JocelynBenoist
UniversitéParis1
«L'intuitionsanslemythedudonné?»
Dans'MindandWorld'(1994),JohnMcDowellcritiqueladualitéentreintuition
et concept centrale dans la problématique critique. Il y décèleun'mythedu
donné',auquelilfautrenoncer:lasensibilité,dit‐il,n'apportepasdecontribution
autonomeànotreconnaissanceetànotrerapportaumondeengénéral.Ellemet
toujours déjà en jeu l'exercice de capacités conceptuelles. 'Mind and World'
sembleainsioffrirl'étrangefigured'unkantismesansl'intuition.
Or, dans 'Avoiding the Myth of the Given' (2008), McDowell revient sur cette
premièrecritique.Toutenmaintenantsathèsedel'omniprésence, dansnotre
viementale,d'uneactivitédetypeconceptuel,ilneconsidèreplusquelacritique
du mythe du donné doive nous conduire à rejeter la notion d'intuition. Il
proposeunerelecturedeladoctrinekantiennesurcepoint,àpartirdelaquelle
ilessaiededonneràl'idéed'unformatintuitionneldecertainesreprésentations
unsensquin'exclutpasleurconceptualité.Ilyauraitdoncdesintuitions,mais
celles‐ci,enuncertainsens,seraientconceptuelles.
On interrogera la cohérence de cette révision et son possible apport à une
compréhensiondelanotionkantienned''intuition'.
ChristianBonnet
UniversitéParis1
«L’intuitionselonSchlick»
Formulée dès 1913 dans l’une de ses premières publications –«Gibt est
intuitiveErkenntnis?»–l’idéeselonlaquellel’intuitionnesaurait,sousquelque
formequecesoit,êtreuneconnaissanceestl’unedesthèsesfondamentalesdela
philosophie de la connaissance de Schlick qui ne cessera plus désormais
d’affirmerquelanotionmêmede«connaissanceintuitive»estcontradictoire,et
d’opposerconnaissanceetintuition,erkennenetkennenouerleben.Cettethèse,
sous sa forme la plus radicale, ne va toutefois pas sans difficultés pour une
théorieempiristeetréalistedelaconnaissance.Nousanalyseronsetdiscuterons
lasolutionqueSchlick,conscientdecesdifficultés,tentedeleurapporter.