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De nombreux agriculteurs, qui se trouvent au tout
début de la filière agroalimentaire, ont donc
l’impression de ne pas recevoir leur juste part des
retombées de l’activité économique générée par une
valeur ajoutée croissante. Si la majorité d’entre eux
approuvent la stratégie canadienne et l’objectif fixé
pour l’an 2005, ils demeurent nombreux à s’interroger
sur l’importance des effets d’entraînement réels – ou
des répercussions – qui se feront sentir jusqu’à l’étape
de la ferme.
L’importance économique de la valeur ajoutée
dans le système agroalimentaire canadien
La filière agricole – de la ferme à l’assiette – contribue
de façon non négligeable à l’économie canadienne :
le secteur agricole primaire représente 400 000
emplois et 1,8 p. 100 du PIB;
le secteur de la transformation (l’industrie des
aliments et boissons) représente 200 000 emplois
et 2,5 p. 100 du PIB;
le secteur agroalimentaire (le secteur agricole
primaire et le secteur de la transformation)
représente donc 600 000 emplois et 4,3 p. 100 du
PIB, soit la moitié des chiffres pour l’ensemble du
système agroalimentaire;
le secteur de la distribution et des services
alimentaires représente 600 000 emplois et
4,2 p. 100 du PIB;
l’ensemble du système agroalimentaire fournit
13,2 p. 100 des emplois et représente 8,5 p. 100 du
PIB.
Il est intéressant de noter que le secteur agricole
primaire emploie plus de gens que le secteur de la
transformation, mais que sa contribution relative au
PIB est moindre.
La valeur marchande des produits transformés par
l’industrie agroalimentaire canadienne totalise
55 milliards de dollars par an, dont une grande partie
est écoulée sur le marché agroalimentaire intérieur.
Celui-ci s’élève à 95 milliards de dollars par an,
auxquels s’ajoutent des transactions de produits
agricoles non alimentaires de l’ordre de 9,2 milliards
de dollars.
Même si le marché intérieur des produits agricoles
transformés, qui devrait connaître une croissance
annuelle de 2,1 milliards de dollars, continue d’offrir
des possibilités intéressantes aux transformateurs
canadiens, les nouveaux accès au marché extérieur
offrent un potentiel bien plus important.
Vers une plus grande valeur ajoutée
en agroalimentaire
L’importance du secteur agroalimentaire varie
grandement d’une région à l’autre. Sa contribution au
PIB est :
de 5,8 p. 100 au Manitoba;
de 9,2 p. 100 en Saskatchewan;
de 3,9 p. 100 au Québec et en Ontario;
de 4,1 p. 100 dans l’ensemble du pays.
Le centre du Canada (Québec et Ontario) est à
l’origine d’environ les deux tiers de la valeur des
expéditions de produits agroalimentaires transformés
et comprend la majorité des usines de transformation
des aliments et boissons. Cette concentration
historique s’explique notamment par l’importance des
marchés locaux, l’accès à des infrastructures de
transport et la présence de la filière de la gestion de
l’offre.
Traditionnellement, les provinces de l’Ouest se sont
limitées à fournir des produits agricoles en vrac,
principalement des céréales. Jusqu’aux années 80, les
agriculteurs et des transformateurs de cette partie du
pays ne se préoccupaient pas outre mesure d’accroître
la valeur ajoutée de leurs produits.
Depuis, certaines ententes sur le commerce
international – comme celles de l’Organisation
mondiale du commerce et l’Accord de libre-échange
nord-américain – ont exercé une influence importante
sur le développement agricole et agroalimentaire.
Sur la scène nationale, l’élimination de la Loi sur le
transport du grain de l’Ouest – mieux connue sous le
nom de « subvention du Nid-de-Corbeau » – a
accéléré le renouveau de l’industrie agroalimentaire