2. Une vision générale de l’évolution des principaux
secteurs d’activité
Une brève description des références socioéconomiques de l’espace catalan
transfrontalier offre un cadre de référence qui situe les particularités de l’Euram et
l’existence d’éléments homogènes permettant de parler de développement économique
spécifique.
Les questions prioritaires du débat socioéconomique de l’Euram sont l’importante
croissance du transport de passagers et de marchandises, l’amélioration de la
gouvernance, l’évolution du tourisme et la dynamisation de la mobilité territoriale des
personnes et des entreprises. Le tourisme, moteur de l’économie de l’Euram et secteur
émergent dans un contexte de globalisation mondiale, se diversifie et propose des
formules plus complexes qui nécessitent des services élaborés. La mobilité territoriale des
personnes et des entreprises est limitée malgré la présence de liens économiques forts.
Elle ne gagnera en flexibilité que si les valeurs de la société changent.
La croissance de la population, le rôle de l’industrie, le maintien de l’activité agricole, les
questions relatives à la fragmentation institutionnelle et territoriale et la place du
bâtiment dans l’économie constituent un deuxième bloc, dont le niveau de priorité est
légèrement inférieur au précédent. La désindustrialisation ne se produira pas : seules les
activités à faible valeur ajoutée partiront. Les subventions agricoles perdureront, plus
pour maintenir la population dans les zones rurales et pour des questions
environnementales que pour des raisons liées au paysage ou au tourisme. La grande
préoccupation de la population européenne pour la traçabilité et les conditions sanitaires
des aliments représentera une opportunité pour l’agriculture de l’Euram. La
fragmentation institutionnelle est un obstacle à l’articulation de politiques communes ; ce
frein garantit cependant la proximité de la prise de décisions. Le secteur du bâtiment
devra subir une profonde restructuration, notamment par le biais des PME.
2.1. Andorre
Le modèle économique de la principauté d’Andorre repose sur le tourisme, l’activité
commerciale et le secteur de la banque. Le tourisme est l’acteur principal de l’économie de
l’Andorre. Le pays, qui attire des acheteurs venus d’Espagne et de France, grâce à son
statut de zone franche, est devenu un important complexe touristique très actif en hiver
(grâce aux pistes de ski) et dans une moindre mesure, en été. Le pays reçoit plus de 11
millions de touristes chaque année
, essentiellement des Espagnols et des Français. Pour
cette raison, l’évolution économique de l’Andorre dépend très fortement de la
conjoncture extérieure, surtout des économies espagnole et française. La production
industrielle nationale est très faible et le pays a recours à des importations à grande
échelle pour satisfaire la demande intérieure et surtout celle des étrangers en visite dans
la principauté. Cela se traduit par un taux d’importations par tête très élevé, juste derrière
le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas. Il témoigne de la forte ouverture sur
l’extérieur de l’économie.
Caparrós, P., Isern. X. (coord.) Llibre Blanc de les Infraestructures de l’Euram. Valence : Tres i
Quatre ; Institut d’Économie et d'Entreprise Ignasi Villalonga, 2010
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/an.html