de 1945
Les limites du modèle
10/11
1ere / HISTOIRE
1ere Partie – Chapitre 1
Les atouts du territoire
américain
Une société d'abondance
multiculturelle
Un modèle culturel et
idéologique qui fascine
Une avance
technologique indéniable
Le prestige acquis dans la
victoire de 1945
Les limites du modèle ?
- Américanisme
- Consumérisme, attitude matérialiste
- Inégalités : homme/femme, ségrégation
Le softpower américain
OTAN : Organisation du Traité de l'Atlantique Nord. Traité militaire défensif signé en 1949 entre les
États-Unis et les pays d'Europe occidentale.
Plan Marshall : Aide économique américaine accordée sous la forme de prêts et de dons aux pays
d'Europe occidentale réunis en Organisation Européenne de Coopération Économique à
partir de 1947.

Doc.3 p.21 → Organisation du monde multipolaire ?
DIT : définition p.40 du livre
Altermondialisme : définition p.32 du livre
11/11