BEHWeb n°1 • 29 Juin 2009 Chronique d’un début de pandémie
Éditeur
Institut de veille sanitaire (InVS)
12, rue du Val d’Osne - F-94415
Saint-Maurice cedex
www.invs.sante.fr
Directrice de la publication
Françoise Weber, Directrice générale
de l’InVS
Comité de rédaction
Jean-Claude Desenclos (InVS)
Éric Jougla (Inserm - CépiDc)
Hélène Therre (InVS)
Rédaction - Contacts
Judith Benrekassa, Valérie Henry,
Farida Mihoub
Informations générales
www.invs.sante.fr/behweb/index.htm
Création graphique
Françoise Parraud , Élisabeth Coutrot
Réalisation
Oliance
N°1 / 29 juin 2009
Chronique
d’un début de pandémie
Coordination scientique : Jean-Claude Desenclos et Hélène Therre,
Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France.
Cas d’infection par
le nouveau virus de la grippe
A(H1N1)v en France,
situation au 5 juin 2009
Cases of infection with the new
inuenza A (H1N1)v virus in France,
situation as of 5 June 2009
Sophie Vaux et al.
Le point sur le virus de la
nouvelle grippe A(H1N1)v
Update on the new A(H1N1)v
inuenza virus
Vincent Enouf et al.
PERSPECTIVE
Que nous apprennent
les pandémies du passé ?
What do we learn from
pandemics of the past ?
Claude Hannoun
Manifestations cliniques
observées dans les
premières séries de cas
de grippe due au virus
émergent Inuenza
A(H1N1)v
Clinical manifestations observed
in the rst groups of patients affected
by the new inuenza A(H1N1)v virus
Bruno Hoen et al.
Grippe A(H1N1)v :
naissance d’une pandémie -
Bilan mondial au 5 juin 2009
Inuenza A(H1N1)v: Birth
of a pandemic – Global review
as of 5 June 2009
Marc Gastellu-Etchegorry et al.
Adaptation du dispositif
de surveillance à la situation
épidémiologique
Adjusting the surveillance system
to the epidemiological situation
Isabelle Bonmarin et al.
Le point sur les paramètres
épidémiologiques dans
l’épidémie due au nouveau
virus de la grippe A(H1N1)v
Update on the epidemiological
parameters in the epidemics caused
by the new inuenza A(H1N1)v virus.
Pascale Bernillon et al.
ÉDITORIAL
Grippe A(H1N1)v :
l’Institut de veille sanitaire
face à la pandémie
The French Institute for Public
Health Surveillance faces
the Inuenza A(H1N1)v pandemic
Françoise Weber
VoozaFlu : un outil au service
de la surveillance de la
nouvelle grippe A(H1N1)v
VoozaFlu: a tool for monitoring
the new inuenza A(H1N1)v
Gilles Delmas et al.
Des données
actualisées
de la surveillance
de la grippe A(H1N1)v
sont disponibles
dans le Bulletin
épidémiologique
grippe A(H1N1)v
publié régulièrement
sur le site de l’InVS.
SOMMAIRE
BEHWeb n°1 • 29 Juin 2009 Grippe A(H1N1)v : l’Institut de veille sanitaire face à la pandémie 1/ 1
ÉDITORIAL
Grippe A(H1N1)v :
l’Institut de veille sanitaire face à la pandémie
The French Institute for Public Health Surveillance faces the Inuenza
A(H1N1)v pandemic
Françoise Weber, Directrice générale de l’Institut de veille sanitaire
Le 23 avril dernier, l’Institut de veille sanitaire (InVS) aler-
tait les autorités françaises sur la découverte aux États-Unis
d’un nouveau virus grippal d’origine porcine. Le lendemain,
le Mexique publiait le bilan alarmant d’une épidémie liée au
même virus. Depuis maintenant huit semaines, l’InVS est en
première ligne dans le dispositif de lutte contre la pandémie
mis en place par la France. Nous venons de vivre huit semai-
nes qui ressemblent à une « drôle de guerre ». L’ennemi est
annoncé, il a un potentiel pandémique, mais la plupart des
cas sont bénins. Les systèmes de santé sont mobilisés très
largement et le public s’interroge sur l’intérêt de cette mobi-
lisation. En même temps, la survenue de formes graves et
de décès, chez des personnes plutôt jeunes, inquiète à juste
titre. La drôle de guerre dure, et l’opinion s’interroge : en fait-
on trop, pas assez, au bon moment ?
Après ces huit premières semaines, la France semble moins
touchée que d’autres pays européens dont la population est
équivalente. Même si les ux touristiques sont ici différents
des autres pays, le système de repérage et de contingente-
ment des cas importés qui s’est mis en place dès les premiers
jours aura sans doute contribué à ralentir l’implantation de
l’épidémie sur le territoire. Ces quelques semaines gagnées
sont autant de progrès dans la connaissance du virus et pour
la mise en place des dispositifs de prévention et de contrôle,
et se traduiront peut-être en vies épargnées. C’était l’objectif
de l’engagement très lourd de l’InVS, de ses Centres natio-
naux de référence et de l’ensemble de ses partenaires.
À un moment où l’on voit apparaître les premiers « clusters »
de cas sans lien avec un voyage, le premier cas sévère, et
où donc l’épidémie est peut-être en passe de diffuser sur
notre territoire, ce premier numéro du BEH-Web fait le bilan
de la diffusion du virus au niveau mondial, et des premières
connaissances sur son comportement.
L’InVS prépare maintenant la seconde phase, celle dite
d’ « atténuation », dont l’objectif et d’atténuer le pic de l’épi-
démie, en ralentissant la transmission du virus. Cette phase
a notamment pour but d’éviter la surcharge du système de
soins et limiter la désorganisation sociale liée à la survenue
simultanée d’un trop grand nombre de cas. Ainsi, s lors que
le virus circulera activement, la surveillance ne sera plus indi-
viduelle, mais populationnelle. Ce ne sont plus les cas indi-
viduels qui seront surveillés, mais la vitesse et l’intensité de
l’atteinte de la population, ainsi que sa gravité. Une observa-
tion attentive des cas graves et des décès sera nécessaire
pour comprendre le plus rapidement possible les facteurs de
risque. Ce mode de surveillance est déjà mis en place dans
les pays où le virus circule maintenant largement (États-Unis,
Royaume Uni). Aucun épidémiologiste ne dispose aujourd’hui
des éléments permettant d’évaluer l’impact précis de cette
pandémie sur la population, que ce soit l’impact sanitaire ou
l’impact socio-économique, ni le moment où les vagues suc-
cessives vont survenir. C’est là toute l’importance de disposer
d’un plan de préparation comme celui mis en place en France.
C’est la colonne vertébrale de l’action publique, qui met à la
disposition des décideurs des stratégies et des outils adaptés
à chaque phase de l’épidémie. Savoir l’utiliser de façon adap-
tée à celles qui nous attendent, de façon adaptée et mesurée,
en réservant les moyens les plus importants aux phases les
plus graves, est maintenant un de nos dés.
D’autres dés nous attendent. La surveillance des territoires
d’outre-mer, exposés dès l’hiver austral, devra être particuliè-
rement attentive.
La surveillance des populations les plus vulnérables physio-
logiquement et socialement devra être une priorité. Elle devra
permettre d’organiser sufsamment tôt leur protection et la
solidarité à leur égard.
La mise en œuvre précoce de la recherche sur la modélisa-
tion de l’épidémie, sur l’observation de ses paramètres ou sur
les facteurs de risque des cas graves, ne doit pas être disso-
ciée de l’application du plan.
Enn, l’engagement nécessaire pour faire face à une telle me-
nace est lourd. Pendant les prochains mois, les moyens de
l’InVS comme de toutes les structures mobilisées devront être
réalloués pour faire face à la pandémie dans les meilleures
conditions, mais sans jamais sacrier d’autres programmes
ou actions dont l’impact est important pour la santé publique.
Comment citer cet article
Weber F. Grippe A(H1N1)v : l’Institut de veille sanitaire
face à la pandémie (Éditorial). BEHWeb 2009(1).
http://www.invs.sante.fr/behweb/2009/01/r-1.html
BEHWeb n°1 • 29 Juin 2009 Que nous apprennent les pandémies du passé ? 1/ 2
PERSPECTIVE
Que nous apprennent les pandémies du passé ?
What do we learn from pandemics of the past ?
Date de soumission : 05/06/2009 Date of submission: 06/05/2009
Les pandémies de grippe résultent de l’introduction, dans la
population humaine, d’un virus nouveau contre lequel n’exis-
te aucune mémoire immunitaire. Le virus aviaire asiatique
A(H5N1) correspond à cette dénition, mais il lui manque pour
l’instant la capacité de transmission interhumaine et on ignore
s’il sera capable de l’acquérir. Le virus américain A(H1N1)v,
de son côté, est facilement transmissible, mais il n’est pas
entièrement nouveau car des virus A(H1N1) ont déjà affecté
la population. Les premiers résultats d’enquêtes sérologiques
rétrospectives ont déjà montré la présence d’anticorps spé-
ciques contre l’hémagglutinine de ce virus chez l’homme,
surtout chez les personnes âgées [1,2].
Les épidémies de grippe sont-elles toutes semblables ou
même comparables ? Malheureusement non. En observant
soigneusement les pandémies du XXe siècle, on peut noter
qu’il n’y en a pas eu trois mais cinq, dont certaines passées
presque inaperçues, leur impact n’ayant pas dépassé celui
des épidémies saisonnières.
Pour résumer un peu rapidement :
- 1918 : la grippe espagnole, un désastre planétaire fou-
droyant, un peu occulté par la n simultanée de la première
guerre mondiale. On a même parlé de «pandémie oubliée»
[3] pour un évènement aussi dramatique ! Il avait provoqué
quelques foyers en début d’été, puis était réapparu en octo-
bre pour donner une deuxième vague qui avait été extrême-
ment grave.
Un virus hautement contagieux et hautement pathogène, 20
à 50 millions de morts.
- 1948, pour mémoire : un variant de H1 déferle sur le monde,
sans pourtant accéder à la qualité pandémique. Ce virus, ap-
pelé A’ pour le différencier du A classique, ne cause que des
épidémies localisées. C’est l’occasion du premier isolement
du virus grippal en France [4].
- 1957 : une pandémie forte, mais dix fois moins grave que
celle de 1918 en termes de mortalité. Le virus A(H2N2) se
propage très rapidement : trois semaines pour envahir toute
la Chine, trois mois pour le monde entier.
Un virus très contagieux et fortement pathogène, 3 millions
de morts.
Claude Hannoun
Professeur honoraire à l’Institut Pasteur ; ancien Directeur du Centre national de référence de la grippe
- 1968 : un nouveau virus, A(H3N2), envahit le monde de-
puis Hong Kong. Il part vite, mais n’atteint vraiment l’Europe
qu’avec la seconde vague un an plus tard.
Un virus contagieux mais moyennement pathogène ; 1,5 mil-
lions de morts.
- 1976 : une fausse alerte, un virus venu du porc contamine
un (ou quelques) soldats américains. Une réaction vigou-
reuse mais prématurée fait vacciner - pour rien - 40 millions
d’Américains. Un mort.
- 1977 : le virus H1N1, qui avait disparu en 1957, refait sur-
face. Il ne touche que les personnes de moins de 20 ans, les
autres possédant une mémoire immunologique qui les pro-
tège. Ce virus est encore en activité : A(H1N1) saisonnier. Il
est cependant moins dangereux que le virus A(H3N2).
Un virus revenant, mais affaibli. Moins de morts qu’une épi-
démie saisonnière.
Ainsi, sur cinq essais, le virus a réussi trois fois une percée
pandémique grave. Il faut noter que les moyens de détection
des épidémies se sont améliorés progressivement avec l’ap-
parition, depuis les années 1980, de systèmes de surveillance
nationaux et internationaux de plus en plus perfectionnés. Ils
permettent aujourd’hui, avec l’aide supplémentaire d’Internet,
de suivre jour par jour la marche des épidémies. Cependant,
la qualité des informations épidémiologiques obtenues aussi
vite n’est pas toujours très bonne: les signalements se font
d’abord sur des critères cliniques discutables, les examens
de laboratoire pour la conrmation étiologique sont rares, sur-
tout au début des épidémies et dans les pays qui n’en ont pas
les moyens matériels, la mortalité n’est relevée que de fa-
çon peu utilisable. Le nombre des cas réel est donc incertain,
avec des erreurs en plus ou en moins, les cas inapparents
échappant de toute façon à la détection. Les dénominateurs
nécessaires pour évaluer morbidité et mortalité ne sont donc
pas accessibles ou sont biaisés.
On peut tirer de ce bref survol historique un certain nombre
d’observations pratiques qu’il est sage de bien garder à l’es-
prit dans une situation de danger caractérisée par l’émergen-
ce, comme c’est le cas aujourd’hui, du nouvel A(H1N1)v alors
que le « candidat » A(H5N1) reste présent.
BEHWeb n°1 • 29 Juin 2009 Que nous apprennent les pandémies du passé ? 2/ 2
1. Toutes les pandémies ne sont pas des catastrophes.
Certaines avortent et il est très probable que d’autres à l’ave-
nir auront un impact limité.
2. Certains virus sont capables, après avoir couvé pendant
quelque temps, de développer grâce à des mutations sponta-
nées et aléatoires trois caractéristiques qui les rendent dan-
gereux : une forte transmissibilité chez l’homme, un pouvoir
pathogène exacerbé et le fait d’acquérir une résistance aux
antiviraux.
3. L’acquisition et l’évolution de ces caractéristiques sont pour
l’instant impossibles à prévoir.
4. L’évolution est souvent diphasique, la deuxième vague
étant la plus grave. Après la pandémie, ces virus rentrent
dans le rang et deviennent des virus saisonniers, parfois co-
habitant avec d’autres.
5. La situation en 2009 a évolué. D’un côté, on dispose
d’armes nouvelles : capacité de détection, réseaux de sur-
veillance, vaccins, antiviraux, antibiotiques. Mais, de l’autre,
les liaisons internationales beaucoup plus rapides et le déve-
loppement de l’urbanisation accélèrent la transmission.
L’OMS a déclaré la phase 6 de la pandémie le 11 juin 2009, ce
qui est la reconnaissance que la diffusion, certes encore mo-
dérée à cette date, va probablement toucher l’ensemble de la
planète. Les plans de lutte pandémique mis en place ces dix
dernières années sont des éléments importants de prépara-
tion pour y faire face. Ils devront s’adapter aux connaissances
en cours d’acquisition sur le virus, la maladie et son épidé-
miologie. La prise en compte de la dimension sociale et de
communication publique est aussi un élément fondamental à
bien intégrer dans la réponse.
RÉFÉRENCES
> [1] Serum Cross-Reactive Antibody Response to a Novel Influenza A (H1N1)
Virus After Vaccination with Seasonal Influenza Vaccine. MMWR Morb
Mortal Wkly Rep. 2009;58(19):521-4.
> [2] Shinde V, Bridges CB, Uyeki TM, Shu B, Balish A, Xu X, et al.
Triple-Reassortant Swine Influenza A (H1) in Humans in the United
States, 2005-2009. N Engl J Med. 2009;May 22. [Epub ahead of print] PMID:
19423871.
> [3] Crosby AW. America’s forgotten pandemic: The Influenza of 1918.
University of Texas, Austin: Cambridge University Press, 1989.
> [4] Panthier R, Cateigne G, Hannoun C. Isolement d’une souche de virus
grippal. Réaction du jeune singe à l’inoculation intra-nasale de ce virus.
CR Acad Sci. 1949;228:347-8.
Comment citer cet article
Hannoun M. Que nous apprennent les pandémies du passé ? (Perspective).
BEHWeb 2009(1). http://www.invs.sante.fr/behweb/2009/01/r-2.html
BEHWeb n°1 • 29 Juin 2009 Le point sur le virus de la nouvelle grippe A(H1N1)v 1/ 4
Le point sur le virus de la nouvelle grippe
A(H1N1)v
Update on the new A(H1N1)vinuenza virus
Date de soumission : 10/06/2009 Date of submission: 06/10/2009
RÉSUMÉ
Les virus inuenza A sont divisés en sous-types, en fonction de leurs glycoprotéines de surface, l'hémagglutinine
(HA) et la neuraminidase (NA). Tous les sous-types de virus circulent parmi les oiseaux aquatiques. Certains sont dé-
tectés chez différents mammifères tels que les chevaux, les chats, les phoques et les porcs. Des cas de transmission
de virus porcins H1N1 à l'homme ont été rapportés à de multiples reprises. Aux États-Unis, de 2005 à 2009, des vi-
rus porcins dits "triple réassortants" ont été responsables de cas humains sporadiques d'infection respiratoire. Le
nouveau virus A(H1N1)v circulant aujourd'hui partage ses segments génomiques avec ces derniers et une autre sou-
che porcine eurasiatique. En France, le virus A(H1N1)v est détecté à l'aide d'une méthode de RT-PCR spécique du
gène H1v, développée par les Centres nationaux de référence (CNR) du virus inuenzae. L'analyse génétique et
antigénique ne révèle pas de différences signicatives entre les virus isolés en France et ailleurs dans le monde.
À l'heure actuelle, tous les virus isolés sont sensibles aux inhibiteurs de la neuraminidase tels que l'oseltamivir et le zana-
mivir. Même si aujourd'hui la sévérité apparaît modérée, l'acquisition d'une virulence accrue peut arriver à tout moment
et nécessite une surveillance attentive de l'évolution de ce nouveau virus.
ABSTRACT
Inuenza type A viruses are divided into subtypes according to their surface glycoproteins, hemagglutinin (HA) and neuramini-
dase (NA). All subtypes of the virus circulate among aquatic birds. Some are found in various mammals such as horses, cats,
seals and pigs. Cases of transmission of H1N1 swine viruses to humans have been reported on numerous occasions. In the
United States from 2005 to 2009, swine viruses known as "triple-reassortant" were responsible for sporadic human cases of
respiratory infection. The new inuenza A(H1N1)v virus circulating today shares its genomic segments with them and another
Eurasian swine strain. In France, the inuenza A(H1N1)v virus is detected using RT-PCR specic to the H1v gene, develo-
ped by the NIC (National inuenzae reference centres). The antigenic and genetic analysis reveals no signicant differences
between the viruses isolated in France and elsewhere in the world. Currently, all viruses isolated are sensitive to neuraminidase
inhibitors, such as oseltamivir and zanamivir. Even if the severity is moderate today, the acquisition of increased virulence can
happen at any time and requires the careful monitoring of the development of this new virus.
Vincent Enouf1, Maude Bouscambert-Duchamp2, Martine Valette2, Ana Burgière3, Valérie Caro4 , Jean-Claude Manuguerra3,
Bruno Lina2, Sylvie van der Werf1 (sylvie.van-der-werf@pasteur.fr)
1. Centre national de référence du virus inuenzae (Région-Nord), Institut Pasteur, Paris, France
2. Centre national de référence du virus inuenzae (Région-Sud), CHU de Lyon, Lyon, France
3. Cellule d’intervention biologique d’urgence, Institut Pasteur, Paris, France
4. Plateforme de génotypage des pathogènes et santé publique (PF8), Institut Pasteur, Paris, France
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