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Les premiers siècles du christianisme
jeudi 6 août 2009, par Père Alain Dumont
Reposant sur l’enseignement et la personne de Jésus Christ, le christianisme s’est développé au
cours du Ier siècle de notre ère. Les origines de cette religion sont essentiellement connues par
le biais des Écritures de ceux qui se sont déclarés disciples du Christ. Depuis les premières
prédications de Jésus, il n’en est pas moins sûr que le christianisme a connu une expansion
considérable, pour finalement s’ancrer profondément au sein de l’Empire romain.
Source : www.linternaute.com, remis en page et remanié
LE CHRISTIANISME, UN PROLONGEMENT DU JUDAÏSME
Jésus
Au cours des premières décennies de notre ère, Jésus de Nazareth prêche la Parole de Dieu, dans la
lignée messianique de la tradition juive.
Toutefois, il y apporte de nouveaux principes, tels que l’annonce imminente du Royaume de Dieu à travers
la foi en son nom et dans le Père dont il proclame l’amour inconditionnel.
Aux deux principes de la Loi biblique : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de tout ton
esprit, et Tu aimeras ton prochain comme toi-même », il explicite le chemin pour les accomplir en
plénitude : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » .
S’étant déclaré Fils de Dieu, il est accusé de blasphème et crucifié vers l’an 30. La communauté
chrétienne ne forme alors qu’un petit groupe de disciples, entourés des apôtres qui ont mémorisé les
prédications de Jésus.
Sa Résurrection, trois jours plus tard constitue l’Événement sur lequel repose l’Évangile. Dans le
message chrétien, en effet, il permet de démontrer la divinité du Christ.
Naissance de l’Église
Cinquante jours après, le jour de la Pentecôte, chacun des apôtres reçoit l’Esprit Saint qui leur avait été
promis lors du dernier repas avec Jésus, juste avant sa crucifixion, la veille de la Pâque.
Poussé intérieurement par l’Esprit, ils fondent la première Église à Jérusalem et poursuivent
ardemment la diffusion du message évangélique.
Les apôtres présentent l’Église comme un prolongement du judaïsme, une sorte de renouveau, seul
capable d’offrir à tous le salut universel. Mais l’ardeur des apôtres à annoncer le nom du Christ finit
par déranger certains dignitaires Juifs. C’est dans ce contexte conflictuel qu’Étienne est lapidé, devenant
ainsi le premier martyr chrétien.
L’ÉMANCIPATION DU CHRISTIANISME
Le christianisme ne peut pas se développer s’il reste cloîtré dans la tradition juive. Baptisé après avoir
reçu une vision du Christ, Paul de Tarse entreprend trois grands voyages missionnaires afin de convertir
les gentils (= non-juifs). Progressivement, la religion chrétienne s’étend loin des frontières de la Palestine,
dans le monde mediterranéen.
Le concile de Jérusalem, en 48, puis la destruction du Temple, en 70, ont pour conséquence
d’affranchir l’Église de la tutelle judéenne.
L’expansion du christianisme connaît alors une telle ampleur qu’il suscite une forte inquiétude parmi
les dirigeants de l’Empire romain. Ces derniers sont en effet gênés par l’incompatibilité du
monothéisme et des croyances chrétiennes avec certaines pratiques sociales romaines.
LES CHRÉTIENS, VICTIMES DES PERSÉCUTIONS
Les chrétiens deviennent rapidement la cible privilégiée des persécutions.
En 64, l’empereur Néron les accuse d’être responsables de l’incendie de Rome. Nombreux sont alors les
suppliciés. Paul et Pierre comptent parmi eux, devenant deux grandes figures de martyrs.
Irrégulières et souvent locales, les persécutions se poursuivent sous les différents empereurs romains qui
se succèdent. Chacun à sa manière, Trajan, Marc Aurèle, Valérien et surtout Dioclétien entreprend la
lourde tâche de supprimer ce qu’ils considèrent tous comme une simple secte juive nuisible à l’Empire.
Mais au lieu d’anéantir le christianisme, ils contribuent à le renforcer. Les fidèles qui, face aux
tortures et aux exécutions, continuent à confesser leur foi, montrent une détermination et un courage
qui les crédibilisent.
Ainsi, Tertullien, grand théologien chrétien, affirme : le sang des martyrs est une semence de
chrétiens .
L’EXPANSION DU CHRISTIANISME SOUS CONSTANTIN 1er
Attribuant sa victoire du pont Milvius à l’intervention du Christ, Constantin Ier rompt avec cette
"tradition" persécutrice et se fait le défenseur de la chrétienté.
Grâce à l’édit de Milan qu’il promulgue en 313, les chrétiens sont officiellement tolérés dans
l’Empire. Lorsqu’il réunifie le territoire après la défaite de Lucinius, en 324, Constantin entreprend
ensuite d’harmoniser les doctrines chrétiennes. Il convoque dans ce but le tout premier Concile
Œcuménique, à Nicée. Baptisé sur son lit de mort, Constantin est le premier empereur romain
chrétien.
Les conversions de plus en plus nombreuses ont pour conséquence d’affecter la crédibilité chrétienne,
dont les principes originaux sont de moins en moins respectés. Cette situation donne alors naissance au
monachisme, lequel consiste, pour ses adeptes, à vivre isolé du monde. L’Orient, puis l’Occident,
voient se créer de plus en plus de monastères.
LES CONTROVERSES ENTRE ÉGLISES
Ayant permis une expansion considérable du christianisme, Constantin n’a toutefois pas mis fin aux
controverses idéologiques qui divisent ses adeptes. L’un de ses successeurs, Théodose Ier, tente de s’en
charger en promulguant l’édit de Thessalonique, qui fait de la chrétienté la religion d’État. Il réunit
également le Concile de Constantinople, en 381, qui adopte le Symbole de Nicée-Constantinople
qui compile, en quelques formules précises, le contenu de la foi chrétienne que l’arianisme contestait.
Parallèlement, de grands théologiens tels qu’Augustin, contribuent à approfondir et à diffuser la foi
chrétienne.
EN BREF
Le christianisme, qui est parvenu à s’étendre considérablement, s’est finalement profondément ancré
dans l’Empire romain. Mais les dissensions théologiques se poursuivent, comme en témoigne le concile
de Chalcédoine, réunit par Marcien contre le monophysisme en 451.
Par ailleurs, les Églises d’Occident et d’Orient s’enfoncent dans des controverses annonçant le schisme de
1054. Ce dernier marquera en effet une profonde rupture entre l’Église orientale, orthodoxe et l’Église
latine.
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