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RÉSUMÉ
L’utilisation à grande échelle de l’hydrogène comme vecteur d’énergie demande que ce gaz
puisse être produit à un coût concurrentiel par rapport aux hydrocarbures et à l’électricité.
Aujourd’hui, le reformage du gaz naturel semble l’alternative la plus envisageable à court terme.
Néanmoins, pour les applications visées (piles à combustibles, stockage par des hydrures
métalliques), l’hydrogène doit afficher une grande pureté (> 99,99 %), ce qui entraîne un coût
supplémentaire. Ce dernier pourrait être diminué par l’usage de membranes de purification à
base de palladium. Cette technologie peine néanmoins à pénétrer le marché en raison d’un faible
flux d’hydrogène, d’une tendance à l’empoisonnement et d’une mauvaise tenue mécanique.
Dans ce contexte, il est intéressant d’explorer l’effet d’alliages de palladium pour atténuer ou
supprimer ces limitations. Cette thèse s’inscrit dans ce champ d’études, et envisage l’utilisation
de l’ablation laser pulsée pour l’exploration et l’étude d’alliages de palladium pour la perméation
de l’hydrogène.
Il est tout d’abord montré que l’ablation laser pulsée permet de former aisément divers alliages
ternaires. De plus, cette technique permet la formation de couches minces de compositions
variées possédant des caractéristiques structurales et morphologiques indépendantes de la
composition et adéquates pour l’étude des performances de ces alliages.
L’ablation laser pulsée est aussi envisagée à travers une variante à double faisceau pour la
formation de grandes gammes de composition afin de dépister les compositions d’intérêt pour la
perméation de l’hydrogène. Des gammes de composition variant d’environ 40 % sont obtenues
sur un seul et même échantillon. Un exemple d’étude de compositions d’intérêt est donné à
travers l’étude d’alliages PdCuAl et PdCuTi sous forme cubique à corps centré, qui pourraient
bénéficier d’un coefficient de diffusion de l’hydrogène accru.
La forme sous films mince des alliages produits demande le développement de techniques
adaptées pour l’évaluation de leurs performances. Celles-ci sont déterminées à l’aide de
techniques électrochimiques, bénéficiant d’une plus grande rapidité et de contraintes plus faibles
sur la mise en forme des alliages pour les mesures.
Une technique de mesure par diffraction des rayons X in situ a été développée pour déterminer la
solubilité de l’hydrogène dans les alliages formés. Cette technique bénéficie du fait que la
précision de la mesure ne dépend que de la qualité du signal de diffraction et non de la quantité
d’hydrogène absorbé (très faible dans le cas de films minces). Cette technique a montré que
l’insertion de l’hydrogène affecte sensiblement l’alliage dans sa structure. De plus, il a été
possible d’étudier l’effet de l’ajout d’or dans un alliage PdCu sur la solubilité de l’hydrogène.
Deux techniques de mesure ont de plus été étudiées pour déterminer la diffusivité de
l’hydrogène. La première est basée sur le suivi en continu de la résistance électrique de l’alliage
pendant l’absorption d’hydrogène. Des tests préliminaires ont pu être menés sur un fil de
palladium, mais des problèmes de délamination et de diffusion longitudinale ont empêché
l’acquisition de mesures cohérentes dans des films minces. Finalement, la perméation
électrochimique a permis de déterminer avec une précision d’environ 40 % le coefficient de
diffusion de l’hydrogène dans des films d’environ 500 nm d’épaisseur. Néanmoins, aucune
tendance n’a pu être dégagée par rapport à la composition des alliages testés.