PIANO CARRÉ ORGANISÉ

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PIANO CARRÉ ORGANISÉ
NUMÉRO D'INVENTAIRE : E. 995.15.1
FACTEUR : ÉRARD
LIEU DE FABRICATION : PARIS
DATE DE FABRICATION : 1791
Le piano carré organisé appartient à la famille des claviorganums, qui regroupe
des instruments hybrides issus de l’orgue et d’instruments à cordes pincées ou
frappées (clavecin, épinette, virginal, clavicorde, piano). Le qualificatif « organisé
» accolé au nom des seconds manifeste cette double ascendance. Les
représentants de cette famille sont extrêmement rares dans le monde.
Il est possible qu’à l’origine, pour certaines exécutions comme celles des opéras de Monteverdi, qui réclamaient la présence
simultanée d’un petit orgue et d’un instrument à cordes pincées, il ait été plus aisé de poser un clavecin ou une épinette sur un
orgue coffre plutôt que d’avoir deux instruments séparés.
À la fin du XVIIIe siècle, le piano organisé connaît certain succès en France et en Europe. Héritier des clavecins organisés des siècles
précédents et précurseur des pianos harmoniums du siècle suivant, cet instrument est surtout joué dans les salons. La comtesse
du Barry acquiert ainsi un piano organisé dès 1772 pour ses appartements de Versailles.
Jusqu’à l’arrivée des instruments de Sébastien Érard, Clicquot et Dallery étaient les principaux artisans de la diffusion de piano
importés d’Angleterre, qu’ils organisaient dans leurs ateliers. Il est probable qu’Érard leur ait aussi sous-traité certains de ses
instruments.
Le piano et l’orgue peuvent être joués seuls ou accouplés. La musique interprétée était vraisemblablement composée de potspourris d’airs à la mode. On ne connaît que deux œuvres expressément écrites pour ce type d’instrument : la Symphonie
concertante pour piano organisé, basson, harpe et ensemble à cordes du compositeur russe Dmitri Bortnianski (1790) et le Recueil
de pièces de clavecin et de forté piano organisé, par différens autheurs de Balbastre (vers 1780).
L’instrument du Musée de la musique
Histoire
Ce piano est longtemps resté la propriété de la maison Érard qui l’avait racheté en 1893 pour l’intégrer à son propre musée.
L’instrument subit alors une restauration dans l’esprit de l’époque qui haussa notamment le diapason d’un demi-ton en décalant les
tuyaux d’un rang vers le grave. À l’initiative du collectionneur privé qui fut son dernier propriétaire et souhaitait le rendre jouable, il a
été restauré dans les années 1990.
Description
Il s’agit d’un piano carré de conception standard posé sur un coffre au décor assorti à celui du piano en plaquage d’acajou sur les
quatre faces, avec des filets d’érable devant et sur les côtés. La doucine raccordant les deux instruments recouvre la partie
inférieure du piano sur une hauteur de 4 cm. Les quatre faces de l’orgue sont fermées par des panneaux grillagés amovibles. Le
piano est fixé au bâti de l’orgue de chaque côté par deux grandes vis enfoncées dans le sommier.
Extrait Musical
Sur les paroles de Théodore Desorgues et la musique de François Joseph Gossec, l’Hymne à l'Etre suprême (1794) est chanté par le
baryton Arnaud Marzorati , accompagné au piano carré organisé par l’ensemble Les Lunaisiens,
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