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- Les politiques d’austérité ne sont pas la solution, ni sur le plan social, ni sur le
plan économique.
Si nous n’agissons pas, toutes les conditions seront mises en place pour que les gains
obtenus par la société québécoise pour établir plus d’équité entre les individus, un juste
partage de la richesse, une économie plus respectueuse de l’environnement, des
services de santé et d’éducation gratuits et universels ainsi qu’une administration
publique qui réponde aux besoins exprimés soient remis en question.
Malgré les engagements du gouvernement Couillard et des gouvernements précédents
concernant la protection des missions essentielles de l’État québécois, le gouvernement
se désengage bel et bien de ses responsabilités depuis quelques années, comme en
témoigne la faible croissance du financement des services publics et des programmes
sociaux. Et la volonté du gouvernement actuel d’atteindre coûte que coûte l’équilibre
budgétaire en 2015-2016 ne va qu’accélérer le désengagement de l’État. Lors de son
allocution à la Conférence de Montréal en juin dernier, le premier ministre Philippe
Couillard a indiqué que « des politiques sociales à crédit, au-delà de nos moyens réels,
n'ont que l'apparence du progressisme ». Il a ajouté « qu’un gouvernement, peu
importe l'étendue de sa juridiction, doit vivre selon l'étendue de ses moyens pour
répondre aux besoins de la population ». Donc, pour le premier ministre, l’affaire est
entendue : le modèle québécois est caractérisé par des dépenses de programmes trop
élevées, un fardeau fiscal trop lourd et un endettement excessif.
Devant une telle conjoncture, il serait souhaitable que l’ensemble des forces progres-
sistes du Québec, malgré certaines divergences, puisse parler d’une seule voix pour
s’opposer aux initiatives gouvernementales visant le démantèlement des services
publics et des programmes sociaux. Un front social large contre l’austérité, qui
regrouperait les organisations syndicales, les associations étudiantes, les groupes
sociaux et les groupes environnementaux, aurait tout avantage à identifier les
revendications qui font consensus et à les faire connaître dans le cadre d’une
déclaration ou d’un manifeste qui permettrait d’interpeller le gouvernement Couillard
sur la place publique. Un front social contre l’austérité pourrait également envisager des
actions communes pour faire entendre les voix de celles et de ceux qui s’opposent aux
politiques du gouvernement Couillard. L’union de l’ensemble des organisations
progressistes autour d’une vision partagée du rôle de l’État dans la société québécoise
améliorerait sans contredit les chances d’influer le cours des choses.
Des solutions existent pour assainir les finances publiques tout en
finançant adéquatement les services publics et les programmes sociaux
Chacun des groupes susceptibles de joindre le front social contre l’austérité a des
solutions qui permettent tout à la fois d’assainir les finances publiques et de financer
adéquatement les services publics et les programmes sociaux que la population a choisi
de se donner. Compte tenu de l’enjeu majeur que pose la volonté du gouvernement