Pas de frontières générationnelles pour les troubles
auditifs
En matière d'audition, pas de frontières générationnelles : les jeunes français
connaissent, comme leurs aînés, des problèmes de perception auditive.
Principaux responsables, les concerts, riches, trop riches en décibels, la musique
écoutée « plein pot » sur son mp3 ou son téléphone, désormais outil à tout faire. Et
comme ni la mode du rock, ni les baladeurs qui ont précédé l'apparition du
numérique ne datent d'hier, les générations intermédiaires connaissent plus ou
moins les mêmes pertes d'acuité auditive.
Au même titre que les autres nations industrialisées, la France est en passe de
devenir un pays de « durs de la feuille »
Les différentes études conduites en France montrent qu'environ dix millions de
personnes présentent des problèmes d'audition.
Sur ce nombre, environ six millions de Français sont malentendants et deux millions
ont moins de 55 ans, selon les différentes études menées dans notre pays,
Ces limitations auditives, considérées comme allant de « moyennes » à « totales »,
sont susceptibles d'avoir des répercussions sur la vie quotidienne mais aussi sur la
santé (pathologies et troubles associés). Parmi les personnes touchées, 360.000
connaissent des limitations graves à totales puisqu'elles sont dans l'incapacité de
suivre une conversation à plusieurs.
Les pertes auditives sont de plusieurs degrés : légères (perte 20 à 40 dB), moyennes
(perte 40 à 70 dB), sévères (perte 70 à 90 dB) et profondes (perte 90 à 120 dB).
Elles entraînent des conséquences variables sur la vie sociale. Les surdités
moyennes ont un impact négatif sur les apprentissages scolaires, le développement
cognitif et l'adaptation sociale. Les surdités profondes ne permettent pas l'acquisition
du langage oral.
Les surdités acquises sont assez fréquemment accompagnées d'acouphènes. Il
s'agit d'une perception auditive en l'absence de tout stimulus externe (battements,
grésillements, sifflements) qui peut être très invalidante. En France, près de 5
millions de personnes en souffriraient.
Sous l’effet de la presbyacousie, due au vieillissement naturel de l’oreille, les
difficultés auditives sont évidemment plus fréquentes en vieillissant. Après 50 ans,
une personne sur trois en déclare et plus d'une sur deux après 80 ans.
46 % des personnes ayant des difficultés auditives moyennes à totales sont atteintes
d'autres limitations (motrices, visuelles, intellectuelles, psychiques ou cognitives)
contre 20 % de l'ensemble de la population.