SERVICE INTERENTREPRISES DE SANTE AU TRAVAIL DU BATIMENT & INTERPROFESSIONNEL S.I.S.T.B.I. 17, rue Roland Hoareau - B. P. 80052 - 97822 LE PORT CEDEX Tél. : 02.62.90.18.10 - Télécopie : 02.62.30.12.66 Siret : 316 139 260 000 20 - APE : 8621Z - BFC St-Denis : 18719 00084 00847004700 19 E-mail : [email protected] - Site Web : www.sistbi.re Qu’est ce que la radioprotection en radiologie ? Article rédigé par Nicolas RATHELOT et paru dans la revue Premier Secours L’irradiation médicale est la première source de rayonnements ionisants (RI) d’origine non naturelle avec notamment la radiologie, la radiothérapie et la médecine nucléaire. Elle représente en moyenne dans les pays développés une dose de 1 mSv/an/habitant. En radiodiagnostic les doses délivrées sont très variables selon le type d’examen : de 0.1 mSv pour une radio pulmonaire à environ 35 mSv pour un scanner thoracique. Nous nous limiterons dans cet article à la radiologie conventionnelle (radiographie standard et scanner) et interventionnelle (actes diagnostiques ou thérapeutiques nécessitant une scopie) ainsi qu’à la radiologie dentaire et vétérinaire. Nous n’aborderons ni la radiothérapie ni la médecine nucléaire. Les appareils de radiologie, sont des générateurs de rayons X. Le personnel peut être exposé à une irradiation externe uniquement lorsque ceux-ci sont en fonctionnement. Mise à part une erreur de manipulation, personne ne doit se trouver sous le faisceau direct. Seul le faisceau diffusé par le patient représente un risque pour le personnel. Principes de radioprotection La radioprotection a pour but de protéger les patients et les salariés contre les effets des RI. - Justification des actes : Le bénéfice d’un examen radiologique doit être nettement supérieur aux risques (cf. guide des prescriptions des actes et examens courants).Le compte rendu du radiologue doit mentionner la dose absorbée pendant l’examen. - Optimisation des doses : on ne sait pas s’il existe un seuil pour la survenue des effets aléatoires des RI (cancers, effets génétiques), il faut donc délivrer des doses aussi faibles que possible. C’est le principe ALARA (As Low As Reasonibly Achievable). - Limitation des doses : Contrairement aux deux principes précédents, celui-ci ne s’applique pas aux patients mais seulement aux salariés. Le but est d’éviter les effets déterministes (observables systématiquement à partir d’un certain seuil) et de diminuer au minimum les effets aléatoires. Les doses maximales sur 12 mois consécutifs sont de 20 mSv pour le corps entier, 500 mSv pour les extrémités et la peau et 150 mSv pour le cristallin. Pour limiter l’irradiation externe, il convient de respecter trois règles : - Réduire la durée d’exposition, - Augmenter la distance par rapport à la source, - Utiliser un écran adapté au rayonnement. Centres Médicaux SAINTE MARIE SAINT-DENIS LE PORT SAINT-PIERRE 30, rue André Lardy – Bât A Immeuble Paille en Queue 17, rue Roland Hoareau 2, rue René Dufestin Les cuves de la Mare 31, rue Jacob Boulevard Bank Tél : 02.6228.81.80 / Fax : 02.62.28.81.84 Tél : 02.62 21.06.92 / Fax : 02.62.21.31.40 Tél : 0262 42.04.10 / Fax : 02.62 43.69.83 Tél : 0262 25.07.43 / Fax : 02.62 35.12.63 Analyse du poste de travail L’employeur doit designer et former une personne compétente en radioprotection (PCR) qui va évaluer en lien avec le médecin du travail les doses susceptibles d’être reçues par le personnel. Celles-ci dépendent des caractéristiques du générateur de rayons X, des procédures de travail…Dans les salles de radiologie conventionnelle, le manipulateur commande la prise de clichés à partir d’un pupitre protégé. Mais certains examens peuvent nécessiter sa présence auprès du patient. C’est le cas par exemple pour la cystographie, le lavement baryté de même que pour les gestes scannoguidés, et la radiologie interventionnelle. Lorsque le patient est agité ou s’il s’agit d’un enfant, on utilisera des moyens de contentions adaptés ou on sollicitera un parent afin d’éviter l’exposition du personnel. L’osteodensitométrie et la radiologie dentaire délivrent des doses faibles (cliché rétro alvéolaire : 5 µSv, panoramique : 10 µSv). En pratique vétérinaire, vu le faible nombre de clichés, la dose efficace annuelle ne doit pas dépasser 1 à 2 mSv pour les assistants ou les vétérinaires. L’étude de poste permet de délimiter des zones réglementées : - Une zone contrôlée intermittente lorsque le tube à rayon X, le scanner ou la scopie (radiologie interventionnelle) fonctionnent ; - Une zone surveillée derrière le pupitre de commande. Le personnel exposé aux RI sera classé en deux catégories : - Catégorie A s’ils sont susceptibles de recevoir des doses dépassant les 3/10 d’une limite de dose (6 mSv pour le corps entier, 150 mSv pour la peau ou les extrémités ou 45 mSv pour le cristallin). On classe dans cette catégorie, les médecins pratiquant la radiologie interventionnelle (surtout si les temps de scopie sont longs) et les actes scannoguidés. - Catégorie B pour le personnel travaillant en zone surveillée (manipulateur radio, assistant dentaire ou vétérinaire…) et donc susceptible de recevoir une dose qui dépasse la dose admise pour le public soit 1 mSv pour le corps entier, 50 mSv pour la peau et les extrémités ou 15 mSv pour le cristallin. Optimisation de la radioprotection Le matériel devra être entretenu régulièrement avec réalisation au moins annuelle de dosimétrie d’ambiance. Le personnel devra recevoir une formation à la radioprotection avec l’aide de la PCR et du médecin du travail. Le personnel exposé aux RI devra porter un dosimètre passif au niveau de la poitrine (sous les EPI le cas échéant). Celui-ci sera lu chaque mois en catégorie A et chaque trimestre en catégorie B. En cas d’intervention en zone contrôlée, il faudra ajouter le port d’un dosimètre actif ou opérationnel donnant le débit de dose en temps réel et doté d’une alarme (seuil défini par la PCR et le médecin du travail). Les zones contrôlées doivent être signalées par un pictogramme et un voyant allumé rouge au dessus de la porte signale que le générateur est sous tension. - En radiologie conventionnelle et scanner, il convient de retourner systématiquement derrière le pupitre pour prendre des clichés.Si la présence auprès du patient est nécessaire, il faut porter un tablier de plomb et éventuellement un dosimètre des extrémités (poignets ou doigts) et/ou un dosimètre opérationnel. - En radiologie interventionnelle, le rayonnement diffusé est plus faible si le tube à rayons X est situé sous la table d’examen. Il faut essayer de limiter les temps de scopie et le nombre de personnes présentes en salle. Le ou les opérateurs présent(s) se tiendront si possible à distance du patient et porteront les EPI adaptés (tablier, gants, cache-thyroide, lunette à verres plombés). Par ailleurs, les appareils doivent être aux normes CE régulièrement entretenus et éventuellement dotés d’équipement de protection complémentaire (capot, écrans, jupes plombées autour de la table d’examen…). - En radiologie dentaire, l’opérateur doit se tenir latéralement par rapport au faisceau et à la distance maximale du patient ou en dehors de la salle. Pour éviter l’exposition des extrémités, il faudra faire tenir le détecteur au patient pour les radios endobuccales. - En radiologie vétérinaire, on utilisera au maximum les moyens de contention et les paravents plombés, sinon le personnel portera un tablier de plomb. Centres Médicaux SAINTE MARIE SAINT-DENIS LE PORT SAINT-PIERRE 30, rue André Lardy – Bât A Immeuble Paille en Queue 17, rue Roland Hoareau 2, rue René Dufestin Les cuves de la Mare 31, rue Jacob Boulevard Bank Tél : 02.6228.81.80 / Fax : 02.62.28.81.84 Tél : 02.62 21.06.92 / Fax : 02.62.21.31.40 Tél : 0262 42.04.10 / Fax : 02.62 43.69.83 Tél : 0262 25.07.43 / Fax : 02.62 35.12.63 Le suivi médical Les salariés exposés aux RI sont suivis en surveillance médicale renforcée (SMR) avec visite d’embauche préalable à l’affectation au poste, puis visite annuelle. Une numération formule sanguine (NFS) de référence à l’embauche est souhaitable mais ne sera pas réaliser systématiquement par la suite. Le médecin du travail délivre au salarié une carte individuelle de suivi médical fournie par l’IRSN. Il est destinataire des résultats des dosimétries individuelles lui permettant d’adapter le suivi médical. En cas de grossesse, la femme enceinte doit prévenir son médecin du travail le plus tôt possible. Celui-ci pourra alors proposer un changement de poste si elle est en catégorie A ou un maintien au poste, avec d’éventuels aménagements lorsqu’elle est en catégorie B. Dans ce cas, il faudra mettre en place une dosimétrie opérationnelle au niveau abdominal. En effet, la dose totale reçue par l’enfant à naître ne doit en aucun cas dépasser 1 mSv. Le dossier médical comprend la fiche d’exposition, les résultats des dosimétries et des examens complémentaires. Il doit être conservé pendant 50 ans. En conclusion, les doses reçues en radiologie conventionnelle, dentaire ou vétérinaire doivent être quasi nulles dans les conditions de travail habituelles. Seule la radiologie interventionnelle peut être à l’origine de doses approchant les limites réglementaires. Centres Médicaux SAINTE MARIE SAINT-DENIS LE PORT SAINT-PIERRE 30, rue André Lardy – Bât A Immeuble Paille en Queue 17, rue Roland Hoareau 2, rue René Dufestin Les cuves de la Mare 31, rue Jacob Boulevard Bank Tél : 02.6228.81.80 / Fax : 02.62.28.81.84 Tél : 02.62 21.06.92 / Fax : 02.62.21.31.40 Tél : 0262 42.04.10 / Fax : 02.62 43.69.83 Tél : 0262 25.07.43 / Fax : 02.62 35.12.63