:$9!
' ' '
'(
$*
'
' :
$9!!
:!!"
''
B$
C $ * '
!
$(/D.5
Le ton ironique de l’auteur à la fin de ce texte doit nous avertir qu’il y a une certaine
illusion qui persiste dans cette affirmation d’une science neutre et
indépendante des enjeux sociaux :
a) Remarquons d’abord que cette idée que la science libère de
l’obscurantisme, on la trouve déjà au siècle des Lumières : c’est même
par elle que les idées d’égalité et de liberté sont davantage que de simples
espérances : la science doit répandre ses Lumières sur le monde : mais
faut-il croire en cette harmonie du monde des savants ? Ne sont-ils pas,
eux aussi, les jouets de leurs sentiments, de leurs formations
universitaires, d’intérêts économiques, financiers, idéologiques qu’ils ne
peuvent pas maîtriser ? C’est donc le pouvoir même de faire de la
science qui serait en question : quelles doivent être les conditions
sociales et politiques pour que la science soit possible ? Il faudrait voir
comment l’ordre social et politique doit permettre une neutralité
méthodologique qui est à l’origine de l’esprit scientifique.
b) Remarquons aussi, que cette illusion d’une science dégagée des enjeux
sociaux et politiques pourrait presque faire croire en une possibilité pour la
science de juger de haut, de l’extérieur, « de façon impartiale », les
enjeux de société et les enjeux politiques : mais faut-il croire que le savoir
scientifique est l’expression de la sagesse même ? La science peut-elle
dicter la conduite des hommes en se substituant à la réflexion, et pour le
dire clairement, à la philosophie ? Il faudrait alors voir que la science,
même la science politique, laisse ouvert le champ de la réflexion sur les
fins de l’action humaine : aucune science n’aurait alors le pouvoir de
dicter quelles sont les fins (buts) que les hommes doivent se donner
pour être humain car une science est un savoir qui dit ce qui est et non
pas ce qui doit être !
c) Concluons ce troisième point en disant que cette impuissance de la science
à dire ce qui doit être choisi par les hommes pour accomplir leur existence
d’être humain, a pour conséquence l’impossibilité pour la science d’être
indifférente à sa propre puissance : le savant ne peut pas renoncer à sa
responsabilité dans la connaissance qu’il produit : il n’y a plus ici un