Imagerie de l`oeil et de l`orbite

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Dossier FEPUR n° 10-2011-075
SEANCE SCIENTIFIQUE
du
7 AVRIL 2011
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NOUVEAUTES EN
IMAGERIE DE L'OEIL & DE
L'ORBITE
Responsable : Olivier BERGES
Fondation Rothschild, Paris
Nombre de participants :
32
Secrétariat Général : Professeur Jean-Luc DRAPE - Service Radiologie B - Hôpital Cochin. Paris
Contact : Christiane Taligault, Service de Radiologie B, Hôpital Cochin, 27 Rue du Fbg St Jacques. 75679 Paris Cedex 14
Tél. : 06 14 49 96 45
Télécopie : 01 43 26 65 52
E-mail : [email protected]
SEANCE SCIENTIFIQUE
Jeudi 7 Avril 2011
NOUVEAUTES EN IMAGERIE DE L'OEIL & DE L'ORBITE
Responsable : Olivier BERGES
RETINOBLASTOME : APPORT DE L’IMAGERIE A LA DECISION
THERAPEUTIQUE : PROTOCOLE D’EXAMEN, NOUVEAUTES : H. BRISSE, S.
Neuenschwander, L. Lumbroso-Le Rouic, L. Desjardins, Institut Curie, Paris
Le rétinoblastome est la tumeur oculaire la plus fréquente de l'enfant. 60% des cas sont
unilatéraux, avec un âge médian au diagnostic de 2 ans, 40% bilatéraux avec un âge
médian de 1 an. Toutes les formes bilatérales et les formes plurifocales sont liées à une
mutation constitutionnelle (gène Rb1). Les signes révélateurs sont la leucocorie et le
strabisme qui, chez un nourrisson, doivent toujours faire réaliser sans délai un fond
d'œil sous AG, qui fait le diagnostic dans la majorité des cas. En raison du pronostic
visuel et parfois vital, la prise en charge thérapeutique doit être considérée comme une
urgence. Le traitement est complexe, multidisciplinaire, protocolaire, et doit être réalisé
en centre spécialisé. Dans cette maladie, l’imagerie intervient à plusieurs titres : (1) En
cas de difficulté diagnostique au fond d’œil : l'échographie est alors l’examen de
première intention mettant typiquement en évidence une masse tissulaire vascularisée
contenant des micro- ou macrocalcifications. (2) Pour le bilan d’extension : l’IRM
recherche une extension extra-oculaire et notamment un envahissement du nerf otique.
La tomodensitométrie a une sensibilité insuffisante pour dépister les extensions
débutantes. La technique d’IRM doit être rigoureuse, avec une sédation efficace ou au
mieux une anesthésie générale, et l’examen est réalisé en haute résolution en antenne
crâne ou en antenne de surface. (3) Une imagerie cérébrale est systématiquement
réalisée permettant d’évaluer une éventuelle extension au SNC et de dépister une
éventuelle PNET intracrânienne généralement localisée sur la ligne médiane.
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Jeudi 7 Avril 2011
NOUVEAUTES EN IMAGERIE DE L'OEIL & DE L'ORBITE
Responsable : Olivier BERGES
CHIMIOTHERAPIE INTRA-ARTERIELLE POUR LE TRAITEMENT DU
RETINOBLASTOME : Livia Lumbroso-Le Rouic1, Raphaël BLANC2
1
: Institut Curie, 2 : Fondation Rothschild Paris
Le rétinoblastome est la plus fréquente des tumeurs primitive de l’œil chez l’enfant. C’est une
tumeur rare d’incidence 1/15,000 naissance. Dans 40% des cases, le rétinoblastome est
bilatéral. L’âge moyen au moment du diagnostic est généralement de moins de 1 an dans ces
cas, et tous ces patients ont une mutation constitutionnelle du gène RB1. Dans 60% des cas le
rétinoblastome est unilatéral, l’âge moyen au moment du diagnostic est généralement de 2
ans et 15% de ces patients ont une mutation constitutionnelle du gène RB1.
Le traitement initial peut être conservateur quand la préservation d’une fonction visuelle
même minime paraît possible. Le traitement comprend généralement de la chimiothérapie
intraveineuse suivi du traitement local de chaque tumeur. Plusieurs études ont montré que
ces traitements autorisaient de bons taux de préservation de l’œil et diminuaient le recours à
l’irradiation externe.
Les protocoles de traitement conservateurs actuels comprennent la chimiothérapie
intraveineuse avec une moyenne de 4 à 6 cycles de chimiothérapie. Les protocoles variant en
terme de traitements tumoraux locaux, utilisés seuls ou en association avec la chimiothérapie
mais aussi en terme de nombre de cycles et de nombres et types de drogues utilisées.
Habituellement l’etoposide et le carboplatine mais aussi la vincristine. D’excellents résultats
sont obtenus pour les formes oculaires les moins avancées. La plupart des échecs requérant
l’irradiation externe ou l’énucléation sont observés quand la tumeur est large ou associée à
des facteurs de risque comme un décollement de la rétine, une extension vitréenne ou un
essaimage rétinien.
Le traitement conservateur du rétinoblastome requiert:
 Une efficacité comparable avec réduction des effets oculaires et systémiques pour les
formes intraoculaires à meilleur pronostic (groupes A, B or C de la classification IRC).
 Une amélioration de l’ efficacité des traitements pour les formes plus avancées (groupe D
de la classification IRC).
L’œil ne peut malheureusement pas être préservé particulièrement en présence d’une
extension au vitré ou d’un essaimage rétinien. Dans ces cas l’irradiation externe ou
l’énucléation est requise pour obtenir le contrôle tumoral.
Pour améliorer la pénétration intraoculaire des drogues il a été proposé d’injecter
directement par voie intra-artérielle la chimiothérapie dans l’artère ophtalmique. Les
premières injections ont été réalisées par les groupes japonais de Mohri et Kaneko, mais ces
injections n’étaient pas strictement hypersélectives car les microcathéters ne permettaient
pas à l’époque un cathétérisme hypersélectif de l’artère ophtalmique et l’injection se faisait
dans la carotide interne sous occlusion par ballon juste au dessus de l’origine de l’artère
ophtalmique. Les résultats de ces techniques ont été intéressants même s’ils étaient souvent
associés à une irradiation externe.
Avec le développement de nouveaux cathéters il est devenu possible de cathétériser
hypersélectivement l’artère ophtalmique à son origine en maintenant un flux antérograde
assurant la diffusion effective de la chimiothérapie.
Le cathétérisme est réalisé sous anesthésie générale sous fluoroscopie dans un bloc de
neuroradiologie interventionnelle. Après ponction fémorale, un cathéter est navigué dans la
carotide interne puis un microcathéter (1.5 F, environ 0.5 mm de diamètre) est navigué dans
l’artère ophtalmique.
Une dose d’héparine (fonction du poids de l’enfant) est injectée pour limiter le risque de
formation de caillots pendant le cathétérisme. L’injection sélective de la carotide interne
permet l’évaluation précise de l’origine, de la course et des branches de l’artère ophtalmique
(avec en particulier, l’analyse des branches ethmoïdales et des collatérales méningées).
Après cathétérisme de l’artère ophtalmique, le Melphalan est injecté de manière pulsatile
pendant 30 minutes. La dose de chimiothérapie injectée in situ est calculée en fonction du
poids et de l’âge de l’enfant. Cette dose peut être augmentée en cas d’anastomoses larges avec
les branches ethmoïdales et méningées.
En fin de procédure les cathéters sont retirés et le site de ponction fémoral est comprimé
manuellement pendant 5 à 10 minutes.
L’injection est répétée en général 3 fois à 1 mois d’intervalle.
Comme pour toutes procédures intracrâniennes il existe un risque inhérent de complication.
La plus grave de ces complications est l’ischémie cérébrale due à la formation d’un thrombus
pouvant compromettre la perméabilité d’une artère cérébrale avec déficit neurologique. Les
complications au point de ponction fémoral (thrombose, hématome) peuvent également avoir
des conséquences graves. Néanmoins, ces complications sont très rares dans les équipes
expérimentées. Des réactions locales péri oculaires peuvent être observées après injection in
situ de chimiothérapie. Aux doses utilisées, une neutropénie a été décrite dans environ 30%
des procédures, mais sans aplasie fébrile ou complication infectieuse.
Le premier essai de cathétérisme sélectif avec injection de melphalan pour le rétinoblastome,
a été publié en 2008 par DH Abramson et PY Gobin, et les résultats initiaux furent
encourageants et ont été confirmés dans un récent article sur une série plus large de patients
(Ophthalmology 2010). Cette technique semble permettre une bonne préservation de l’œil
sans énucléation, particulièrement pour les formes extensives de rétinoblastome, mais avec
moins d’efficacité pour les tumeurs récidivantes. Une très faible toxicité a été rapportée à ce
jour, notamment pas de décès, pas d’accident vasculaire et pas de complication sévère
hématologique.
Nous rapportons notre expérience conjointe à propos des 10 premiers cas traités par
chimiothérapie intra artérielle pour des formes extensives de Rétinoblastome (grade D).
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Jeudi 7 Avril 2011
NOUVEAUTES EN IMAGERIE DE L'OEIL & DE L'ORBITE
Responsable : Olivier BERGES
APPORT DE L’IMAGERIE POUR LA PRISE EN CHARGE DES GLAUCOMES :
O. BERGES, P. Koskas, F. Lafitte, E. Nau, J. Laloum, C. Vignal, F. Héran, Fondation
Rothschild, Paris
Le glaucome, qui est une neuropathie optique, est la première cause de cécité dans les pays
industrialisés. On sépare classiquement les glaucomes à angle ouvert et les glaucomes à angle
étroit.
Pour tous les glaucomes, l’imagerie permet d’étudier la papille optique (gradation de
l’excavation papillaire) et le nerf optique en arrière de la lame criblée (gradation de l’atrophie
optique). L’échographie est principalement utile quand l’accès au fond d’œil est impossible ou
difficile, par trouble des milieux (opacité de cornée, cataracte, hémorragie intra vitréenne…)
et que la réalisation d’un OCT (tomographie en cohérence optique) avec analyse de l’épaisseur
des fibres rétiniennes est irréalisable. L’IRM est également utile, permettant de démontrer
l’atrophie optique (dans les portions orbitaire, intracanalaire et intracrânienne du nerf),
l’atrophie du chiasma optique et d’éliminer une cause compressive au voisinage des voies
optiques antérieures. De plus l’écho-Doppler couleur permet d’étudier le facteur vasculaire du
glaucome en partant du postulat que l’atteinte des fibres nerveuses est corrélée à l’atteinte
vasculaire. Quand la tension oculaire est élevée, il est difficile de savoir ce qui est la cause de
ce qui est la conséquence. Quand il s’agit de glaucomes à tension basse, le facteur vasculaire
peut s’exprimer librement et se manifeste par une élévation de l’index de résistance (par
diminution du flux diastolique), puis quand l’atteinte est plus sévère par, également, une
diminution de la vitesse systolique maximum. Ces perturbations vélocimétriques sont
quantifiables au niveau de l’artère centrale de la rétine, des artères ciliaires courtes
postérieures et à un moindre degré sur l’artère ophtalmique, qui certes est volumineuses,
mais présente souvent de nombreuses boucles et est donc plus difficile à enregistrer de façon
reproductible. Avec le suivi des champs visuels, ces paramètres morphologiques et
fonctionnels sont très utiles à la prise en charge thérapeutique, médicale ou chirurgicale de
ces patients.
Quand l’angle est étroit, l’échographie de très haute fréquence (ETHF) à 50 MHz permet
d’étudier l’angle irido-cornéen (AIC) ; c’est l’examen de référence. Cependant, comme il s’agit
d’un examen long, légèrement pénible pour le patient (du fait de la nécessaire immersion), et
devant être réalisé en décubitus dorsal, il doit être réservé aux cas ou l’on recherche une
occludabilité de l’AIC dans le noir, à la confirmation d’une configuration iris plateau et / ou
d’une dysplasie polykystique iridociliaire (qui conditionnent la prise en charge thérapeutique
de ces patients). Le premier examen à réaliser est un OCT du segment antérieur, examen
rapide, sans contact et en position physiologique du patient qui permet d’étudier l’AIC, mais
qui ne peut visualiser directement le corps ciliaire, car le faisceau lumineux est arrêté par
l’épithélium pigmentaire de l’iris. Il ne peut donc démontrer ces trois états, mais il peut les
suspecter et poser alors l’indication d’une ETHF.
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Jeudi 7 Avril 2011
NOUVEAUTES EN IMAGERIE DE L'OEIL & DE L'ORBITE
Responsable : Olivier BERGES
APPORT DE L’ECHO-DOPPLER COULEUR (EDC) ORBITAIRE EN
NEURORADIOLOGIE : P. KOSKAS, O. Bergès, F. Lafitte, E. Nau, C. Vignal, F. Héran
Fondation Rothschild, Paris
En neuroradiologie, la modalité d’exploration de première intention est l’IRM. Cependant,
elle ne saurait occulter totalement une technique moins répandue mais offrant une rentabilité
diagnostique élevée dans des indications codifiées : l’échographie et de l’EDC oculaire et
orbitaire. Pour ces indications, l’apport diagnostique est lié au fait que l’échographie en mode
B offre une excellente résolution spatiale, permettant d’étudier des structures de petite taille
et que l’EDC offre une étude fonctionnelle de la vascularisation du globe, de l’orbite et
de l’éventuel processus tumoral, découvert par l’IRM.
On peut distinguer quatre indications principales de l’échographie et de l’EDC :
-
La pathologie tumorale oculaire (rétinoblastome versus dysplasie rétinienne,
mélanome versus nævus, angiome choroïdien, angiome rétinien, lésion irienne).
-
La pathologie tumorale orbitaire (schwannome, lymphome, hémangiome
caverneux, rhabdomyosarcome) : Même si le diagnostic de nature exact relève le
plus souvent d’une confirmation anatomopathologique, l’EDC permet de définir et
d’affirmer une vascularisation intra lésionnelle permettant une prise en charge
adaptée de la lésion.
-
La pathologie ischémique oculaire (NOIA, drüsen compliquées, ischémie
oculaire liée à un AVC survenant suite à une occlusion carotidienne).
-
Le diagnostic des exophtalmies "vasculaires" (fistule carotido-caverneuse,
fistule durale à drainage veineux orbitaire, varice orbitaire).
-
Le diagnostic d’œdème papillaire bilatéral ou non ( faux œdème = drüse
papillaire, vrai œdème traduisant une HIC, idiopathique ou non sans préjuger de
l’étiologie apportée par un faisceau d’arguments cliniques, paracliniques et
d’imagerie en coupes).
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Jeudi 7 Avril 2011
NOUVEAUTES EN IMAGERIE DE L'OEIL & DE L'ORBITE
Responsable : Olivier BERGES
APPORT DE L’ECHO-DOPPLER COULEUR A LA PRISE EN CHARGE DES
TUMEURS DE L’ORBITE – L’EXEMPLE DES MASSES DE LA GLANDE
LACRYMALE : F. LAFITTE, P. Koskas, E. Nau, M. Boucena, O. Bergès, F. Mann, P-V.
Jacomet, O. Galatoire, S. Morax, F. Héran, Fondation Rothschild, Paris
L’échographie Doppler permet une étude rapide de la morphologie et de la vascularisation
des masses orbitaires. Certaines de ces lésions ont un aspect caractéristique (angiome
capillaire, hémangiome caverneux…) ou évocateur (certaines tumeurs malignes dont le
lymphome, varice…).
Cet examen est particulièrement utile pour la prise en charge thérapeutique des masses de la
région lacrymale. Nous présentons ici les résultats d’une étude rétrospective réalisée dans
notre service portant sur 48 patients présentant une tuméfaction uni- ou bilatérale des
glandes lacrymales. L’échographie Doppler fournit des informations pertinentes sur les
masses lacrymales permettant de distinguer les lésions kystiques pures (type dacryops), les
lésions graisseuses, et surtout de séparer les lésions épithéliales (peu vascularisées avec des
flux résistifs) des lésions non épithéliales lymphoïdes (hypoéchogènes, vascularisées [avec
une arborescence caractéristique pour les lymphomes], avec des flux peu résistifs
[IR < 0,60]), ce qui a une incidence directe sur la prise en charge des patients : Les masses
épithéliales devant bénéficier d’une biopsie exérèse sans effraction de la capsule, alors que les
lésions lymphoïdes (inflammation idiopathiques ou spécifiques, lymphomes) doivent
bénéficier d’une biopsie (avant chimiothérapie).
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Jeudi 7 Avril 2011
NOUVEAUTES EN IMAGERIE DE L'OEIL & DE L'ORBITE
Responsable : Olivier BERGES
ECHO-DOPPLER COULEUR des TSA, TC et Orbitaire - Retentissement orbitaire
des pathologies carotidiennes : J.C. SADIK, O. Bergès, B. Wolf, M. Obadia, J. Laloum,
C. Vignal, P. Koskas, F. Lafitte, E. Nau, F. Héran, Fondation Rothschild, Paris
Les principales pathologies carotidiennes sténosantes incluent les sténoses athéromateuses,
les sténoses post-radiques, les dissections carotidiennes et les artérites inflammatoires
(Horton, Takayashu …).
Les sténoses athéromateuses sont principalement liées à l’HTA et au diabète et siègent
principalement au bulbe de la carotide interne. Les critères de sténose sont planimétriques
NASCET et hémodynamiques : Vmaxsyst (>240 cm/s) et rapport Vmaxsyst CI/Vmaxsyst
CC >4 pour une sténose supérieure à70%.
Les sténoses post-radiques siègent le plus souvent sur l’artère carotide commune. Leur délai
d’apparition est variable, de quelques mois à plus de 20 ans. Elles sont le plus souvent en
bordure de champ d’irradiation, et réalisent parfois une sténose "en diaphragme".
Les dissections carotidiennes sont le plus souvent visibles en IRM et touchent les sujets
jeunes, se plaignant de douleurs cervicales, ou présentant un syndrome de Claude Bernard
Horner douloureux.
Les artérites inflammatoires principalement la maladie de Horton, s’associent à un
épaississement de la paroi artérielle. Elles sont parfois compliquées de sténoses
intracrâniennes. Il faut y penser devant l’association de céphalées, d’un syndrome
inflammatoire, d’une cécité monoculaire transitoire.
Toutes ces pathologies peuvent se compliquer de thrombose : Matériel échogène dans la
lumière, Absence de flux dans l’artère, mais pulsatilité axiale et formation de suppléances.
Sur le plan hémodynamique,
En aval d’une sténose, le flux peut être soit démodulé soit conservé.
S’il est démodulé, il peut y avoir un retentissement hémodynamique dans le territoire
ophtalmique. Et s’il est très démodulé, il y a mise en place des suppléances (sténose pré
occlusive).
En aval d’une occlusion, il se produit des suppléances, soit au travers de l’artère ophtalmique
par la carotide externe, avec une artère ophtalmique inversée dans 25% des cas. Soit en aval
de l’artère ophtalmique, par la carotide interne controlatérale (50%) au travers de la
communicante antérieure, ou par la cérébrale postérieure au travers de la communicante
postérieure (25%).
L’écho-Doppler trans-crânien, non invasif est un complément naturel de l’écho-Doppler
cervical et donne des renseignements complémentaires à ceux de l’angioscanner et de l’angio
IRM. L’écho-Doppler orbitaire est également complémentaire en cas de sténose serrée
(ou thrombose) avec troubles visuels. Il montre un ralentissement des flux de l’Artère
Centrale de la Rétine (ACR)(++) et de l’artère ophtalmique du côté de la pathologie
carotidienne. Les index de résistances sont conservés du côté de la pathologie carotidienne
sauf s’il y a suppléance du territoire carotidien interne par la carotide externe (ophtalmique
inversée, augmentation des vélocités et abaissement de l’Index de Résistance, par adaptation
au territoire cérébral peu résistif), dans 25% des cas.
Discussion
L’incidence et la nature des anomalies rétiniennes secondaires à un bas débit chronique sont
mal connues.
Il existe une grande variabilité inter individuelle de la tolérance rétinienne à une baisse du
débit oculaire. Et les troubles visuels ne sont pas toujours bien perçus par les patients même
s’il existe des anomalies au fond d’œil FO et à l’OCT (tomographie en cohérence optique).
Il n’y a paradoxalement pas de corrélation entre l’importance des troubles visuels et la
sévérité de l’atteinte de l’ACR.
Du fait du caractère parfaitement terminal de la vascularisation des vaisseaux centraux de la
rétine, il est intéressant de constater que les anomalies visibles à l’OCT (Blanc périveinulaire
dans la couche nucléaire interne) sont semblables dans les bas débits artériels dans l’ACR et
dans les occlusions de la veine centrale de la rétine.
Enfin, si l’écho-Doppler orbitaire ne donne pas d’élément pronostique, il permet une
compréhension plus fine de la physiopathologie et de l’hémodynamique de chaque patient.
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