15 09 2015
SEMINAIRE FRANCO-BRESILIEN – 15 SEPTEMBRE 2015 – UFRJ, RIO DO JANEIRO
Apres-guerre, l’Asie des indépendances apparait comme une région instable, fragmentée, où les
populations subissent de multiples menaces, dont la moindre n’est pas celle de gouvernements
inefficaces et manquant de légitimité politique. Apres la révolution chinoise, puis la guerre de Corée,
les rivalités de la guerre froide vont embraser une grande partie de l’Asie du Sud-Est à partir de la
guerre du Vietnam. Pourtant, c’est justement à cette période, marquée par le dédain de l’Occident,
qu’une grande partie de l’Asie en développement se lance sur les traces du Japon et accèlère sa
croissance en utilisant des méthodes similaires. Du « Tokyo Planning » de l’administration coréenne à
la « Look East Policy » de la Malaisie, ces modèles de développement s’appuie sur l’intervention de
l’Etat, suivant des modalités spécifiques mais qui s’inscrivent dans la continuité de la longue
expérience historique de l’industrialisation tardive. Les Nouveaux Pays Industriels (NPI), la Corée du
Sud et Taiwan, en offre la configuration la plus complete et la plus cohérente, des variantes sont mises
en œuvre en Asie du Sud-Est. Ce modèle historique de rattrapage structure les stratégies de
developpement et domine en Asie de l’Est des années 1960 jusqu’aux années 1990. Il sera bousculé,
par la crise financière de 1998, sans pour autant se dissoudre dans les plans d’ajustement qui suivront.
Actuellement, la Chine en déploie les principales composantes à une échelle inhabituelle.
Apres avoir souligné la rupture du « Tiers-Monde » qu’engendre le décollage rapide, et inattendu, des
pays en développement d’Asie à partir des années 1960, et rappellé les débats sur les explications de
ces « miracles », ce texte analyse les spécificités institutionnelles des Etats Dévelopeurs d’Asie de
l’Est, les stratégies hétérodoxes et les instruments de politique industrielle utilisés pour accélérer
l’industrialisation et la croissance.