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encyclopédie-vivante concurrencé par Internet) qu'il ne le révélera à lui-même, en l'élevant, vers,
é/lève, uni vers el, 2) moins l'apprentissage bachoté de doctrines comme telles (les - - - ismes
philosophiques) que le pouvoir à la fois critique et constructif de la méthode (chemin) dans la
pensée. Cf. le « Connais-toi toi-même » de Socrate, que nous traduisons par « Reconnais-toi toi
même », inscrit sur le fronton du temple d'Apollon à Delphes. C'est là le salut que le dieu adresse
aux hommes. A un salut, on répond. Comment ? En retournant (retourner, réfléchir, revenir,
reprendre, rattacher, redescendre dans la caverne) sur elle-même notre essence pour en faire un
acte unique et unifié, à l'unisson de l'acte absolu qui transcende l'être et le fonde, en tentant de
nous retrouver au-delà du non-sens et de l'absurdité d'être, conscient de cette non-coïncidence
avec nous-mêmes, de notre inquiétude essentielle à risquer à chaque instant notre être (ma mort,
non pas la mort) éphémère et irremplaçable tout à la fois.
5 Peut-on avoir peur de penser ? « Réfléchir, c'est déranger ses pensées. » Jean Rostand 1894-
1977. L'image du taon de Platon : « ... pour vous stimuler comme un taon stimulerait un cheval
grand et de bonne race mais un peu mou ... » Apologie de Socrate, Platon. Socrate (le professeur)
a un rôle d'éveilleur. Le plus grand bien qu’un professeur fait à ses élèves n’est pas de leur
communiquer sa propre richesse mais c’est de leur faire découvrir la leur. Il incite les jeunes à
devenir meilleurs (pas à remplir leur tête pleine à craquer, « tête bien faite, tête bien pleine »
Montaigne 1533-1592) sans leur donner ni recettes ni réponses à leurs questions. On n’ouvre pas
une fleur avec les doigts ! On ne vit pas par procuration. A chacun d'inventer sa vie. Il n'est pas un
gourou, un chef de secte. A chacun d'inventer son chemin, progressivement. On n'avance jamais
que d'un pas à la fois. Jour après jour, ce jour, ce jour qui passe (examen de conscience soir
après soir - Sénèque) ... ce jour qui passe et qui ne reviendra plus ! Avoir 18 ans, c’est avoir vécu
6574 jours.
Mal/mener la pensée, penser mal, cela fait mal, rend malade, dégoûte, « maladie, mal-à-dire »
(Jacques Lacan 1901-1981) malade de l'impossibilité à dire ce mal. D'où les conduites de dérives
et d'échec, d'où le faux humour d'élèves qui est une fuite lorsqu'ils réduisent tout ce début d'année
de philosophie à de la provocation, à de l’exagération - « Vous faites de la provocation ! » D'où la
nécessité d'apprendre à penser, à bien penser avec des maîtres. Il n'y a pas de pensée solitaire.
Penser, c'est faire société, unis vers, é levés. « L'universel est le lieu des pensées. » (Alain) La
vérité n'est ni à toi, ni à moi, elle est à faire, ensemble, dans le dialogue, devant nous, en haut et
en avant. (le sommet du triangle) On fait la vérité (on n'a pas la vérité !) ; on la fait comme le
chemin ... en marchant ! Pas sur le papier, pas en récitant des doctrines. Chacun n'a pas le
pouvoir de penser vraiment ce qu'il veut. Une pensée véritable est une pensée intelligible. Elle est
à la fois ma pensée et celle que l'autre (le lecteur-correcteur de la copie) pourra comprendre, celle
que tout homme (tout - universel) pourrait faire sienne. Elle n'est pas un point de vue à côté
d'autres points de vue répartis dans l'espace clos de la caverne. On ne discute pas des ronds dans
l’eau pour définir le cercle ; on ne discute pas des faces du cube pour décider à l’amiable s’il en a
une, plutôt que deux, plutôt que trois, quand on SAIT qu’il en a 6. Il ne s'agit pas d'être dans les