années 1950, sous le nom de maccarthysme. Ainsi la « peur rouge » (the red scare) conduit-elle à une « chasse aux
sorcières » visant à arrêter les auteurs d’actes « anti-américains » et à empêcher les artistes et les intellectuels
suspectés de sympathie pour l’URSS de s’exprimer. Dès 1947, les studios d’Hollywood établissent une liste d’artistes
qui ne doivent plus être employés et parmi lesquels figurent Charlie Chaplin et Orson Welles. En 1948, les
responsables du Parti Communiste Américain sont arrêtés puis condamnés à 5 ans de prison en vertu de l’Alien
Registration Act (1940) qui permettait de condamner tout comportement pouvant nuire aux intérêts américains.
Pour la propagande soviétique, les restrictions de la liberté d’expression et d’opinion témoignent des faiblesses
démocratiques américaines. Si le parti et la presse communistes ne furent jamais formellement interdits aux Etats-
Unis, l’importance des entraves et de la suspicion qui pesaient sur ses membres ont fortement réduit leur influence.
- les inégalités sociales et raciales sont évoquées à travers la scène qui monte la pendaison d’un noir par des
hommes masqués appartenant aux Ku Klux Klan (fondé en 1865), mouvement qui prône la suprématie de la race
blanche. Bien qu’interdit en 1944, le Ku Klux Klan a continué d’exister et mène une lutte contre l’abolition de la
ségrégation légale dans les Etats du Sud. Pour l’URSS, insister sur la ségrégation et les violences contre les noirs est
un moyen de faire apparaître les contradictions du discours américain qui présente le pays comme le leader du
« monde libre » mais offre au monde l’image d’une société inégalitaire, liberticide et raciste.
b. La fin du modèle ségrégationniste.
Dans les années 1950, l’opposition à la ségrégation se renforce et peut s’appuyer sur des arrêts de la cour suprême
qui rend illégale la ségrégation dans les écoles publiques (1954). En 1955, Rosa Park et Martin Luther King vont
devenir les leaders du mouvement pour l’égalité des droits civiques. Leur boycott des bus de Montgomery en
Alabama est relayé par de nombreux médias et aboutit à un nouvel arrêt de la cour suprême qui interdit la
ségrégation raciale dans les bus, en 1956. En 1957, le Président Eisenhower fait intervenir la garde nationale pour
imposer la déségrégation dans les écoles de Little Rock dans l’Arkansas.
La multiplication des actions menées par la communauté noire américaine - dont la célèbre marche pour les droits
civiques d’août 1963- soutenue par une opinion publique blanche de plus en plus favorable à l’égalité des droits
aboutit à une série de lois dont ceux pour les droits civils (Civil Right Acts, 1964) qui progressivement mettent fin à
toute forme de discrimination.
c. Un modèle d’état-providence ?
Entre 1964 et les années 1990, le modèle américain se réforme et prend un caractère plus social et égalitaire. La
conception du rôle social de l’Etat a donné naissance dès le New Deal sous Roosevelt au concept d’Etat-Providence
(Welfare State).
En 1965, les Présidents Kennedy et Johnson lancent le programme de « guerre contre la pauvreté ». Des mesures de
protections sociales (programmes Medicare et Medicaid) et de discrimination positive sont prises pour réduire les
disparités économiques et sociales.
2. Apogée et déclin du modèle économique américain.
a. La réussite du modèle. (1945-1975)
Les Etats-Unis sortent économiquement renforcés de la 2de GM. La crise de 1929 laisse place à une période de forte
croissance qualifiée de « Trente Glorieuse ». En 1945, le pays est de très loin la première puissance économique
mondiale. Il possède 2/3 de la flotte marchande mondiale contribue pour près de 50% au commerce mondial et sont
les principaux investisseurs internationaux.
Doc.2 p 202 : Cette puissance économique permet aux EU de pratiquer une diplomatie active qui favorise son
rayonnement et la constitution d’un bloc occidental. En Europe, les EU favorisent la reconstruction grâce au plan
Marshall (11 md$ d’aide aux pays alliés d’Europe).
Doc.2 p 196 : D’un point de vue communiste, la politique d’aide américaine est une forme d’impérialisme ou de
« néocolonialisme » (expression utilisée par Jean-Paul Sartre en 1955). Les EU diffusent leur modèle productiviste et
favorisent l’essor d’une économie libérale capitaliste. Ils peuvent s’appuyer sur les grandes institutions
internationales (FMI, GATT) mises en place lors des accords de Bretton Woods et sur l’hégémonie de leur monnaie
qui apparaît à la fois comme une monnaie de réserve (car sa valeur est garantie sur l’or) et une monnaie d’échange.
Le succès américain est aussi visible dans la diffusion de son modèle de grande consommation, souvent désigné par
l’expression American way of life. Les Etats-Unis exercent une véritable fascination sur les pays de l’ouest. Comme
dans les années 1930 mais de façon amplifiée, la musique, la mode et le cinéma américains vont donner naissance à
une culture occidentale qui se diffuse mondialement malgré les résistances idéologiques ou sociales.
b. La fin des Trente glorieuses, un déclin américain ? (1975-1990)
Doc. 5 p201 : Les difficultés économiques et politiques (Watergate) que rencontrent les EU dans les années 1970
n’affaiblissent que partiellement les EU qui demeurent la 1ère puissance économique mondiale. Cependant, les
équilibres économiques du monde se modifient progressivement par l’émergence de puissances concurrentes
(« miracle japonais », « réveil chinois », Union Européenne en construction). Les Etats-Unis cherchent donc à