
INTRODUCTION
L’autisme à n’en pas douter est depuis quelques années sous les feux de l’actualité.
De nombreuses publications, recherches, émissions de radio et de télévision sont
consacrées à ce sujet très sensible. Longtemps l’autisme a été sujet de débats houleux, de
théories dogmatiques ; les écoles de pensée se sont affrontées sans jamais vraiment
s’écouter. On a beaucoup parlé d’autisme, de l’autisme infantile, beaucoup moins des
personnes adultes autistes ! ! ! et encore moins des endroits ou elles se trouvaient ! ! !
Sous l’impulsion des familles regroupées en associations, de l’état, des régions, une
définition officielle de l’autisme a vu le jour, l’autisme est devenu cause nationale de santé
publique, l’autisme est devenu un handicap. La circulaire VEIL AS/EN n°95/12 du 27 avril
1995 et l’ordonnance de 1996 ont tracé les grandes lignes de ce que devra être la prise en
charge de l’autisme en France :
Droit au diagnostic, droit à la prise en charge thérapeutique, pédagogique et éducative des
enfants, adolescents et adultes atteints du syndrome autistique, collaboration avec les
familles.
Dans chaque région un Comité Technique Régional sur l’Autisme a vu le jour, les Centres
Ressources de l’Autisme commencent à se mettre en place.
Aujourd’hui les conflits se sont un peu apaisés, le débat sur les origines de l’autisme n’est
pas clos, mais les uns et les autres commencent à se parler, à s’écouter. En ce qui concerne
la prise en charge des personnes autistes, sur les bases de la circulaire 95/12 du 27 avril
1995, dite “circulaire VEIL ” un consensus semble avoir été trouvé.
Malgré tout le travail qui a été accomplit depuis quelques années, nous le savons, la
réalité de la prise en charge des personnes adultes autistes n’est pas particulièrement
réjouissante.
Trop d’adultes autistes sont encore à la charge de leurs familles, sans solutions
satisfaisantes, à la recherche du centre qui “ voudra ” bien les recevoir dans des conditions
acceptables.
Trop d’adultes autistes sont dans les institutions psychiatriques sans prise en charge
éducative et thérapeutique.
Trop d’adultes autistes sont dans les établissements médico-sociaux sans véritable prise en
charge spécifique.
En règles générales, l’absence de diagnostic, l’absence de références théoriques,
l’incompréhension des situations problématiques liées à la pathologie autistique auxquelles
ils sont confrontés mettent les professionnels en difficulté.
Les rapports de l’IGAS et de l’ANDEM, la circulaire du 27 avril 1995 et la loi de
1996, le glissement souhaité et observé du sanitaire vers le médico-social laisse préjuger de
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