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L’application de l’intégrité environnementale à l’exploitation du système québécois de
plafonnement et d’échange
La liaison des systèmes du Québec et de la Californie a permis la fongibilité complète
des droits
d’émission. Ceux-ci n’existent que sous forme électronique et leur origine ne peut être retracée
par aucun participant inscrit. Ainsi, le numéro de série de ces droits d’émission ne révèle aux
participants inscrits que le type de droits et l’année de leur création. Ils peuvent être échangés
par les participants inscrits au système soit directement, soit par l’entremise d’une bourse ou
d’un courtier en utilisant le CITSS. Seuls les gouvernements du Québec et de la Californie
connaissent l’origine des droits d’émission échangés et peuvent en suivre la circulation au sein
du CITSS quel que soit le profil du participant au marché et son territoire.
Afin d’atténuer le risque de fuite d’émissions de carbone et d’éviter la perturbation de l’intégrité
environnementale à l’échelle mondiale, le système québécois permet l’allocation gratuite de
droits d’émission, dans certaines conditions, à des industries à forte consommation d’énergie et
exposées au commerce national et international. Cette allocation gratuite correspond à des
cibles d’intensité de réduction d’émissions de GES et est calculée selon les niveaux réels de
production annuelle de chaque installation assujettie, lesquels sont vérifiés par une entité
indépendante. L’allocation de droits d’émission sur la base de la production réelle constitue
aussi un moyen de prévenir les fuites d’émission de carbone et permet d’éviter de récompenser
des entités visées pour des réductions de production. En outre, il importe de souligner que,
depuis 2015, la proportion d’unités d’émission par unité de production (fondée sur l’intensité)
allouée gratuitement aux entités admissibles décroît annuellement de 1 % ou 2 %. Cette
proportion s’applique notamment aux émissions de GES liées à la combustion, dans le but
d’encourager ces émetteurs à améliorer leur rendement, par exemple, en devenant plus
écoénergétiques, en améliorant leurs méthodes de production ou en optant pour des sources
d’énergie plus propres. Les producteurs d’électricité au Québec et les distributeurs de
combustibles fossiles sont assujettis au SPEDE du Québec, mais ne sont pas admissibles à
l’allocation gratuite puisqu’ils peuvent transférer les augmentations de prix à leurs
consommateurs. D’ailleurs, ils doivent acheter tous les droits d’émission dont ils ont besoin pour
couvrir leurs émissions lors de ventes aux enchères ou sur le marché du carbone.
Dans le but de prévenir la fraude et la manipulation du marché susceptibles de compromettre
l’intégrité environnementale du système, les partenaires de la WCI partagent un système de
suivi commun des droits d’émission. Ce dernier leur permet d’assurer, d’une part, le suivi
conjoint des achats de droits d’émission lors des ventes aux enchères et, d’autre part, des
échanges de droits d’émission et de crédits compensatoires sur le marché secondaire. Le
système de suivi contribue également à assurer le respect des dispositions réglementaires
relatives aux limites de possession de droits d’émission dans les comptes et aux limites d’achat
lors des ventes aux enchères. Les activités conjointes de surveillances du marché sont
nécessaires à la mise en place et l’application uniformes de la réglementation au sein du marché
commun. Les sanctions en cas de non-respect de la réglementation sur le plafonnement et
l’échange sont sévères : trois droits d’émission supplémentaires devront être remis au
gouvernement pour chaque droit d’émission non remis afin de couvrir une tonne d’émissions de
GES libérés dans l’atmosphère au cours d’une période de conformité, ainsi que de possibles
Tous correspondent à une tonne métrique de CO2équ. et sont reconnus par chaque gouvernement à des
fins de conformité réglementaire.