RATTRAPAGE COURS SYSTEME SOMESTHESIQUE 2006-2007 Chapitre II Le système somesthésique 2.3. Les thermorécepteurs = R sensibles au chaud et au froid. Morphologie pas connue. Probablement des terminaisons libres. • Des R au froid : innervés par des fibres myélinisées fines (groupe Aδ). Présentent une activité de repos pour des températures inférieures à la température normale de la peau, activité accrue par un refroidissement et diminuée par un réchauffement. Pas de réaction si stimulation mécanique. • Des R au chaud : innervés par des fibres amyéliniques (groupe C). Présentent une activité de repos pour des températures proches de la température interne du corps, activité accrue par une élévation de température jusqu’à la limite de la douleur (vers 45°C). Pas de réaction si stimulation mécanique. • Des mécanoR : ces R sont innervés par des fibres myélinisées (groupe A β). Adaptation lente. Faible sensibilité au froid. Type Ruffini. 2.4. Les nocicepteurs Comme les thermoR, correspondent à des extrémités libres (terminaisons libres) non spécialisées. = sensibilité élémentaire, primitive, aux capacités discriminatives faibles (= sensibilité protopathique). Les fibres qui innervent les nocicepteurs = fibres lentes car faiblement ou pas myélinisées. Fibres Aδ (20 m/s) ou fibres C (2 m/s). Trois grands groupes localisés dans peau, viscères, muscles: • Nocicepteurs mécaniques (groupe Aδ) : répondent à des déformations de la peau induites par des stimulations intenses (pincement, torsion) • Nocicepteurs mécano-thermique (groupe Aδ) : répondent à des températures élevées (>45°) ou basses (< 10°) Ces nocicepteurs (Aδ) ont la vitesse de conduction la plus rapide et répondent à des stimulus d’I dangereuse ; leur champ R est formé d’amas de points RATTRAPAGE COURS SYSTEME SOMESTHESIQUE 2006-2007 sensibles. • Nocicepteurs polymodaux (groupe C) : répondent à des stimulations thermiques, mécaniques et chimiques d’où leur nom. Ont un champ R souvent petit. Cette sensibilité grossière met en jeu un grand nombre d’analyseurs souscorticaux. La nociception est en effet provoquée par des stimulus qui portent atteinte à l’intégrité de l’organisme et qui nécessite une réponse rapide. Mise en place d’une variété de réflexes protecteurs, svt complexes. La nociception fait l’objet d’une élaboration perceptive subjective, variable selon les individus = la douleur. Traitée dans un autre enseignement. 2.5. Les récepteurs proprioceptifs = récepteurs articulaires, musculaires et tendineux. = sensibilité proprioceptive, contrairement aux mécanoR cutanés qui renseignent sur les stimulus externes, ceux ci renseignent sur la sensibilité « interne ». ProprioR = R « sensibles à soi-même ». Renseignent de manière permanente sur l’état des muscles et des articulations, la position spatiale du corps : conditions sine qua non pour maintenir le tonus musculaire et la posture. Les propriocepteurs participent à la statesthésie (perception de la position du corps) et la kinesthésie (perception des mouvements du corps). Le détail de ces R et de leurs fonctions sera réalisé dans le cours sur la motricité. RATTRAPAGE COURS SYSTEME SOMESTHESIQUE 2006-2007 III Les voies de la sensibilité somatique A partir des R, partent des fibres afférentes qui gagnent le SN par des voies spécifiques afin d’identifier la nature du stimulus. Les corps cellulaires de ces axones (= neurone de premier ordre) sont localisés dans les ganglions spinaux. Chaque nerf rachidien segmentaire a un ganglion spinal qui lui correspond. Description du neurone de 1er ordre dans le ganglion spinal : un axone long qui rejoint le R et une portion d’axone court en relation avec la ME via la racine dorsale. Selon que les info proviennent des mécanoR ou des R de la sensibilité douloureuse ou thermique, les terminaisons nerveuses des neurones de 1er ordre s’organisent différemment au sein de la ME et constituent ainsi des voies somesthésiques distinctes. 3.1. Notion de dermatomes N’est pas valable pour les propriocepteurs. Il existe, chez l’adulte une organisation segmentaire générale des nerfs somatiques. La surface cutanée peut être divisée en certain nombre de segments = dermatomes (derma = « peau » ; tomos = « section ») qui correspond à un territoire cutané innervé par le nerf issu de chaque paire de racine dorsale. On leur attribue un chiffre et une lettre correspondant à la racine rachidienne concernée. Chez l’homme, le territoire de chaque dermatome a été défini à partir de lésions réalisées chez des patients dont certaines racines dorsales étaient atteintes par le zona ou sectionnées de manière chirurgicale (pour soulager certaines douleurs). Variation des cartes selon les individus. De même, existence de recouvrement. Néanmoins très use en clinique pour diagnostic neurologique lors de lésions spinales (herpès, hernie discale, accident..). 3.2. Classification fonctionnelle des fibres nerveuses RATTRAPAGE COURS SYSTEME SOMESTHESIQUE 2006-2007 Fibres Calibre Vitesse efférente en µm en m/s Récepteur Fonction Fibres afférente s s A alpha 12-20 100 Mécanorécepteur Proprioception • Fusorial • Tendine Ia Ib ux A bêta 8-12 60 Mécanorécepteur Proprioception • II Articulai Tact re • A gamma 4-8 30 Mécanorécepteur Tact • A delta 1-4 10 <1 II Cutané Mécanorécepteur Douleur 1° • C Cutané 1 Cutané Nocicepteur III Température Douleur 2° IV Classification suivant le diamètre décroissant des fibres efférentes (A,C) ou afférentes (I, II, III, IV) à la moelle épinière. Les fibres A et B = fibres myélinisées Les fibres C = fibres amyéliniques 3.3. Organisation fonctionnelle des voies somato-sensorielles Sont subdivisées en deux systèmes principaux : • Le système lemniscal : achemine les informations issues des mécanoR de la sensibilité discriminative tactile et de la proprioception. Origine phylogénétique récente ; n’apparaît que chez les reptiles et se développe de façon importante chez les Mammifères. • Le système extralemniscal : achemine les informations nociceptives et thermiques. Origine phylogénétique plus ancienne. RATTRAPAGE COURS SYSTEME SOMESTHESIQUE 2006-2007 • Existence d’un troisième système qu’on ne détaillera pas car s’occupe de la sensibilité proprioceptive musculaire : le système spino-cérébelleux. Concernent des fibres de gros calibres. a) Du récepteur au thalamus a1) le système lemniscal (= voie des colonnes dorsales). = lemnisque médian. Voie courte, utilisant 3 à 4 neurones (trois relais : un au niveau du bulbe rachidien, un autre au niveau du thalamus et le dernier au niveau du cortex cérébral). Les projections sont précises (donc traitement précis de l’info). Connexions restreintes, ie peu ou pas de collatérales en dessous du thalamus. Neurone de 1er ordre reçoit infos provenant des mécanoR, arrivée via la racine dorsale. Axone du neurone bipolaire qui : • émet des collatérales dans les différents segments de la ME = branche annexe ; pour réflexe segmentaire comme rotulien. • Branche principale = entre dans la substance blanche dans les colonnes dorsales : 2 faisceaux de fibres qui se trouvent dans les colonnes dorsales (= postérieures) de la ME = faisceau de Goll (gracile) et de Burdach (cunéiforme). Neurone de 2ème ordre : se trouve dans le tronc cérébral. Le neurone de 1er ordre fait alors synapse avec des neurones des noyaux de Goll et de Burdach (localisés dans bulbe). A ce niveau, les fibres issues de ces noyaux croisent (décussent), ie se dirigent côté opposé vers les centres supérieurs, elles forment le lemnisque médian (= ruban). Médian = car remonte en position médiane dans le TC jusqu’au thalamus. Organisation somatotopique : • Les noyaux de Goll s’occupent des membres inférieurs • Les noyaux de Burdach s’occupent des membres supérieurs, du tronc et du cou. Neurone de 3ème ordre : Les fibres du lemnisque médian aboutissent dans le noyau ventro-postéro-latéral (VPL) du thalamus. RATTRAPAGE COURS SYSTEME SOMESTHESIQUE 2006-2007 Qu’en est il de la sensibilité tactile et proprioceptive de la face ?? Ces infos sont acheminées de la périphérie au thalamus par une voie différente. Mise en jeu d’un autre système que le système lemniscal : le système somesthésique trigéminal (mise en jeu de la 5ème paire de nerfs crâniens = les nerfs trijumeaux). Relais en grande majorité dans le noyau trigéminal principal localisé dans le pont. Ceux ci envoient leurs fibres dans le thalamus dans le noyau ventro-postéromédian (VPM) par le faisceau trigémino-thalamique. a2) le système extralemniscal (= voie des colonnes dorsales). =t appelé système antérolatéral. Transmission des info de la sensibilité protopathique (température et douleur). Rôle secondaire dans sensibilité tactile et proprioceptive. Les terminaisons du contingent de fibres spinales issues des cordons antérolatéraux ne terminent pas forcément dans le thalamus. on va retrouver des fibres dans TC (bulbe/pont/mésencéphale) dans hypothalamus. Peu ou pas de somatotopie Neurone de 1er ordre reçoit infos provenant des mécanoR, des nocicepteurs, arrivée via la racine dorsale. Axone du neurone bipolaire (A delta et C) qui fait synapse dans corne dorsale au niveau couche I (zone marginale de Waldeyer) et de la couche II (substance gélatineuse de Rolando). A partir de là, trois faisceaux se créent : • Faisceau spino-réticulaire : neurones d’origine (2ème ordre) dans couches VII et VIII à la base des cornes dorsales. Nombreuses connexions intraspinales. D’autres montent jusqu’à la formation réticulée où relai avant d’atteindre le thalamus. Messages nociceptifs. • Faisceau spino-thalamique : = 1ère connexion avec thalamus sur le plan phylogénétique. Neurones d’origine (2ème ordre) dans couches I, V, VI et VII. Croisement des axones au niveau ligne médiane puis montée vers thalamus sans relais. Si lésion de la moelle dans ces faisceaux antéroventraux = perte de sensibilité au toucher, à la pression, à la vibration et de la proprioception du côté et au dessous de la lésion. • Faisceau spino-tectal : = spino-mésencéphalique, même origine. Axones qui convoient messages nociceptifs vers le tectum mésencéphalique et ou RATTRAPAGE COURS SYSTEME SOMESTHESIQUE 2006-2007 de l’aqueduc de Sylvius (PAG) qui en retour projettent =t vers ME pour contrôle nociceptif. b) du thalamus au cortex cérébral b1) le thalamus. Thalamus = dernier relais de la sensibilité somatique avant le cortex. Cible des voies lemniscales et extralemniscales. = gros noyau volumineux (décrit par Rose et MountCastle, 1952) = complexe ventrobasal. Rôle modulateur des informations sensitives, en particulier la réfion postérieures = complexe ventral postérieur. Le noyau ventro-postéro-latéral (VPL) reçoit les fibres de la sensibilité tactile et proprioceptive du tronc et des membres (lemnisque médian). Le noyau ventro-postero-médian (VPM) (lemnisque trigéminal) reçoit fibres en relation avec sensibilité mécanique et nociceptive de la face. La voie spino-thalamique se termine de manière plus diffuse dans le thalamus : VPL, noyaux intralaminaires.. DONC : le complexe ventro-postérieur consitue la cible principale des afférences somesthésiques périphériques On constate =t au sein de ces noyaux, une ségrégation des afférences en fonction de leur origine (somatotopie précise) et de leur modalité (les unités à adaptation rapide sont groupées séparément des unités à adaptation lente). Les fibres issues de ces noyaux thalamiques (VP) vont ensuite aboutir au niveau du cortex somesthésique via la capsule interne. Projection sur les neurones corticaux de la couche IV du cortex somesthésique. b) le cortex somesthésique Comporte * cortex pariétal antérieur ou cortex somesthésique primaire (S1) = aires de Brodmann 3a, 3b (SI), 1 et 2. entre sillon central (Rolando) et sillon postcentral. Participent au traitement des informations tactiles. * cortex pariétal postérieur = aires 5 et 7 = aires d’association sensorielle. Intégrent messages somatiques en provenance de SI avec d’autres informations de nature sensorielle, motrice ou motivationnelle RATTRAPAGE COURS SYSTEME SOMESTHESIQUE 2006-2007 * partie inférieure du gyrus central et de la scissure de Sylvius = aire somesthésique secondaire (SII). Les fibres thalamiques parviennent au niveau du SI et rarement au niveau du SII. Cortex PRIMAIRE : existence de 4 représentations des aires de projection : • Aire 3a : neurones qui répondent à la stimulation des propriocepteurs. Couche IV a faible épaisseur • Aire 3b : neurones qui répondent à la stimulation des R cutanés. Champs récepteurs de ces neurones simples, ie projection des différentes régions du corps de manière somatotopique. répondent à la stimulation d’un seul doigt. Si lésion aire 3b : déficits sévères de la discrimination des formes et des texture de manière globale. • Aire 1 : reçoit projection des neurones de l’aire 3b, surtout des neurones traitant les données en provenance des R AR1. Chez singe, lésion de cette région perturbe discriminations de texture de façon précise. Reçoit aussi projection de l’aire 3a, ainsi que des projections thalamiques directes, concernant les R profonds. Champs récepteurs plus étendus qu’en 3b. Champs R s’étendent sur plusieurs doigts • Aire 2 : reçoit projections thalamiques concernant les R profonds, musculaires ou articulaires, sensibles à la pression. Reçoit aussi projection aires 3a, 3b et 1. Ces neurones ont globalement des champs récepteurs de grande taille, pour certains +/- étendus, discontinus. champs R s’étendent sur plusieurs doigts. L’élargissement du champ correspondond à une mise en forme et à une réduction de l’information. Si lésion aire 2: troubles coordination des doigts et de la discrimination des formes et des tailles. Notion d’Homonculus (Penfield, années 30) / notion de somatotopie Représentation des champs récepteurs des neurones en fonction RATTRAPAGE COURS SYSTEME SOMESTHESIQUE 2006-2007 du nombre de neurones impliqués dans l’analyse d’une région déterminée. Topographie des représentations du corps humain sur le cortex sensoriel = homonculus. Main et face surdimensionnées par rapport au torse et aux segments proximaux des membres. Pourquoi une telle disproportion ?? sûrement car d.u côté évolutif : manipulations/expressions faciales/langage articulé ont une importance cruciale chez Humain et que contrôle nécessite un grand nombre de circuits cérébraux, un plus grand nombre de neurones est plus sollicité. Distorsion variable selon les espèces. Rafael Lorente de No (1920) a décrit l’organisation verticale des cellules du cortex somesthésique avec liaison entre elles. Pas d’exploration jusque années 50 : travaux d’avant garde de David Hubel et de Torsten Wiesel (cortex visuel chez le chat ; prix Nobel) : « le pattern élémentaire de l’organisation du cortex cérébral est un cylindre ou une colonne de cellules, orientée verticalement et douée de fonctions d’entrée-sortie d’une complexité considérable ». Ces modules corticaux sont une des caractéristiques fondamentales du cortex, indispensable pour la perception, la cognition, voire la conscience. Certaines régions du cortex de mammifères ne possèdent pas cette organisation modulaire. ENCORE BCP DE QUESTIONS SUR LE MODE DE FONCTIONNEMENT….. ET LEUR UTILITE REELLE, CAR PAS DE FONCTIONNEMENT UNIFORME…. Cortex SECONDAIRE : S2 reçoit ses projections essentiellement de S1. Expérience de Pons (Science, 1987) a montré que l’ablation des aires 3a et 3b, 1 et 2 supprime toute réponse de S2 à la stimulation de la périphérie. Les couches III des aires S1 établissent des connexions avec la couche IV de S2. S2 projette sur le cortex temporal. Les projections que reçoit l’aire 5 émanent du thalamus et surtout de S1, mais =t des aires motrices. Organisation =t en colonnes. Champs R complexes avec sensibilité marquée aux stimulus mobiles... RATTRAPAGE COURS SYSTEME SOMESTHESIQUE 2006-2007