L’ÉMANCIPATION DU CHRISTIANISME
Le christianisme ne peut pas se développer s’il reste cloîtré dans la tradition juive. Baptisé après avoir
reçu une vision du Christ, Paul de Tarse entreprend trois grands voyages missionnaires afin de convertir
les gentils (= non-juifs). Progressivement, la religion chrétienne s’étend loin des frontières de la Palestine,
dans le monde mediterranéen.
Le concile de Jérusalem, en 48, puis la destruction du Temple, en 70, ont pour conséquence
d’affranchir l’Église de la tutelle judéenne.
L’expansion du christianisme connaît alors une telle ampleur qu’il suscite une forte inquiétude parmi
les dirigeants de l’Empire romain. Ces derniers sont en effet gênés par l’incompatibilité du
monothéisme et des croyances chrétiennes avec certaines pratiques sociales romaines.
LES CHRÉTIENS, VICTIMES DES PERSÉCUTIONS
Les chrétiens deviennent rapidement la cible privilégiée des persécutions.
En 64, l’empereur Néron les accuse d’être responsables de l’incendie de Rome. Nombreux sont alors les
suppliciés. Paul et Pierre comptent parmi eux, devenant deux grandes figures de martyrs.
Irrégulières et souvent locales, les persécutions se poursuivent sous les différents empereurs romains qui
se succèdent. Chacun à sa manière, Trajan, Marc Aurèle, Valérien et surtout Dioclétien entreprend la
lourde tâche de supprimer ce qu’ils considèrent tous comme une simple secte juive nuisible à l’Empire.
Mais au lieu d’anéantir le christianisme, ils contribuent à le renforcer. Les fidèles qui, face aux
tortures et aux exécutions, continuent à confesser leur foi, montrent une détermination et un courage
qui les crédibilisent.
Ainsi, Tertullien, grand théologien chrétien, affirme : le sang des martyrs est une semence de
chrétiens .
L’EXPANSION DU CHRISTIANISME SOUS CONSTANTIN 1er
Attribuant sa victoire du pont Milvius à l’intervention du Christ, Constantin Ier rompt avec cette
"tradition" persécutrice et se fait le défenseur de la chrétienté.
Grâce à l’édit de Milan qu’il promulgue en 313, les chrétiens sont officiellement tolérés dans
l’Empire. Lorsqu’il réunifie le territoire après la défaite de Lucinius, en 324, Constantin entreprend
ensuite d’harmoniser les doctrines chrétiennes. Il convoque dans ce but le tout premier Concile
Œcuménique, à Nicée. Baptisé sur son lit de mort, Constantin est le premier empereur romain
chrétien.
Les conversions de plus en plus nombreuses ont pour conséquence d’affecter la crédibilité chrétienne,
dont les principes originaux sont de moins en moins respectés. Cette situation donne alors naissance au
monachisme, lequel consiste, pour ses adeptes, à vivre isolé du monde. L’Orient, puis l’Occident,
voient se créer de plus en plus de monastères.