Etat actuel des connaissances sur les mécanismes d

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MISE AU POINT
Progrès en Urologie (1998), 8, 415-421
Etat actuel des connaissances sur les mécanismes d’action du B.C.G.
Jean-Jacques PATARD (1), François GUILLÉ (1), Bernard LOBEL (1), Clément Claude ABBOU (2),
Dominique CHOPIN (2)
(1) Service d’Urologie, Hôpital Pontchaillou, Rennes, France
(2) Centre de Recherche Chirurgicale, Hôpital Henri Mondor, Créteil,
France
De nombreuses études ont été faites afin d’élucider les
mécanismes d’action anti-tumorale du B.C.G. Elles ont
concerné essentiellement : les infiltrats inflammatoires
vésicaux après traitement [7, 20, 40, 56], les cytokines
urinaires [5, 8, 17, 23, 49, 52] et plus récemment les
mécanismes de cytotoxicité induits in vitro par le
B.C.G. [9, 63, 64]. En l’état actuel des connaissances
on ne peut cependant toujours pas dire si la cytotoxicité induite par le B.C.G. est une cytotoxicité spécifique
dirigée contre des antigènes bactériens ou des antigènes tumoraux ou complètement aspécifique du fait
d’une réponse immunitaire large.
RESUME
La connaisance de l’immunité anti-tumorale a permis de progresser dans la compréhension des mécanismes d’action du B.C.G.
Il existe trois phases dans la réponse immunitaire
au B.C.G. Tout d’abord, le B.C.G. adhère puis est
phagocyté par les cellules présentatrices d’antigènes mais aussi par les cellules urothéliales. A cette
phase correspond la libération précoce de cytokines
dites inflammatoires (l’IL-1, l’IL-6, l’IL-8). Ces
cytokines pourraient être en cause dans certains
effets indésirables mais elles pourraient également
participer au phénomène cytotoxique.
On sait cependant qu’il existe schématiquement trois
phases à la mise en action des mécanismes anti-tumoraux du B.C.G. : une phase d’adhésion et d’internalisation, une phase de présentation antigénique, et enfin
une phase de cytotoxicité.
La deuxième phase est la reconnaissance des antigènes bactériens par les lymphocytes CD4, qui libèrent principalement de l’IL-2 et de l’IFN-γ (réponse
TH1). Cette activation cellulaire va aboutir à la
troisième phase qui est l’amplification de populations cytotoxiques: CD8, Lymphocytes γδ, macrophages, NK, LAK, BAK. Toutes ces cellules larguent elles aussi des cytokines qui vont réguler la
réponse. La connaissance de ces modulations rend
possible la rationalisation des protocoles d’instillations, mais l’identification des éléments réellement
cytotoxiques permettrait de proposer des protocoles
d’immunisation plus efficaces.
Le but de cet article est de faire le point sur l’état des
connaissances des mécanismes d’action anti-tumoraux
du B.C.G. au travers de ces trois phases et de suggérer
les implications de la connaissance de ces mécanismes
dans le cadre de l’immunothérapie anti-tumorale.
ADHESION ET INTERNALISATION
BACTERIENNE
Le B.C.G. adhère aux cellules urothéliales et la fibronectine semble être le principal agent liguant du B.C.G.
sur les cellules épithéliales [1, 53, 54]. Il a été démontré que l’adhésion à la fibronectine était nécessaire à
l’activité anti-tumorale du B.C.G. et que l’augmentation de la liaison à la fibronectine pouvait également
augmenter l’effet anti-tumoral du B.C.G. [29, 53]. Ce
site est situé sur la chaîne carboxyterminale de la fibronectine [12]. Les glycosaminoglycanes pourraient également être un autre site de fixation [60].
Mots clés : Cancer de vessie, vaccin B.C.G.
Progrès en Urologie (1998), 8, 415-421.
Les tumeurs superficielles de vessie sont caractérisées
par leur fort potentiel de récidive et de progression [41].
Cependant le terme «superficiel» englobe un spectre biologique de tumeurs très large. En effet, certaines tumeurs
peuvent récidiver mais progressent rarement. Ainsi une
tumeur TaG1 a un risque de progression évalué à 2%
[27]. En revanche, une tumeur T1G3 a au moins 40% de
risque de progresser [28] et un carcinome in situ (CIS) a
de 60 à 80% de risque de progression [30].
Il a été montré que des cellules autres que les macrophages et les cellules présentatrices pouvaient présenter des antigènes aux cellules lymphocytaires T. Par
exemple les cellules urothéliales activées qui expriment les molécules du complexe majeur d’histocompa-
Le B.C.G. est à la fois un traitement préventif de la
récidive et de la progression des tumeurs superficielles
à haut risque [14] mais aussi un traitement curatif hautement efficace du carcinome in situ [30].
Manuscrit reçu : janvier 1998, accepté : mars 1998.
Adresse pour correspondance : Dr. J.J. Pata rd, Service d’Urologie , Hôpital
Pontchaillou, 2, rue Le Guilloux, 35000 Rennes.
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J.J. Patard, Progrès en Urologie (1998), 8, 415-421
tibilité (CMH) de classe II peuvent présenter des antigènes mycobactériens aux cellules CD4. LATTIME a
montré dans un modèle de tumeur de vessie murin que
les cellules urothéliales tumorales étaient capables de
présenter des antigènes du B.C.G. à des cellules T CD4
spécifiques dans le cadre d’une restriction du CMH de
classe II [38]. D’ailleurs les cellules urothéliales
comme les cellules présentatrices peuvent libérer des
cytokines telles que l’IL-1, l’IL-6 [22, 26]. Par ailleurs
l’expression des molécules d’histocompatibilité de
classe I et de classe II sur les cellules urothéliales est
augmentée après BCGthérapie augmentant par là
même la capacité des cellules urothéliales à présenter
l’antigène [48, 57].
Les antigènes mycobactériens
Durant une infection mycobactérienne les macrophages
apprêtent les antigènes mycobactériens et libèrent des
cytokines: IL-1, IL-6, IL-8, IL-l0, IL- 12, TNF-α,
IFN-α , IFN-γ . Les antigènes mycobactériens sont présentés à la surface de la cellule par les molécules du
CMH de classe II aux lymphocytes CD4 qui sont alors
activés. Les infections mycobactériennes induisent préférentiellement une réponse T Helper1 (TH1) : libération d’IL-2 et IFN-γ [24]. La réponse immunitaire induite par l’infection mycobactérienne concerne aussi bien
les lymphocytes T αβ (CD4 ou CD8), γδ que des cellules effectrices non spécifiques telles que les cellules
Natural Killer (NK) et les macrophages [32, 34, 43]. Les
antigènes de Mycobactérium tuberculosis qui induisent
une réponse immunitaire protectrice ne sont pas parfaitement caractérisés. Néanmoins on connaît un certain
nombre d’antigènes de surfaces tels que les antigènes de
12, 14, 19, 35, 65 et 71 kilodaltons. Les antigènes sécrétés ont aussi été identifiés comme étant de 10, 19, 30, 38
et 85 kilodaltons [3]. ZLOTTA a montré que les lymphocytes sanguins des patients traités par B.C.G. proliféraient significativement plus qu’une population témoin
en réponse à l’antigène 85 in-vitro [68].
Il a également été montré que les cellules urothéliales
tumorales étaient capables d’internaliser le B.C.G.
[4, 37]. D’autres cellules tumorales comme les sarcomes sont également capables de phagocyter le
B.C.G. [19].
LA PRESENTATION ANTIGENIQUE
Le concept de présentation antigénique
Les antigènes exogènes sont habituellement présentés
aux cellules T par les molécules de classe II du complexe majeur d’histocompatibilité alors que les antigènes endogènes sont présentés par les molécules
d’histocompatibilité de classe I. Les molécules d’histocompatibilité de classe II sont exprimées uniquement par des cellules présentatrices d’antigènes spécialisées : macrophages, lymphocytes B, cellules dendritiques et cellules de Langerhans. Les molécules
d’histocompatibilité de classe I sont exprimées par
toutes les cellules. Les cellules présentatrices d’antigènes apprêtent et présentent les antigènes exogènes
qui sont dégradés en petits fragments dans les lysosomes qui se lient ensuite aux molécules de classe II,
avant de migrer à la surface de la cellule. Le complexe
CMH de classe II-peptide est alors reconnu par les
lymphocytes CD4 T Helper [2]. Les antigènes endogènes sont apprêtés dans le cytoplasme où ils sont clivés en peptides et transportés dans le réticulum endoplasmique avant d’être lié aux molécules d’histocompatibilité de classe I. Le complexe molécule d’histocompatibilité de classe 1 et peptide arrive à la surface
de la cellule où il est reconnu par les lymphocytes T
cytotoxiques CD8 [6, 10].
Le rôle des macrophages dans la présentation antigénique aux cellules CD4 est essentiel dans l’activité
anti -tumorale induite par le B.C.G. En effet,
THANHAUSER a montré que la déplétion du sang périphérique en cellules mononuclées aussi bien qu’en
CD4 était capable d’abolir la cytotoxicité médiée par le
B.C.G. [64].
Les antigènes tumoraux
La description des antigènes de rejet des tumeurs
(TRA) représente une avancée majeure dans la compréhension des mécanismes de rejet des tumeurs.
Classiquement ces antigènes de rejet des tumeurs sont
présentés à la surface de la cellule tumorale par les antigènes de classe I du CMH et sont reconnus par des
lymphocytes T cytotoxiques CD8 (Figure 1). Les gènes
Figure 1. L’antigène de rejet tumoral (TRA) est présenté à la
surface de la cellule par une molécule HLA de classe I. Ce
complexe HLA et TRA est reconnu par un lymphocyte T CD8
cytotoxique spécifique (CTL). Ce CTL est capable de lyser la
cellule tumorale.
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J.J. Patard, Progrès en Urologie (1998), 8, 415-421
codant pour ces antigènes ont été caractérisés et la première famille de gènes décrite a été la famille des gènes
MAGE [65]. Ces gènes ne sont pas exprimés dans les
tissus normaux, ils sont exprimés très fréquemment
dans le mélanome mais aussi dans certains autres types
de tumeurs dont les tumeurs de vessie [44].
TH1. l’IL-2 et l’IFN-γ ont été largement mis en évidence dans les urines après B.C.G. alors que l’IL-4 ne
l’a jamais été [31]. MCAVENEY a étudié sur un modèle
expérimental de tumeur urothéliale murin la modulation des cytokines par le B.C.G. [42]. Il a montré que
l’ARN messager des cytokines après implantation
d’une tumeur de type MB49 était associée à une
expression d’IFN-γ et d’IL-4. Le B.C.G. augmentait
significativement l’IFN-γ et réduisait l’expression de
l’IL-4, si bien que le phénotype dominant correspondant à la réponse antitumorale médiée par le B.C.G.
était de phénotype TH1. L’IL-10 a cependant été détectée dans les tissus et les urines de patients traités par
B.C.G. [31, 39]. Compte tenu de ce que l’on connaît du
rôle du phénotype TH1 dans la réponse cellulaire il
serait maintenant intéressant de savoir si l’apparition
d’un profil TH2 urinaire après BCGthérapie serait lié à
une mauvaise réponse au traitement [58].
Le traitement par B.C.G. augmente l’expression des
molécules de classe I et de classe II sur les cellules urothéliales [48, 57]. La surexpression des molécules de
classe I sur les cellules urothéliales peut suggérer la
reconnaissance spécifique des antigènes tumoraux à la
surface de la cellule par des cellules CD8. Ceci est étayé
par certains travaux qui ont montré que l’expression des
molécules de classe I était corrélée à la réponse au
B.C.G. [59] et qu’en immuno-histochimie et en fluorocytométrie les cellules type CD8 étaient largement présentes dans la vessie après BCGthérapie. Néanmoins
aucun argument définitif expérimental n’existe à l’heure actuelle pour penser que le B.C.G. induit une reconnaissance spécifique d’antigènes tumoraux. Une manière élégante de faire la synthése des deux théories (antigène bactérien et antigène tumoral) serait d’admettre
comme le suggère Z LOTTA qu’il existe des antigènes
croisés entre le B.C.G. et les tumeurs vésicales [69].
Les lymphocytes T CD8
On a vu que l’expression des antigènes de classe II et
le recrutement des lymphocytes CD4 étaient activés
par le B.C.G. mais il a également été montré que les
lymphocytes T CD8 spécifiques pouvaient reconnaître
des antigènes mycobactériens. Ces lymphocytes T
cytotoxiques (CTL) étaient capables de lyser des cellules infectées par la mycobactérie et produisaient de
l’IFN-γ [34). On sait qu’à l’état basal le phénotype de
type CD8 est prédominant dans la vessie normale et
que le traitement par le B.C.G. renverse le rapport en
rendant le phénotype CD4 prédominant [20]. Là encore ces lymphocytes CD8 présents dans la vessie après
BCGthérapie n’ont pas été parfaitement caractérisés et
on n’est pas actuellement en mesure de dire s’ils reconnaissent des antigènes bactériens plutôt que des antigènes tumoraux.
CYTOTOXICITE ANTI-TUMORALE
Les cellules cytotoxiques
Les différentes cellules pouvant avoir un effet cytotoxique
sur les cellules tumorales après activation par le B.C.G.
sont les lymphocytes T αβ, γδ, les cellules NK,
Lymphokine activated Killer (LAK), B.C.G. activated
Killer (BAK), et enfin les macrophages. La preuve que la
réponse anti-tumorale du B.C.G. est médiée par une
réponse T a été fournie par une expérimentation de
RATLIFF qui a démontré que la souris athymique n’était
pas capable d’éliminer une tumeur après traitement par
B.C.G. et que la déplétion en cellule CD4 ou en cellule
CD8 chez la souris supprimait également l’effet antitumoral du B.C.G. [52, 55]. Par ailleurs de nombreux
auteurs ont démontré que les lymphocytes CD4 et CD8
étaient présents dans la paroi vésicale après B.C.G. et que
le phénotype de type CD4 était prédominant [7, 20, 40,
47].
Les lymphocytes T γδ
Les lymphocytes T γδ sont également des lymphocytes
cytotoxiques. Ils n’expriment pas habituellement le
phénotype CD4 ni le phénotype CD8 et leur reconnaissance de l’antigène n’est pas restreinte par le système
d’histocompatibilité. Les lymphocytes T γδ peuvent
reconnaître les antigènes mycobactériens, des protéines
virales et notamment des «heat-shock» protéines et des
super antigènes [25, 32]. Les lymphocytes T γδ produisent des cytokines comme l’IL-2, l’IL-4 et l’IFN-γ.
Nous avons étudié en immunohistochimie la cinétique
des lymphocytes T γδ avant et à différents moments
après traitement par le B.C.G.. L’expression des lymphocytes T γδ était très augmentée trois semaines après
le traitement et était maximale à trois mois [57]. WANG
a bien montré que les lymphocytes T γδ provenant
d’individus sains, activés par mycobactérie in vitro,
étaient capable de lyser des tumeurs de vessie, des
lignées tumorales vésicales sans restriction CMH [67].
Les lymphocytes de type CD4
Les lymphocytes de type CD4 di t lymphocytes
«T Helper» sont composés de deux sous groupes : les
lymphocytes TH1 et TH2. Cette distinction repose sur
le profil de libération des cytokines. En effet, les lymphocytes de type TH1 libèrent de l’IL-2, du TNF-β, de
l’IFN-γ et sont principalement recrutés dans la réponse
cellulaire. La réponse TH2 est faite d’une production
d’IL-4, d’IL-5 et d’IL-10 et oriente vers une réponse de
type humorale. Elle peut par ailleurs inhiber la réponse
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J.J. Patard, Progrès en Urologie (1998), 8, 415-421
Les cellules NK, LAK, BAK
Tableau 1. Cytokines produites par les différentes cellules
intervenant dans la réponse immunitaire au BCG endovési cal.
Trois groupes de lymphocytes cytotoxiques peuvent
être impliqués dans l’immunité anti-tumorale induite
par le B.C.G. et ce de manière non spécifique : les cellules NK, LAK et BAK. Les cellules NK représentent
un groupe particulier de lymphocytes qui sont distincts
des lymphocytes T, B et des cellules lymphocytaires.
Les cellules NK n’expriment pas l’antigène CD3 ou les
chaînes α, β, γ ou δ du récepteur T. Leur phénotype est
habi tuellement CD3-, CD2+/-, CD8+/-, CD16+/-,
CD56+. Les cellules NK constituent le principal précurseur des cellules LAK. Les cellules NK et les cellules LAK sont capables de lyser les cellules tumorales
vésicales après stimulation par B.C.G. in vitro [35].
BÖHLE a testé la capacité des lymphocytes périphériques à lyser des lignées tumorales vésicales dans différentes conditions expérimentales. Le B.C.G. seul, les
cytokines, les lymphocytes périphériques non stimulés
étaient incapables de tuer les cellules tumorales alors
que les LAK et les lymphocytes incubés avec le B.C.G.
vivant exercaient une lyse significative de certaines
lignées tumorales vésicales [9]. Cependant les expérimentations ont été conduites in-vitro et on ne connaît
pas réellement le rôle des cellules NK et LAK contre
les tumeurs de vessie in vivo. Par étude immunohistochimique des biopsies de la paroi vésicale nous avons
observé peu de cellules NK trois semaines après traitement [57].
Cellules
Cytokines
Macrophages
IL-1, IL-1ra, IL-6, IL-8, IL-10, IL 12,
TNF-α, IFN-α, IFN-γ
Cellules urothéliales normales
Cellules tumorales
IL-6
IL-1, IL-6, IL-10, TNF-α
Lymphocytes T CD4 Th1
Lymphocytes T CD4 Th2
Lymphocytes T CD8
IL-2, IFN-γ
IL-4, IL-5, IL-10
IL2, IFN-γ
Lymphocytes T γδ
IL-2, IL-4, IFN-γ
Les cellules urothéliales tumorales peuvent produire de
l’IL-1, de l’IL-6, de l’IL-10 et du TNF-α [18, 22, 21, 39].
JACKSON a étudié la cinétique de certaines cytokines
après traitement par le B.C.G. [31]. L’IL-1, l’IL-6, IL-8,
IL-10 sont détectées tôt dès la première instillation après
BCGthérapie. Les autres cytokines comme l’IL-2, le
TNF-α et l’IFN-γ sont détectés plus tard à partir de la
troisième instillation. Nous avons ainsi mis en évidence
que l’IFN-g urinaire après BCGthérapie était maximum
4 à 6 heures après la 5 ème ou 6 ème instillation [45]. On
peut donc penser que les macrophages et les cellules urothéliales sont responsables de la production initiale de
cytokines de type inflammatoire; ces cytokines pourraient d’ailleurs être responsables des effets indésirables
précoces du B.C.G. [61]. Cependant leur rôle antitumoral n’est pas exclu car leur production, notamment pour
l’IL8, pourrait être corrélée à la réponse [16, 62]. Les
cytokines telles que l’IL-2 et l’IFN-γ seraient produites
par les lymphocytes T activés. L’IL-4 n’est pas retrouvé
dans les urines après BCGthérapie ce qui confirme le
recrutement préférentiel de cellules TH1 [31]. Il semble
maintenant établi que le profil de réponse immunitaire
favorable au B.C.G. est le phénotype TH1 [42, 58]. Ainsi
nous avons pu montrer que les patients qui produisaient
plus de 20 pg/ml d’IL-2 ou 100 pg/ml d’IFN-γ dans les
urines à la cinquième instillation récidivaient significativement moins que les autres patients [46]. Ceci est une
preuve supplémentaire quoique indirecte de l’importance
de la réponse T dans l’activité antitumorale du B.C.G. La
Figure 2 résume l’ensemble des cellules intervenant dans
la réponse immunitaire au B.C.G. et la modulation excercée par les cytokines.
Les macrophages
Le rôle des macrophages dans la cytotoxicité induite
par le B.C.G. est suggéré mais non prouvé [21].
Plusieurs études ont montré l’activité cytotoxique des
monocytes et des macrophages contre les tumeurs de
vessie après stimulation in-vitro par le B.C.G. [13, 36,
50]. Par ailleurs la libération de NO-synthétase par les
macrophages a également été documentée après traitement par le B.C.G. [33].
Les cytokines
Les cellules immunocompétentes communiquent entre
elles par des cytokines qui ont des fonctions de croissance, d’immunomodulation et également un rôle cytotoxique. De nombreux travaux ont montré que les cytokines étaient présentes dans les urines des patients traités par le B.C.G. [5, 8, 15, 23, 31, 49, 51]. Cependant
l’origine de ces cytokines est multiple (Tableau 1). Les
macrophages peuvent libérer de l’IL-1, IL-6, IL-8, IL10, IL-12, TNF-α, IFN-α, IFN-γ [11]. Les cellules TH1
libèrent classiquement de l’IL-2 et de l’IFN-γ et les cellule TH2 libèrent de l’IL-4, de l’IL-5 et de l’IL-10. Les
lymphocytes T CD8 produisent de l’IL-2 et de
l’IFN-γ, les cellules T γδ produisent de l’IL-2, de l’IL4 et de l’IFN-γ. Les cellules NK et LAK peuvent également produire du TNF-α et de l’ IFN-γ. Les cellules
urothéliales normales peuvent produire de l’IL-6 [66].
CONCLUSION
Si les différentes étapes de la réponse immunitaire antitumorale générée par le B.C.G. semblent maintenant
bien connues, il reste encore à établir le rôle précis des
médiateurs qui permettent les communications entre
ces différentes étapes (cytokines). En effet on a pu éta-
418
J.J. Patard, Progrès en Urologie (1998), 8, 415-421
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Figure 2. Représentation schématique des trois phases de la
réponse immunitaire au BCG : adhésion-internalisation, pré sentation antigénique et cytotoxicité. Les cytokines permettent
la communication entre les cellules immunocompétentes et
ont un rôle de régulation de la réponse immunitaire. La voie
TH1 est associée à une réponse antitumorale efficace.
8. BÖHLE A., NOWC C.H., ULMER A.J.,MUSEHOL J., GERDES J.,
HOFSTETTER A.G., FLAD H.D. Elevations of cytokines interleukin-1, interleukin-2 and tumor necrosis factor in the urine of patients
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blir que deux groupes principaux de cytokines étaient
générés dans les tissus et les urines : des cytokines
inflammatoires et des cytokines témoignant de l’activation lymphocytaire T. De nouvelles expériences sont
nécessaires afin de déterminer si ces cytokines interviennent directement dans la lyse ou si elles ne sont que
des messagers entre les differentes cellules immunocompétentes. Par ailleurs, au sein des cytokines correspondant à une activation T, le profil TH1 (IL-2, IFN-γ)
est corrélé à une réponse antitumorale efficace. Cette
donnée mérite d’être mieux explorée afin d’améliorer
et de rationaliser les protocoles d’instillations endovésicales.
9. BÖHLE A., THANHAUSER A., ULMER A.J., ERNST M., FLAD
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Les cellules effectrices cytotoxiques sont également un
point d’interrogation : l’étape cytotoxique est-elle sous le
contrôle d’une lyse totalement aspécifique ou d’une
reconnaissance d’antigènes bactériens ou tumoraux?. La
réponse viendra de la caractérisation et du clonage des
différentes populations lymphocytaires activées dans la
vessie après BCGthérapie. La connaissance des cellules
réellement cytotoxiques induites par le B.C.G. pourrait
conduire à des protocoles de traitement plus rationnels et
plus spécifiques d’une population tumorale donnée.
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SUMMARY
Current state of knowledge concerning the mechanisms of
action of BCG.
57. SAINT F., PATARD J.J., ABBOU C.C., CHOPIN D.K. Evaluation of
cellular tumor rejection mechanisms in peri-tumoral bladder wall
after B.C.G. treatment. J. Urol., 1996, 155, 567A.
The better understanding of antitumour immunity has improved
our knowledge concerning the mechanisms of action of BCG.
There are three phases in the immune response to BCG : first of
all, BCG adheres and is then phagocytosed by antigen-presenting
cells, but also by urothelial cells. This phase corresponds to the
early release of so-called inflammatory cytokines (IL-1, IL-6, IL8). These cytokines may be responsible for certain adverse
effects, but may also participate in the cytotoxic phenomenon.
The second phase consists of recognition of bacterial antigens by
CD4 lymphocytes, which release mainly IL-2 and IFN-γ (TH1 res ponse). This cell activation leads to the third phase, which
consists of amplification of cytotoxic populations : CD8, γδ lym phocytes, macrophages, NK, LAK, BAK. All these cells also relea se cytokines which then regulate the response. The identification
of these modulations allows rationalization of BCG instillation
protocols, but identification of the truly cytotoxic elements would
allow the proposal of more effective immunization protocols.
58. SAINT F., PATARD J.J., HOZNEK A., MAILLE P., ABBOU C.C.,
CHOPIN D. Impact d’ une deuxième cure de B.C.G. sur le profil de
réponse immunitaire des patients ayant récidivé après un premier
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Key-words : Bladder neoplasms, vaccin B.C.G.
62. THALMANN G.N., STUDER U.E., BAGGIOLINI M., DEWALD
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B.C.G.: Bacille de Calmette et Guérin
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MATTERN T., ERNST L., FLAD H.D., ULMER A.J. The induction
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LAK: lymphokine activated Killer
CIS: Carcinome In Situ
NK: Natural Killer
BAK: B.C.G. Activated Killer
CMH: Complexe Majeur d’Histocompatibilité
IL-1, IL-2..: Interleukine 1, Interleukine 2..
65. VAN DER BRUGGEN P., TRAVERSARI C., CHOMEZ PLURQUIN C., DE PLAEN E., VAN DEN ENDE B., KNUTH A., BOON
T. A gene encoding an antigen recognized by cytolytic T lymphocytes on a human melanoma. Science, 1991, 254, 1643-1647.
TNF: Tumor Necrosis Factor
IFN: Interféron
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O’DONNEL M.A. In vitro analysis of cytokine production by normal urothelial cells in response to B.C.G.. J. Urol., 1995, 153, 487A.
CD: Cluster de Différenciation
CTL: Cytotoxic T Lymphocyte
67. WANG M.H., CHEN Y.Q., GERCKEN J., ERNST M., BOHLE A.,
FLAD H.D., ULMER A.J. Specific activation of human peripheral
b lood gamma/delta + lymphocytes b y sonicated an tigens of
Mycobacterium tuberculosis: role in vitro in killing human bladder
carcinoma cell lines. Scand. J. Immunol., 1993, 38, 239-246.
Lymphocyte TH1 et TH2: Lymphocyte T Helper 1 et 2
ICAM-1: Intercellular Adhesion Molecule 1
TCR: T cell receptor
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