LES SITES INDUSTRIELS DU GRAND PARIS EXPRESS / VALORISER UNE ARCHITECTURE INDUSTRIELLE DURABLE
LA CHARTE ARCHITECTURALE, URBAINE ET PAYSAGÈRE DES SITES INDUSTRIELS DU GRAND PARIS EXPRESS
En 2012, le groupement Barton Willmore International / BETCI
a été missionné pour élaborer la charte architecturale, urbaine
et paysagère des sites industriels du Grand Paris.
Barton Willmore International rassemble des compétences
variées allant de l’architecture, du paysage et de l’urbanisme,
de l’aménagement du territoire, au management et conseil
pour le développement des territoires, au design et au
graphisme. Multidisciplinaire, l’agence travaille sur de
nombreux projets au Royaume-Uni, mais aussi en Europe
continentale, en Chine et au Moyen-Orient.
Une charte élaborée par Barton Willmore International
L’expression architecturale des sites industriels devra traduire à la fois la fonctionnalité,
la capacité et l’intelligibilité des projets tout en mettant en exergue le rôle des sites
industriels dans le réseau. Ceux-ci doivent également refléter l’innovation du Grand Paris
Express, être éco-conçus et mettre en scène le concept d’usine « expressive », capable à
la fois de s’intégrer à son environnement et de valoriser le travail du personnel.
Le concept retenu pour exprimer la qualité des sites industriels
du Grand Paris Express s’appuie sur la notion de « mécanique
de précision » attachée au domaine de l’horlogerie. À cette
approche transversale s’ajoute la notion « d’innovation, de rapi-
dité et d’efficacité ». Elle constitue le fil conducteur de la charte
qui se décline en 5 thèmes, et qui vise à faire des sites industriels
des emblèmes de l’activité industrielle du XXIe siècle.
Une conception durable et globale
Par l’échelle de leurs emprises et par la nature de leur activité, la
conception des sites industriels représente un formidable enjeu
environnemental tant dans leur imbrication dans le territoire,
que dans leur réalisation et leur exploitation future.
Une démarche de management environnemental accompa-
gnera les études de conception pour répondre au mieux aux
éléments naturels du site. Le vent, le soleil, l’eau mais aussi les
sons, les vues, les sources lumineuses composeront une architec-
ture responsable et durable.
Il s’agira aussi d’optimiser la consommation et la valorisation des
énergies, comme de maîtriser les impacts potentiels de ces sites
(bruits et vibrations des trains et des ateliers, éclairage nocturne
du site, gestion des déchets et cycle de vie des équipements).
Les traitements de l’enveloppe, de la toiture et des façades représentent les composantes
principales de l’écrin que constitue le bâtiment industriel. C’est ici que les notions d’objet
précieux, de noblesse des matériaux, de finesse et de qualité doivent être les plus visibles.
C’est aussi là l’occasion de promouvoir l’industrialisation de la conception et de la réalisa-
tion et d’anticiper la flexibilité des usages.
L’ensemble des volumes, leur organisation et les matériaux seront en cohérence tout à la
fois avec le procès industriel, l’architecture globale et l’aménagement du site.
Chaque composant sera aussi l’un des vecteurs de la gestion des ressources éner-
gétiques et, par conséquent, non seulement du coût d’exploitation du site mais du
confort de ses travailleurs.
La vie des sites s’organise autour de l’activité industrielle continue de la main-
tenance. Comme dans un mécanisme complexe d’horlogerie, les notions de
pont et de rouage prennent ici tout leur sens : chaque déplacement doit être
étudié en lien avec les autres et doit jouer son rôle dans la rapidité, l’efficacité et
la sécurité de l’exécution des tâches.
Les cheminements sont pensés jusqu’aux parcours visiteurs, qui doivent, quant
à eux, mettre en scène l’activité industrielle, l’efficacité des installations et les
qualités fonctionnelles et durables de l’architecture et du site.
Les espaces intérieurs traduiront la capacité des sites à intégrer une innovation technique
sans cesse renouvelée, à l’instar des stands de Formule 1, les « Pit stops ». Ils mettront en
scène le caractère systémique du processus industriel en mettant en valeur les structures
des équipements et le matériel roulant. Le traitement des espaces intérieurs devra, aussi,
générer le bien-être et la santé au travail, traduire la notion de convivialité sans l’opposer
à celles de l’efficacité et de la sécurité.
En intégrant une approche ergonomique dès les premières étapes de conception pour
améliorer la « capabilité » des sites et réduire la pénibilité des travailleurs, l’aménage-
ment devra également contribuer à faciliter les tâches tant techniques que logistiques.
Les espaces d’accueil devront être conçus comme un point d’ancrage avec
l’extérieur, une interface soignée et discrète entre l’environnement urbain et
l’outil industriel. À l’image des cadrans de montre et des horloges, un élément
simple et épuré mettant l’accent sur la lisibilité des fonctionnalités des sites et
les points de repères « naturels ».
LES ESPACES D’ACCUEIL
LA TOITURE, LA FAÇADE ET LA STRUCTURE
LES CHEMINEMENTS ET LES CONTINUITÉS
L’AMÉNAGEMENT DES ESPACES INTÉRIEURS ET DES LIEUX DE TRAVAIL
INSERTION URBAINE ET PAYSAGÈRE
La conception des sites industriels s’attachera tout d’abord à une
insertion urbaine et paysagère réussie, rendue possible en :
3considérant l’échelle, les atouts et les contraintes environnemen-
tales des territoires ;
3concevant sur mesure des bâtiments dont la morphologie sera
comme un « trait d’union » de ces territoires en devenir pour favo-
riser l’émergence de la ville durable ;
3et, bien sûr, en apportant une qualité architecturale susceptible de
dynamiser des territoires en développement.
Cadrer les vues sur l’activité industrielle.
Rendre visible l’ossature du bâtiment.
Garantir un accueil lisible depuis l’extérieur.
Créer des parcours dédiés aux visiteurs.
Créer des espaces
de travail confortables.