Cas cliniques douleur, soins palliatifs et maladies

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Enseignement National
DES de Médecine Physique et de Réadaptation – DIU de Rééducation
Module : Douleur Oncologie Sida Soins Palliatifs
CAS CLINIQUES
Pierre-Alain JOSEPH, Mathieu de SEZE
[email protected]
CAS CLINIQUE 1
• Femme de 32 ans, infirmière, 3 jeunes enfants,
"joggeuse".
• Douleur localisée au niveau du 2ème
métatarsien droit, pas de signe inflammatoire
local, examen général parfait
• Radiographie initiale normale
• Vous la revoyez 15 jours plus tard, elle souffre
toujours ?
La radiographie (ci-dessus) est effectué 15 jours après la 1ere consultation et
montre la présence d'un cal autour du 2éme métatarsien droit (flèche).
Dès lors le diagnostic de fracture de fatigue est posé
Quel est votre thérapeutique?
1. une décharge est prescrite + AT
2. traitement antalgique oral palier 1
Un mois plus tard la patiente consulte pour une recrudescence des
douleurs.
L'interrogatoire révèle l'absence de mise au repos du pied.
La radiographie montre cette fois-ci une fracture complète du
2éme métatarsien
• Tomodensitométrie
(si doute diagnostique)
Les Fractures de Fatigue (fracture de stress)
lésion par surcharge des tissus osseux.
Il ne s’agit pas réellement d’une fracture, mais d’une maladie de
l’adaptation de l’os à l’effort pouvant toucher tout pratiquant sportif
quel que soit son niveau : des sportifs de haut niveau, mais aussi
chez des sportifs dits « du dimanche ».
• Les premières descriptions furent essentiellement situées au
métatarsien. On reporte ces descriptions aux médecins militaires
qui retrouvaient ces pathologies douloureuses après pratique de
marches relativement longues par des soldats portant des sacs à
dos assez lourds. Aujourd’hui coureurs à pied…
• Au niveau rachidien lyse isthmique (gymnastes++)
• Les efforts sportifs excessifs qualitativement ou quantitativement
exposent à l'apparition de microlésions pouvant provoquer des microfissures et l'apparition progressive d'une fracture
• les contraintes dues à la réalisation d'un geste sportif en extension,
torsion, rotation, augmentent la sollicitation du tissu osseux
- les conditions de pratique sur sol dur, longue distance, avec
chaussures mal adaptées ou absence de semelles amortissantes
- mauvaises adaptations proprioceptives.
- la vitesse d'entraînement ou de course provoque une diffusion des
ondes de choc le long du corps, de façon exponentielle à la vitesse
de course
• augmentation récente d’un entraînement ou reprise d’un
entraînement après une période d’arrêt pour diverses raisons dont
blessure, maladie ou intervention chirurgicale
• Les facteurs complémentaires
- mauvaise alimentation et déficit d'hydratation
- déficit de préparation physique généralisée
- facteurs hormonaux surtout chez la femme, aménorrhée
- rôle du potentiel osseux
- anorexie
• Le sportif ou le patient consulte essentiellement pour une douleur
atypique de survenue progressive qui ne disparaît pas malgré de
nombreux soins.
Le diagnostic repose à la fois sur la conjonction des données
cliniques (contexte) et sur l’alerte médicale qui consiste à y penser.
Il faut y penser quelle que soit la localisation, même si les fractures
de fatigue surviennent plus fréquemment aux membres inférieurs
qu’aux autres localisations.
• L’examen clinique recherchera la douleur, avec palpation soigneuse
de la zone douloureuse, petite percussion qui réveille la douleur,
tuméfaction osseuse péri-douloureuse, quelquefois modification
cutanée qui pourrait faire évoquer une algodystrophie.
On peut également réveiller une douleur par un test aux ultrasons en
continu. Dès que l’on provoque un passage d’ultrason en continu, on
peut avoir un réveil plus douloureux que du côté controlatéral.
• Diagnostic différentiel principal = périostite
•
Examens complémentaires
• Radiographie
= pauvre et tardive
Les premiers signes radiologiques n’apparaissent que deux à trois
semaines après le début des douleurs, et quelquefois plus tardivement :
épaississement périosté localisé pouvant permettre d’établir un diagnostic.
cal hypertrophique possible
• Scintigraphie
bon moyen de mise en évidence de fracture de fatigue.
L’hyperfixation aux trois temps de l’examen n’est pas spécifique à une
fracture de fatigue. Il faudra donc mettre en relation la zone d’hyperfixation
avec la zone douloureuse.
Pas utile au suivi évolutif, ni pour fixer avec précision un calendrier de
survenue.
• Echographie
pour un diagnostic différentiel, et retrouver
une zone mixte non visible à la radiographie.
• Tomodensitométrie
Utile surtout au diagnostic différentiel.
• IRM
Excellent outil diagnostique qui peut remplacer la scintigraphie
Traitement
• Pronostic
favorable avec le repos = décharge éventuelle si possible,
repos sportif, physio-électrothérapie, glaçage.
La kinésithérapie peut aider à une récupération, avec la pratique
d’ionophorèse au chlorure de calcium, mais surtout le
kinésithérapeute permettra une remise en réadaptation à l’effort
progressive pour permettre une mise en confiance du sportif.
Aucun traitement par médicament n'a apporté aujourd'hui des preuves
d'efficacité sur la réduction du temps de consolidation des fractures
de fatigue.
La durée de consolidation peut être considérée entre 4 et 8 semaines.
(radiographie si nécessaire pour confirmer la consolidation).
Après examen podologique, prescription de semelles adaptées :
- préconisation de réalisations d'étirements spécifiques
- réadaptation alimentaire
- réalisation chez la sportive d'une D.M.O. de principe
- chez la femme sportive, rééquilibrage hormonal, lutte contre
l'aménorrhée et discuter une contraception orale ou un traitement
hormonal substitutif (T.H.S.), s'il n'existe pas de contre-indication ou
de facteur de risque particulier.
CAS CLINIQUE 2
• Femme de 36 ans
Lombalgie chronique
Exacerbation récente des douleurs
Pas d’altération de l’état général ni fièvre,
pas de signe de souffrance radiculaire
Sagittal T1
Sagittal T2
Axial T1
Axial T2
Discopathie dégénérative de L5S1 stade dégénératif (Modic 2)
avec une poussée inflammatoire (Modic1)
Les plateaux des vertèbres L5 et S1 au contact du
disque L5-S1 apparaissent en hypersignal T1 et T2,
correspondant à un stade dégénératif de la discopathie.
Le disque L5-S1 est par ailleurs en hyposignal T2 et sa
hauteur est très diminuée.
Sagittal T1
Sagittal T2
disque L4-L5 également dégénératif (hyposignal T2 franc)
comme le plateau supérieur de L5
Axial T1
Axial T2
image en hypersignal T2 et hyposignal T1 de la partie droite du plateau inférieur de L5:
il s'agit d'une zone inflammatoire
IRM lombaire de volontaires
asymptomatiques : les chiffres
•
•
•
•
52% bombement discal
27% protrusion discale
1% exclusion
19% hernie intraspongieuse
Jensen et al., N Engl J Med 2000
IRM lombaire de volontaires
asymptomatiques : signal des plateaux
300 disques, classification de Modic
• Modic I : 1 disque par un des radiologues
• Modic II : 2 disques/4 disques
• Modic III : 1 disque par un des
radiologues
Weishaupt et al., Radiology 1998
Ce signal IRM : hypo T1 et hyper T2 (Modic I) n'est
1) Quasiment jamais observé chez les sujets asymptomatiques
2) Facteur prédictif de bonne réponse à la chirurgie
la discopathie active (Modic) est le reflet d’une souffrance discale
qui parait cliniquement pertinente
Signification de ce signal IRM ?
Vital et al , Spine 2003; Weishaupt et al, Radiology 1998
 inflammation locale : infiltration intradiscale?
D’après F RANNOU ANMSR 2007
Hyperalgique
Déficitaire < 3
Queue de cheval
AINS = 90% S
LSA
10 %
Hospitalisation
Dissectomie
HD intracanalaire
Traitements physiques
Imagerie
HD Foraminale
Hiatus = 80%S
Infiltration foraminale = 90%S
20%
Geste discal
Petite HD
Nucleolyse
Nucleotomie
10%
Grosse HD
migrée
Dissectomie
chirurgicale
Dissectomie
endoscopique ou
chirurgicale
CAS CLINIQUE 3
• Homme de 53 ans, porteur d’une sclérose
latérale amyotrophique à forme bulbaire
évoluée, trachéotomisé et gastrostomisé
• Crampes douloureuses des membres
importantes
• Pas d’effet des antalgiques usuels (palier 1 & 2)
ni des anti-inflammatoires
 Quelles solutions thérapeutiques?
Identifier le ou les mécanismes
• Spasticité?
Antispastiques, Physiothérapie
Mobilisation passive
• Immobilité ?
Massage
Mobilisation verticalisation
• Facteurs nutritionnels ? Apports adaptés quantité
qualité surveiller poids++
• Déshydratation?
Iono? Hydratation
• Fasciculations?
Sels de quinine
Corticothérapie
• Anxiété dépression ?
Pharmacologie
Entretiens
• Les aidants rapportent une hypersalivation
avec une stase bucco pharyngée et un
bavage très génant quand il est mis au
fauteuil
 Quelles solutions thérapeutiques ?
• Anticholinergiques
Tricycliques = Laroxyl gouttes 10 à 75
mg/24h (intérêt aussi pour le syndrome
pseudo bulbaire)
Scopolamine patch ou SC 0.25 à 3mg /24h
Atropine gouttes buccales
Toxine botulique des glandes salivaires
• Soins bucco dentaires
• Vous constatez des difficultés de tenue de
la tête avec une atteinte majeure de la
musculature cervicale.
La tête tombe en avant dès que le patient
est mis au fauteuil, il est douloureux
 Quelles solutions?
• Orthèses cervicales ?
• Fauteuil adapté
dossier inclinable, voire corset siège
appui-tête adapté avec sangle
céphalique
• Durée de verticalisation adaptée
(périodes de repos)
CAS CLINIQUE 4
Vous êtes amené à prendre en charge une femme
cde 60 ans, en soins palliatifs à domicile pour un
cancer de l’ovaire métastatique avec carcinose
péritonéale. Elle est actuellement bien soulagée
par son traitement morphinique per os matin et
soir.
Elle est nauséeuse et vomit un peu matin et soir,
elle a une constipation sans syndrome occlusif.
 Quelles solutions thérapeutiques?
Vérifier
causes médicamenteuses, iatrogénie
rediscuter l’étiologie et son traitement spécifique
o
o
o
o
o
o
o
Causes métaboliques (insuffisance rénale, hypercalcémie)
Causes de stase gastrique ou obstacle à la vidange
Causes d’occlusion digestive
Troubles vestibulaires
Anxiété
Toux et irritations pharyngées infectieuses
Pathologies de la bouche
Traitement de base des nausées vomissements
PROKINETIQUES
Métoclopramide PRIMPERAN® IV SC PO 30 à 60 mg/24h
Dompéridone MOTILIUM® PO 10 à 30 mg/24h
et/ou
NEUROLEPTIQUES
Halopéridol HALDOL® SC PO 5 à 15 mg/24h en 2 ou 3
prises
Chlorpromazine LARGACTIL® IV PO 12.5 à 50 mg/24h en 4
à6
prises ou en continu SE
Si inefficace
ANTICHOLINERGIQUES SCOPOLAMINE® SC 0.25 à
3mg /24h
ANTI 5 HT 3 Granisetron KYTRIL® PO 3 à 9 mg/24h en 2
prises IV 8 mg dose initiale puis 1mg/h SE
NEUROLEPTIQUE Lévomépromazine NOZINAN® PO 2 à
6 mg /24 h SC 12.5 à 50 mg/24h
NE PAS ASSOCIER LES PROKINETIQUES ET LES
ANTICHOLINERGIQUES
PAS DE PROKINETIQUES EN CAS D’OBSTACLE
Mesures hygiéno-diététiques et de soutien
- soins de bouche, menthe, jus de citron,
sprays protecteurs
- rafraîchissement du visage et de la bouche
- aération de la pièce et éloignement des
sources d’odeurs désagrables
- recherche de la posture adaptée
- correction éventuelle d’une déshydratation
- écoute, réassurance, anxiolytiques si
besoin
CONSTIPATION
1. Mesures préventives
- Mobilisation
- Règles hygiéno-diététiques et Hydratation orale
- Installation favorable
- Prescription combinée opioïde/laxatif
2. Eliminer une complication ( occlusion, fécalome,
globe vésical) et si possible traiter la cause
3. Fécalome
Lavements ( mélange tiède 1 NORMACOL® + 1/2lL d’eau + huile )
MOVICOL® 6 à 8 sachets par jour
Au besoin fractionnement et extraction digitale
CONSTIPATION
4. Traitements curatifs
• Laxatifs par voie orale :
- émollients : Paraffine LANSOYL®, LUBENTYL® 5 à 30g/jour
Lactulose DUPHALAC®, LACTULOSE® 10 à 30 g/jour
Macrogol FORLAX® 10 à 60 g/jour
MOVICOL® 1 à 8 sachets par jour ( à privilégier en association à la
morphine)
- stimulants : Sene SENOKOT® 15 mg/jour
Dantrone MODANE® 50 mg/jourBisacodyl CONTALAX, DUCOLAX® 10 mg/jour
Cascara PERISTALTINE® 200 mg/jour
• Laxatifs par voie rectale
- Suppositoires : Paraffine, glycérine
Bisacodyl DULCOLAX®, EDUCTYL®
- Lavements : Sorbitol MICROLAX®
Phosphates sodiques NORMACOL®
• Cholinergiques en cas d’échec et en l’absence de cause digestive
Néostigmine PROSTIGMINE®
Pyrodostigmine MESTINON®
• Malgré votre traitement, vous la
revoyez quelques jours plus tard, elle
présente des vomissements fréquents,
un arrêt du transit et un abdomen
douloureux et météorisé.
OCCLUSION INTESTINALE
1. Traitement
• Morphiniques : titration ou adaptation de la dose
• Corticostéroïdes : Méthylprédnisolone SOLUMEDROL® 1 à 4
mg/kg/J IV SC
• (éventuellement répartition 2/3 dose le matin et 1/3 l’AM avant 16h),
associée à une protection gastrique type AZANTAC® 50*3 /J IV ou
IM
• Antisécrétoires : SCOPOLAMINE® ½ amp 2 à 6 fois/J SC
• SCOBUREN® 2 amp 2 à 6 fois/J SC
• Octréotide Acétate SANDOSTATINE® 300 à 600 ug/J SC
2. Traitements complémentaires
• Sonde naso-gastrique d’aspiration ?
• Antiémétiques sauf PRIMPERAN® (augmentation du péristaltisme)
• Antispasmodiques mais attention l’association SPASFON®
MORPHINE® annule l’effet antispasmodique
• Laxatifs, lavements, traitement d’un éventuel fécalome
• Hydratation ? Nutrition parentérale ?
• Votre traitement améliore les
symptômes mais la patiente est
nauséeuse en permanence, épuisée et
de ce fait refuse toute prise alimentaire.
L’assistance alimentaire n’est indiquée que si le bénéfice
attendu est suffisamment durable et sans contrainte déraisonnable
pour la qualité de vie du patient
Mais ce sont des besoins vitaux à forte composante symbolique pour le
patient en fin de vie et pour les accompagnants…
1. Evaluer
- les goûts et les désirs du patient
- les difficultés : dysphagie, fausses routes, nausées/vomissements,
douleurs
- l’état psychologique : dépression, anxiété, repli sur soi
- le pronostic : court, moyen, long terme ?
- éliminer une cause iatrogène médicamenteuse
- examiner la bouche
2. Quelques pistes d’assistance alimentaire
• Soins de bouche, humidification
• Stimuler l’appétit :
- Présentation des repas, convivialité
- Fractionner les repas, plats froids
- Enrichir l’alimentation et l’adapter aux désirs du patient
- Boissons et aliments pour le plaisir et le confort : glaçons aromatisés,
sorbets, fruits frais
- Epaissir les aliments et eau gélifiée en cas de fausses routes
- Corticoides ( 0.25 à 0.5 mg/kg, à réévaluer après 4 semaines ),
progestatifs :
⇒ acétate de megestrol 160 mg/J
⇒ acétate de medroxyprogestérone 500 à 1000 mg/J
• Intensifier la prévention d’escarres
• Discuter : SNG, alimentation parentérale, gastrostomie
3. Hydratation en fin de vie
- peu voire pas indiquée
- l’état de déshydratation aurait des avantages en diminuant certains
symptômes ( mictions douloureuses, encombrement bronchique,
ascite, oedèmes )
- le sensation de soif disparaît avec des soins de bouche et
humidifications répétées
- « agressivité » du geste ( risque de complication, non respect du
principe de non violence…)
- mais l’abstention peut être vécue comme un abandon, devoir moral
de désaltérer et de nourrir
- la perfusion SC ou sur site permet de passer certains traitements
- limite l’apparition d’effets secondaires et d’inconfort
- évite les fausses routes
Cette malade souffre d’escarres de
décubitus, en particulier des escarres
sacrées noires et cartonnées qui ont
une odeur nauséabonde qui
l’incommode.
Elle souffre aussi de prurit généralisé,
sans cause évidente et d’une
candidose buccale douloureuse
Prévention des soins douloureux
• Morphine
Patient ne recevant pas de morphine : 5 à 10 mg de morphine
immédiate SC ou PO 45 à 60
minutes ( voire 2h) avant les soins
Patient déjà sous morphine : bolus de 10% de la dose journalière
Ajuster les doses en fonction de la réévaluation de la douleur
• Et / ou
XYLOCAINE® ( gel, spray, injectable) sur les plaies 20 minutes
avant les soins
Crème EMLA®
HYPNOVEL® 0.5 à 1 mg SC
KALINOX®
Prurit
1. Soins de peau
Peau sèche
- éviter la chaleur, bains chauds, agents asséchants ou irritants
(savons, lessive, vêtements en laine)
- usage fréquent des crèmes hydratantes
Peau humide
- séchage soigneux
- vêtements en coton
- traitement d’une transpiration excessive
2. Echec des mesures simples
Corticoides locaux en cas de prurit localisé
Antihistaminiques, Corticoides per os en cas de prurit généralisé
(efficacité inconstante)
Eventuellement HALDOL
SOINS DE BOUCHE
1. Prévention
- veiller à une bonne hydratation , soins dentaires si besoin
- brossage des dents ( brosse à dents pédiatrique) et soins de bouche réguliers (dentifrice
dilué ou eau bicarbonatée 14%)
- humidifications répétées (brumisateur, AEQUASYAL®)
2. Bouche douloureuse
- XYLOCAINE® gel ½ cuillère à café à la demande ( mais attention aux fausses routes++)
- 1g ASPEGIC® dans l’eau en gargarisme ou bain de bouche
- gel gingival
- application locale de morphine
- bains de bouche à l’ULCAR®
- Antalgiques par voir générale en continu et/ou avant le soin
3. Bouche sèche
- Soins de bouche réguliers et Humidifications, brumisations
- Fruits frais ( ananas)
- Glaçons aromatisés
- Salive artificielle ARTISIAL® ou SULFARLEM S25®
- bains de bouche à l’EXACYL®
SOINS DE BOUCHE (2)
4. Mycose
- bains de bouche fréquents avec eau bicarbonatée 14%
- application FUNGIZONE®, MYCOSTATINE®, DAKTARIN®
- LORAMYC® 1 cp buccal muco-adhesif par jour J7 à J14 ( +++CI : anticoagulants
oraux, sulfamides hypoglycémiants)
- ou bains de bouche 500cc bicarbonates/1flacon MYCOSTATINE®/sirop aromatisant
- TRIFLUCAN® 50 à 100 mg par jour PO
5. Bouche sale
- soins de bouche
- application de vaseline ou gel de LANSOYL®
- BETADINE® verte, cola, morceaux d’ananas frais
6. Mauvaises odeurs
- soins de bouche
- Métronidazole FLAGYL® voie générale ou locale
7. Bouche hémorragique
- bains de bouche à l’EXACYL®
Documents
1. ANAES. Modalités de prise en charge de l’adulte nécessitant des soins palliatifs. Décembre
2002.
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_272224/modalites-de-prise-en-charge-de-l-adultenecessitantdes-soins-palliatifs
2. ANAES-SFAP. L’accompagnement en fin de vie et de leurs proches. Janvier 2004
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_272290/accompagnement-des-personnes-en-fin-devie-et-deleurs-proches
3. AFSSAPS. Soins palliatifs : spécificité d’utilisation des médicaments courants hors
antalgiques. Octobre 2002.
http://www.afssaps.fr/Afssaps-media/Publications/Recommandations-de-bonne-pratique
4. HAS. Prévention et traitement des escarres de l’adulte et du sujet âgé. Décembre 2001
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_271996/prevention-et-traitement-des-escarres-deladulte-et-dusujet-age
5. Société française d’accompagnement et de soins palliatifs
http://www.sfap.org
6. SNFGE. Nutrition et hydratation en fin de vie
http://www.snfge.asso.fr
7. PERRIER M., FONDRAS J-C, Soins Palliatifs, Collection Conduites, Ed DOUIN,2004.
8. BLANCHET V., Pratiquer une sédation en soins palliatifs, La Revue du Praticien
Médecine Générale, Tome 16 N° 582 du 09 septembre 2002
http://www.sfap.org/pdf/III-O6a-pdf.pd
9. Manuel de soins palliatifs. Centre d’éthique médicale. Ed DUNOD
CAS CLINIQUE 5
Un patient de 81 ans en bon état général et
cognitif a été victime d’un zona.
Il vous consulte pour des douleurs
 Quel outil d’évaluation des douleurs neuropathiques?
Permet de confirmer
la présence d’une
composante
neuropathique
Positif si score égal
ou supérieur à 4/10
Spécificité 90%
sensibilité 83%
(Bouhassira
PAIN 2005)
Douleurs zostériennes
• Physiopathologie
– Primo-infection virus varicello-zonateux
– Virus latent dans le ganglion rachidien sensitif
– Réactivation : virus se multiplie et chemine le long du neurone
sensitif jusqu’à la peau
• Lésion vésiculeuse cutanée
• Lésion de la gaine de myéline : douleurs neuropathiques
• Clinique
–
–
–
–
–
Localisation intercostale ++
Douleur prodromale J-5
Douleur aiguë concomitante de l’éruption
Douleur chronique : allodynie dans 90% des cas
Durée : 6 mois à 1 an
Douleurs zostériennes
• Prévalence diminuée par la prise d’un traitement antiviral
• Facteurs de risque
– Age > 50 ans
– Sévérité du zona
– Intensité de la douleur prodromale et de la douleur aiguë
• Séquelles cutanées, hypoesthésie
• Traitement antalgique par lidocaïne topique
Traitements des douleurs neuropathiques
• Produits d’efficacité établie dans plusieurs étiologies
(GRADE A)
– Antiépileptiques modulateurs des canaux calciques
• Gabapentine NEURONTIN®
– Induction lente
– 2400 à 3600mg/j (attention arriver à dose efficace!)
– 3 prises
• Prégabaline LYRICA ®
–
–
–
–
Induction plus rapide
300 à 600mg/j
2 prises
Efficace dès la 1° semaine
• Souvent bon profil de tolérance : vertiges, somnolence
• Produits d’efficacité établie dans plusieurs étiologies
(GRADE A)
– Antidépresseurs tricycliques type IRS-NA
•
•
•
•
Amitryptiline, imipramine, clomipramine
LAROXYL ®, ANAFRANIL ®, TOFRANIL ®
Dose moyenne efficace : 75mg/j
Induction très lente, début à 5-10mg/j, nécessite plusieurs semaines
pour plein effet
• Prise unique le soir
• Effets indésirables fréquents , donc utilisés plutôt en seconde ligne
thérapeutique, notamment
–
–
–
–
–
sédation, confusion, excitation
constipation, sécheresse buccale, dysurie, rétention urinaire
vertiges, troubles visuels, glaucome
palpitations, hypotension orthostatique
troubles du rythme cardiaque
Antidépresseurs tricycliques
• Non recommandés chez les sujets âgés
• Contre-indications :
– Facteurs de risques cardio-vasculaires
– Glaucome
• Efficacité dans la dépression, l’anxiété et les
troubles du sommeils chroniques : à posologie
plus élevée
• Produits d’efficacité établie dans plusieurs étiologies
(GRADE A)
– Opioïdes forts
• Morphine
– 15-300mg/j
• Oxycodone OXYCONTIN® LP / OXYNORM ®
– Oxycodone 10mg = morphine orale 20mg
– Dose efficace : 10-120mg/j
– Bon profil de tolérance
• Douleurs nociceptives, cancéreuses
• Efficacité établie dans un nombre restreint de
mécanismes (GRADE A)
– Lidocaïne topique : VERSATIS*
• Douleur post-zostérienne, allodynie mécanique
• 3 patchs/j pour couvrir l’ensemble de la zone
douloureuse pendant 12h/j
• Sur peau saine
• Pas de passage systémique
• Délivrance maintenant possible en médecine
de ville
• Produits d’efficacité établie dans un nombre restreint
d’étiologies (GRADE A)
– Duloxétine : CYMBALTA® IRS-NA
• Indication dans Polyneuropathie diabétique, mais utilisé dans
d’autres mécanismes
• Dépression et anxiété
• 60-120mg/j en une prise
• Nausées, constipation, somnolence, vertiges
• Pas d’effet cardiaque
– Tramadol :
•
•
•
•
•
double mécanisme d’action : opioïde faible + IRSNA
Polyneuropathie diabétique
Autres polyneuropathies sensitives
200-400mg/j
Vertiges, nausées, somnolence
57
Produits utilisés sans corpus important d’études
d’efficacité spécifique (GRADE B) ou sans études
spécifiques dans les douleurs neuropathiques
– Antidépresseurs
• Venlafaxine, maprotiline, fluoxétine, paroxétine, milnacipran
• EFFEXOR®, LUDIOMIL®, PROZAC®, DEROXAT®, IXEL®
– Clonazepam RIVOTRIL® (accès douloureux)
– Autres antiépileptiques
• lamotrigine,valproate de sodium, carbamazépine, oxcarbazépine,
levetiracetam …
• LAMICTAL®, DEPAKINE®, TEGRETOL®, TRILEPTAL®, KEPPRA®
– capsaïcine topique
• ATU
– Dronabinol (cannabinoïde)
• ATU (TétraHydroCannabinol utilisé en Amérique du Nord et Europe)
Antalgie douleurs neuropathiques
• Associations médicamenteuses
– Gabapentine + morphine : effet additif
(A)
– Gabapentine + venlafaxine : effet additif
(B)
• Traitements non médicamenteux
– Neurostimulation trans-cutanée (hors zone anesthésiée)
• douleur neuropatique périphérique focale
(B)
– Neurostimulation médullaire
• douleur neuropatique périphérique focale
(B)
– Thérapies cognitives et comportementales
• Comorbidité anxieuse
(B)
Recommandations professionnelles
JTD, SFETD, SOFMER, 2008
• Stratégie stratifiée sur le patient
• en 1ère intention
– Monothérapie
– Antiépileptique
• NEURONTIN®, LYRICA®
• CYMBALTA® (neuropathie diabétique)
• Tramadol :
– Intéressant dans la neuropathie diabétique et dans les
autres PN sensitives, notamment en cas de forte
composante nociceptive associée
• Emplâtre de lidocaïne VERSATIS ® :
– en 1ère intention dans les douleurs post-zostériennes
Recommandations
En 2nde intention
– En cas d’échec complet ou d’effets secondaires importants du
traitement initial, le substituer par un produit de classe
différente d’efficacité démontrée
– Envisager aussi un Antidépresseur tricyclique
• LAROXYL®, ANAFRANIL®, TOFRANIL®
– Choix entre les 2 classes dépend des comorbidités, âge et
effets secondaires
– En cas d’efficacité partielle, une association peut-être
proposée entre produits de 1° intention
• Opiacés forts
– Après échec des médicaments de 1ère intention utilisés en
monothérapie, et le cas échéant en association
– Précautions usuelles des opiacés au long cours
• Période de titration adaptée aux caractéristiques du
produit utilisé
– Initiation à doses faibles et augmentation progressive
par paliers en fonction de la tolérance et de l’efficacité
– À poursuivre jusqu’aux doses maximales avant de
considérer un échec (vérifier observance?)
• Evaluation
– Régulière durant le 1er mois de l’efficacité et de la tolérance
• Prescription d’un traitement efficace
- à poursuivre au moins 6 mois
• Précautions lors de l’arrêt (syndrome de sevrage)
Recommandations professionnelles
• Quand référer un patient à une structure
de prise en charge de la douleur ?
– Nécessité d’un soulagement estimé comme
urgent
• Intensité
• Comorbidités sévères
– Echec d’un traitement bien conduit
• Echec de 2 classes thérapeutiques
• Efficacité modeste (<30%) d’une association
médicamenteuse
Recommandations professionnelles
• Quand référer un patient à une structure
douleur ?
– Abus médicamenteux
– Echec des opiacés
• Malgré doses > 120mg d’équivalent morphine per
os par jour
– Litiges et/ou facteurs socioprofessionnels
prédominants, composante psychocomportementale dominante (psychothérapie)
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