L'AMALEK DE NOTRE TEMPS ? Par Nadav Shragai Haaretz 26 03 08 Pourim 5768, deux semaines seulement après l'attaque terroriste à la Yeshiva "Mercaz Harav", a transformé les discussions annuelles, traditionnelles, sur l'image d'Amalek, Haman et de ses descendants, en une figure qui est plus alerte et vivante que jamais. L'incarnation du mal éternel, celui qui a attaqué les enfants d'Israël dans leur faiblesse, quand ils quittaient l'Égypte et qui, selon un commandement de la Torah, doit être effacé de la surface de la terre (Deutéronome 25:17-19), est associée chaque année par beaucoup dans le public religieux avec les ennemis d'Israël à l'époque contemporaine. L'attaque à la Yeshiva Mercaz Harav a renforcé cette association. De nombreux sermons, des articles et des cours sont consacrés cette année à la pertinence ou non de l'effacement de la mémoire d'Amalek dans la pratique à notre époque. Le premier à développer publiquement l'analogie entre les temps modernes et les jours anciens a été le maire de Jérusalem, Uri Lupolianski, à l'enterrement des victimes du meurtre. Puis il y a eu l'article retentissant publié par le directeur de l'Institut Tzomet, le Rabbin Yisrael Rosen, qui a mis les point sur les i : "L'Amalek comme concept et l'objet de notre combat et de notre hostilité existe dans chaque génération», et que «cela ne se réfère pas à l'Amalek ethnique, mais à tous ceux chez qui brûlent d’une haine profonde et inébranlable d'Israël, sur une base nationale ou religieuse. " Le Saint, Béni Soit-il”, a noté le Rabbin, "de ses propres mains" a confirmé l'éternité de la haine d'Amalek et le commandement de lui faire la guerre ; "Parce que l'Éternel l'a juré sur Son trône." La main du Saint, Béni soit-il, s’est levée avec un serment sur son trône et qu'il lutterait et serait opposé à Amalek partout dans le monde. Nous ne pouvons pas, selon le Rabbin, "fuir ce commandement divin, même si nous voudrions nous cacher derrière le paravent des "famille des nations", et même si le commandement est difficile à supporter pour nous et que nous en avons été découragés". Le Rabbin Rosen continue : "Ceux qui massacrent des étudiants penchés sur leur Torah, ceux qui lancent une pluie de Qassams indifféremment sur des hommes, des femmes, vieux et jeunes, filles et nourrissons - ceux qui saluent la destruction d'Israël et dansent sur leur sang, sont l'Amalek de notre génération », et donc « ce n'est qu'avec une totale hostilité, et en surmontant nos émotions humaines que nous serons victorieux. " Le Rabbin de Safed, le Rabbin Shmuel Eliyahu, "n'a pas de problème moral à faire disparaître le mal - à détruire Amalek du début à la fin", et le Rabbin Dov Lior de Kiryat Arba a également dit clairement que "celui qui veut dominer et détruire le peuple juif , il faut lui appliquer la loi d'Amalek, avec tout ce que cela implique. " 'Exécrer toute effusion de sang " Cependant, il n'est pas facile de mettre en pratique les règles halakhiques applicables lorsque l'on a identifié l'Amalek de notre époque. L'un de ceux qui s'y est essayé, est le chef de la yeshiva hesder à Holon, le Rabbin Elazar Aharonson. Aharonson n'a pas de problème à désigner comme "Amalek" la terreur qui nous afflige à Sderot et au Mercaz Harav, mais dans le même temps, il pense, grâce à Dieu, qu'aujourd'hui il n'est plus possible d'identifier Amalek et dit de lui-même qu'il est très mal à l'aise avec le commandement du prophète Samuel au roi Saül: Bernier Gildas 1 «Maintenant, allez frapper Amalek et réduire à néant tout ce qu'il a, ne pas l'épargner, et tuer, les homme, les femmes, les nourrissons qui têtent leurs mères, les boeufs et les moutons, les chameaux et les ânes " (I Samuel 15:3). "Sommes-nous encore capables de cela?” se demande le Rabbin Aharonson. "Sommes-nous capables d'aller et de tuer, de mettre à mort des nourrissons et des enfants, des hommes et des femmes et des personnes âgées ? Il est difficile pour moi d'imaginer que l'on se mettent dans une telle situation et il est absolument clair pour moi que nous devrions tous ressentir les choses ainsi, car c'est un sentiment normal et naturel d'avoir en horreur toute effusion de sang et de considérer comme très négativement tout meurtre de masse." Dans la pratique, explique le Rabbin Aharonson, on ne doit pas rechercher des Amalécites dans le but de les tuer, parce que la Torah orale nous exonère de le faire, tout comme nous ne marions pas nos filles quand elles sont jeunes, parce que la Torah orale nous interdit de le faire, même si la Torah écrite le permet. Pendant le week-end, le Rabbin Daniel Shilo, un ancien chef du Conseil "Yesha" des Rabbins des colonies, a clairement exposé certaines idées dans le même esprit : «En ce qui concerne la halakha, Amalek n'existe pas. Aucun membre des anciens peuples de l'Antiquité peuvent être identifiés aujourd'hui. Il n'y a pas d'Amalek aujourd'hui, dont le souvenir devrait être effacé, et même dans la période antique, l'obligation d'effacer Amalek ne s'applique pas à un Amalek qui ferait des compromis avec Israël et qui accepterait les lois Noahides ». Shilo souligne que, même dans l'évênement du Pourim de l'origine, "les choses n'étaient pas écrites. Les Juifs ont combattu seulement leurs oppresseurs, leurs ennemis et ceux qui les détestaient, les armées et les pays qui les opprimaient“, et non des personnes innocentes et non pas comme des actes individuels, mais comme il est écrit “ils se sont rassemblés" et donc se sont comportés comme une communauté qui a pris ses responsabilités et aucun individu isolé n'a brisé la loi”. Shilo, comme beaucoup de ses collègues qui ont eu à traiter de ce sujet après l'attaque de la Yeshiva Mercaz Harav, appelle également à la vengeance. Pas à la vengeance d'un individu, mais plutôt "à la vengeance d'un peuple, d'une nation et de son armée”. Pas à la vengeance contre des malheureux passants au hasard, mais une vengeance officielle contre ceux qui incitent aux meurtres, ceux qui envoient les assassins et ceux qui les encouragent, une “vengeance de puissants et non de faibles d'esprit." L'essentiel, pour le Rabbin Shilo, est la mémoire, et la compréhension que, même dans notre génération, l'on doit mener un combat contre un ennemi, sans faiblesse. LE GRAND RABBIN DE SAFED DEMANDE À L'ETAT D'EXERCER UNE "VENGEANCE" CONTRE LES ARABES Par Nadav Shragai, Jack Khoury, et Yoav Stern, Haaretz 27 03 08 Le grand Rabbin de Safed, le Rabbin Shmuel Eliyahu, demande au gouvernement de procéder à "une vengeance sanctionnée par l'État” contre les Arabes, afin de restaurer, selon ses propres termes, la dissuasion d'Israël . Le centre des Droits des Arabes" "Musawa Center for Arab Right"s en Israël a dit qu'il envisage d'inviter le Procureur Général à censurer le Rabbin Eliyahu à propos de ses déclarations et de le punir "avec la pleine rigueur de la loi." Bernier Gildas 2 Dans un éditorial écrit pour l'édition du bulletin du prochain week-end "Eretz Yisrael Shelanu", le Rabbi Shmuel Eliyahu, écrit: “ Il est temps d'appeler un chat un chat : Vengeance, vengeance, vengeance. Nous ne devons pas oublier. Nous devons pratiquer une horrible vengeance pour l'attaque terroriste de la yeshiva Mercaz Harav ", se référant à l'incident au cours duquel huit étudiants ont été tués au début du mois. "Je ne parle pas d'individus en particulier, je parle de l'Etat," a écrit Eliyahu. "L'Etat doit leur faire mal jusqu'à ce qu'ils ils crient" "Assez !", jusqu'au point où ils tombent par terre et crient "a l'aide !". Non pas pour satisfaire un besoin de vengeance, mais pour les besoins de la dissuasion. " Dans le bulletin d'information, qui a été distribué dans les synagogues de tout le pays, le Rabbin Eliyahu propose "de pendre les enfants des terroristes, qui ont effectué l'attaque de la yeshiva du Mercaz Harav, à un arbre." "Deux semaines se sont écoulées depuis l'attaque et nous n'avons pas eu d'opérations de représailles par Israël," écrit le grand Rabbin de Safed. “Il y a quelque chose d'anormal concernant les décideurs au sommet de l'Etat. A une époque, c'était un élément fondamental de la politique d'Israël que de réagir. Chaque opération par les "feddayins"l'ancien nom utilisé pour décrire les terroristes - était suivie d'une réponse douloureuse. Aujourd'hui, ils ont oublié le sens du mot “force de dissuasion”. La capacité de dissuasion de l'armée n'existe plus. " Le Rabbin a ajouté qu'il "voyait déjà tous ces coeurs meurtris, avec leur langue sèche, gigotant sur leurs chaises mal dans leur peau, leurs visages contorsionnés à la vue de cette "dépravation" et leurs slogans à la bouche : "Barbares". "immoralité". "provocateurs" et tous ces mots qu'ils utilisent tellement. Ne vous en faites pas. Avec leur manière de se comporter, il n'y aura plus d'Etat ici dans 30 ans. Ils ont déjà pris la peine de fournir des passeports étrangers à leurs enfants. Nous, nous resterons ici. Nous avons besoin de vivre avec ceux qui comprennent tout à fait le langage de la vengeance. " Les militants de "Musawa" ont repris aussi des déclarations antérieures du Rabbin considérées comme très problématiques par la communauté arabe. "Ce n'est pas la première fois que le Rabbin de Safed incite à la haine des Arabes", a dit un porte-parole de "Musawa". “En 2004, le Rabbin Eliyahu a donné une interview à la radio dans laquelle il a appelé les propriétaires de maison à ne jamais louer ni vendre leurs maisons à des Arabes". Les militants ont également accusé le procureur général à une trop grande sélectivité dans l'application des lois contre les manifestations du racisme et de haine. "Chaque fois que le Procureur Général Mazuz reçoit une plainte pour des cas de haine et de racisme, il défend la liberté d'expression pour les incitateurs juif alors que, par contre, il ne laisse pas passer et met en accusation le chef de la branche nord du Mouvement islamique, le cheikh Ra'ad Salah" a déclaré un activiste. “Appeller à la torture et à des mesures de représailles contre les Arabes sont de l'incitation au racisme et à la violence, et nous nous attendons à ce que la justice agisse et sévisse contre les phénomènes qui conduisent à la violence." Le chef du mouvement "jeune Meretz", Uri Zachi, demande de manière urgente au Procureur Général Mazuz d'enquêter sur le Rabbin et d'interdire la diffusion de la lettre d'information de "Eretz Yisrael Shelanu." Les représentants du Mouvement réformé a également condamné durement les déclarations du Rabbin Eliyahu. "L'histoire juive est pleine d'extrémistes dont le fanatisme à entraîné des catastrophes à la nation, souillant son caractère moral", a déclaré le Rabbin Gilad Kariv. “Il serait préférable que le concept de vengeance, opposé à la notion de dissuasion, soit étrangère à l'Etat d'Israël, qui est un Etat démocratique de droit et l'Etat du peuple juif. Les observations du Rabbin Eliahou sont une preuve supplémentaire que le Procureur Général fait une grave erreur en décidant de retirer son accusation contre le Rabbin Eliahou pour incitation au racisme, contre des excuses de sa part." Bernier Gildas 3