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traumatiques. La dissociation peut également être induite en état modifié de conscience par le
sujet lui-même ou par le thérapeute. Deuxièmement, l’utilité de l’hypnose dans le traitement
de l’ESPT a été établie en tant que thérapie de soutien, moyen de remémorisation du
traumatisme, et abréaction « transformante »
6
. Enfin, l’hypnose est connue pour les capacités
spécifiques qu’elle développe chez le sujet en termes de perception sensorielle et d’inhibition
de la douleur
7
.
L’hypnose conversationnelle éricksonienne simple et active
Il s’agit de la mise en état modifié de conscience par un dialogue permanent entre
patient et thérapeute, en raison de la facilité de son apprentissage et de la perception
« naturelle » de cet état par le sujet (semblable à des états de conscience expérimentés dans la
vie quotidienne)
8
. Ce mode de travail fait intervenir la motivation, la croyance et un
comportement actif du sujet ; trois paramètres dont l’efficacité thérapeutique a été
démontrée. L’apprentissage d’un état modifié de conscience induit par le sujet lui-même plus
que par le thérapeute constitue en effet un élément non négligeable de la réussite
thérapeutique.
L’induction par la ressource personnelle et l’assurance de collaboration
Le patient choisit une situation lui provoquant des sensations et émotions positives ;
sensations qui seront développées et utilisées tout au long du travail. Le thérapeute, dans ce
contexte, insiste sur l’importance de la collaboration entre le patient et lui-même. Plus que
dans toute autre approche, il s’agit en effet ici de s’assurer de la pleine collaboration et activité
du patient dans son propre traitement. Durant toute la désensibilisation, sa propre imagination
ainsi que son propre langage symbolique seront davantage efficace que tout élément proposé
par le thérapeute pour y pallier.
La première spécificité de la PTR : la transformation des éléments traumatiques
Afin d’éviter la douleur de la reviviscence, le praticien propose de modifier les indices
traumatiques en suivant un schéma progressant du moins douloureux au plus douloureux, avec
retour à la ressource en temps utile. Dans ce cadre, la PTR peut être conceptualisée comme un
outil inspiré de l’hypnose conversationnelle, à laquelle ont été ajoutés certains ingrédients issus
de l’EMDR et de la désensibilisation par imagerie. Les transformations proposées le sont dans
les cinq modalités sensorielles, en raison des caractéristiques démontrées des reviviscences
traumatiques
9
.
La seconde spécificité de la PTR : l’utilisation des protections dissociatives
Les protections dissociatives, ou mécanismes de défense (anesthésies, amnésies,
dissociations, etc.), sont spécifiquement utilisées lors de la PTR au vu des trois acceptions
qu’elles revêtent : protections lors du traumatisme
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; symptômes post-traumatiques
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; outils
utilisables pour réduire la douleur émotionnelle et physique. Afin de mettre les émotions,
sensations et cognitions négatives à distance lors de la désensibilisation, le thérapeute recadre
positivement ces phénomènes. Il permet ensuite la restitution de leur maîtrise au sujet par le
biais d’analogies diverses issues de l’imagination conjointe du thérapeute et du patient. Ces
dissociations sont développées dans l’objectif d’éviter toute souffrance au patient, et de lui
restituer la maitrise de ce qui se présentait jusqu’alors comme des symptômes. Ceux-ci se
révèlent en effet utiles à la prise de distance émotionnelle lors de la confrontation traumatique.