La poésie
« Un mérite de la poésie dont bien des gens ne se doutent pas,
c’est qu’elle dit plus que la prose, et en moins de paroles »
Voltaire, Mélanges de philosophie, « Des poètes ».
I. Vers une définition du texte poétique
Le mot poésie est directement issu du verbe grec ποιειν, créer.
Le texte poétique se définit donc comme un travail créatif où le
mot est le matériau, tant dans son aspect formel que dans le
sens qu’il porte. Mais la poésie est multiple et ne saurait se
laisser enfermer dans un modèle esthétique déterminé. Des
sonnets de Ronsard du XVIème siècle aux Calligrammes
d’Apollinaire du XXème siècle, le genre n’a cessé de se
transformer.
Le texte poétique est donc à appréhender comme une
expression d’un moi singulier de son créateur, quelle qu’en soit
la forme, proposant une expression originale de visions du
monde.
II. Eléments formels du genre
Dans un poème, les éléments formels immédiatement
reconnaissables sont le vers et la strophe.
• Le vers : du latin vertere qui signifie tourner, le vers se
caractérise par un assemblage de mots suivant certaines
règles d’organisation – notamment le nombre de syllabes – et
se délimite typographiquement par des retours à la ligne.
Les vers les fréquemment utilisés sont :
Noms et nombre de syllabes
Les
parisyllabiques alexandrin (12) – décasyllabes (10) –
octosyllabes (8)
Les
imparisyllabiques endécasyllabes (11) – heptasyllabes
(7) – pentasyllabes (5)
On parle de vers libres lorsque le poète crée un rythme qui lui
est propre en mêlant vers pairs et impairs de différents types.
• Comment compter les pieds ?
− Le problème du « e » muet : un « e » de fin de mot ne se
prononce pas en fin de vers ni devant une voyelle.
Ex : Dans l’ombre transparent(e), indolemment il rôd(e).
(Heredia, Les Trophées)
− Synérèse et diérèse : lorsque deux voyelles se suivent dans
un même mot, la synérèse les groupe en une seule syllabe
et la diérèse les dissocie, mettant ainsi le mot en relief.
• La strophe est un ensemble de vers liés entre eux par la
disposition des rimes. Le nom de la strophe varie selon le
nombre de vers : on distingue ainsi le distique (2 vers) du
tercet (3), du quatrain (4) ou encore du sizain (6) ou du quintil
(5). Les trois premiers types de strophes évoqués étant les
plus courants.
• Forme fixes et formes libres : si certains poèmes plus ou
moins classiques obéissent à une organisation formelle fixée,
d’autres tentent, en recourant à une liberté formelle de
s’affranchir du vers et de la lecture linéaire. Ainsi le poème en
prose, fondé sur le rythme, se distingue-t-il du sonnet, forme
fixe la plus courante comptant 14 alexandrins organisés en 2
quatrains et 2 tercets aux rimes organisées.
III. « De la musique avant toute chose »
Longtemps chanté, la poésie a gardé de cette origine une
musicalité fondamentale qui transparaît dans les rimes, les
sonorités et le rythme.
!"
Les rimes
Une rime est dite pauvre lorsqu ‘elle ne présente qu’un seul
son commun, suffisante pour deux sons et riche au-delà. Elle
est qualifiée de féminine lorsque le dernier mot se termine par
un « e » muet et de masculine dans les autres cas.
La disposition des rimes joue, elle aussi, un rôle important.
On dit les rimes plates ou suivies lorsque les sons se
succèdent deux par deux (aabb), croisées lorsque les rimes
s’entrecroisent (abab) et embrassées lorsqu’elles s’encadrent
(abba).
!"
Les effets de sonorités jouent entre les effets sonores
des mots et les effets de sens. On parle d’harmonie
imitative. On distinguera ainsi l’allitération (répétition
consonantique) de l’allitération (répétition vocalique).
Ces procédés sont destinés à créer une impression, un effet de
sens et ne sont jamais innocents ou gratuits.
!"
Le rythme est le résultat des accents et des pauses à
l’intérieur du vers et crée des effets divers (régularité,
fermeté, équilibre…) en lien avec le sens du poème.
On distinguera un ryhtme binaire (nombre pair de mesures)
d’un rythme ternaire, un rythme croissant (ex : O rage // ô
désespoir, // ô vieillesse ennemie Le Cid, Corneille) d’un ryhtme
décroissant.
En général, les accents d’intensité sont mis sur la dernière
syllabe d’un groupe grammatical et précèdent directement les
pauses. La césure est la pause qui divise un alexandrin en
deux hémistiches et est souvent accompagnée de pauses
secondaires.
Ex : Mouss(e), al/gue chevelu(e)//, anémo/nes, oursins
césure J.M de Heredia
Il existe des entorses au rythme régulier comme
l’enjambement – quand la phrase déborde sur le vers
suivant - , le rejet – lorsqu’un groupe de mots court sur le vers
suivant – et le contre-rejet – lorsqu’on trouve en fin de vers un
groupe de mots du vers suivant.
Dans les poèmes en prose, le rythme est donné par la
longueur des phrases, la ponctuation et les constructions
syntaxiques.
MemoPage.com SA © / nov. 2002 / ISSN : en cours / Auteur : Stéphane Fouénard
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