La « maladroite » liste des 77 médicaments sous surveillance
Extrait du SNUipp47-FSU
http://47.snuipp.fr/spip.php/squelettes/IMG/pdf/plugins/enluminures_typographiques_v2/ImagesSquelettes/
spip.php?article2661
La « maladroite » liste des 77
médicaments sous
surveillance
- Ressources - Dans la Presse - Rue89 -
Date de mise en ligne : jeudi 3 février 2011
SNUipp47-FSU
Copyright © SNUipp47-FSU Page 1/3
La « maladroite » liste des 77 médicaments sous surveillance
Grand moment de flottement après la publication de la liste des «
médicaments faisant l'objet d'un suivi renforcé ou d'une enquête de
pharmacovigilance » par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits
de santé (Afssaps).
Les médicaments louches. Que faire si l'on suit un de ces traitements ?
Il fallait voir, lundi, dans la grande salle du ministère de la Santé, les journalistes perplexes face au directeur général
de la Santé, Didier Houssin, et face à Fabienne Bartoli, l'adjointe au directeur général de l'Afssaps, dont le patron
vient d'être mis à la porte après le scandale du Mediator.
Tous deux ont tenté, en vain, de s'expliquer clairement :
« Cette liste est une première. [...]
Les patients devraient être plus rassurés qu'inquiets. [...]
Ces médicaments sont suivis, mais pas forcément en vue d'un retrait. »
La confusion est réelle : s'ils sont sous surveillance, est-ce parce qu'ils sont dangereux ?
Certains sans doute, comme Fonzylane, un vasodilatateur dont le rapport bénéfice/risque a récemment été jugé
défavorable et qui sera retiré du marché sous peu.
D'autres, comme certains vaccins, sont suivis simplement parce qu'ils sont récents.
Une « liste noire » de médicaments ?
Chez les malades de la thyroïde, ça a été carrément la panique en voyant le Levothyrox dans la liste. Beate Bartès,
animatrice du forum Vivre sans thyroïde, raconte comment elle a été inondée de questions, et a tenté d'y répondre :
« Nous avons été atterrés de constater que " notre " médicament quotidien, que nous devons prendre à vie
après une opération de la thyroïde ou à cause d'une glande malade, et pour lequel il n'existe aucune alternative,
figurait sur cette liste.
Beaucoup de gens prenaient cette liste pour une " liste noire " de médicaments dangereux, à mettre à l'index,
qui seront éventuellement retirés de la vente ...
En réalité, ce n'est pas le Levothyrox, en vente depuis quarante ans, qui est en cause, mais ses génériques.
Et il ne s'agit pas d'effets secondaires mais d'un problème de dosage lors du passage de l'original au générique.
Les taux d'hormones thyroïdiennes sont chamboulés, ce qui peut provoquer des crises. »
L'Afssaps n'a fait aucun tri
Claude Leicher, généraliste dans la Drôme et président du syndicat MG France, estime également que la
communication directe via les médias, comme pour la grippe H1N1, est une erreur :
« Il ne faudrait pas que l'argumentaire de la transparence se retourne contre la santé publique. Par exemple
dans ma région, il y a une épidémie de rougeole ; je prie que les gens ne soient pas pris par la peur du vaccin. »
Le syndicat a scindé la liste des 77 médicaments en trois catégories. Il aurait été judicieux que l'Afssaps fasse
elle-même ce tri :
« Les médicaments dont on surveille l'efficacité, comme le vaccin pour enfants Prevenar (contre les invasions à
pneumocoques) ;
les médicaments pour lesquels on surveille la bioéquivalence entre les génériques et l'original, comme le
Levothyrox,
Copyright © SNUipp47-FSU Page 2/3
La « maladroite » liste des 77 médicaments sous surveillance
les produits pour lesquels le rapport bénéfice/risque est en discussion : le coeur du sujet. »
En praticien au contact du public, il aurait préféré que les autorités informent les professionnels avant le grand public.
« Ça aurait été moins inquiétant que ce soit nous qui leur donnions l'info ».
La revue Prescrire, très indépendante des labos, a estimé pour sa part que cette liste était un « balbutiement
maladroit d'une agence habituée aux relations confidentielles avec les firmes et non à la communication publique
avec les patients ».
La revue en profite pour redonner la liste des produits qu'il est, selon son analyse, « urgent de cesser d'utiliser » :
quinine, pioglitazone, nimésulide, bupropione, agomélatine.
De son coté, Science et Avenir a décrypté la liste pour que les patients sachent quoi en faire. Très utile.
Sophie Verney-Caillat
http://www.rue89.com/2011/02/03/la-...
Copyright © SNUipp47-FSU Page 3/3
1 / 3 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !