SERVICE INTERENTREPRISES DE SANTE AU TRAVAIL
DU BATIMENT & INTERPROFESSIONNEL
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Article rédigé par Nicolas RATHELOT et paru dans la revue Premier Secours
L’irradiation médicale est la première source de rayonnements ionisants (RI) d’origine non naturelle
avec notamment la radiologie, la radiothérapie et la médecine nucléaire.
Elle représente en moyenne dans les pays développés une dose de 1 mSv/an/habitant.
En radiodiagnostic les doses délivrées sont très variables selon le type d’examen : de 0.1 mSv pour une radio
pulmonaire à environ 35 mSv pour un scanner thoracique.
Nous nous limiterons dans cet article à la radiologie conventionnelle (radiographie standard et scanner) et
interventionnelle (actes diagnostiques ou thérapeutiques nécessitant une scopie) ainsi qu’à la radiologie dentaire
et vétérinaire. Nous n’aborderons ni la radiothérapie ni la médecine nucléaire.
Les appareils de radiologie, sont des générateurs de rayons X. Le personnel peut être exposé à une
irradiation externe uniquement lorsque ceux-ci sont en fonctionnement. Mise à part une erreur de manipulation,
personne ne doit se trouver sous le faisceau direct. Seul le faisceau diffusé par le patient représente un risque
pour le personnel.
Principes de radioprotection
La radioprotection a pour but de protéger les patients et les salariés contre les effets des RI.
- Justification des actes : Le bénéfice d’un examen radiologique doit être nettement supérieur aux risques
(cf. guide des prescriptions des actes et examens courants).Le compte rendu du radiologue doit
mentionner la dose absorbée pendant l’examen.
- Optimisation des doses : on ne sait pas s’il existe un seuil pour la survenue des effets aléatoires des RI
(cancers, effets génétiques), il faut donc délivrer des doses aussi faibles que possible. C’est le principe
ALARA (As Low As Reasonibly Achievable).
- Limitation des doses : Contrairement aux deux principes précédents, celui-ci ne s’applique pas aux
patients mais seulement aux salariés. Le but est d’éviter les effets déterministes (observables
systématiquement à partir d’un certain seuil) et de diminuer au minimum les effets aléatoires. Les doses
maximales sur 12 mois consécutifs sont de 20 mSv pour le corps entier, 500 mSv pour les extrémités et
la peau et 150 mSv pour le cristallin.
Pour limiter l’irradiation externe, il convient de respecter trois règles :
- Réduire la durée d’exposition,
- Augmenter la distance par rapport à la source,
- Utiliser un écran adapté au rayonnement.
Qu’est ce que la radioprotection en
radiologie ?
Centres Médicaux
SAINTE MARIE 30, rue André Lardy – Bât A Les cuves de la Mare Tél : 02.6228.81.80 / Fax : 02.62.28.81.84
SAINT-DENIS Immeuble Paille en Queue 31, rue Jacob Tél : 02.62 21.06.92 / Fax : 02.62.21.31.40
LE PORT 17, rue Roland Hoareau Tél : 0262 42.04.10 / Fax : 02.62 43.69.83
SAINT-PIERRE 2, rue René Dufestin Boulevard Bank Tél : 0262 25.07.43 / Fax : 02.62 35.12.63
Analyse du poste de travail
L’employeur doit designer et former une personne compétente en radioprotection (PCR) qui va évaluer
en lien avec le médecin du travail les doses susceptibles d’être reçues par le personnel. Celles-ci dépendent des
caractéristiques du générateur de rayons X, des procédures de travail…Dans les salles de radiologie
conventionnelle, le manipulateur commande la prise de clichés à partir d’un pupitre protégé. Mais certains
examens peuvent nécessiter sa présence auprès du patient. C’est le cas par exemple pour la cystographie, le
lavement baryté de même que pour les gestes scannoguidés, et la radiologie interventionnelle. Lorsque le patient
est agité ou s’il s’agit d’un enfant, on utilisera des moyens de contentions adaptés ou on sollicitera un parent afin
d’éviter l’exposition du personnel.
L’osteodensitométrie et la radiologie dentaire délivrent des doses faibles (cliché rétro alvéolaire : 5 µSv,
panoramique : 10 µSv). En pratique vétérinaire, vu le faible nombre de clichés, la dose efficace annuelle ne doit
pas dépasser 1 à 2 mSv pour les assistants ou les vétérinaires.
L’étude de poste permet de délimiter des zones réglementées :
- Une zone contrôlée intermittente lorsque le tube à rayon X, le scanner ou la scopie (radiologie
interventionnelle) fonctionnent ;
- Une zone surveillée derrière le pupitre de commande.
Le personnel exposé aux RI sera classé en deux catégories :
- Catégorie A s’ils sont susceptibles de recevoir des doses dépassant les 3/10 d’une limite de dose (6 mSv
pour le corps entier, 150 mSv pour la peau ou les extrémités ou 45 mSv pour le cristallin). On classe
dans cette catégorie, les médecins pratiquant la radiologie interventionnelle (surtout si les temps de
scopie sont longs) et les actes scannoguidés.
- Catégorie B pour le personnel travaillant en zone surveillée (manipulateur radio, assistant dentaire ou
vétérinaire…) et donc susceptible de recevoir une dose qui dépasse la dose admise pour le public soit 1
mSv pour le corps entier, 50 mSv pour la peau et les extrémités ou 15 mSv pour le cristallin.
Optimisation de la radioprotection
Le matériel devra être entretenu régulièrement avec réalisation au moins annuelle de dosimétrie d’ambiance.
Le personnel devra recevoir une formation à la radioprotection avec l’aide de la PCR et du médecin du travail.
Le personnel exposé aux RI devra porter un dosimètre passif au niveau de la poitrine (sous les EPI le cas
échéant). Celui-ci sera lu chaque mois en catégorie A et chaque trimestre en catégorie B. En cas d’intervention
en zone contrôlée, il faudra ajouter le port d’un dosimètre actif ou opérationnel donnant le débit de dose en
temps réel et doté d’une alarme (seuil défini par la PCR et le médecin du travail). Les zones contrôlées doivent
être signalées par un pictogramme et un voyant allumé rouge au dessus de la porte signale que le générateur est
sous tension.
- En radiologie conventionnelle et scanner, il convient de retourner systématiquement derrière le pupitre
pour prendre des clichés.Si la présence auprès du patient est nécessaire, il faut porter un tablier de plomb
et éventuellement un dosimètre des extrémités (poignets ou doigts) et/ou un dosimètre opérationnel.
- En radiologie interventionnelle, le rayonnement diffusé est plus faible si le tube à rayons X est situé sous
la table d’examen. Il faut essayer de limiter les temps de scopie et le nombre de personnes présentes en
salle. Le ou les opérateurs présent(s) se tiendront si possible à distance du patient et porteront les EPI
adaptés (tablier, gants, cache-thyroide, lunette à verres plombés). Par ailleurs, les appareils doivent être
aux normes CE régulièrement entretenus et éventuellement dotés d’équipement de protection
complémentaire (capot, écrans, jupes plombées autour de la table d’examen…).
- En radiologie dentaire, l’opérateur doit se tenir latéralement par rapport au faisceau et à la distance
maximale du patient ou en dehors de la salle. Pour éviter l’exposition des extrémités, il faudra faire tenir
le détecteur au patient pour les radios endobuccales.
- En radiologie vétérinaire, on utilisera au maximum les moyens de contention et les paravents plombés,
sinon le personnel portera un tablier de plomb.
Centres Médicaux
SAINTE MARIE 30, rue André Lardy – Bât A Les cuves de la Mare Tél : 02.6228.81.80 / Fax : 02.62.28.81.84
SAINT-DENIS Immeuble Paille en Queue 31, rue Jacob Tél : 02.62 21.06.92 / Fax : 02.62.21.31.40
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SAINT-PIERRE 2, rue René Dufestin Boulevard Bank Tél : 0262 25.07.43 / Fax : 02.62 35.12.63
Le suivi médical
Les salariés exposés aux RI sont suivis en surveillance médicale renforcée (SMR) avec visite
d’embauche préalable à l’affectation au poste, puis visite annuelle. Une numération formule sanguine (NFS) de
référence à l’embauche est souhaitable mais ne sera pas réaliser systématiquement par la suite. Le médecin du
travail délivre au salarié une carte individuelle de suivi médical fournie par l’IRSN. Il est destinataire des
résultats des dosimétries individuelles lui permettant d’adapter le suivi médical.
En cas de grossesse, la femme enceinte doit prévenir son médecin du travail le plus tôt possible. Celui-ci
pourra alors proposer un changement de poste si elle est en catégorie A ou un maintien au poste, avec
d’éventuels aménagements lorsqu’elle est en catégorie B. Dans ce cas, il faudra mettre en place une dosimétrie
opérationnelle au niveau abdominal. En effet, la dose totale reçue par l’enfant à naître ne doit en aucun cas
dépasser 1 mSv.
Le dossier médical comprend la fiche d’exposition, les résultats des dosimétries et des examens
complémentaires. Il doit être conservé pendant 50 ans.
En conclusion, les doses reçues en radiologie conventionnelle, dentaire ou vétérinaire doivent être quasi
nulles dans les conditions de travail habituelles. Seule la radiologie interventionnelle peut être à l’origine de
doses approchant les limites réglementaires.
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