Réservé aux professionnels de l’investissement
Réservé aux professionnels de l’investissement
Joost van Leenders, CFA
Économiste en chef, Solutions multi-actifs
joost.vanleenders@bnpparibas.com
+31 20 527 5126
LE CLIMAT D'INVESTISSEMENT EN BREF
Amélioration modérée de la croissance
Hausse des taux de la Fed en décembre et progressive
en 2017
La Banque du Japon visera un rendement à 10 ans
de 0 %
Allocation d'actifs : potentiel haussier limité des cours
pétroliers
ALLOCATION D’ACTIFS EN BREF
Equities
Duration
Investment grade
High yield
Emerging market debt
Real estate
Commodities
Δ active
weight
Sep-16
Oct-16
Active weights
Multi-asset
Le mois dernier, nous avions évoqle risque de deux
hausses des taux d’intérêt aux États-Unis cette année.
Après le statu quo décidé par la Réserve fédérale (Fed)
en septembre, ce risque s’est très clairement éloigné.
Compte tenu de l’amélioration de plusieurs indicateurs
de croissance, nous pensons que les banques centrales
resteront pour l’heure assez accommodantes. Ce climat
devrait donc profiter aux actifs risqués, même si, dans
l’ensemble, les actions ont stagné en septembre. Les
rendements des obligations d’État se sont envolés en
milieu de période, mais sont retombés aussitôt. Nous
pensons que les actifs risqués intègrent à présent
largement l’amélioration des perspectives de croissance
économique. Dans un contexte difficile pour les
bénéfices des entreprises, nous conservons une
allocation d'actifs prudente.
Analyse mensuelle de l'allocation d'actifs
Octobre 2016
Allocation d'actifs mensuelle | Octobre 2016 2
Réservé aux professionnels de l’investissement
Économie mondiale : d’une croissance faible à
modérée
Après un premier semestre morose, les indicateurs
macroéconomiques ont commencé à se redresser. La
confiance envers le secteur manufacturier, illustrée par
les indices PMI de ce secteur, a augmenté dans
plusieurs pays. Le PIB moyen pondéré mondial s’est
hissé à 51,2 en septembre, soit une évolution mitigée
par rapport aux mois précédents. La moyenne des
marchés émergents a par contre battu le record de
février 2015. Dans la zone euro, l’indice du climat
économique a bondi en septembre, à l’instar de l’indice
allemand IFO. Aux États-Unis, l’indice ISM
manufacturier est remonté au-dessus de la barre des 50,
qui distingue la croissance de la contraction
économique, après un bref passage sous ce niveau en
août. Les consommateurs de la zone euro et du Japon
ont aussi retrouvé le moral. Le commerce mondial a
également commencé à se ressaisir au premier
semestre.
Source : Markit, BNPP IP
Nous pensons que la croissance économique mondiale
devrait toutefois rester modeste, car nous percevons mal
les raisons de cet optimisme. Dans l'ensemble, la
croissance des bénéfices des entreprises est faible à
modérée et les entreprises sont réticentes à réaliser des
dépenses d'investissement. Plus particulièrement, la
faible croissance de la production et l’augmentation des
coûts salariaux unitaires ont comprimé les marges
bénéficiaires aux États-Unis. Les entreprises risquent
donc de rationaliser la main-d'œuvre. Dans la zone euro,
la consommation a été le moteur de l’économie durant
l’année écoulée, mais la remontée des cours pétroliers
risque de compromettre cette situation. Le taux de
chômage reste stable à 10,1 % depuis cinq mois. Le
crédit a progreslégèrement, mais le secteur bancaire
comporte toujours des risques. Les multiples mesures
de soutien budgétaire et monétaire en Chine ont
stabilisé l’économie, sans plus. La surcapacité,
l’endettement en hausse et l’usage improductif du capital
restent une menace pour l’économie chinoise. Au Japon,
la croissance semble trop basse pour générer de
l’inflation.
Banque du Japon : un exemple à suivre ?
En dépit de déclarations plus fermes au préalable, le
comité de politique monétaire de la Fed a laissé ses taux
inchangés en septembre. À noter cependant que pas
moins de trois opposants ont voté en faveur d’un
relèvement des taux et que la présidente Janet Yellen a
répété que les arguments en faveur d’une hausse des
taux se multipliaient. On pourrait donc se demander ce
qu’elle attend. Nous pensons qu’elle ne souhaitait pas
surprendre les marchés alors que la publication de
chiffres macroéconomiques modestes diminuaient la
probabilité d’un revement. Les prévisions individuelles
des membres du Comité fédéral de l’Open Market
reflétaient aussi clairement le manque de consensus.
Trois membres ne prévoient pas de hausse des taux
cette année, trois autres une hausse de 50 pb et deux
les voyaient même gagner 75 pb. La majorité (10
membres du comité) anticipe une hausse de 25 pb. On
donc s’attendre à une politique plus agressive a
posteriori : pas de hausse maintenant, mais une plus
tard dans l’année. Toutefois, les révisions à la baisse
des taux prévus en 2017, 2018 et au-delà semblent
indiquer que la Fed procèdera très progressivement.
En septembre, le gouverneur de la banque du Japon,
Haruhiko Kuroda, a surpris les marchés en annonçant
une évaluation approfondie de la politique monétaire de
la BoJ, soulignant qu’elle ne réduirait pas les achats
d'actifs ou d’obligations étrangères. Il a en réalité
exprimé sa satisfaction à propos du chemin déjà
accompli et imputé les faibles prévisions d’inflation à la
faiblesse des cours pétroliers, à la vigueur du yen et à la
capacité d’adaptation des prévisions d’inflation au
Japon. La pénurie d’obligations d'État constituait
toutefois le principal problème à régler. Le programme
d’achat d’actifs de la BoJ est d’une ampleur telle que
même en cas de déficit majeur et d’endettement public
abyssal, la banque finirait par manquer d’obligations à
acheter. En limitant officiellement le volume d’actifs
achetés à 80 000 milliards de JPY par an, nous pensons
que plutôt que dacheter une quantité définie
d’obligations, la BoJ préfèrera à présent acheter des
Allocation d'actifs mensuelle | Octobre 2016 3
Réservé aux professionnels de l’investissement
obligations à un prix défini, et notamment, maintenir à
zéro les rendements des obligations à 10 ans (avec une
certaine flexibilité dans le volume d’obligations à
acheter)
-0,30
-0,15
0,00
0,15
0,30
0,45
0,60
janv.-15 avr.-15 juil.-15 oct.-15 janv.-16 avr.-16 juil.-16 oct.-16
Taux d'intérêt japonais
Taux directeur de la BoJ 10-year government bond yield
S
Source : Datastream, BNPP IP
Rendements des obligations à 10ans
Cette mesure devrait résoudre le problème de pénurie.
Si les ventes du secteur privé poussent les rendements
à la hausse, la BoJ pourrait accélérer ses achats d'actifs.
Inversement, elle pourrait les diminuer si les rendements
baissent. Bien entendu, la politique de la BoJ risque
ainsi de devenir très pro-cyclique. La BoJ a déclaré
exagérer son objectif d’inflation de 2 %, ce qui n’a pas
impressionné les marchés.
Les valeurs financières ont dopé les marchés actions
dans l’anticipation que les dernières mesures de la BoJ
allégeraient quelque peu les pressions exercées sur les
marges d’intérêt des banques. Le yen s’est apprécié
après cette décision. Nous estimons qu’il est
relativement aisé de multiplier les promesses d’inflation,
mais l’absence de réelles actions nuit à la crédibilité.
Maintenir les rendements à 10 ans à zéro et faire preuve
de flexibilité dans le rythme d’achats d’actifs nécessaires
peut certes en soi résoudre le problème de pénurie et
permettre à la BoJ de poursuivre plus longtemps son
assouplissement quantitatif, mais à un rythme moins
intense.
La nouvelle politique « d’assouplissement quantitatif
avec contrôle de la courbe des taux » de la BoJ
inspirera-t-elle d’autres banques centrales ? Peut-être
au Royaume-Uni ou aux États-Unis, qui bénéficient d’un
marché d’obligations d'État homogène. Cependant, elle
ne serait pas applicable dans la zone euro, car elle
obligerait la BCE à fixer explicitement les rendements
cibles (des obligations) des différents pays et à acheter
(ou vendre) un certain volume d’obligations par pays,
afin de respecter lobjectif de rendement.
En septembre, la BCE n’a pas modifié son programme
d’achat d’actifs, laissant en suspens le problème de
pénurie. Toutefois, le devoir assigné aux comités
spéciaux d’assurer le bon fonctionnement des achats
d'actifs suggère du changement à l’horizon. Nous
prévoyons que la BCE assouplira les limites qu’elle
s’était imposées pour ses achats sur le marché, afin de
pouvoir annoncer, dans le courant du mois de
décembre, une extension du programme au-delà de
mars 2017.
Le calme a régné sur les marchés
Les marchés financiers ont été calmes dernièrement. La
volatilité a bondi mi-septembre aux États-Unis en raison
des rumeurs de hausse des taux de la Fed dans un
contexte économique morose. Les courbes de taux se
sont pentifiées, les marchés estimant que les banques
centrales visaient ainsi à alléger les pressions sur les
banques. Cette pentification a quelque peu attisé la
volatilité des marchés actions à mi-parcours, mais elle
n’a toutefois pas duré. Ce climat politique monétaire, qui
contient les rendements obligataires, a rapidement
calmé les marchés actions. Cependant, les actions
américaines ont entamé l’année sur les chapeaux de
roue, même si les bénéfices des entreprises étaient à la
peine. Par conséquent, les valorisations des actions
américaines ont baissé. La tendance néficiaire en
Europe est apparue encore moins enviable. Entre-
temps, des risques politiques pèsent sur les États-Unis
et la zone euro. Ils s’accompagnent en outre dans cette
région d’une croissance et d’une inflation faibles, ainsi
que de risques latents dans le secteur financier. Dans un
tel contexte, nous sommes restés prudents face aux
actions.
Allocation d'actifs mensuelle | Octobre 2016 4
Réservé aux professionnels de l’investissement
70
80
90
100
110
120
janv.-16 mars-16 mai-16 juil.-16 sept.-16
Actions
(devises locales, indice, 1er janvier 2016 = 100)
S&P 500 DJ Eurostox Nikkei 225 MSCI EM in $
S
Source: Datastream, BNPP IP
Les rendements obligataires ont légèrement augmenté
aux États-Unis et en Allemagne mi-septembre, mais le
rebond fut de courte durée. Étant donné que la Fed
devrait progressivement relever ses taux, pour autant
qu’elle le fasse, que la BCE devrait prolonger son
programme d’achat d’actifs et abaisser ses taux, et que
la Banque d’Angleterre devrait reprendre ses achats
d'actifs, le potentiel haussier des rendements est
plafonné. Le nouvel objectif de rendement des taux à 10
ans de 0 % de la BoJ a empêché les taux de toucher un
plancher en juillet. De toute évidence, le principal risque
pour les obligations serait que les banques centrales
tardent à mettre fin à leur politique accommodante dès
le retour de l’inflation. Cependant, il n’y a guère de
signes de pressions inflationnistes durables dans
l’économie mondiale. Du côté des obligations, nous
préférons les bons du Trésor américain aux obligations
d'État de la zone euro, en raison du portage supérieur
outre-Atlantique et des risques politiques de la zone
euro, qui pourraient accentuer les spreads des
obligations d'État périphériques. S’agissant des
obligations émergentes en devises fortes, les spreads
ne reflètent selon nous pas les fondamentaux sous-
jacents, ce qui explique notre sous-pondération.
S
Source : Datastream, BNPP IP
Les marchés émergents ont été dominés par l’intention
de certains pays producteurs de pétrole de duire la
production. Le prix du baril de Brent a bondi de près de
10 % à quasi 50 USD en quelques jours, soit un niveau
juste inférieur aux pics de juin et août. Des baisses de
production ne sont pas exclues. Plusieurs pays ont
récemment accru leur production ou sont sur le point de
le faire, tandis que la Russie, qui n’est pas membre de
l’OPEP, doit encore participer au mouvement. Selon
nous, tout accord risque de se heurter à la réticence des
grands producteurs à renoncer à leur part de marché,
d’autant que la faiblesse des prix pétroliers met en
difficulté les gouvernements de bon nombre de pays
producteurs face à leurs engagements financiers. En
outre, la hausse des prix pétroliers pourrait aussi
accélérer le retour des producteurs de pétrole de schiste
américains. Compte tenu du portage résolument négatif
de cette classe d’actifs, nous avons maintenu notre
sous-pondération des matières premières.
Allocation d'actifs mensuelle | Octobre 2016 5
Réservé aux professionnels de l’investissement
Allocation d'actifs
1
1
Ces tableaux reflètent les positions nettes par rapport à l'indice de référence au sein du portefeuille modèle stratégique de MAS. Le positionnement
sur une classe d'actifs en particulier ne devrait pas être considéré isolément mais dans le contexte de l'ensemble du portefeuille.
* Le risque de duration est géré indépendamment de l'allocation sous-jacente aux produits de taux au moyen de contrats à terme sur les obligations
d’État.
Equities
Duration
Investment grade
High yield
Emerging market debt
Real estate
Commodities
European large caps
European small caps
US large caps
US small caps
Japan
Emerging markets
European Real Estate
US Real Estate
Asian Real Estate
Δ active
weight
Sep-16
Oct-16
Active weights
Active weights
Equities
Multi-asset
Δ active
weight
Sep-16
Oct-16
Active weights
Sep-16
Oct-16
Δ active
weight
Real estate
Overweight: Neutral: Underweight:
Increase: No change: Decrease:
KEY
Euro Govies
Euro Short Dated
US Govies
Investment Grade (EUR)
Investment Grade (US)
Euro Inflation Linked
High Yield (EUR)
High Yield (USD)
Emerging Bonds USD
Emerging Bonds Local Ccy
AUD
CAD
CHF
DKK
EUR
GBP
HKD
JPY
NOK
NZD
SEK
SGD
USD
EM FX
Δ active
weight
Fixed income
Active weights
Sep-16
Oct-16
Foreign exchange
Active weights
Δ active
weight
Sep-16
Oct-16
1 / 8 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !