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LES MYTHES DU CHRISTIANISME
André Gaillard
SOMMAIRE
Avertissement
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4
INTRODUCTION----------------------------------------------------------------------------------------------------------
5
I. LES MYTHES DES ORIGINES DANS LE CHRISTIANISME
I. LES HÉRITAGES JUIF ET GRÉCO-ROMAIN-------------------------------------------------------------------
13
A) L’HÉRITAGE JUIF
- Les mythes hébreux :
- la Création
- le Paradis Terrestre
- le Péché Originel
B) L’HÉRITAGE GRÉCO-ROMAIN
- la formation du monde
- l’Âge d’Or d’autrefois
- le Mal dans le monde
II. L’ÉVOLUTION DES IDÉES À PROPOS DU PARADIS TERRESTRE-----------------------------------
25
Une croyance quasi-unanime jusqu’au XVIII
e
siècle
Le caractère historique de la Genèse est mis en cause
III. L’ÉVOLUTION DES IDÉES SUR LE PÉCHÉ ORIGINEL--------------------------------------------------
32
Le Péché Originel socle du Christianisme
Le Péché Originel au centre de la culture occidentale
La contestation du Péché Originel
IV. LE CONTENU DES MYTHES JUDÉO-CHRÉTIENS DES ORIGINES------------------------------------
39
La « lettre » des récits mythiques
Les « valeurs » induites par le Christianisme
II. LES MYTHES SPÉCIFIQUES DU CHRISTIANISME
V. LA RÉDEMPTION DANS LES ÉCRITS DU NOUVEAU TESTAMENT---------------------------------
50
La conception miraculeuse de Jésus
La Résurrection
L’Ascension
Les manifestations terrestres du Saint-Esprit
VI. LA RÉDEMPTION
et ses éléments constitutifs
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54
Le sacrifice, base et cœur de la Rédemption
« Événements » et « concept » constitutifs du mythe
- l’Incarnation
- la Résurrection
- l’Ascension
- la Trinité
2
Les mythes mariaux
Le Christianisme : un « monothéisme altéré » ou
un «polythéisme atténué
VII. LES SOURCES GRÉCO-LATINES DES MYTHES CHRÉTIENS----------------------------------------
71
Les « religions à mystères »
L’apport des philosophes grecs
L’interaction du monde païen et du Christianisme
La synthèse chrétienne
VIII. L’UNIVERS DE LA MYTHOLOGIE CHRÉTIENNE-------------------------------------------------------
77
Le panthéon chrétien :
- les Anges et les Démons
- la Vierge Marie
- les Saints et les Damnés
La géographie de l’au-delà :
- le Ciel et l’Enfer
- le Purgatoire
- les Limbes
Les miracles et les prodiges au sein du Christianisme
IX. LE CULTE ET LES RITES SACRÉS PORTEURS DES MYTHES-----------------------------------------
92
Les Bénédictions
Les Sacrements :
- le Baptême
- l’Eucharistie : du rite au mythe
La Messe
Le Culte des Saints
X. LES CONCEPTIONS MYTHIQUES DE L’AVENIR--------------------------------------------------------
103
Le Paradis eschatologique personnel
Le Messianisme judéo-chrétien
Le Messianisme laïc des temps modernes ……
Le rêve mythique de l’Unité
XI. DE QUELQUES « VALEURS » INDUITES PAR LES MYTHES CHRÉTIENS----------------------
117
La conception dualiste de l’univers et de l’homme
L’amour et le Christianisme
La souffrance rédemptrice
La culpabilité
XII.
L’INTERPRÉTATION SYMBOLIQUE
:
processus de
rationalisation et/ou de moralisation des mythes
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143
L’héritage grec
L’héritage juif
Le processus interprétatif au sein du Christianisme
et l’évolution théologique actuelle
XIII. L’ÉVOLUTION DES MYTHES DANS LE CHRISTIANISME ROMAIN----------------------------
149
De la théologie chrétienne à la mythologie ou les deux stades des mythes
La vision anthropocentrique du phénomène religieux :
3
l’homme créateur des mythes et du divin
Les chrétiens d’aujourd’hui face à la mutation du Christianisme
CONCLUSION------------------------------------------------------------------------------------------------------
163
Bibliographie
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165
4
Avertissement
Issu d'une petite communauté qui s'est constituée à l'occasion de la mort de Jésus de
Nazareth, le christianisme représente un vaste ensemble d'Églises et de mouvements se
différenciant par une interprétation particulière de l'événement fondateur et dont les destinées
dans le temps et l'espace ont été fort diverses. C'est dire que cette étude intéressant
essentiellement le christianisme romain ou catholicisme étude dans laquelle le terme
« christianisme » désigne souvent et arbitrairement cette communauté précise peut donner à
penser que toutes les autres communautés chrétiennes ne seraient que des branches
secondaires issues du tronc principal de l'arbre et, à ce titre, des rameaux hérétiques,
dissidents, sectaires ou négligeables...
Bien entendu, je ne fais pas mienne cette pensée.
Par ailleurs, les expressions « Ancien Testament » et « Nouveau Testament »,
fréquemment utilisées dans le texte ne sont que des expressions désignant traditionnellement
les deux parties conjointes de la Bible chrétienne. Leur simple utilisation, notamment celle d'«
Ancien 'Testament pour nommer la partie des Écritures commune au judaïsme et au
christianisme, porte donc par elle-même une pensée biaisée. Dans une perspective strictement
judaïque, en effet, il ne saurait y avoir d'Ancien Testament par référence à un Nouveau
Testament qui serait l’achèvement du premier. En l'occurrence, la difficulté de langage ne
peut jamais être levée totalement : les expressions d’« Ancien Testament » et « Bible »
désignant les mêmes livres seront employées l'une et l'autre en fonction du contexte.
5
INTRODUCTION
À la base de toute civilisation il y a des mythes. « Ces choses n'eurent jamais lieu, mais
elles demeurent...», dit Sallustius dans Des dieux et du monde. C'est ainsi que, par
l'intermédiaire du Christianisme qui l'a profondément marquée, la civilisation occidentale,
tout au moins celle des temps historiques, repose sur deux piliers mythologiques
fondamentaux : le pilier grec et le pilier juif.
Selon les apparences, les dieux de l'Olympe semblent dormir dans leur linceul de pourpre.
Pourtant, une certaine présence du paganisme gréco-romain plane toujours sur l’Occident. En
opposition radicale à la pensée eschatologique chrétienne, pensée dédaigneuse du monde
d'ici-bas et tournée vers l'au-delà, la pensée païenne qui tend à établir le bonheur sur la terre
n'a cessé de cheminer dans notre univers. Malgré les obstacles, cette pensée, à la manière
d'une rivière souterraine, a réussi discrètement à se frayer un chemin. Prométhée, Œdipe,
Antigone, Narcisse, Orphée, Sisyphe... ont inspiré et inspirent toujours les écrivains. Renan
1
dans ses Souvenirs d'enfance et de jeunesse écrit : « Quand je vis l'Acropole j'eus la
révélation du divin », Nietzsche communie avec les mythes de la Grèce et de Rome. Plus près
de nous, Montherlant exalte les vertus de la païennie. Et de nos jours encore l'attirance pour
cette pensée reste vive dans les pays latins. Pauwels
2
ne déclare-t-il pas : « Je crois au retour
d'un paganisme spirituel ».
Mais le Christianisme, en héritant avant tout des grands mythes cosmogoniques du
Judaïsme, en créant ses propres mythes et en les diffusant sur tous les continents avec une
énergie et une efficacité remarquables, a manifestement éclipsé depuis deux mille ans la
mythologie païenne gréco-latine. Or voici qu'il subit depuis quelques dizaines d'années un
déclin spectaculaire. Pourquoi cet effondrement brutal alors qu'il avait su résister
victorieusement depuis ses origines à de multiples oppositions ou dissidences et, depuis
plusieurs siècles, aux données de la science ?
Des mythes en général
Si les mots mythique et mythologie (du grec muthos - fable) apparaissent dès le XV
e
siècle
dans les textes français, le mot mythe est relativement récent. C'est seulement dans son édition
de 1803 que le Dictionnaire de l’Académie précise que le mythe représente un trait de
l'histoire des temps héroïques. La mythologie, quant à elle, ne se rapporte qu'aux récits
fabuleux de l'Antiquité païenne.
Pour Littré, en 1873, la mythologie n’est encore que l'histoire des personnages divins du
polythéisme.
Il faut attendre la fin du XIX
e
siècle pour que certains dictionnaires prennent en compte un
fait essentiel : les mythes ne s'appliquent pas seulement à l'Antiquité méditerranéenne mais à
tous les peuples, à toutes les civilisations, à toutes les religions. Le Larousse précise ainsi que
le mythe est un récit légendaire mettant en scène des dieux et comportant une signification
symbolique. Pour Mircea Éliade
3
le mythe constitue une histoire sacrée, histoire concernant
les actes des Etres surnaturels, et considérée comme vraie par une communauté de croyants.
De plus, le mythe peut représenter le fondement d'une existence, d'un comportement, d'une
conception du monde, d'une certaine philosophie. Il exprime et enseigne indirectement des
règles de vie, des interdits, des sentiments. Il fait en outre l'objet de rites cérémoniels qui
l’actualisent et le réactivent.
1
Souvenirs d’enfance et de jeunesse, Calmann-Lévy, 1953.
2
Entretiens avec J. Biès, Retz, 1979.
3
Dictionnaire des religions, Plon, 1990.
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