Magali Coldefy – De l’asile à la ville : une géographie de la prise en charge de la maladie mentale en France
Thèse Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – 2010 - 5 -
Dr Picheral, spécialiste réputé exerçant à Montpellier, qui lui fait découvrir la discipline.
Malheureusement, Mlle M. changera de travail en cours d’année et ne pourra finir son
apprentissage. Elle travaille désormais à la Direction de la Recherche, des Etudes, de
l’Evaluation et des Statistiques du Ministère de la Santé (DREES) comme chargée d’études
sur l’offre de soins en psychiatrie. Elle découvre avec enthousiasme le milieu « psy », est
passionnée par son sujet, aidée en cela par sa fréquentation de professionnels, médecins ou
décideurs investis dans ce vaste champ. Mais là encore, les disparités territoriales d’offre de
soins sont criantes et l’idée de la nécessité d’une formation complémentaire en géographie
réinvestit l’esprit de la patiente. Elle en parle à la DREES qui va lui permettre de réaliser
son projet. Le service du Dr Picheral a fermé et l’offre de soins en géographie de la santé est
très limitée dans notre pays. Elle se tourne alors vers le service du Dr Salem à Nanterre qui,
là aussi, l’accepte malgré son trouble de l’identité géographique. Le Dr Salem et son équipe
vont lui permettre de finaliser sa formation en géographie de la santé et de découvrir lors de
son mémoire les nombreux travaux étrangers réalisés en matière de géographie de la santé
mentale. C’est là le facteur déclenchant de la maladie : « Il n’est pas possible de laisser la
psychiatrie française absente de ces recherches en géographie ! ». C’est alors que la patiente
rencontre le Dr Pumain pour lui expliquer son projet, son obsession, ses troubles
identitaires. Le Dr Pumain diagnostique immédiatement le trouble doctoral en géographie
et lui propose un suivi dans son service de pointe. Le suivi doit être intense et Mlle M. ne
parvient à suivre le traitement avec son emploi à temps plein au Ministère. Elle va donc
chercher les moyens de se consacrer davantage à sa prise en charge. Elle mettra deux ans à
obtenir un temps partiel thérapeutique à travers une convention CIFRE de l’ANRT.
Pendant les trois années qui vont suivre, Mlle M. est prise en charge en accueil familial
thérapeutique à l’Institut de Recherche et de Documentation en Economie de la Santé
(IRDES). Elle est très bien intégrée et bénéficie de conditions d’accueil exceptionnelles.
L’encadrement soignant est d’une qualité rare, veille à son état de santé, à son bien-être, à
ses conditions de réalisation professionnelle et personnelle. La patiente tient à remercier
toute l’équipe soignante de l’IRDES et plus particulièrement Véronique Lucas-Gabrielli,
Julien Mousquès, Dominique Goldfarb, Catherine Sermet, pour leur soutien et leurs
encouragements, mais aussi leur respect du temps précieux consacré à sa thèse, à son soin.
François Tonnellier a fourni de précieux conseils à la lecture des écrits de la patiente. Dans