ORGANISATION DE LA PRODUCTION
1. Typologie des entreprises et modèle industriel
La structure industrielle de l’espace catalan transfrontalier repose sur un ensemble de
PME - environ un million d’entreprises - qui appartiennent à ce qui pourrait être nommé la
« production traditionnelle ». Le niveau de diversification est élevé et les produits
élaborés sont de nature très différente. Le petit volume de ces entreprises, dont la
production est peu sophistiquée mais à forte efficience, rend essentielle la concentration
des efforts pour trouver les synergies permettant de réaliser des négociations collectives,
tant au niveau des fournisseurs qu’au niveau de la distribution, de l’investissement en
innovation et en R&D, etc.
Dans la principauté d’Andorre et en Catalogne Nord, l’industrie est moins variée qu’en
Catalogne. Il faut ajouter que la structure de la production en Catalogne permet d’intégrer
plus rapidement les changements que dans les deux autres régions. Parmi les
caractéristiques générales de la structure productive, citons une production peu
sophistiquée et atomisée, des processus de production automatisés et une faible
spécialisation dans certains secteurs où il n’existe pas de nette division du travail. Toutes
ces caractéristiques font que la production d’un grand nombre d’entreprises participe à un
marché à technologie moyenne-basse, dominé au niveau mondial par des pays émergents
comme la Chine, l’Inde ou le Pakistan. La forte concurrence que représentent les produits
en provenance de ces pays rend nécessaire le changement de stratégie concurrentielle
des entreprises ; elles devraient se tourner vers la différentiation de produit (par la qualité
et le design) et l’amélioration de la distribution, et tenter de se positionner sur les
segments du marché qui apportent une plus grande valeur ajoutée.
Il existe néanmoins des secteurs de spécialisation industrielle qui, dans une certaine
mesure, parviennent à surmonter ces faiblesses : il s’agit des clusters industriels ou pôles
de compétitivité, c’est-à-dire des regroupements géographiques d’entreprises et
d’organismes travaillant dans le même secteur d’activité. Ils deviennent alors une
alternative permettant de concurrencer efficacement les multinationales.
Une autre question importante porte sur l’évolution et la réponse du tissu entrepreneurial
de l’Euram dans le contexte de la crise actuelle marqué par la hausse de l’euro, les forts
taux d’intérêt, le coût élevé des matières premières, le durcissement de la concurrence
internationale et la faiblesse de la demande intérieure. Ces facteurs provoquent une
augmentation des dépenses liées au travail, à l’énergie et aux frais financiers des
entreprises.
Casas, J.B; Crespo, P. Euram: Centre o perifèria? Una perspectiva econòmica. Valence : Tres i
Quatre ; Institut d’Économie et d'Entreprise Ignasi Villalonga, 2009.
Amat, Oriol; Crespo, Patrícia [coord.]. Llibre blanc de les empreses de l’Euram, Euroregió de l’Arc
Mediterrani. Valence : Tres i Quatre ; Institut d’Économie et d'Entreprise Ignasi Villalonga, 2006