Allocation d'actifs mensuelle | Octobre 2016 – 2
Réservé aux professionnels de l’investissement
Économie mondiale : d’une croissance faible à
modérée
Après un premier semestre morose, les indicateurs
macroéconomiques ont commencé à se redresser. La
confiance envers le secteur manufacturier, illustrée par
les indices PMI de ce secteur, a augmenté dans
plusieurs pays. Le PIB moyen pondéré mondial s’est
hissé à 51,2 en septembre, soit une évolution mitigée
par rapport aux mois précédents. La moyenne des
marchés émergents a par contre battu le record de
février 2015. Dans la zone euro, l’indice du climat
économique a bondi en septembre, à l’instar de l’indice
allemand IFO. Aux États-Unis, l’indice ISM
manufacturier est remonté au-dessus de la barre des 50,
qui distingue la croissance de la contraction
économique, après un bref passage sous ce niveau en
août. Les consommateurs de la zone euro et du Japon
ont aussi retrouvé le moral. Le commerce mondial a
également commencé à se ressaisir au premier
semestre.
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PMI manufacturier
(indice pondéré du PIB)
Monde Économies dévelopées Marchés émergents
Nous pensons que la croissance économique mondiale
devrait toutefois rester modeste, car nous percevons mal
les raisons de cet optimisme. Dans l'ensemble, la
croissance des bénéfices des entreprises est faible à
modérée et les entreprises sont réticentes à réaliser des
dépenses d'investissement. Plus particulièrement, la
faible croissance de la production et l’augmentation des
coûts salariaux unitaires ont comprimé les marges
bénéficiaires aux États-Unis. Les entreprises risquent
donc de rationaliser la main-d'œuvre. Dans la zone euro,
la consommation a été le moteur de l’économie durant
l’année écoulée, mais la remontée des cours pétroliers
risque de compromettre cette situation. Le taux de
chômage reste stable à 10,1 % depuis cinq mois. Le
crédit a progressé légèrement, mais le secteur bancaire
comporte toujours des risques. Les multiples mesures
de soutien budgétaire et monétaire en Chine ont
stabilisé l’économie, sans plus. La surcapacité,
l’endettement en hausse et l’usage improductif du capital
restent une menace pour l’économie chinoise. Au Japon,
la croissance semble trop basse pour générer de
l’inflation.
Banque du Japon : un exemple à suivre ?
En dépit de déclarations plus fermes au préalable, le
comité de politique monétaire de la Fed a laissé ses taux
inchangés en septembre. À noter cependant que pas
moins de trois opposants ont voté en faveur d’un
relèvement des taux et que la présidente Janet Yellen a
répété que les arguments en faveur d’une hausse des
taux se multipliaient. On pourrait donc se demander ce
qu’elle attend. Nous pensons qu’elle ne souhaitait pas
surprendre les marchés alors que la publication de
chiffres macroéconomiques modestes diminuaient la
probabilité d’un relèvement. Les prévisions individuelles
des membres du Comité fédéral de l’Open Market
reflétaient aussi clairement le manque de consensus.
Trois membres ne prévoient pas de hausse des taux
cette année, trois autres une hausse de 50 pb et deux
les voyaient même gagner 75 pb. La majorité (10
membres du comité) anticipe une hausse de 25 pb. On
donc s’attendre à une politique plus agressive a
posteriori : pas de hausse maintenant, mais une plus
tard dans l’année. Toutefois, les révisions à la baisse
des taux prévus en 2017, 2018 et au-delà semblent
indiquer que la Fed procèdera très progressivement.
En septembre, le gouverneur de la banque du Japon,
Haruhiko Kuroda, a surpris les marchés en annonçant
une évaluation approfondie de la politique monétaire de
la BoJ, soulignant qu’elle ne réduirait pas les achats
d'actifs ou d’obligations étrangères. Il a en réalité
exprimé sa satisfaction à propos du chemin déjà
accompli et imputé les faibles prévisions d’inflation à la
faiblesse des cours pétroliers, à la vigueur du yen et à la
capacité d’adaptation des prévisions d’inflation au
Japon. La pénurie d’obligations d'État constituait
toutefois le principal problème à régler. Le programme
d’achat d’actifs de la BoJ est d’une ampleur telle que
même en cas de déficit majeur et d’endettement public
abyssal, la banque finirait par manquer d’obligations à
acheter. En limitant officiellement le volume d’actifs
achetés à 80 000 milliards de JPY par an, nous pensons
que plutôt que d’acheter une quantité définie
d’obligations, la BoJ préfèrera à présent acheter des