Les facteurs hormonaux et reproductifs dans le risque de cancer différencié de la thyroïde.
Dans une étude portant sur 633 femmes de moins de 35 ans, l’équipe de Florent Vathaire (Unité
1018, épidémiologie des radiations) à l’Institut Gustave Roussy, a constaté que les jeunes femmes
sous pilule avaient 30 à 40% de risque en moins de souffrir d’un cancer de la thyroïde. Le risque
s’avère également moins grand pour les jeunes femmes ayant allaité et une première grossesse
tardive. Par contre, le risque de développer un cancer de la thyroïde était lié à un grand nombre de
grossesses, l’usage d’un médicament suppresseur de lactation ou d’avoir ses premières règles à un
jeune âge.
Jusque dans les années 2000, le seul facteur de risque établi du cancer de la thyroïde était
l’exposition aux doses modérées et élevées de rayonnements ionisants durant l’enfance ou au début
de l’âge adulte. Afin d’avoir une meilleure compréhension de tous les autres facteurs pouvant
intervenir dans les risque du cancer de la thyroïde, une étude cas-témoins a été conduite dans l’est
de la France. L’étude a inclus 805 cas de cancer différencié de la thyroïde diagnostiqué entre 2002 et
2006, appariés à 876 témoins.
Dans cette étude publiée par l’ « American Journal of Epidemiology », l’équipe de Florent de Vathaire
(Unité 1018, épidémiologie des radiations) à l’Institut Gustave Roussy, s’est intéressée aux facteurs
hormonaux et reproductifs chez les femmes (633 cas et 679 témoins). Il a été trouvé que le risque de
développer un cancer de la thyroïde était lié à un grand nombre de grossesses, l’usage d’un
médicament suppresseur de lactation ou d’avoir ses premières règles à un jeune âge. A l’inverse,
l’allaitement et une première grossesse tardive sont associés à un plus faible risque.
Le résultat le plus novateur de cette étude concerne la prise de pilule contraceptive, qui est
également associée à une diminution de 30% à 40% de risque du cancer de la thyroïde, chez ces
jeunes femmes. L’interprétation de ce résultat nécessitera de mieux connaitre les relations,
complexes existant entre œstrogènes d’origine endogène et exogène, d’une part, et fonction
thyroïdienne, d’autre part.