Une autre entreprise est possible

hdaires
Une autre
entreprise
est possible
Le retour de l'hiver et des jours maussades
ponctuent le mois de novembre, mais il est aussi
le mois de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS).
Ce concept qui cherche une alternative à
l'économie de marché où le profit est la seule
règle est également en vogue dans notre région :
l'entreprise Croc la vie en est un parfait exemple.
Mois de l'ESS
03 20 06 34 09
ess@cressnpdc.
org
w.lemois-ess.org
,',.cressnpdc.org
-.v.apes-npdc.org
' Chambre Régionale de
l'Économie
Sociale et Solidaire
~- -ssemblée Permanente de
l'Économie Solidaire
P
endant un mois, la CRES(1) et
l'APES(2) nous proposent de
découvrir le monde de l'éco-
nomie sociale et solidaire, au travers
d'une série d'événements.
Alors que le monde de l'entreprise
souffre aujourd'hui des ravages du
capitalisme à outrance, l'ESS nous
montre qu'il est malgré tout possible
de concilier l'humain, l'économie et
l'écologie. Et de créer ainsi des em-
plois ! À l'instar d'Anthony Beha-
relle, jeune créateur d'entreprise.
Du bio pour les crèches !
En effet, Croc la Vie est une en-
treprise du Nord-Pas-de-Calais en
cours de création qui vise à pré-
parer des repas 100 % bio pour les
crèches de la région. Le début de
l'activité est prévue pour décembre.
Elle fournira alors une alimenta-
tion pour les moins de trois ans qui
tiendra compte des spécificités de
l'alimentation infantile. Le porteur
du projet, Anthony Beharelle, pré-
cise qu'une alimentation bien adap-
tée pour le tout petit est essentielle
pour son développement physiolo-
gique, intellectuel et psychoaffectif.
De plus, les aliments - à 100 % is-
sus de l'agriculture biologique et de
saison - seront utilisés en favorisant
dans la mesure du possible un ap-
provisionnement local, une juste
rémunération du producteur et des
circuits courts.
Anthony précise : « Le bio ne sera
pas un utilisé en tant que label mar-
keting, mais en approche globale en
pleine cohérence avec un mode de
développement favorisant la pré-
servation de l'environnement et de
la santé des générations futures, un
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En novembre, participez aux manifes
Plus d'informations sur
votre région.
Faites votre programme sur
développement local profitable aux
habitants d'un territoire ».
Vous l'aurez compris, les valeurs
de Croc la Vie sont la qualité et la
quête de l'authenticité, le respect
de l'environnement, la promotion
du développement local et l'entre-
prendre autrement.
Pour Anthony : « les crèches sont
un lieu formidable pour sensibiliser
sur l'évolution de nos comportements
alimentaires car ils sont un carrefour
des parents, des petits mais aussi des
professionnels de la petite enfance et
de la santé ».
L'ESS : adaptée au projet
Anthony a été ingénieur dans l'in-
dustrie automobile pendant six ans.
Il y a deux ans, il a quitté cet emploi
en inadéquation avec ses convic-
tions, proches de celles de l'écono-
mie solidaire. Après un master en
Développement Local et Économie
Solidaire Anthony s'est aperçu en
discutant avec des professionnels
des attentes du secteur de la petite
enfance en matière d'alimentation.
Le choix de l'économie solidaire est
apparu comme une évidence. « Elle
nous interroge sur nos pratiques éco-
nomiques et notamment sur les no-
tions de création et de partage des
richesses », remarque Anthony. Mal-
gré cela la création de l'entreprise n'a
pas été facile. Le jeune homme re-
connaît : « Le temps dont j'ai disposé
grâce à l'indépendance financière
offerte par l'assurance chômage a été
décisif. Sans elle, le projet n'aurait pu
aboutir ! »
Finances solidaires
Les pôles de la finance solidaire qui
ont participé à l'élaboration de Croc
la Vie sont multiples : cinq clubs
cigales sont entrées dans le capital
(11 000 € au total), Autonomie et
Solidarité a apporté une importante
aide financière. Un emprunt auprès
de la Nef a également été nécessaire.
Lorsque l'on aborde la question
de la crise économique, Anthony a
des idées claires sur le sujet : « Pour
beaucoup la crise est terminée mais
pourtant les effets de celle-ci sont
encore très réels pour certains et pas
pour les plus puissants ». Cependant
Anthony est confiant : « On a fondé
beaucoup d'espoir dans la crise pour
y déceler une opportunité formi-
dable de changement. Certains sont
déçus aujourd'hui, je ne le suis pas.
Le changement ne s'opère certes pas
rapidement, mais les valeurs, idées,
orientations que défend l'ESS se sont
largement diffusés ».
Hélène Lancial
easelle n°6 - novembre 2009