LA VERSIFICATION: Notions à connaître Le vers aussi appelé mètre, parce qu’il est composé d’un nombre déterminé de syllabes/pieds : monosyllabe, dissyllabe, trisyllabe, quadrisyllabe, pentasyllabe, hexasyllabe, heptasyllabe, octosyllabe, décasyllabe, hendécasyllabe, alexandrin e muet : se prononce entre deux consonnes : « si forte que » autrement ne se prononce pas « la lune enflammée », ne se prononce jamais en fin de vers. diérèse : sépare deux voyelles qui se suivent dans un même mot et qui sont habituellement prononcées en une seule syllabe deux syllabes : li/on sinérèse : inverse : on prononce en une seule syllabe deux voyelles qui se suivent dans un même mot et qui sont habituellement séparées. une syllabe : /duel/ Les strophes groupe de vers réunis selon les règles de versification : distique, tercet, quatrain, quintil, sizain, septain, huitain, dizain, douzain (pas de 9, ni de 11) isométrique : les vers qui composent la strophe ont tous le même nombre de syllabes. (grec iso = même) hétérométrique : le nombre de pieds des vers qui composent la strophe sont différents. (grec hetero = autre) Le rythme dépend des accents toniques et des coupes (pauses) accentuation : on accentue la dernière syllabe des mots avant une coupe. Si le mot se termine par un e muet, on accentue la dernière syllabe écrite. coupe : pause plus ou moins sensible qui suit la syllabe accentuée. Mon verre est plein/ d’un vin trembleur/ comme une flamme. G. Apollinaire césure : il s’agit de la coupe qui partage un alexandrin classique en deux parties égales (6/6), chaque partie est appelée hémistiche. La courbe de tes yeux// fait le tour de mon cœur P. Eluard 1 rythme binaire : le vers est partagé en deux parties égales rythme ternaire : le vers est partagé en trois parties égales Toujours aimer,/ toujours souffrir, /toujours mourir ! P. Corneille rythme croissant : Le Rhin,/ le Rhin est ivre / où les vignes se mirent 2 4 G. Apollinaire 6 enjambement est la continuation d’une phrase d’un vers sur le vers suivant. rejet : mot ou groupe de mots (bref) rejetés dans le vers suivant. Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs, Pleuvaient ; les grenadiers, surpris d’être tremblants V. Hugo contre-rejet : mot ou groupe de mots (bref) placés dans le vers précédant Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L’automne Faisait voler la grive à travers l’air atone P. Verlaine Les sonorités créent la musicalité de la poésie et établit des relations entre les sons et le sens du texte allitération : Répétition d’un sons consonnes ou de sons consonnes voisins Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes Racine Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire G. Apollinaire assonance : Répétition d’un son voyelle (en principe sur l’accent tonique) Phares scintillants de la Mort sans issue, le cri éperdu du silence dure des siècles H. Michaux paronomase : répétition de sons voyelles voisins Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville Quelle est cette langueur Qui pénètre mon cœur P. Verlaine 2 Les rimes son semblable à la fin de deux ou plusieurs vers rimes féminines : terminées par un e muet rimes masculines : terminées par un son qui se prononce qualité de la rime : la richesse de la rime dépend du nombre de sons (phonèmes) qui se répètent pauvres : un seul phonème (le plus souvent son voyelle) Rappelle-toi lorsque les destinées M’auront de toi pour jamais séparé Musset suffisantes : deux phonèmes (son consonne + son voyelle ou contraire) Ailes couvrant le monde de lumière Bateaux chargés du ciel et de la mer P. Eluard riches : trois phonèmes Comme un vase d’argent parmi des diamants Dort, la tête sous l’aile, entre deux firmaments S. Prudhomme très riches : plus de trois phonèmes Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter La voix chante toujours à en râle-mourir Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été G. Apollinaire disposition de la rime : plates ou suivies AA BB croisées ABAB embrassées A BB A (rimes successives) (rimes intercalées) (une rime est prise dans l’autre) 3 Les formes fixes Sonnet : 14 vers isométriques, groupés en deux quatrains et deux tercets (le dernier vers du sonnet doit être particulièrement frappant, on l’appelle la chute) règles des rimes, en principe : • soit ABBA / ABBA (parfois ABBA / BAAB) soit ABAB / ABAB • CCD (parfois CDC) • soit EDE, soit EED (ou, si le 1er tercet est CDC : DEE) ballade : 3 strophes et un envoi, qui se terminent tous par le même versrefrain. Les strophes sont carrées (8 octosyllabes, soit 10 décasyllabes, soit 12 alexandrins). Le schéma des rimes est identique d’une strophe à l’autre. L’envoi équivaut à une demi-strophe et son schéma des rimes est identique à celui de la dernière demi-strophe. pantoum : composé de quatrains dont le 2e et le 4e vers de chacun forment le 1er et le 3e vers du suivant. Il est construit sur deux rimes (croisées ou embrassées en alternance) rondeau : poème dont les premiers mots du vers se répètent à la fin des strophes calligramme : poème écrit sous forme de dessin en rapport avec le sens du texte. Le vers libre ne comporte pas un nombre fixe de syllabes ne rime pas nécessairement avec un autre vers sa structure est également libre 4