Horloges optiques Jérôme Lodewyck J. Lodewyck — Horloges optiques 1/21 Principe d’une horloge atomique Oscillateur : → onde électromagnétique (micro-onde : 9,2 GHz, laser : 429 THz) → asservie sur un résonateur macroscopique (oscillateur cryo., cavité FP de grande finesse) J. Lodewyck — Horloges optiques 2/21 Principe d’une horloge atomique Oscillateur : → onde électromagnétique (micro-onde : 9,2 GHz, laser : 429 THz) → asservie sur un résonateur macroscopique (oscillateur cryo., cavité FP de grande finesse) |ei ν0 |f i Référence de fréquence : → transition atomique (micro-onde : Cs, Rb; optique : Sr. . . ) J. Lodewyck — Horloges optiques 2/21 Principe d’une horloge atomique Oscillateur : → onde électromagnétique (micro-onde : 9,2 GHz, laser : 429 THz) → asservie sur un résonateur macroscopique (oscillateur cryo., cavité FP de grande finesse) |ei ν(t) = ν0 (1 + + δν(t)) ν0 |f i Référence de fréquence : → transition atomique (micro-onde : Cs, Rb; optique : Sr. . . ) Performances : → exactitude = incertitude sur les effets systématiques → stabilité = fluctations résiduelles de fréquence δν(t) J. Lodewyck — Horloges optiques 2/21 Plan 1 État de l’art 2 Oscillateur ultra-stable 3 Horloges à réseau optique : effets du piège 4 Comparaison d’horloges optiques 5 Stabilité : perspectives J. Lodewyck — Horloges optiques 3/21 Plan 1 État de l’art 2 Oscillateur ultra-stable 3 Horloges à réseau optique : effets du piège 4 Comparaison d’horloges optiques 5 Stabilité : perspectives J. Lodewyck — Horloges optiques 4/21 Motivation pour les fréquences optiques Horloges micro-onde (fontaines) à leurs performances ultimes √ exactitude = 3, 8 × 10−16 , stabilité = 1, 6 × 10−14 / τ Tests de variation des contantes fondamentales (α, PRL 90 150801) J. Lodewyck — Horloges optiques 5/21 Motivation pour les fréquences optiques Horloges micro-onde (fontaines) à leurs performances ultimes √ exactitude = 3, 8 × 10−16 , stabilité = 1, 6 × 10−14 / τ Horloges optiques : fréquence 104 à 105 fois plus élevée ⇒ en valeur relative, les effets sont réduits ! Mais Les effets motionnels (Doppler) restent. . . ⇒ piégeage nécessaire. J. Lodewyck — Horloges optiques 5/21 Deux méthodes de piégeage Ions piégés : Piégeage d’un ion dans un piège de paul (champ RF) Piège peu perturbateur ⇒ excellente exactitude Al+ NIST : 9 × 10−18 Stabilité à l’état l’art √ (3 × 10−15 / τ ) Mais limitée par le bruit de projection quantique (1 seul ion) J. Lodewyck — Horloges optiques 6/21 Deux méthodes de piégeage Ions piégés : Piégeage d’un ion dans un piège de paul (champ RF) Piège peu perturbateur ⇒ excellente exactitude Al+ NIST : 9 × 10−18 Stabilité à l’état l’art √ (3 × 10−15 / τ ) Mais limitée par le bruit de projection quantique (1 seul ion) En développement : NIST : Al+ , Al+ , Hg+ Europe : PTB, NPL, . . . France : Université de Provence (Ca+ ) J. Lodewyck — Horloges optiques 6/21 Deux méthodes de piégeage Ions piégés : Piégeage d’un ion dans un piège de paul (champ RF) Atomes neutres : Horloges à réseau optique développées depuis 2003 Piège peu perturbateur ⇒ excellente exactitude Al+ NIST : 9 × 10−18 Piège intense ⇒ perturbateur, mais contrôlé Stabilité à l’état l’art √ (3 × 10−15 / τ ) Mais limitée par le bruit de projection quantique (1 seul ion) Grand nombre d’atomes (104 ) ⇒ stabilité ultime élevée √ Actuellement 2 × 10−15 / τ Exact. : 2 × 10−16 , en progrès En développement : NIST : Al+ , Al+ , Hg+ Europe : PTB, NPL, . . . France : Université de Provence (Ca+ ) J. Lodewyck — Horloges optiques 6/21 Deux méthodes de piégeage Ions piégés : Piégeage d’un ion dans un piège de paul (champ RF) Atomes neutres : Horloges à réseau optique développées depuis 2003 Piège peu perturbateur ⇒ excellente exactitude Al+ NIST : 9 × 10−18 Piège intense ⇒ perturbateur, mais contrôlé Stabilité à l’état l’art √ (3 × 10−15 / τ ) Mais limitée par le bruit de projection quantique (1 seul ion) En Grand nombre d’atomes (104 ) ⇒ stabilité ultime élevée √ Actuellement 2 × 10−15 / τ NIST : Al+ , développement : Sr : Tokyo, JILA, SYRTE, PTB En développement : Al+ , Exact. : 2 × 10−16 , en progrès Hg+ Yb : NIST, NMIJ, INRIM Europe : PTB, NPL, . . . Hg : SYRTE France : Université de Provence (Ca+ ) Sr : Chine, Japon, NPL, Florence, Birmingham. . . J. Lodewyck — Horloges optiques 6/21 Horloges à réseau optique : état de l’art Fréquence des horloges strontium Principe de fonctionnement démontré au niveau de 10−17 (Sr, Yb) Limite fondamentale : rayonnement du corps noir Horloge Hg (SYRTE) → 10−18 Cryogénie Tests de gravitation non-relativiste couplage des constantes au champ gravitationnel PRL 100 140801 J. Lodewyck — Horloges optiques 7/21 Plan 1 État de l’art 2 Oscillateur ultra-stable 3 Horloges à réseau optique : effets du piège 4 Comparaison d’horloges optiques 5 Stabilité : perspectives J. Lodewyck — Horloges optiques 8/21 Cavité de grande finesse Laser asservi sur une cavité Fabry-Perot de grande finesse Disposition horizontale (Sr), verticale (Hg) Corps en ULE, miroirs en silice Finesse = 568 000 Double système à vide 3 boucliers thermiques dorés Compensation des vibrations J. Lodewyck — Horloges optiques 9/21 Performances Stabilité thermique : 20 Time constant = 4 days 0.5 Initial control Temperature impulse frequency (MHz) 15 1 10 5 0 Temperature (mK) 1.5 0 55030 55035 55040 55045 55050 55055 55060 55065 MJD 10 0 0 -1 -10 -20 -2 -30 -3 -40 -4 Temperature (nK/s) drift (Hz/s) 1 -50 -5 -60 -6 55030 55035 55040 55045 55050 55055 55060 55065 MJD dérive < 100mHz/s prédictible J. Lodewyck — Horloges optiques 10/21 Performances Stabilité thermique : 20 Time constant = 4 days 0.5 Initial control 10 5 0 10−14 0 55030 55035 55040 55045 55050 55055 55060 55065 MJD 1 10 0 0 -1 -10 -20 -2 -30 -3 -40 -4 Temperature (nK/s) drift (Hz/s) Stabilité de fréquence du laser asservi (mesurée par rapport aux atomes) : Écart type d’Allan relatif 1 Temperature impulse frequency (MHz) 15 Temperature (mK) 1.5 10−15 Bruit thermique des miroirs -50 -5 -60 -6 55030 55035 55040 55045 55050 55055 55060 55065 MJD −16 10 1 10 100 1000 Temps d’intégration τ (s) dérive < 100mHz/s prédictible J. Lodewyck — Horloges optiques 10/21 Spectroscopie Bandes latérales motionnelles |f ;ni→|e;ni 0.5 |f ;ni→|e;n+1i Probabilité de transition 0.45 0.4 0.35 0.3 0.25 0.2 |f ;ni→|e;n−1i 0.15 0.1 0.05 0 −400 −300 −200 −100 0 100 200 300 400 Fréquence du laser d’horloge (kHz) Tk = 10 µK T⊥ = 20 µK J. Lodewyck — Horloges optiques 11/21 Spectroscopie Bandes latérales motionnelles Résonance d’horloge |f ;ni→|e;ni 0.9 0.5 Probabilité de transition Probabilité de transition 0.4 0.35 0.3 0.25 0.2 0.8 |f ;ni→|e;n+1i 0.45 |f ;ni→|e;n−1i 0.15 0.7 0.6 0.5 3 Hz 0.4 0.3 0.2 0.1 0.1 0.05 0 −400 −300 −200 −100 0 0 100 200 Fréquence du laser d’horloge (kHz) Tk = 10 µK T⊥ = 20 µK J. Lodewyck — Horloges optiques 300 400 −8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8 Fréquence du laser d’horloge (Hz) Q = 1014 11/21 Plan 1 État de l’art 2 Oscillateur ultra-stable 3 Horloges à réseau optique : effets du piège 4 Comparaison d’horloges optiques 5 Stabilité : perspectives J. Lodewyck — Horloges optiques 12/21 Piégeage d’atomes neutres : effets du piège Piégeage dipolaire dans un réseau optique Régime de Lamb-Dicke ⇒ effets motionnels négligeables Mais déplacement de ν qui dépend de l’intensité et de la polarisation du piège (ex. 100 kHz, ou 10−11 ). → difficilement contrôlable J. Lodewyck — Horloges optiques 13/21 Piégeage d’atomes neutres : effets du piège Piégeage dipolaire dans un réseau optique Régime de Lamb-Dicke ⇒ effets motionnels négligeables Mais déplacement de ν qui dépend de l’intensité et de la polarisation du piège (ex. 100 kHz, ou 10−11 ). → difficilement contrôlable Solution : Transition J = 0 −→ J = 0 : peu sensible à la polarisation. ∃ λpiège telle que les déplacements des deux niveaux d’horloges sont identiques. Alcalino-terreux : Sr, Yb, Hg, Mg J. Lodewyck — Horloges optiques 13/21 Piégeage d’atomes neutres : effets du piège Effets plus petits Décalage vector shift Décalage tensor shift Hyperpolarizabilité Décalage M1/E2 J. Lodewyck — Horloges optiques 14/21 Piégeage d’atomes neutres : effets du piège Effets plus petits Décalage vector shift : première observation Décalage tensor shift : première observation (précision de 6%) Hyperpolarizabilité : borne supérieure améliorée 60× Décalage M1/E2 : première borne supérieure Détermination de la longueur d’onde margique améliorée 10× Tous ces effets sont au niveau 10−17 pour un piège assez profond (150 Er ) J. Lodewyck — Horloges optiques 14/21 Piégeage d’atomes neutres : effets du piège Effets plus petits Décalage vector shift : première observation Décalage tensor shift : première observation (précision de 6%) Hyperpolarizabilité : borne supérieure améliorée 60× Décalage M1/E2 : première borne supérieure Détermination de la longueur d’onde margique améliorée 10× Tous ces effets sont au niveau 10−17 pour un piège assez profond (150 Er ) Applications Repousse le niveau des perturbations aux faibles profondeurs Facilité d’utilisation à grande profondeur Possibilité de contrôler certains effets systématiques : Collisions entre atomes froids favorisées par l’effet tunnel Déplacement de la résonance par les bandes latérales motionnelles J. Lodewyck — Horloges optiques 14/21 Plan 1 État de l’art 2 Oscillateur ultra-stable 3 Horloges à réseau optique : effets du piège 4 Comparaison d’horloges optiques 5 Stabilité : perspectives J. Lodewyck — Horloges optiques 15/21 Comparaison d’horloges Horloge Hg en développement au SYRTE : Caractérisation de la longueur d’onde magique Vers l’observation de résonances fines Comparaison à distance : Liens fibrés Projet ACES J. Lodewyck — Horloges optiques 16/21 Comparaison d’horloges Horloge Hg en développement au SYRTE : Caractérisation de la longueur d’onde magique Vers l’observation de résonances fines Comparaison à distance : Liens fibrés Projet ACES ⇒ Nouvelle horloge à réseau optique au strontium Excellent outil pour la caractérisation des effets systématiques Comparaison directe (pas besoin d’un laser femto-seconde) Écart de fréquence nul attendu J. Lodewyck — Horloges optiques 16/21 Comparaison Strontium 1 vs Strontium 2 Stabilité Écart type d’Allan relatif 10−14 10−15 10 −16 10−17 0.1 1 10 100 1000 10000 Temps d’intégration τ (s) → Niveau de 10−16 en 1000 s J. Lodewyck — Horloges optiques 17/21 Comparaison Strontium 1 vs Strontium 2 Exactitude Différence de fréquence entre Sr 2 et Sr 1 (Hz) Stabilité 10 −15 10 −16 0 −5 −10 −15 −20 −25 0 2 4 6 8 10 Champ magnétique (G) 0.1 1 10 100 1000 Temps d’intégration τ (s) → Niveau de 10−16 en 1000 s J. Lodewyck — Horloges optiques 10000 1 2 0.5 1 0 0 −1 −0.5 −2 −1 −3 −1.5 −4 −2 −5 −2.5 −3 Écart relatif (x10−15) 10−17 Différence de fréquence entre Sr 2 et Sr 1 (Hz) Écart type d’Allan relatif 10−14 5 −6 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Champ magnétique (G) 17/21 Plan 1 État de l’art 2 Oscillateur ultra-stable 3 Horloges à réseau optique : effets du piège 4 Comparaison d’horloges optiques 5 Stabilité : perspectives J. Lodewyck — Horloges optiques 18/21 Stabilité : perspectives d’amélioration 3 sources de bruits contribuent à la stabilité : Le → → → bruit de projection√quantique croı̂t comme 1/Q N √ limitant au niveau de 10−15 / τ pour les horloges à ions √ au niveau de 10−17 / τ pour les horloges à réseau optique J. Lodewyck — Horloges optiques 19/21 Stabilité : perspectives d’amélioration 3 sources de bruits contribuent à la stabilité : Le → → → Le → bruit de projection√quantique croı̂t comme 1/Q N √ limitant au niveau de 10−15 / τ pour les horloges à ions √ au niveau de 10−17 / τ pour les horloges à réseau optique bruit de détection √ au niveau de 10−16 / τ J. Lodewyck — Horloges optiques 19/21 Stabilité : perspectives d’amélioration 3 sources de bruits contribuent à la stabilité : Le bruit de projection√quantique → croı̂t comme 1/Q N √ → limitant au niveau de 10−15 / τ pour les horloges à ions √ → au niveau de 10−17 / τ pour les horloges à réseau optique Le bruit de détection √ → au niveau de 10−16 / τ L’effet Dick : échantillonage du bruit du laser → conversion du bruit haute fréquence du laser d’horloge → Effet prédominant pour les horloges à réseau optique : √ 2 × 10−15 / τ J. Lodewyck — Horloges optiques 19/21 Stabilité : perspectives d’amélioration 3 sources de bruits contribuent à la stabilité : Le bruit de projection√quantique → croı̂t comme 1/Q N √ → limitant au niveau de 10−15 / τ pour les horloges à ions √ → au niveau de 10−17 / τ pour les horloges à réseau optique Le bruit de détection √ → au niveau de 10−16 / τ L’effet Dick : échantillonage du bruit du laser → conversion du bruit haute fréquence du laser d’horloge → Effet prédominant pour les horloges à réseau optique : √ 2 × 10−15 / τ Possibilités d’amélioration Amélioration du rapport cyclique de l’horloge (réduction des temps morts) Nouvelles cavités (plus longues, refroidies) J. Lodewyck — Horloges optiques 19/21 Conclusions et perspectives Conclusion Comparaison d’horloges à réseau optique → stabilité remarquable Perpectives Encore un ordre de grandeur sur la stabilité et l’exactitude : Limite pour l’exactitude : BBR, ' 10−17 → Horloge Hg, cryogénie √ Stabilité de ' 10−16 / τ avec une séquence optimisée Applications Participation au segment sol de Pharao/ACES → Comparaisons internationales d’horloges → Tests de physique fondamentale (relativiste) J. Lodewyck — Horloges optiques 20/21