L’expérience dynamo VKS (© CEA/CNRS/ENS) L’effet dynamo : expériences de laboratoire Avec un simple bobinage de fil électrique et une pile, on peut engendrer un champ magnétique - c’est le principe de l’électro-aimant. Au coeur de la Terre et du Soleil, l’usine magnétique est plus complexe; pas de pile ni de fil, mais, pense t-on, un bouillonnant océan de métal en fusion (du fer liquide dans le noyau terrestre) ou de plasma (de l’hydrogène ionisé à l’intérieur du Soleil) qui engendre un champ magnétique par effet dynamo. Mais démontrer en pratique que ce principe fonctionne et parvient à engendrer le champ magnétique de la Terre ou du Soleil n’est pas une bagatelle. Pour simuler l’effet dynamo en laboratoire, on utilise des cuves cylindriques ou sphériques remplies de métal en fusion (du sodium à 100 °C) et brassé de part et d’autre par deux fouets tournant en sens opposés à plusieurs dizaines de tours par seconde. On tente ainsi de reproduire les tourbillons capables d’amplifier un faible champ magnétique initial. On fabrique ainsi un aimant de métal fondu : difficile à bricoler dans sa cuisine! simulation numérique du champ magnétique produit par l’expérience dynamo de Madison l’expérience dynamo de l’Université de Madison Il existe aujourd’hui plusieurs expériences similaires dans le monde : par exemple l’expérience dynamo VKS (en France) et celle de l’Université de Madison (aux Etats Unis). Elles font suite à une première génération d’expériences plus sommaires, dans lesquelles l’écoulement du sodium n’était pas libre et turbulent au sein d’une cuve, mais contraint et imposé à priori (par une tuyauterie). L’expérience VKS a obtenu ses premiers résultats en 2007; elle a réussi en particulier à engendrer un champ magnétique d’orientation changeante similaire à celui de la Terre. Il est aussi possible de simuler la dynamo terrestre sur un ordinateur, mais les expériences de laboratoire sont à ce jour la meilleure manière d’étudier de près les dynamos cosmiques.