H.III.1 Les États-Unis et le monde depuis les « 14 points » du

H.III.1 Les États-Unis et le monde depuis les « 14 points » du Président Wilson (1918)
Introduction : Le cours sur les chemins de la puissance vise à mettre en évidence les origines de la puissance
américaine dans un contexte de conflictualité quasi-permanente.
Il découle de cette problématique qu’il est nécessaire de mettre en évidence les grandes périodes chronologiques
dans lesquelles s’est affirmé le modèle américain qui aujourd’hui encore reste dominant.
Dans un premier temps nous verrons qu’entre 1918 et 1945, la puissance américaine s’est d’abord construite dans
un cadre régional et une pensée politique isolationniste. Cependant l’accroissement des tensions internationales
aboutissant à la seconde guerre mondiale conduit les EU à abandonner leur conception isolationniste au profit d’un
interventionnisme mondial. Dans un second temps, nous verrons que la Guerre Froide fait des Etats-Unis une
superpuissance et un modèle dominant capable de structurer le monde occidental. Enfin, nous verrons que
l’effondrement soviétique au début des années 1990 conduit une nouvelle fois les EU à repenser leur rôle, d’abord
dans le cadre d’une « civilisation globale » (V. Havel) puis dans celui d’un monde éclaté.
I. La construction d’une superpuissance (1918-1945)
1. La nouvelle économie-monde. (1920-1945)
a. Les 14 points de Wilson pour la construction d’un monde de prospérité.
Analyse de textes + doc.1 p 190 :
Extrait du discours du Pst Wilson, 8 janvier 1918.
(…) Ce que nous exigeons dans cette guerre n'est donc rien de particulier pour nous-mêmes. Ce que nous voulons,
c'est que le monde devienne un lieu sûr tous puissent vivre, un lieu possible spécialement pour toute
nation éprise de la paix, comme la nôtre, pour toute nation qui désire vivre librement de sa vie propre, décider de
ses propres institutions, et être sûre d'être traitée en toute justice et loyauté par les autres nations, au lieu d'être
exposée à la violence et aux agressions égoïstes de jadis. Tous les peuples du monde sont en effet solidaires dans cet
intérêt suprême, et en ce qui nous concerne, nous voyons très clairement qu'à moins que justice ne soit rendue aux
autres, elle ne nous sera pas rendue à nous-mêmes. C'est donc le programme de la paix du monde qui constitue
notre programme. Et ce programme, le seul possible selon nous, est le suivant :
Des conventions de paix, préparées au grand jour ; après quoi il n'y aura plus d'ententes particulières et
secrètes d'aucune sorte entre les nations, mais la diplomatie procédera toujours franchement et à la vue de tous.
Liberté absolue de la navigation sur mer, en dehors des eaux territoriales, aussi bien en temps de paix
qu'en temps de guerre, sauf dans le cas où les mers seraient fermées en tout ou en partie par une action
internationale tendant à faire appliquer des accords internationaux.
Suppression, autant que possible, de toutes les barrières économiques, et établissement de conditions
commerciales égales pour toutes les nations consentant à la paix et s'associant pour son maintien.
Échange de garanties suffisantes que les armements de chaque pays seront réduits au minimum
compatible avec la sécurité intérieure.
(…) (Suivent ensuite des 9 dispositions relatives à chaque pays d’Europe.)
14° Il faut qu'une société des nations soit constituée en vertu de conventions formelles ayant pour objet
d'offrir des garanties mutuelles d'indépendance politique et d'intégrité territoriale aux petits comme aux grands
États.
Contexte : En janvier 1918, les EU sont engagés dans la 1ère GM aux côtés des alliés. Si la victoire n’est pas encore
acquise, elle ne fait aucun doute pour le Président américain qui dans ce discours énonce les principes qui doivent
permettre la signature de traités favorisant l’établissement d’un climat de paix universelle qui profiterait à toutes les
nations. Les propositions de Wilson furent une des bases des négociations qui aboutirent à la rédaction des traités -
dont le célèbre traité de Versailles imposé à l’Allemagne - négociés durant les conférences de la paix de l’année
1919.
L’analyse :
Si Wilson énonce un projet universaliste, il porte aussi la vision géopolitique des EU :
- le pacifisme. Les EU veulent que les Etats s’engagent à limiter leur armement et leurs forces armées qui ne
doivent être que des éléments de « sécurité intérieure ». Wilson propose la création également la création d’une
« Société des Nations » chargée « d’offrir des garanties mutuelles » dans le cadre de négociations internationales
faites « à la vue de tous ».
- Un modèle économique international fondé sur le libre-échange. La 1ère GM a renforcé la puissance
économique des EU, alors qu’elle a provoqué l’appauvrissement général des Etats européens. Les Etats-Unis sont
devenus la 1ère puissance mondiale. L’endettement des alliés (doc.2b p 190) vis-à-vis des Etats-Unis est colossal. Il
équivaut pour la France ou le RU a plusieurs années de budget de l’Etat.
Dans ce contexte d’effondrement économique, les Etats-Unis ont intérêt à ce que les pays d’Europe se
reconstruisent rapidement et qu’ils adoptent une politique de libre-échange par la suppression des « barrières
économiques, et (l’) établissement de conditions commerciales égales pour toutes les nations ». Les Etats- Unis
veulent également assurer une « liberté absolue de navigation ».
Le projet de Président Wilson moigne de la nouvelle aptitude des Etats-Unis a exercé une domination
internationale tant d’un point de vue diplomatique qu’économique. Cependant, en mars 1920, le Congrès rejette la
ratification du Traité de Versailles car la majorité républicaine refuse que les Etats-Unis participent à la Société des
Nations.
b. Les succès du modèle économique et culturel américain.
The « Roaring Twenties » (les années rugissantes, vrombissantes) est l’expression qui désigne aux EU, la forte
croissance économique et l’émergence d’une nouvelle société américaine qui devient un véritable modèle pour les
autres pays.
Plusieurs éléments du modèle américain sont à mettre en évidence.
- la prospérité : Les Etats-Unis disposent dans ces années de 60% des réserves d’or du monde. Leur
économie est en pleine croissance et donne naissance à de grands groupes industriels qui témoignent du succès du
modèle du « big Business » favorisant la concentration industrielle dans les mains d’un petit nombre de grandes
entreprises. C’est également le début de « la société de consommation » qui se caractérise par l’essor de la publicité,
du crédit à la consommation et un accroissement du pouvoir d’achat des américains de plus de 30% en 10 ans.
doc.1 p 194
Durant les années 1920, les EU investissent massivement en Europe et deviennent les banquiers du monde.
En 1924, pour mettre fin à la crise franco-allemande qui a conduisent l’armée française à occuper la Ruhr (janvier
1923), les EU mettent en place le plan Dawes. Il s’agit d’un prêt de 2.5 Milliards de dollars consenti à l’Allemagne qui
permet au gouvernement du Chancelier Stresemann de reprendre le paiement des réparations dues aux Français ;
en contrepartie, le gouvernement français accélère le remboursement de ses dettes contractées auprès des banques
américaines.
c. Un pays dans la tourmente, la crise de 1929 et ses conséquences internationales.
Biographie de F.D. Roosevelt p 194.
Le déclenchement de la crise de 1929 conduisant les Etats-Unis et le monde dans une « grande dépression ». La
dépendance financière des pays d’Europe vis-à-vis des banques américaines expliquent la mondialisation de la crise.
Les banques américaines pour faire face aux risques de faillites rapatrient leurs fonds investis en Europe et
provoquent une crise financière en particulier en Allemagne et en Autriche (faillite du Kreditanstalt Bank de 1931). La
crise économique renforce les tensions en Europe et favorise l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler (janvier 1933).
Aux EU, la crise provoque un renforcement du protectionnisme et conduit à la mise en place d’un programme
économique de relance instauré sous la présidence de F.D Roosevelt et appelé New Deal. L’accroissement des
dépenses publiques visent à relancer l’économie nationale et à réduire le chômage massif.
2. Une politique étrangère de plus en plus isolationniste.
a. La théorie de la « destinée manifeste » et doctrine Monroe dans le premier XXe siècle.
doc.1 p 190 : Analyse de texte.
En 1920, le congrès américain refuse de ratifier le traité de Versailles car la majorité républicaine s’oppose à la
subordination des EU vis-à-vis de la Société des Nations. Le texte voté par le congrès en Mars 1920 témoigne surtout
du refus américain d’exercer un rôle majeur dans le « concert des nations ». Fondamentalement isolationnistes, les
EU perçoivent leur rôle dans le cadre de la « doctrine Monroe ». Cette doctrine datant des années 1820 fait de
l’Amérique dans son ensemble, la « chasse gardée exclusive» des EU. L’Europe doit abandonner ses prétentions en
Amérique.
- la société urbaine : Une centaine d’aires métropolitaines, en
forte croissance, accueille en 1950, la moitié de la population américaine.
La ville de New-York connaît une phase de croissance extrêmement rapide
qu’illustre la multiplication des Gratte-ciel dans le quartier de Manhattan.
- le modèle culturel : Durant les années 1920, Le cinéma américain
prend son essor. Alors que l’invention est européenne, ce sont les EU qui
développent une « industrie cinématographique ». Associé à la musique
(Jazz, Blues) et à la production littéraire (Hemingway, Faulkner,
Fitzgerald…), le cinéma contribue à la diffusion d’un modèle culturel
américain dans le monde.
Jusqu’au début XXe siècle, la puissance américaine se renforce en Amérique (conquête de l’ouest, guerres contre le
Mexique, guerre contre l’Espagne). La théorie de la « destinée manifeste » des Etats-Unis, c’est-à-dire leur devoir
moral d’étendre leur modèle démocratique et économique, exprime donc avant tout dans le cadre des Amériques
aussi dans celui du Pacifique.
Territoires dans lesquels s’exerce l’autorité des E-U dans les années 1920.
Les Etats-Unis ne souhaitent pas mener une politique interventionniste en Europe mais pratiquent une politique
d’expansion et de contrôle de l’espace caraïbe et Pacifique et un interventionnisme réel en Amérique Latine pour
laquelle ils s’érigent en protecteur.
b. Un renforcement de l’isolationnisme. (1920-1940)
Dans les années 1920, les Etats-Unis pratiquent donc un isolationnisme partiel n’intervenant que pour apaiser les
tensions européennes, car elle favorise sa prospérité économique (cf. texte 3 p 191).
Mais les Etats-Unis vont multiplier les mesures isolationnistes :
- Dans le domaine migratoire, le pays se ferme. Le nombre de migrants en provenant d’Europe va fortement
diminuer. Plusieurs lois vont limiter les entrées sur le territoire américain, en particulier les lois Johnson-Reed de
1921 et 1924. Elles fixent pour chaque nation des quotas. Les nouvelles entrées sont limitées à 3% puis à 2% du
nombre de résidents de chaque communauté présents de 1890. Cette loi a pour conséquence de fortement limiter
voire de rendre impossible l’immigration en provenance des pays « les moins désirés » (Europe de l’Est et du Sud,
Asie, Afrique) et de favoriser l’immigration des Européens de l’Ouest qui étaient les plus nombreux à être présents
sur le sol américain en 1890.
D’une manière générale, l’immigration aux EU va connaître une très forte baisse, les entrées sur le territoire passant
de 900 000 en 1920 à 375 000 en 1921 puis à 150 000 en 1924. L’assouplissement des mesures migratoires
n’interviendra qu’après 1945.
- Dans le domaine militaire. La montée des risques de guerre en Europe est largement pressentie aux EU.
L’attachement du pays à une politique pacifiste se traduit par une série de lois qui vont limiter le commerce des
armes. En 1935 puis en 1937, le congrès vote les lois dites de neutralité qui interdisent les ventes ou la fourniture
sous forme de prêt d’armes à un pays en guerre.
Après 1939, Roosevelt parvient à obtenir un assouplissement de ces lois au profit de la France et du Royaume-Uni
qui bénéficient du principe « Cash and Carry ». Le but des EU est donc clairement d’éviter une entrée en guerre liée
à la destruction de navires américains (précédent de 1917).
Doc. 5 p 191 + doc 4 p 191: Une part de l’opinion publique est clairement hostile à une entrée en guerre mais le
Président Roosevelt est persuadé que les EU ne pourront se tenir éloignés d’un conflit qui ne peut que nuire à leurs
intérêts. Progressivement, le pays s’engage dans un soutien économique au Royaume Uni qui bénéficie à partir du 11
mars 1941 de la loi prêt-bail (définition p 195) puis d’un soutien diplomatique encore plus franc après la signature
par Roosevelt et Churchill de la Charte de l’Atlantique en Août 1941. Ce texte profondément pacifiste appelle
cependant à la destruction de la « tyrannie nazie » et témoigne d’un soutien croissant des EU dans la lutte contre
l’Axe. Cependant, Roosevelt refuse toujours d’engager son pays dans la guerre et préfère qu’un « casus belli » oblige
les américains à entrer en guerre.
3. La Seconde Guerre Mondiale : une victoire américaine. (Dossier p 192-193)
a. Une entrée en guerre forcée.
Philippines
Canal de Panama
Doc. 2 et 3 p 192 : Le 7 Décembre 1941, les Japonais attaquent sans déclaration de guerre préalable la base
américaine de Pearl Harbor. Les bilans humain (3000 morts) et matériel (destruction de 86 navires) sont lourds et les
conséquences multiples. Ils conduisent dans un premier temps, les EU dans la guerre contre l’Axe. Puis rapidement,
ils deviennent le principal organisateur de l’effort de guerre et vont mettre à profit toutes leurs capacités
économiques (Victory program), humaines et militaires pour gagner la guerre.
b. Un renversement des équilibres.
L’entrée en guerre des EU conduit à un renversement des équilibres au profit des alliés. Dès l’été 1942, les forces
américaines vont reprendre le dessus dans le Pacifique puis à partir de Novembre 1942 contribuer à l’effondrement
nazi en Afrique puis en Europe. Les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki du 6 et 9 Août 1945 ont
marqué un tournant dans l’histoire de l’Humanité puisqu’ils témoignèrent de la capacité américaine de destruction
massive pouvant aboutir à l’anéantissement total d’une nation. La victoire des alliés de 1945 est donc en grande
partie la victoire des Etats-Unis.
c. L’affirmation d’une superpuissance (les fruits de la victoire, les aspirations de Roosevelt,
la mise en place d’un nouvel ordre mondial).
La guerre contribue donc les EU à mettre en adéquation leur puissance économique et militaire et leur rôle de
superpuissance à vocation mondiale.
A la fin de la guerre, les EU apparaissent comme :
- la puissance militaire dominante, unique possesseur de l’arme atomique.
- les libérateurs et les garants du rétablissement de la liberté et de la démocratie en Europe (de l’ouest).
- la seule puissance capable de s’opposer à une hégémonie soviétique et à la diffusion de son modèle tant en
Europe qu’en Asie.
- Les organisateurs d’une coopération internationale dans le cadre des Nations Unies.
Bien qu’il meure avant la fin du conflit en avril 1945, Roosevelt a pris soin de faire accepter par ses alliés ses
aspirations. Lors de la conférence de Yalta en février 1945, il obtient de Staline qu’il participe à la mise en place des
« Nations Unies » afin de garantir une paix mondiale.
Très rapidement, dès la conférence de Potsdam en juillet-Août 1945, Les Etats-Unis comprennent qu’ils devront
s’opposer à l’URSS qui aspirent à renforcer son influence dans le monde et propose un modèle économique et
politique concurrent du modèle démocratique et libéral américain. Le climat de Guerre Froide et la bipolarisation qui
s’instaurent progressivement dans le monde, confèrent donc aux EU, un rôle nouveau, celui de dirigeant du « monde
libre ».
II. Les Etats-Unis durant la guerre froide, modèle politique et économique du monde occidental.
1. Le modèle démocratique américain.
a. Les faiblesses de la démocratie américaine de 1945 à 1961.
La doctrine Truman, dès 1946, affirme la nécessité de lutter contre le totalitarisme soviétique en aidant les pays
libres à résister à l’expansion communiste liée à l’action des Partis communistes d’Europe de l’Ouest et à celle des
mouvements de libération qui combattent pour l’émancipation des colonies.
Les Etats-Unis se présentent comme un modèle politique mais fait l’objet d’une intense propagande anti-américaine
soviétique, relayée dans les pays démocratique par les Partis Communistes (cf. doc.2 p 196). De son côté, la
propagande soviétique cherche à discréditer le modèle démocratique américain.
Exerce : Analyse de document.
Dans l’immédiat après-guerre, les soviétiques peuvent facilement dénoncer les faiblesses les plus visibles de la
démocratie américaine. Ainsi l’affiche d’Efim Dolgorouki insiste sur :
- Les limites de la liberté d’expression, d’opinion et de manifestation. En effet, si la presse est libre, le climat
de guerre froide se traduit aux États-Unis par une intense politique anti-communiste qui culmine au début des
Liberté de la presse
Liberté individuelle
Wall Street
Liberté de manifester
Liberté d’opinion
années 1950, sous le nom de maccarthysme. Ainsi la « peur rouge » (the red scare) conduit-elle à une « chasse aux
sorcières » visant à arrêter les auteurs d’actes « anti-américains » et à empêcher les artistes et les intellectuels
suspectés de sympathie pour l’URSS de s’exprimer. Dès 1947, les studios d’Hollywood établissent une liste d’artistes
qui ne doivent plus être employés et parmi lesquels figurent Charlie Chaplin et Orson Welles. En 1948, les
responsables du Parti Communiste Américain sont arrêtés puis condamnés à 5 ans de prison en vertu de l’Alien
Registration Act (1940) qui permettait de condamner tout comportement pouvant nuire aux intérêts américains.
Pour la propagande soviétique, les restrictions de la liberté d’expression et d’opinion témoignent des faiblesses
démocratiques américaines. Si le parti et la presse communistes ne furent jamais formellement interdits aux Etats-
Unis, l’importance des entraves et de la suspicion qui pesaient sur ses membres ont fortement réduit leur influence.
- les inégalités sociales et raciales sont évoquées à travers la scène qui monte la pendaison d’un noir par des
hommes masqués appartenant aux Ku Klux Klan (fondé en 1865), mouvement qui prône la suprématie de la race
blanche. Bien qu’interdit en 1944, le Ku Klux Klan a continué d’exister et mène une lutte contre l’abolition de la
ségrégation légale dans les Etats du Sud. Pour l’URSS, insister sur la ségrégation et les violences contre les noirs est
un moyen de faire apparaître les contradictions du discours américain qui présente le pays comme le leader du
« monde libre » mais offre au monde l’image d’une société inégalitaire, liberticide et raciste.
b. La fin du modèle ségrégationniste.
Dans les années 1950, l’opposition à la ségrégation se renforce et peut s’appuyer sur des arrêts de la cour suprême
qui rend illégale la ségrégation dans les écoles publiques (1954). En 1955, Rosa Park et Martin Luther King vont
devenir les leaders du mouvement pour l’égalité des droits civiques. Leur boycott des bus de Montgomery en
Alabama est relayé par de nombreux médias et aboutit à un nouvel arrêt de la cour suprême qui interdit la
ségrégation raciale dans les bus, en 1956. En 1957, le Président Eisenhower fait intervenir la garde nationale pour
imposer la déségrégation dans les écoles de Little Rock dans l’Arkansas.
La multiplication des actions menées par la communauté noire américaine - dont la célèbre marche pour les droits
civiques d’août 1963- soutenue par une opinion publique blanche de plus en plus favorable à l’égalité des droits
aboutit à une série de lois dont ceux pour les droits civils (Civil Right Acts, 1964) qui progressivement mettent fin à
toute forme de discrimination.
c. Un modèle d’état-providence ?
Entre 1964 et les années 1990, le modèle américain se réforme et prend un caractère plus social et égalitaire. La
conception du rôle social de l’Etat a donné naissance dès le New Deal sous Roosevelt au concept d’Etat-Providence
(Welfare State).
En 1965, les Présidents Kennedy et Johnson lancent le programme de « guerre contre la pauvreté ». Des mesures de
protections sociales (programmes Medicare et Medicaid) et de discrimination positive sont prises pour réduire les
disparités économiques et sociales.
2. Apogée et déclin du modèle économique américain.
a. La réussite du modèle. (1945-1975)
Les Etats-Unis sortent économiquement renforcés de la 2de GM. La crise de 1929 laisse place à une période de forte
croissance qualifiée de « Trente Glorieuse ». En 1945, le pays est de très loin la première puissance économique
mondiale. Il possède 2/3 de la flotte marchande mondiale contribue pour près de 50% au commerce mondial et sont
les principaux investisseurs internationaux.
Doc.2 p 202 : Cette puissance économique permet aux EU de pratiquer une diplomatie active qui favorise son
rayonnement et la constitution d’un bloc occidental. En Europe, les EU favorisent la reconstruction grâce au plan
Marshall (11 md$ d’aide aux pays alliés d’Europe).
Doc.2 p 196 : D’un point de vue communiste, la politique d’aide américaine est une forme dimpérialisme ou de
« néocolonialisme » (expression utilisée par Jean-Paul Sartre en 1955). Les EU diffusent leur modèle productiviste et
favorisent l’essor d’une économie libérale capitaliste. Ils peuvent s’appuyer sur les grandes institutions
internationales (FMI, GATT) mises en place lors des accords de Bretton Woods et sur l’hégémonie de leur monnaie
qui apparaît à la fois comme une monnaie de réserve (car sa valeur est garantie sur l’or) et une monnaie d’échange.
Le succès américain est aussi visible dans la diffusion de son modèle de grande consommation, souvent désigné par
l’expression American way of life. Les Etats-Unis exercent une véritable fascination sur les pays de l’ouest. Comme
dans les années 1930 mais de façon amplifiée, la musique, la mode et le cinéma américains vont donner naissance à
une culture occidentale qui se diffuse mondialement malgré les résistances idéologiques ou sociales.
b. La fin des Trente glorieuses, un déclin américain ? (1975-1990)
Doc. 5 p201 : Les difficultés économiques et politiques (Watergate) que rencontrent les EU dans les années 1970
n’affaiblissent que partiellement les EU qui demeurent la 1ère puissance économique mondiale. Cependant, les
équilibres économiques du monde se modifient progressivement par l’émergence de puissances concurrentes
miracle japonais », « réveil chinois », Union Européenne en construction). Les Etats-Unis cherchent donc à
1 / 8 100%

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