Résumé
On distingue trois types d’admissions non volontaires :
1. l’admission forcée régie par une loi fédérale (art. 397a-f CCS),
l’admission forcée est aussi appelée « Privation de Liberté à des
Fins d’Assistance » ou « PLAFA »
2. l’admission non volontaire régie par une loi cantonale (loi K 1 24 à
Genève)
3. la commutation d’une peine de prison en hospitalisation (art. 43, 44
et 45 CPS)
Alors que l’admission forcée est décidée par un tribunal de tutelle, l’admission
non volontaire est décidée par un médecin. Le médecin décide si les conditions
d’admission sont remplies. Il y en a trois : le patient doit présenter des troubles
psychiatriques, son état doit présenter un danger grave pour autrui ou pour lui-même
et un traitement et des soins dans un établissement de santé doivent s’avérer
nécessaires. A Genève, la quasi-totalité des hospitalisations non volontaires sont
décidées par un médecin.
Il y a en Suisse environ 30'000 hospitalisations non volontaires par année. A
Genève on compte environ 4'000 hospitalisations psychiatriques par an, dont environ
2'600 (65%) en entrée non volontaire.
La rencontre des différents acteurs en cause (patients, psychiatres, personnel
hospitalier, associations d’aide aux patients, conseil de surveillance psychiatrique,
forces de l’ordre et victimes d’infractions commises par des patients psychiatriques)
nous a amené à faire ressortir de nombreuses problématiques liées à la gestion de
l’hospitalisation non volontaire. Nous avons choisi deux problématiques, la liberté de
refuser un traitement et la tolérance sociale :
1. Le droit stipule que, hormis la clause de détresse avec risque vital, il y
a obligation d’obtenir l’accord libre et éclairé du patient pour lui
administrer un traitement. Pour certains, ce droit apparaît comme un
élément de respect de la personne humaine, pour d’autres, il s’agit
d’une liberté que le patient n’est pas capable d’assumer.
2. Nous vivons dans une société qui tend à cacher les personnes qui ne
correspondent pas à la norme. Pour certains, la tolérance vis-à-vis des
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