PA101 Electronique quantique 1er Cours "Les prémisses, ondes et corpuscules" 1/27 [email protected] Introduction PA101 Pourquoi un cours d’électronique quantique à l’ENSTA ? ¾ La physique contemporaine est intimement liée aux progrès technologique et en constitue un élément moteur essentiel ¾ Les électrons (et les photons) régissent notre quotidien plus sûrement que toutes les autres particules. L'explicitation des principes de la mécanique quantique et de la physique statistique aux phénomènes subis par ces particules est à la fois d'intérêt fondamental et applicatif. ¾ Un magnifique terrain d’expérimentation des sciences de l’ingénieur ¾ Prérequis des cours aval (CB101, AOT10, Enseignements thématiques, masters recherche…) 2/27 Introduction PA101 Objectifs de PA101 : ¾ Comprendre la structure logique des principes de la MQ, reposant sur la notion d’état quantique, la description de la mesure, et l’équation d’évolution (Schrödinger) ¾ Connaître et savoir utiliser les distributions statistiques (MB, FD, BE) PA 101 : un peu de maths et beaucoup de physique ! Science 3/27 Introduction PA101 Les outils mathématiques et prérequis de PA 101 Physique classique Physique r quantique ψ (r ) r r r, p ψ Classes préparatoires Cinématique Espaces vectoriels, algèbre linéaire Classes préparatoires MA102 Loi fondamentale de la dynamique Équation de Schrödinger Théorie des probabilités MA101 Formulation Lagrangienne Transformation de Fourier AOT11 (optionnel) MA102 et hamiltonienne Distributions Thermodynamique Classes préparatoires 4/27 Physique statistique Introduction PA101 Le cours porte sur : Support de cours = poly + transparents ¾ Les chapitres I, II, III et IV ¾ Le chapitre VI : seulement la connaissance du principe de Pauli ¾ Les chapitres VII et VIII Organisation, équipe pédagogique : ¾ Structure : cours + PC Groupes selon origine scientifique ¾ Professeur : Alain Sibille (UEI) ¾ MC : F. Augé (UOA), J. Bloch (LPN), S. Deleglise (ENS), S. Barbay (LPN), K. Plamann (UOA), S. Sauvage (IEF), A. Sibille (UEI), C. Valentin (UOA) Contrôles de connaissances : ¾ 1H, 6 novembre (sans documents) ¾ 3H, 11 décembre (avec documents) L’essentiel des connaissances exigées sera traité en amphi et en PC 5/27 Progression Les grands concepts L'énoncé des principes de la théorie quantique l'utilisation et les conséquences du formalisme de la théorie quantique Les principes de la physique statistique Illustrations quantique-statistique 6/27 PA101 Plan de la séance Introduction et sensibilisation Un peu d'histoire Insuffisance de la mécanique classique – dualité ondes-corpuscules Le concept de fonction d'onde L'équation de Schrödinger Le théorème d'Ehrenfest 7/27 PA101 Un peu d'histoire PA101 Genèse de la nouvelle physique : les difficultés majeures rencontrées par la physique classique à la fin du XIXème siècle pour expliquer le monde, par exemple : ¾ La «catastrophe ultraviolette» du corps noir, qui a conduit Max Planck à introduire la notion de granularité dans l'énergie lumineuse (photon) ¾La stabilité des atomes et les spectres discrets des rayonnements atomiques, incompréhensibles dans le cadre des lois de la mécanique classique intrinsèquement continues, qui a conduit Niels Bohr en 1913 à proposer un "modèle d'orbites quantifiées" pour l'atome ¾L’effet Compton, diffusion des rayons X par des électrons, qui trouve une explication très simple dans l'application des lois du choc entre l'électron et une particule de lumière. Nous verrons dans la suite du cours comment tout cela est résolu de façon globale par la théorie quantique 8/27 Un exemple : l’effet photoélectrique PA101 L'incapacité de la théorie classique à rendre compte des observations expérimentales est apparue dans la nature discrète de l'énergie lumineuse. 9/27 Un exemple : l’effet photoélectrique PA101 Cet effet a trouvé une interprétation lumineuse en 1905 avec Einstein reprenant E = hν l'idée de photon d'énergie de Planck, combinée avec une énergie de barrière pour la sortie des électrons du métal (travail de sortie). ENERGIE 1/2 m v 2 = h ν -W S hν WS METAL VIDE DISTANCE 10/27 Einstein, 1905 le Nobel ! Insuffisance de la mécanique classique PA101 L'incapacité de la théorie classique à rendre compte des observations expérimentales est apparue dans la nature aléatoire des trajectoires et la "dualité ondes-corpuscules". Exemple : le passage de particules par un trou de petite expérience à faible flux de particules . . ...... .. . . . .. . . . ... . . . .......... .... . . . .... . . .. . . . . . dimension : Fait n°1 : La trajectoire des particules est fondamentalement aléatoire 11/27 Insuffisance de la mécanique classique PA101 L'incapacité de la théorie classique à rendre compte des observations expérimentales est apparue dans la nature aléatoire des trajectoires et la "dualité ondes-corpuscules". Exemple : le passage de particules par un trou de petite dimension : expérience à fort flux de particules . Fait n°2 : Les particules se comportent comme des ondes ! 12/27 Analogie optique PA101 En optique la diffraction d'une onde lumineuse se traduit par des interférences destructives ou constructives selon la direction, amenant à des anneaux alternativement brillants et sombres ("tache d'Airy") θ θ=0 θ0 sin (θ 0 ) ≅ 1.22 λ d d Champ λ J1 : fonction de bessel de 1ère espèce 13/27 J1 (kd . sin (θ ) / 2 ) kd . sin (θ ) / 2 k= 2π λ Analogie optique PA101 En optique la diffraction d'une onde lumineuse se traduit par des interférences destructives ou constructives selon la direction, amenant à des anneaux alternativement brillants et sombres ("tache d'Airy") θ θ>0 θ0 sin (θ 0 ) ≅ 1.22 λ d Champ J1 (kd . sin (θ ) / 2 ) kd . sin (θ ) / 2 Rappel : l'intensité lumineuse est proportionnelle aude carré du champ J1 : fonction de bessel 1ère espèce 14/27 k= 2π λ Dualité ondes corpuscules PA101 L'existence d'anneaux de diffraction met en évidence le comportement ondulatoire des particules. DE PLUS, on peut mesurer la longueur d'onde. Il apparaît que celle-ci est reliée à l'impulsion ( p = mv : quantité de mouvement) des particules par la relation de De Broglie (1924) : P=h/λ Constante de Planck : 6.62x10-34 J.s (S.I.) 15/27 Dualité ondes corpuscules PA101 La première expérience de diffraction des électrons a été effectuée par Davisson & germer en 1927, et a permis de valider la relation de De Broglie 16/27 Dualité ondes corpuscules PA101 La première expérience de diffraction des électrons a été effectuée par Davisson & germer en 1927, et a permis de valider la relation de De Broglie 17/27 Dualité ondes corpuscules PA101 La première expérience de diffraction des électrons a été effectuée par Davisson & germer en 1927, et a permis de valider la relation de De Broglie 18/27 Le concept de fonction d'onde PA101 MAIS : comment réconcilier le comportement corpusculaire (fortement aléatoire) et le comportement ondulatoire ? Réponse des physiciens : par le concept de fonction d'onde r ψ (r , t ) ¾ La densité des impacts se comprend comme proportionnelle à une densité de probabilité de détection (on dit "de présence") de la particule ¾ L'analogie r champ ↔ ψ ( r , t ) et intensité ↔ r 2 ψ (r , t ) r 2 ψ (r , t ) vise à exprimer le comportement ondulatoire r ¾ ψ (r , t ) 19/27 est une quantité complexe (cf représentation complexe des champs électromagnétiques) Le concept de fonction d'onde PA101 ATTENTION : la densité de probabilité de présence doit vérifier les propriétés d'une densité de probabilité, en particulier : ¾ positive : c'est bien le cas pour ¾ normalisée : ∫ espace r r 2 ψ (r , t ) ψ (r , t ) d 3r = 1 2 Cela permet de parler de la probabilité de présence d'une particule 20/27 Le concept de fonction d'onde Comment connaître r ψ (r , t ) PA101 ? A quelle équation traduisant les propriétés physiques de la particule doit-elle obéir ? METHODE : ¾ Principe de correspondance : la mécanique quantique doit se réduire à la mécanique classique à la limite des grands nombres quantiques (Bohr, 1923). Il faut donc prendre en compte (voire s’inspirer) de la physique classique ¾ En mécanique classique, à partir des conditions initiales et de la loi fondamentale de la dynamique, on sait calculer l'évolution de la particule (trajectoire) ¾ On cherche donc une équation d'évolution pour r ψ (r , t ) permettant de retrouver la mécanique classique dans les conditions où celle-ci est suffisante 21/27 L'équation de Schrödinger PA101 EXEMPLE : une particule soumise à une force dérivant d'un potentiel Quelle équation d'évolution pour r ψ(r ,t) r V (r ) ? r ψ (r , t ) La position exacte de la particule est incertaine, MAIS le barycentre du "paquet d'ondes" doit suivre la trajectoire classique. 22/27 L'équation de Schrödinger PA101 Nous allons montrer très simplement que l'équation de Schrödinger permet de retrouver la loi fondamentale de la dynamique classique pour le barycentre : v r ⎫ v ∂ψ (r , t ) ⎧ h 2 = ⎨− Δ + V (r )⎬ψ (r , t ) ih ∂t ⎩ 2m ⎭ h = h / 2π Le barycentre est une espérance mathématique (valeur moyenne) au sens des r probabilités : r = ∫ espace r d r r r 2 3 r * r r r ⋅ ψ ( r , t ) d r = ∫ r ⋅ψ ( r , t ) ⋅ψ ( r , t ) d 3 r r r r ⎛ ∂ψ * ( r , t ) r r ∂ r ψ ( , t) ⎞ 3 * ⎟⎟d r ⋅ψ ( r , t ) + ψ ( r , t ) ⋅ = ∫ r ⋅ ⎜⎜ ∂t ⎠ dt ∂t ⎝ Les termes de potentiel se simplifient r d r r ⎛ − ih r r r r ⎞ ih = ∫ r ⋅⎜ Δψ * ( r , t ) ⋅ψ ( r , t ) + ψ * ( r , t ) ⋅ Δψ ( r , t ) ⎟ d 3 r dt 2m ⎝ 2m ⎠ 23/27 Le théorème d'Ehrenfest r d r dt = PA101 ( ) r r r r r ih ⋅ ∫ r ⋅ − Δψ * ( r , t ) ⋅ψ ( r , t ) + ψ * ( r , t ) ⋅ Δψ (r , t ) d 3 r 2m Allons-y doucement. D'abord sur la composante x : on doit calculer 2 ⎛ ∂ 2ψ ∂ 2ψ *⎛ ∂ ψ ∫ ⎜⎜ x ⋅ψ ⎜⎜⎝ ∂x 2 + ∂y 2 + ∂z 2 ⎝ ⎞ ⎛ ∂ 2ψ * ∂ 2ψ * ∂ 2ψ * ⎞ ⎞ ⎟⎟ − x ⋅ψ ⎜⎜ ⎟ ⎟ ⋅ dxdydz + + 2 2 2 ⎟⎟ ∂z ⎠ ⎠ ∂y ⎠ ⎝ ∂x Certains termes s'annulent en intégrant par parties : ∞ La fonction d'onde s'annule en ± ∞ ⎡ ⎛ * ∂ψ ⎛ ∂ψ * ∂ψ ∂ψ ∂ψ * ⎞ ⎛ *∂ψ ∂ψ ⎞⎤ ∂ψ ⎞ ∫ x ⋅ ⎜⎜⎝ψ ∂y 2 −ψ ∂y 2 ⎟⎟⎠ ⋅ dy = ⎢ x ⋅ ⎜⎜⎝ψ ∂y −ψ ∂y ⎟⎟⎠⎥ − ∫ x ⋅ ⎜⎜⎝ ∂y ∂y − ∂y ∂y ⎟⎟⎠ ⋅ dy = 0 ⎣ ⎦ −∞ 2 2 * * D'autres non : ⎛ * ∂ 2ψ ∂ψ * ⎞ ∂ψ * ⎛ ∂ψ ∂ 2ψ * ⎞ ∂ψ ⎛ * ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ψ ψ ψ ψ x dx x ⋅ dx + ⋅ + x ⋅ ⋅ − ⋅ = − ⋅ + ⋅ ∫ ⎜⎝ ∂x 2 ∫ ∂x ⎜⎝ ∫ ∂x ⎜⎝ ∂x 2 ⎟⎠ ∂x ⎟⎠ ∂x ⎛ ∂ψ * ∂ψ ⎞ ⎟⎟ ⋅ dx = ∫ ⎜⎜ψ −ψ * ∂x ⎠ ⎝ ∂x 24/27 ⎞ ⎟ ⋅ dx ⎠ Le théorème d'Ehrenfest En rassemblant les divers termes on arrive à l'expression compacte : r d2 r dt 2 r d r 2 dt 2 PA101 r d r ( ) r * r ih * = ⋅ ∫ ψ ⋅ ∇ψ −ψ ⋅ ∇ψ d 3 r dt 2m r ∂ψ * ∂ψ * r r ∂ψ ih ⎛ ∂ψ r * * ⋅ ∇ψ − ψ ⋅ ∇ − ⋅ ∇ψ + ψ ⋅ ∇ = ⋅ ∫ ⎜⎜ 2m ⎝ ∂t ∂t ∂t ∂t r ∂ψ * ⎞ 3 ih ⎛ ∂ψ r * ⎜ = ⋅∫⎜ ⋅ ∇ψ + ψ ⋅ ∇ − CC ⎟⎟d r ∂t 2m ⎝ ∂t ⎠ ⎞ 3 ⎟⎟d r ⎠ Complexe conjugué On montre facilement par intégration par parties que cette fois seuls les termes de potentiel ne s'annulent pas. r d2 r dt 2 ( ) r * r 1 = ⋅ ∫ Vψ ⋅ ∇ψ −ψ ⋅ ∇ Vψ * + CC d 3 r 2m ( ( ) ) r * r * r r 3 −1 1 * 3 * = ⋅ ∫ Vψ ⋅ ∇ψ − Vψ ⋅ ∇ ψ −ψψ ⋅ ∇V + CC d r = ⋅ ∫ 2ψψ ⋅ ∇Vd r 2m 2m 25/27 ( ) Le théorème d'Ehrenfest r d r 2 Finalement : dt 2 PA101 r r F (r ) r 2 − ∇V 3 d r= = ∫ ψ (r , t ) ⋅ m m Ce résultat extraordinairement simple constitue le théorème d'Ehrenfest : on retrouve la loi fondamentale de la dynamique classique au sens des valeurs moyennes de la position et de la force, calculées à l’aide de la probabilité de présence Force moyenne Trajectoire moyenne 26/27 PA101 C’est tout pour aujourd’hui ! Pensez à : Réviser après chaque cours Préparer le cours suivant Pour vous aider : http://www.ensta.fr/~sibille/PA101/ 27/27