ORGANISATION DE LA PRODUCTION

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ORGANISATION
DE LA
PRODUCTION
INFORMATIONS GÉNÉRALES
Auteurs : Babiano, Jordi ; Isern, Xavier
Catégorie : Travail, Commerce, Structure économique
Tags : Andorre, Catalogne, Catalogne Nord, Clusters, Entreprise, Euram, PME, Secteurs
émergents
INTRODUCTION
Cette partie porte sur l’analyse économique interne de l’Euram, notamment son modèle
industriel et la typologie des entreprises. Il permet de conclure qu’il existe un modèle
dynamique, compétitif et solide, reposant sur les PME, qui mise gros sur le secteur de
l’innovation technologique, des TIC et de la R&D.
ORGANISATION DE LA PRODUCTION
1. Typologie des entreprises et modèle industriel
La structure industrielle de l’espace catalan transfrontalier repose sur un ensemble de
PME - environ un million d’entreprises - qui appartiennent à ce qui pourrait être nommé la
« production traditionnelle ». Le niveau de diversification est élevé et les produits
élaborés sont de nature très différente. Le petit volume de ces entreprises, dont la
production est peu sophistiquée mais à forte efficience, rend essentielle la concentration
des efforts pour trouver les synergies permettant de réaliser des négociations collectives,
tant au niveau des fournisseurs qu’au niveau de la distribution, de l’investissement en
innovation et en R&D, etc.
Dans la principauté d’Andorre et en Catalogne Nord, l’industrie est moins variée qu’en
Catalogne. Il faut ajouter que la structure de la production en Catalogne permet d’intégrer
plus rapidement les changements que dans les deux autres régions. Parmi les
caractéristiques générales de la structure productive, citons une production peu
sophistiquée et atomisée, des processus de production automatisés et une faible
spécialisation dans certains secteurs où il n’existe pas de nette division du travail. Toutes
ces caractéristiques font que la production d’un grand nombre d’entreprises participe à un
marché à technologie moyenne-basse, dominé au niveau mondial par des pays émergents
comme la Chine, l’Inde ou le Pakistan. La forte concurrence que représentent les produits
en provenance de ces pays rend nécessaire le changement de stratégie concurrentielle
des entreprises ; elles devraient se tourner vers la différentiation de produit (par la qualité
et le design) et l’amélioration de la distribution, et tenter de se positionner sur les
1
segments du marché qui apportent une plus grande valeur ajoutée.
Il existe néanmoins des secteurs de spécialisation industrielle qui, dans une certaine
mesure, parviennent à surmonter ces faiblesses : il s’agit des clusters industriels ou pôles
de compétitivité, c’est-à-dire des regroupements géographiques d’entreprises et
d’organismes travaillant dans le même secteur d’activité. Ils deviennent alors une
alternative permettant de concurrencer efficacement les multinationales.
Une autre question importante porte sur l’évolution et la réponse du tissu entrepreneurial
de l’Euram dans le contexte de la crise actuelle marqué par la hausse de l’euro, les forts
taux d’intérêt, le coût élevé des matières premières, le durcissement de la concurrence
internationale et la faiblesse de la demande intérieure. Ces facteurs provoquent une
augmentation des dépenses liées au travail, à l’énergie et aux frais financiers des
2
entreprises.
1
Casas, J.B; Crespo, P. Euram: Centre o perifèria? Una perspectiva econòmica. Valence : Tres i
Quatre ; Institut d’Économie et d'Entreprise Ignasi Villalonga, 2009.
2
Amat, Oriol; Crespo, Patrícia [coord.]. Llibre blanc de les empreses de l’Euram, Euroregió de l’Arc
Mediterrani. Valence : Tres i Quatre ; Institut d’Économie et d'Entreprise Ignasi Villalonga, 2006
2
Tableau de la typologie des entreprises en fonction de leur nature
juridique
Source : Tomás Guajardo. Ecobachillerato.com
2.
Modèle industriel : clusters
Selon la définition de Porter (1990), les clusters sont des regroupements géographiques
d’entreprises et d’organismes de la même branche d’activité qui deviennent par ce biais,
une alternative efficace pour concurrencer les multinationales et les entreprises intégrées
3
verticalement.
Cela s’explique par le fait qu’elles ont la capacité de créer des synergies et des effets
externes positifs, car elles rendent possible l’utilisation de fournisseurs communs et
donnent naissance à un flux d’informations et de connaissances entièrement utilisables
par les entreprises. Il s’agit d’une situation dans laquelle la concentration d’entreprises
similaires dans un même lieu, ne représente pas une menace mais plutôt une émulation
de la concurrence des entreprises. La présence à un même endroit des industries
participant à toutes les étapes de la production d’un produit (fournisseurs, fabricants,
clients) ainsi que la présence d’organismes (instituts technologiques, universités, etc.) et
d’associations (associations de fabricants, d’exportateurs, etc.) donnent naissance à une
dynamique de système qui améliore la compétitivité des entreprises implantées et
dépasse largement celles des entreprises de ces secteurs, isolées et installées en dehors
4
de ces agglomérats.
3
Observatoire statistique. IIVEE
4
Casas, J.B; Crespo, P. Euram: Centre o perifèria? Una perspectiva econòmica. Valence : Tres i
Quatre ; Institut d’Économie et d'Entreprise Ignasi Villalonga, 2009.
3
Ces phénomènes de regroupement d’entreprises se produisent également dans l’Euram, à
grande échelle et dans des secteurs aussi divers que celui de l’électronique ou celui du
marbre. Ils constituent l’un des piliers de leur compétitivité.
Source : European Cluster Observatory
La meilleure compétitivité des clusters s’explique clairement : la présence d’un nombre
élevé d’entreprises favorise la concurrence et la rivalité ; le flux d’information entre les
entreprises encourage l’innovation et la diffusion des dernières avancées en matière de
méthodes et de produits ; la présence d’une main d’œuvre qualifiée dans le pôle réduit les
coûts de formation et de recrutement ; le soutien des organismes contribue à une
meilleure exploitation des ressources des entreprises et facilite les tâches qui pourraient
être difficilement réalisées en interne, telles que l’aide en matière de R&D et d’innovation.
Cela favorise certains services de base comme la certification de produits et la
disponibilité - par le biais des universités - de personnel formé et qualifié dans les
procédés industriels à forte valeur ajoutée ; la proximité des fournisseurs facilite les
relations et, par là même, les processus d'information et de collaboration, et permet aussi
de réduire les coûts logistiques ; la présence de canaux de commercialisation et de
distribution améliore les canaux d'information sur les tendances du marché, favorise les
contacts commerciaux et réduits les dépenses de marketing. Tous ces atouts – entre
autres – donnent une grande efficacité au modèle productif et représentent en même
temps une partie très importante du tissu industriel, en contribuant très positivement à
l’emploi de la zone d’étude.
En conséquence, le résultat de l’intégration de tout ce qui a été décrit, est un système de
relations qui améliore la compétitivité des entreprises et de leurs secteurs. Par ailleurs, la
présence de la plupart, voire de toutes les entreprises nécessaires à la fabrication du
produit, fait que l’ensemble des entreprises fonctionne comme s’il s’agissait d’une seule
entreprise totalement intégrée, grâce à des relations informelles, tacites, qui permettent
aux PME de fonctionner comme des maillons nécessaires à l’ensemble du processus. Ceci,
associé à l’atomisation et à la forte concurrence de chaque processus, donne au système
une grande flexibilité et un caractère compétitif.
4
Carte des clusters de Catalogne
Source : Acc1ó
Caractéristiques principales des clusters industriels de Catalogne
Cluster
Électronique
grand public
et
professionn
elle
Bonneterie
Maresme
Bonneterie
Igualada
Industrie
Compéti
tivité
Élevée
Moyenn
e-basse
Moyenn
e
Élevée
Nécessité de changement
stratégique
Problèmes principaux
5
Derniers
changements
stratégiques
Performance (situation)
Pour les éléments situés en fin
de chaîne de valeur (canaux de
commercialisation, conception
et marketing), même s’il
dépend du segment de
l’électronique grand public, il
est essentiel et contribue
fortement à la R&D et à
l’innovation du secteur,
malgré le poids essentiel des
décisions de multinationales
Réfléchir à la diversification
vers un segment technique
ou confection haut de gamme.
Possibilité d’intervenir
comme distributeurs et de
délocaliser
- Concurrence asiatique ;
recherche de segments
à plus forte valeur ajoutée
- Nécessité de collaboration
- Spécialisation dans
produits et/ou zones
géographiques
- Délocalisation,
en réponse aux
exigences des
grandes marques
d’électronique
grand public
- Efficience : en baisse
mais reste élevée
- Efficacité : stable
- Résultats : instables,
mais en légère
hausse
- Structure : nécessite
une meilleure gestion
sur le court terme
- Manque de sophistication
de l’activité ; recherche de
segments à plus forte valeur
ajoutée
- Nécessité de collaboration
- Concentration de la
distribution
- Concurrence asiatique
- Manque de formation
- Importation et
commercialisation
de certains
produits
- Efficience : au point
mort
- Efficacité : au point
mort
- Résultats : en hausse
- Structure : nécessite
une meilleure gestion
sur le court terme
Pour les éléments situés en fin
de chaîne de valeur (canaux de
commercialisation, conception
et marketing). Réfléchir
également à
un changement de segment
et concentration dans le prêtà-porter
- Concentration de la
distribution
- Forte concurrence
de la Chine
- Manque de sophistication
de l’activité
- Centrés sur la production,
faible culture de la
commercialisation
- Orientation vers
le prêt-àporter
Pour les éléments en fin
de chaîne de valeur (canaux de
- Concentration de la
distribution
- Intégrations
verticales
- Efficience : en légère
baisse
5
Casas, J.B.; Crespo, P. Euram: Centre o perifèria? Una perspectiva econòmica. Valence : Tres i
Quatre ; Institut d’Économie et d'Entreprise Ignasi Villalonga, 2009.
5
de la viande
Cuir
Machines
agricoles
Bijouterie
Meuble
Édition et
arts
graphiques
Chimie
commercialisation et
marketing).
Réfléchir à la spécialisation
dans certains produits et en
commercialiser d’autres.
Plus forte présence et place
plus importante
dans la commercialisation.
Investissements en R&D dans
de nouveaux
segments. Développement de
la collaboration
dans des segments plus
sophistiqués
où dominent les propriétés
diététiques, de santé et
étiquetage très détaillé
- Centrés sur la production
et faible culture de la
commercialisation pour les
entreprises de petite taille
- Ne participent pas à la
distribution
chez les
détaillants
spécialisés
- Actions
communes
pour participer
plus
activement à la
distribution
- Changement
vers des produits
light
- Diversification
dans
d’autres produits
contenant de la
viande
(pizzas, etc.)
- Efficacité : en légère
baisse
- Résultats : au point
mort
- Structure : Aides
en cours,
mais nécessite plus
de soutien
Pour les éléments situés en fin
de chaîne de valeur (canaux de
commercialisation, conception
et marketing). Désintégration
verticale ; changer de
segments. Mettre en œuvre
des actions
communes
- Concentration de la
distribution
- Concurrence asiatique
très forte
- Manque de sophistication
de l’activité
- Mentalité traditionnelle
et faible collaboration
- Restrictions
environnementales
Commercialisatio
n
de produits
importés
- Délocalisation à
l’Est
- Diversification
de
produits
- Efficience : très
préoccupante
- Efficacité : forte baisse
- Structure : nécessite
une meilleure gestion
sur le court terme
Changer de segment, vers
l’agriculture et les loisirs.
Commercialiser
d’autres produits
et se diversifier vers d’autres
secteurs liés
- Manque d’institutions
- Concurrence européenne
- Mentalité traditionnelle
- Actions communes
Commercialisatio
n
de produits
d’autres
fabricants
internationaux
- Diversification
vers d’autres
produits
métalliques
et mécaniques
- Efficience : au point
mort
- Efficacité : stable
- Résultats : en hausse
très lente
- Structure : En
cours d’ajustement
Moyenn
e
Adaptation de la
commercialisation afin de
répondre à d’autres segments.
Aucun problème de
concurrence extérieure, mais il
convient de mettre l’accent
sur la qualité afin d’éviter
l’entrée de grands groupes
européens. Automatiser et
changer de mentalité, en
incorporant plus
de design
- Il conviendrait d’entrer
dans une politique de
marques en mettant
l’accent sur le design
- Automatisation et
changement vers une
culture d’efficience
opérationnelle
- Intégrations
dans le commerce
de détail
- Politiques de
marque
- Importations de
produits
- Efficience : élevée et
en hausse
- Efficacité : stabilisée
- Résultats : en forte
hausse
- Structure : nécessite
une meilleure gestion
sur le court terme
Moyenn
e
Pour les éléments situés en fin
de chaîne de valeur (canaux de
commercialisation, conception
et marketing). Désintégration
verticale ; changer de
segments.
Plus d’actions communes
et soutenir les institutions
et l’industrie annexe
- Manque d’institutions
- Concurrence asiatique
- Mentalité traditionnelle
- Actions communes
rares
- Faible sophistication de
l’activité et concurrence
des prix
- Désintégration
verticale
- Actions
communes
- Intégration de
plus de design
- Efficience : élevée et
en forte hausse
- Efficacité : au point
mort
Résultats : en hausse
- Structure : nécessite
une meilleure gestion
sur le court terme
Moyenn
e
Sophistication du produit, plus
d’interaction entre les
distributeurs, rééducation du
public ciblé
- Actions
communes
- Quelques
accords de
distribution
- Efficience : très
préoccupante
- Efficacité : en baisse
- Résultats : inquiétants
- Structure : en cours
d’ajustement
Élevée
Poursuivre les efforts de R&D
- Concentration de la
distribution
- Absence de marché
sophistiqué
et faible demande
- Faible soutien
institutionnel
- Relations avec
l’environnement
- Secteur stable
- Cluster assez
- Efficience :
préoccupante
Moyenn
e-basse
Faible
(pour
les
fabrican
ts)
6
- Taille
Secteur
vitivinicole
Élevée
Il reste à participer à des
segments
haut de gamme grâce à des
politiques
plus sophistiquées de
marketing
et de commercialisation
- Absence de marketing
sophistiqué
- Améliorer les politiques
de distribution
complet et avec
de très bonnes
contributions
en matière de
R&D et
d’innovation
- Améliorations du
marketing
- Efficacité : en baisse
- Résultats : au point
mort
- Structure : équilibrée
et bien gérée
- Efficience : bonne
- Efficacité : au point
mort
- Résultats : en hausse
- Structure : très
conservatrice mais
avec une tendance à
l’amélioration
L’importance du modèle productif reposant sur les clusters est évidente si l’on observe la
typologie industrielle de l’Euram. Environ 94 % de ses entreprises - un pourcentage qui se
retrouve dans chaque région - ne dépasse pas les dix salariés.
Il semble évident que seul un système intégré, dans le sens où cela a été défini dans la
présentation des clusters, peut permettre qu’une économie reposant sur la typologie
industrielle décrite soit ouverte, fortement exportatrice et donc, compétitive et devienne
le premier centre économique du pays avec l’ambition de participer à l’Europe de pointe.
L’importance de l’axe méditerranéen apparaît également évidente à la simple observation
du poids des principaux secteurs industriels dans son économie par rapport à l’Espagne. Il
est indiscutable que le corridor méditerranéen, de la Catalogne et du Pays valencien, est
de loin, le grand pôle de développement de l’Espagne. Presque aucun grand secteur de
l’économie espagnole n’a le poids significatif de l’Euram. La simple observation des
données devrait conduire, grâce à une analyse économique rationnelle, à la définition de
politiques, notamment en matière d’infrastructures destinées à le développer et à en
faciliter le rôle de grand moteur économique du pays, pour le placer au niveau des
grandes aires économiques européennes.
Source : Casas, J.B; Crespo, P. Euram: Centre o perifèria? Una perspectiva econòmica.
7
3. Secteurs émergents
Les secteurs émergents sont ceux qui ont la capacité de créer plus d’emploi. Ce sont eux
qui se développent actuellement dans notre environnement économique et social. En
règle générale, ils sont novateurs pour le marché et croissent à un rythme supérieur aux
autres. Il s’agit donc de secteurs à fort potentiel qui nécessitent de la créativité et
d’importants efforts afin d’offrir des perspectives d’emploi et débouchés commerciaux.
Les principaux secteurs émergents sont actuellement : nouvelles technologies de
l’information, R&D, services à la personne (service à l’enfance et au troisième âge et
services à domicile). La Generalitat de Catalogne met en œuvre le plan de recherche et
6
d’innovation de Catalogne 2010-2013 , dans le but d’en faire l’une des communautés
autonomes pionnières en matière de recherche et d’innovation. Ce plan de recherche et
d’innovation répondra aux demandes de l’industrie, des entreprises des secteurs
émergents et de l’administration et de ses services.
Les stratégies de développement de la compétitivité en Catalogne et dans la région de
Barcelone interviennent dans un environnement de durcissement de la concurrence au
niveau mondial et de changement du modèle productif au niveau local. C’est dans ce
7
contexte qu’apparaissent des lignes d’intervention distinctes :

Maintenir l’IED (Investissement Étranger Direct) traditionnel dans les secteurs
matures, en misant sur les activités à valeur ajoutée et à fort savoir.

Capter et consolider l’IED émergent dans les secteurs de la nouvelle économie et
de l’entrepreunariat
4. Recherche et transfert technologique
Le nouvel environnement économique, caractérisé par la tendance au changement et au
processus de mondialisation, fait de la recherche, du développement technologique (R&D)
et de l’innovation, tant sur le plan national que sur le plan régional, des instruments qui
contribuent le plus à la consolidation de la compétitivité d’une économie à long terme. Il
est donc essentiel de poursuivre les efforts dans les activités d’innovation et de R&D des
8
entreprises privées, avec la collaboration des administrations publiques et de l’université.
La Catalogne et la région de Barcelone disposent d’un tissu d’entreprises de secteurs
matures qui investit dans la R&D et l’innovation, la technologie et la logistique. Ces
secteurs sont la base de l’attrait et de la consolidation de l’IED des secteurs émergents tels
que la biotechnologie, les énergies renouvelables ou les TIC.
6
Plan de recherche et d'innovation de Catalogne 2010 - 13
<http://www10.gencat.net/pricatalunya/recursos/pri_2010_13_cat.pdf
7
La Inversió Estrangera a l’Àrea de Barcelona i Catalunya. Municipalité de Barcelone
8
Casas, J.B ; Crespo, P. Euram: Centre o perifèria? Una perspectiva econòmica. Institut d’Économie
et d'Entreprise Ignasi Villalonga. Edicions 3 i 4. 2009.
8
La Catalogne fournit près d’1 % de la production scientifique mondiale (comme la Finlande
et l’Écosse), 2,5 % de l’UE-15 et plus de 25 % de l’Espagne. Le nombre d’entreprises
innovantes, entre 2005 et 2007, s’élevait à 10 470, sachant qu’il représentait 27,4 % du
total des entreprises.
L’un des facteurs négatifs pour l’Euram réside dans le fait que la plupart des entreprises
sont de petite taille (PME) et ne peuvent pas faire face aux coûts de l’innovation et de la
R&D. Consciente de cela, l’Union européenne, lors du sommet de Lisbonne, s’est fixée
comme objectif qu’en 2010, 3 % du produit intérieur brut soit consacré à la R&D et à
l’innovation. Malgré cet objectif, la situation dans les différents pays-membres était très
différente en 2004. D’un côté, des pays comme la Suède (3,7 %), la Finlande (3,5 %) et
l’Islande (3,0 %) dépassent l’objectif en question mais également la moyenne de l’UE (1,9
% du PIB). D’autres pays comme la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni
dépensent entre 1,5 % et 2,5 % de leur PIB, ce qui les situe autour de la moyenne de l’UE.
Enfin, les pays dits de faible intensité - l’Italie, le Portugal, la Grèce et l’Espagne consacrent autour d’1 % de leur PIB à la R&D et à l’innovation ; ils devront donc consacrer
9
de plus grands efforts pour rejoindre l’engagement de l’UE.
Il est possible d’affirmer que les entreprises qui centrent leur activité sur l’économie du
savoir, ont fait un effort important d’accumulation de capital grâce à un investissement
continu au cours des dernières années. Celui-ci s’est de plus en plus matérialisé par des
applications plus spécifiques à caractère intangible, un moyen d’améliorer la productivité
et la compétitivité des entreprises. Le pari sur l’avenir lancé par les entreprises de l’Euram
doit se concrétiser par le développement de la capacité d’innovation, en s’appuyant sur le
progrès technologique et intégrant le savoir au développement de leur activité. Un
processus d’innovation qui ne se cantonne pas exclusivement à des projets formels de
recherche et développement portant directement sur les produits et les méthodes –
projets qui définissent l’innovation technologique-, mais qui doit être envisagé dans un
sens plus large et intégrer des améliorations de la stratégie et de l’organisation de
10
l’entreprise . Par ailleurs, la mondialisation, les délocalisations et le dynamisme croissant
de certains pays d’Europe de l’Est, de la Chine, de l’Inde et d’autres pays en voie de
développement, laissent à penser que l’avenir proche sera bien différent.
5. Pépinières d’entreprises
Les pépinières d’entreprises sont des espaces destinés aux entrepreneurs qui souhaitent
lancer leur propre activité dans un environnement favorable à son développement et à sa
consolidation. L’objectif est de faciliter le début de l’activité de l’entreprise grâce à un
ensemble de services annexes (formation, conseil et accompagnement), à des tarifs plus
avantageux que ceux du marché. En règle générale, elles proposent les services suivants :
 Espaces modulaires pour s’installer et services technologiques de pointe
 Services logistiques et administratifs partagés (standard téléphonique, service
photocopie, comptabilité...)
9
Observatoire statistique de l'IIVEE
Amat, Oriol ;Crespo, Patrícia [coord.]. Llibre blanc de les empreses de l’Euram, Euroregió de l’Arc
Mediterrani. Valence : Tres i Quatre ; Institut d’Économie et d'Entreprise Ignasi Villalonga, 2006
10
9
 Assistance par du personnel expert en création d’entreprises (accompagnement,
plan de consolidation, recherche de financement, formation...)
 Services d’information télématiques
 Réseau de chefs d’entreprise
Ces équipements augmentent les possibilités de survie du projet d’entreprise et ils ne sont
donc disponibles que les premières années suivants le lancement. Au terme du délai
maximal fixé, qui est en général de 2 ou 3 ans, le chef d’entreprise devra chercher un
nouvel endroit pour son activité.
11
En Andorre, la pépinière d’entreprises du Comú d’Encamp offre conseil et formation sur
les questions économiques et financières, commerciales, fiscales et comptables ainsi que
celles liées au droit du travail. Parmi les tâches d’accompagnement des créateurs
d’entreprise, citons l’élaboration et le suivi d’un business plan adapté à chaque type de
projet.
En Catalogne Nord, c’est la Maison de l’Emploi de Perpignan qui sert d’incubateur aux
12
nouvelles entreprises de la région.
13
Depuis quelques années, le ministère régional du Travail , avec la collaboration de
nombreuses municipalités met en place des expériences de pépinières d’entreprises en
Catalogne. Les communes suivantes en sont dotées :

Barcelone : Barcelonès, Barberà del Vallès, Castellar del Vallès, Cornellà
de Llobregat, Igualada, Les Franqueses del Vallès, Manlleu, Mataró, Rubí,
Sabadell, Sant Boi de Llobregat, Sant Joan Despí, Sant Joan de
Vilatorrada, Santa Coloma de Gramanet, Terrassa, Torelló, Vic,
Viladecans, Vilafranca del Penedès.

Girona : Banyoles, Les Preses, Ripoll.

Lleida : Lleida (ville), Les Borges Blanques

Tarragone : Tarragona (ville), Baix Ebre, Reus, Valls, Vandellós et
Hospitalet de l’Infant.
6. Analyse par zone géographique
Analyse par zone géographique : Andorre
La principauté d’Andorre, en tant que pôle de développement économique et social
consolidé, redistribue largement ses richesses vers les régions voisines de l’Espagne et de
11
12
www.encamp.ad
http://www.info-
entrepriseslr.fr/toutes_les_actus/un_incubateur_social_en_languedoc_roussillon
13
www.gencat.cat/treball
10
la France. Parmi les mécanismes économiques de redistribution, vers ces pays, des
revenus dégagés en Andorre, citons : le bâtiment (qui importe la plupart des matériaux
utilisés), la consommation directe des Andorrans vivant hors d’Andorre, les achats
d’électricité aux pays voisins, les étudiants andorrans à l’étranger, l’investissement direct
des Andorrans hors d’Andorre, les envois d’argent des immigrants, les résidences
secondaires d’Andorrans à l’étranger, la participation des visiteurs à la consommation des
biens publics de l’Andorre et les travailleurs frontaliers.
De plus, il existe d’autres canaux de redistribution, comme les dépenses de représentation
de la principauté d’Andorre, la consommation de services d’entreprises étrangères, la
rétribution de rendements du capital découlant de la participation d’entreprises
étrangères à des entreprises andorranes, les primes d’assurances versées aux entreprises
étrangères, les dépenses liées à l’entretien de biens immobiliers à l’étranger appartenant
à des particuliers ou à des entreprises d’Andorre, dépenses au titre de services
14
touristiques et de télécommunications, etc.
Source. Chambre de commerce, de l’industrie et des services d’Andorre
14
Andorra Bàsica (2008) Chambre de commerce, d'industrie et de services d'Andorre
11
Analyse par zone géographique : Catalogne Nord
La plupart des entreprises installées dans les Pyrénées-Orientales se situent à Perpignan et
dans son agglomération. Le marché du travail de Perpignan réunit 70 % des emplois
industriels du département. Du fait de la situation frontalière, l’activité logistique et de
transport se développe dans la zone de Grand Saint-Charles (800 entreprises et 7 000
15
emplois directs et indirects) , et le Pôle de compétitivité DERBI (Développement des
16
Énergies Renouvelables dans le Bâtiment et l’Industrie) .
Les hypermarchés, les administrations, le secteur public et privé, EDF-France Telecom et
enfin le secteur bancaire (Crédit Agricole) sont les entreprises qui concentrent le plus
d’emplois du côté nord, dans l’agglomération de Perpignan.
En dehors de la zone d’influence de Perpignan, les emplois sont répartis par spécialisation
entre les petites villes. La zone de Céret concentre par exemple, les services du secteur
public, ainsi que quelques industries (bouchons et papier à cigarettes) et profite du
tourisme. Le secteur de Thuir quant à lui constitue le centre d’une microrégion industrielle
entre la plaine du Roussillon et l’arrière-pays des Pyrénées-Orientales. Les centres de
Cerbère, du Boulou (distriport) et de Port-Vendres (port maritime) donnent à cette région,
un ancrage industriel au niveau international.
Source : Livre blanc de l’Eurodistrict, pour un futur transfrontalier
17
En 2006, en Languedoc-Roussillon , 18 000 entreprises ont été créées, 2 % de plus qu’en
2005. 65 % d’entre elles étaient des créations pures, 24 % des reprises et 11 % des
relances. La concentration la plus importante se situe dans le secteur des services qui
représente 48 %, suivi du commerce (26 %), le bâtiment (19 %) et enfin l’industrie avec
6 %. Malgré ses chiffres, la grande différence par rapport aux autres régions de l’Euram
réside dans le fait que le dynamisme le plus important de création d’entreprises est
enregistré dans le secteur industriel, qui a augmenté de 5,4 % en données interannuelles,
15
Le pôle économique Saint-Charles à Perpignan. Études économiques. Chambre de Commerce et
d'Industrie de Perpignan et des Pyrénées – Orientales
16
http://www.pole-derbi.com/
17
Observatoire statistique. Institut d’Économie et d'Entreprise Ignasi Villalonga
12
devant les 3,3 % des services, ou la baisse d’1 % de la création d’entreprises exerçant une
activité commerciale.
En ce qui concerne la disparition des entreprises (2 190), 38 % d’entre elles étaient des
entreprises du secteur des services, devant les 8 % des entreprises industrielles. Il est
intéressant de signaler que le nombre de fermetures dans le Languedoc a diminué de
1,4 % par rapport à 2005, chiffre auquel a contribué la baisse des disparitions des
18
entreprises du secteur industriel (-13 %).
Analyse par zone géographique : Catalogne
En Catalogne, ce qui frappe, c’est une diversification territoriale plus importante quant à
la localisation des entreprises. Pour les activités industrielles, on peut observer, comme
résultante de l’amélioration du niveau de vie, un déplacement des activités primaires vers
d’autres secteurs. Ainsi, le nombre d’exploitations et l’emploi ont diminué dans le secteur
de l’agriculture, l’élevage et la pêche, même si cela a conduit à une augmentation de la
productivité et de la valeur ajoutée de ce secteur du fait de la plus grande mécanisation et
modernisation. Ces données donnent une idée de la spécialisation industrielle qui
caractérise le territoire. Cependant, il existe des secteurs de spécialisation dans plusieurs
régions, les fameux « clusters industriels ».
En Catalogne, l’industrie est dominée par la métallurgie et la fabrication de produits
métalliques (20 %), par le textile et la confection puis par l’industrie du papier et l’édition.
18
Observatoire statistique. Institut d’Économie et d'Entreprise Ignasi Villalonga
13
Distribution de l’industrie en Catalogne par secteur et par nombre d’établissements.
2006
Source. Observatoire statistique. IIVEE
7. Bibliographie
Amat, Oriol ; Crespo, Patrícia [coord.]. Llibre blanc de les empreses de l’Euram, Euroregió
de l’Arc Mediterrani. Valence : Tres i Quatre ; Institut d’Économie et d’Entreprise Ignasi
Villalonga, 2006
Blanc Altemir, A.La cooperación transfronteriza en Europa: especial referencia al marco
pirenaico, Revista CIDOB d’Afers internacionals, nº 17 (pp. 37-54), 1989
Boira, J. V., Euram 2010, la via europea. Edicions 3i4. Valence, 2002.
Caparrós, P., Isern. X. (coord.) Llibre Blanc de les Infraestructures de l’Euram. Valence :
Tres i Quatre ; Institut d’Économie et d’Entreprise Ignasi Villalonga, 2010
Casas, J.B ; Crespo, P. Euram: Centre o perifèria? Una perspectiva econòmica. Valence :
Tres i Quatre ; Institut d’Économie et d’Entreprise Ignasi Villalonga, 2009.
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Castells, M., La ciutat informacional. Alianza Editorial. Madrid, 1995.
Lladós, J. (coord.) (2003) Les comarques gironines davant del repte de la nova economia
global. Chambre de commerce de Girona.
Llano, C. i Esteban, A., El comercio inter-regional en España.Análisis de la base de datos Cintereg sobre comercio de bienes (1996-2006). CEPREDE – Intereg. 2008.
Ninyoles, R., El País Valencià a l’eix Mediterrani. L’Eixam Edicions. Valence, 1992.
Université de Girona (2008). Llibre Blanc de l’Eurodistricte, per a un futur transfronterer
Tremosa, R., Catalunya serà logística o no serà. Edicions 3i4. Valence, 2007.
8. Liens
Accord stratégique pour l’internationalisation, la qualité de l’emploi et la compétitivité de
l’économie catalane (2008 – 2011) <www.acordestrategic.cat>
Andorra Desenvolupament i Inversió (ADI) <www.adi.ad>
Chambre de commerce, de l’industrie et des services d’Andorre <www.ccis.ad>
Conferedació Empresarial Andorrana (CED) <www.cea.ad>
European Cluster Observatory <www.clusterobservatory.eu>
Generalitat de Catalogne. Agence pour l’Emploi.<www.oficinadetreball.cat>
Acc1ó. Generalitat de Catalogne <www.acc10.cat>
Plan de recherche et d’innovation de Catalogne 2005-08 <
www10.gencat.net/pricatalunya/recursos/PRI-llarg-CAT-2005-06-06.pdf>
Les pôles de compétitivité. Gouvernement français <http://competitivite.gouv.fr>
Atelier d’entrepreneurs. Gouvernement d’Andorre <www.emprenedors.ad>
Maison de l’emploi de Perpignan <www.mde-perpignan.fr>
9. Glossaire
ENTREPRISE : plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité
organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine
autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes. Une
entreprise exerce une ou plusieurs activités dans un ou plusieurs endroits. Une entreprise
peut correspondre à une seule unité légale. (Eurostat)
CLUSTERS : il s’agit de regroupements géographiques d’entreprises et d’établissements
d’un même secteur d’activité. Ils sont devenus une alternative pour concurrencer
efficacement les multinationales et les entreprises intégrées verticalement. La raison en
est qu’ils ont la capacité de créer des synergies et des effets externes positifs, car ils
peuvent utiliser des fournisseurs communs et donner naissance à un flux d’informations
et de connaissances totalement utilisables par les entreprises. Il s’agit d’une situation dans
laquelle la concentration en un même lieu, d’entreprises similaires ne constitue pas une
menace mais plutôt une émulation de la concurrence des entreprises (Porter, 1990).
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