Guide pour démystifier, comprendre et maîtriser les troubles anxieux Phobies-Zéro est un groupe de soutien et d’entraide pour les personnes jeunes ou adultes, souffrant de troubles anxieux. Les services s’adressent également à la famille et aux proches. Reconnu comme organisme national par le Ministère de la Santé et des services sociaux depuis avril 2005 phobies-zero.qc.ca 5e édition J’investis dans mon bien-être Phobies-Zéro Case postale 83 Sainte-Julie (Québec) J3E 1X5 Téléphone: 450 922.5964 Télécopieur: 450 922.5935 Site internet: www.phobies-zero.qc.ca J’Investis dans mon bien-être 1ière édition,1997, 2e édition 2002, 3e édition 2012, 4e édition 2013 Recherche et rédaction: Marie-Andrée Laplante, Micheline Lapalme Ph.D. Révision: Ginette Gonthier, Louise de la Sablonnière, MBA. Mise en page: Valérie Royle © Éditions Phobies-Zéro Tous droit réservés ISSN 1488-2728 Dépôt légal - Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 1997 Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Canada, 1999 Ce document a été réalisé grâce à la contribution volontaire de professionnels en santé mentale, de membres et du personnel de l’organisme. Services et coordonnées Phobies-Zéro offre une multitude de services aux personnes, jeunes et adultes, qui souffrent de troubles anxieux, ainsi qu’à leurs proches. • Groupes de soutien et d’entraide (consultez le site internet pour connaître les endroits où se tiennent les rencontres hebdomadaires) • Ligne d’écoute • Site internet informatif • Visites de professionnels de la santé dans les groupes d’entraide • Forum de discussion • Groupes Volet Jeunesse • Conférences et causeries • Formations en collaboration avec les professionnels de la santé • Soirées d’information et activités sociales • Documentation – littérature – CD – DVD phobies-zero.qc.ca ligne d ’écoute 514 276-3105 sans frais 1 866 922-0002 du lundi au vendredi de 9h00 à 21h00 Administration Phobies-Zéro Case postale 83 Sainte-Julie (Québec) J3E 1X5 site inter net et forum de discussion 450 922-5964 450 922-5935 (télec). [email protected] NOTE: La forme masculine utilisée dans ce document désigne aussi bien les femmes que les hommes, lorsque le contexte s’y prête. J’investis dans mon bien-être phobies-zéro Patrice Coquereau Porte-parole Bonjour, C’est avec joie et émotion que j’ai accepté d’être porte-parole de l’organisme Phobies-Zéro. Ayant vécu de sévères troubles d’anxiété il y a plus de trente ans, je demeure très sensible à la problématique, même si je me considère rétabli aujourd’hui. Au cours de nombreuses années, je me suis débattu avec des crises majeures qui handicapaient mon quotidien et me freinaient dans plusieurs aspects de mon existence. Mon parcours de guérison est singulier et atypique, et je suis convaincu qu’il existe une multitude de chemins vers la santé et l’équilibre mental. L’anxiété et les crises phobiques sont beaucoup plus courantes qu’il est socialement admis. Et le phénomène demeure largement tabou. Outre le poids énorme qu’engendre cette maladie, une des choses les plus difficiles à traverser est de briser le silence. Je considère essentiel et primordial de susciter et encourager des discussions et débats ouverts et éclairés sur l’anxiété et les phobies. Notre société, en apparence ouverte et tolérante, est dominée par une certaine tyrannie de la normalité. Les déséquilibres et fragilités sont mal perçus et bien souvent stigmatisés. Il est donc urgent que des ressources soient mises de l’avant pour briser certains cercles vicieux. Phobies-Zéro représente concrètement un outil fondamental pour commencer à améliorer sa qualité de vie et reprendre au mieux les rennes de son quotidien. Il y a de l’espoir. Vraiment. Phobies-Zéro est exemplaire dans sa mission généreuse et altruiste. Je vous invite à explorer le site de Phobies-Zéro et communiquer avec nous sans hésiter. Le premier pas est souvent le plus difficile. Mais il peut vous mener sur un chemin plus fécond que vous n’auriez imaginé. Chaleureusement, Patrice Coquereau | comédien, conférencier, auteur, metteur en scène J’investis dans mon bien-être phobies-zéro Table des matières Section 1 L’Organisme Mot de la Présidente du Conseil Mot du Vice-président Une infatigable femme de foi Reconnaissances Mission Phobies-Zéro: où le pouvoir d’agir devient contagieux Section 2 Démystifier Les troubles anxieux La mécanique de l’anxiété Les conséquences de l’anxiété / Je suis une personne qui... Attitudes fréquentes chez les personnes anxieuses On gagne à se connaître Anxiété chez les jeunes Section 3 O1 O2 O3 O4 O5 O6 - O9 D1 - D2 D3 D4 D5 D6 D7 Comprendre La gestion de l’anxiété Camillo Zacchia Ph.D. Le trouble panique et le trouble obsessionnel-compulsif Micheline Lapalme Ph.D. La névrose ou l’illusion d’amour Henri Lavigueur Ph.D. Les médicaments et l’anxiété Denis Audet, médecin omnipraticien Un nouvel outil à l’horizon. La réalité virtuelle Stéphane Bouchard, Ph.D. Quels facteurs sont à l’origine des troubles anxieux ? Françoise Maheux, Ph.D. J’investis dans mon bien-être C1 - C7 C8 - C11 C12 C13 - C18 C19 - C21 C22 - C24 phobies-zéro Table des matières Section 4 Maîtriser Antistress Guide pour connaître une vie libre de peurs irraisonnées Guide pour se libérer de ses obsessions et compulsions Diminution du processus d’anticipation Pensées utiles Le graphique Mon graphique Consignes pour les exercices de respiration Je garde contact Section 5 Témoignages Grâce aux réunions hebdomadaires Grâce au site-web Vivre Patrice à New York Le diable perché sur mon épaule Phobies-Zéro, les phares de la nuit Complètement démolie par l’anxiété Phobies-Zéro, un soutien pour les proches également Poème Section 6 M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8 M9 T1 T2 T3 T4 T5 - T6 T7 T8 T9 - T10 T11 Annexes Je suis sur la bonne route Quand je te demande d’être écouté Être Phobies-Zéro m’a sauvé du désastre / notes Je désire remettre ce que j’ai reçu / remerciements J’investis dans mon bien-être A1 A2 A3 A4 A5 phobies-zéro Section I L’Organisme Mot de la Présidente du conseil Mot du Vice-président Une infatigable femme de foi Reconnaissances Mission Phobies-Zéro: où le pouvoir d’agir devient contagieux J’investis dans mon bien-être O1 O2 O3 O4 O5 O6 - O9 phobies-zéro Mot de la Présidente du Conseil Pendant des années, j’éprouvais régulièrement un malaise, une peur omniprésente et je ne comprenais pas; tout semblait « normal » dans ma vie. Un jour, quelqu’un m’a remis une brochure sur laquelle on pouvait lire: « J’ai peur, j’ai peur, mais je ne sais ni de qui ni de quoi ». Cette phrase m’a figée, elle décrivait comment je me sentais depuis déjà longtemps. Était-ce possible que d’autres personnes vivaient la même chose que moi ? C’est ainsi que j’ai connu Phobies-Zéro et que j’ai participé à ma première rencontre dans un groupe d’entraide en juin 1998. Enfin, j’ai pu mettre un nom sur le problème qui m’affligeait. J’ai rencontré d’autres gens qui souffraient de ces mêmes symptômes paralysants mais surtout, j’ai réalisé que je pouvais m’en sortir. C’était pour moi le début de jours nouveaux. Je me suis impliquée; je voulais démystifier, comprendre, maîtriser cette problématique qui me hantait depuis un moment déjà. J’ai animé le groupe de soutien de Saint-Jérôme pendant plus de 5 années et j’ai occupé divers rôles au sein du Conseil d’administration de l’organisme. L’organisme, comme plusieurs grandes choses, a commencé très simplement. Au moment où j’écris ces lignes, Phobies-Zéro est à l’aube de ses 20 ans. Quelle aventure ! Je ne crois pas que MarieAndrée Laplante, fondatrice, croyait que Phobies-Zéro connaîtrait ce genre d’essor. Il va sans dire que sans l’implication des bénévoles, des employés administratifs et des membres du Conseil d’administration, Phobies-Zéro ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. Les troubles anxieux sont encore méconnus - voire tabous - et c’est pourquoi plusieurs en souffrent toujours en silence. Posez un geste pour vous libérer de l’emprise de l’anxiété. Phobies-Zéro est là, pour vous. 2014 - 2015 LAPLANTE, Marie-Andrée Présidente-Fondatrice et conseillère Phobies-Zéro ROYLE, Valérie Présidente du Conseil d’administration Responsable, développement des affaires Bray, Larouche et Associés ZACCHIA, Camillo Ph.D. Vice-Président Conseiller principal bureau d’éducation en Santé mentale (BESM) Président, Comité d’éthique clinique Institut universitaire en santé mentale Douglas GRENIER, Jasmine Trésorière Directrice Rôtisserie St-Hubert Ste-Julie ROBIDOUX LESSARD, Louise Secrétaire Préposée aux communications d’urgence Service de Police de la Ville de Montréal CHARLAND, Gaétan Conseiller Commerçant LAFONTAINE, Lyne Conseillère Les Cercles de Fermières du Québec Technicienne comptable LESSARD, Michel Conseiller Directeur, gestion du savoir SNC-Lavalin PÉLADEAU, Daphné Conseillère Représentante des ventes Groupe Lelys Inc. BERTRAND, Claude Conseiller Retraité Madame Isabelle PÉLADEAU (1958-2013) ∼ Administratrice honoraire ∼ Valérie Royle J’investis dans mon bien-être Membres du Conseil d’administration O1 phobies-zéro Mot du Vice-président Camillo Zacchia Ph.D. Vice-Président, Phobies-Zéro Institut universitaire en santé mentale Douglas Conseiller principal bureau d’éducation en Santé mentale (BESM) Président, Comité d’éthique clinique Chers lecteurs, Au nom des bénévoles, des employés et des administrateurs de Phobies-Zéro, c’est avec un immense plaisir que nous vous présentons la troisième version du guide pour démystifier, comprendre et maîtriser les troubles anxieux « J’investis dans mon bien-être ». Les troubles anxieux représentent l’un des problèmes de santé mentale les plus courants dans notre société ; ils affectent non seulement la vie des gens qui en souffrent, mais également, celle de leurs proches. Phobies-Zéro est un organisme qui a comme mandat principal d’assister les gens qui sont touchés par de tels troubles afin qu’ils puissent briser l’isolement et en venir à vivre une vie libre de peurs irraisonnées. Pour se faire, l’organisme offre une panoplie de services tels que : groupes d’entraide, ligne d’écoute, site internet incluant un forum, conférences, DVD, documentation, tel le présent guide... La crédibilité et l’expertise de Phobies-Zéro se démontrent par sa capacité de collaborer et d’établir des partenariats avec des experts du domaine des troubles anxieux. C’est ainsi que nous sommes en mesure de fournir cet outil riche en informations et contenu. Dans ce document, vous pourrez lire l’article du chercheur de renom, Dr. Stéphane Bouchard, qui décrit son approche novatrice qui utilise la réalité virtuelle pour traiter les phobies. Micheline Lapalme, Docteur en Psychologie, fournit un aperçu épidémiologique du trouble panique et du trouble obsessionnel-compulsif. Elle explique également le mécanisme physique de l’anxiété et les comportements que l’on retrouve fréquemment chez les personnes atteintes de tels troubles. Dr. Denis Audet, omnipraticien et coprésident de l’Association des Troubles Anxieux du Québec (ATAQ), fait référence aux traitements pharmacologiques disponibles pour traiter ces troubles. Dr. Henri Lavigueur, psychologue, traite des effets des relations interpersonnelles reliées à l’anxiété. Françoise Maheu, Professeur-Chercheur en Psychiatrie, traite de l’origine des troubles anxieux, des facteurs neurobiologiques, génétiques, psychologiques et environnementaux et autres qui peuvent avoir une incidence sur le développement de ces troubles. Pour ma part, j’écris au sujet de certaines causes des troubles anxieux et j’étudie ses principaux traitements. Un des aspects importants du travail de Phobies-Zéro consiste à apprendre aux gens souffrant de troubles anxieux, qu’ils ne sont pas seuls et qu’ils peuvent surmonter leurs difficultés. Cette édition du guide « J’investis dans mon bien-être » contient des témoignages de membres et de leurs proches qui, nous l’espérons, sauront vous inspirer et vous encourager. Les troubles anxieux ne doivent pas vous contrôler ou gérer votre vie, ils peuvent être surmontés. Je suis persuadé que ce guide vous permettra de démystifier, comprendre et maîtriser cette problématique. La participation assidue aux groupes d’entraide de Phobies-Zéro a fait ses preuves. À ce jour, les résultats sont étonnants, des milliers de personnes ont repris leurs activités après avoir été non fonctionnelles durant des mois, voire des années. Au plaisir de vous y retrouver ! Bonne lecture ! J’investis dans mon bien-être O2 phobies-zéro Une infatigable femme de foi Travaillant sans relâche à l’organisme qu’elle a fondé en 1991, après avoir rompu un silence de 20 ans, dont 13 ans d’isolement sur les profondes souffrances que lui causaient l’agoraphobie, Madame Laplante est plus que jamais fidèle à son credo : « Si cela peut aider - ne serait-ce qu’une personne - je le fais ! ». Ne suivant pas les sentiers tracés, elle a innové en ouvrant des groupes d’entraide dans diverses villes du Québec. Non seulement aux personnes vivant des troubles anxieux, elle a également apporté l’aide et le réconfort nécessaires à la famille et les proches en les invitant à se prévaloir de nos services durant cette période difficile à vivre. Aujourd’hui elle visite les groupes de soutien et d’entraide et il lui fait toujours plaisir de rencontrer les membres de l’organisme. Madame Laplante consacre la majeure partie de son temps à des activités de sensibilisation, d’information et de formation pour convaincre la population visée qu’il est possible à l’instar de son exemple de vivre une vie libre de peurs irraisonnées et de recouvrer une existence normale et satisfaisante. Personne ressource et conférencière recherchée, Madame Laplante est sollicitée par divers établissements de santé hôpitaux, C.L.S.C., organismes communautaires, par les écoles, les cégeps et les universités de même que par les représentants de l’industrie pour sensibiliser ces auditoires aux mécanismes phobiques et au vécu des personnes souffrants de troubles anxieux. Elle a été plusieurs fois invitée à la radio et à la télévision et a participé à l’élaboration de documentaires spécialisés sur la problématique, notamment avec Radio-Canada, Radio-Québec, TVA, Canal Vie, TQS et TV5. Auteure polyvalente, Madame Laplante a publié l’ouvrage « Les peurs, ce mal inconnu » et elle travaille actuellement à la préparation d’un autre volume. Intarissable visionnaire, avec Madame Laplante, un projet n’attend pas l’autre. À court terme cependant, ses priorités sont axées sur l’implantation au Québec du projet Zéro-ATAQ, programme d’auto-traitement du trouble panique avec pairs-aidants et de la publication d’un livre de témoignages. Madame Laplante s’est vue décerner la Médaille de l’Assemblée nationale en 1994, en reconnaissance de son exceptionnelle contribution au mieux-être de la communauté et en avril 2000 elle recevait au nom de l’organisme, le Prix Hommage Bénévolat-Québec. En avril 2005, Phobies-Zéro, l’organisme qu’elle a fondé a été reconnu comme organisme national par le Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec. Grâce à la confiance que les bénévoles m’ont accordée et à leur engagement, grâce au dévouement des employés de Phobies-Zéro et des membres du Conseil d’administration, grâce à l’implication des professionnels de la santé, des milliers de personnes ont repris leurs activités après avoir été dysfonctionnelles durant des mois, voire même des années. À vous qui rendez ce travail possible, je dis merci du fond du cœur. Marie-Andrée Laplante, Présidente-fondatrice J’investis dans mon bien-être O3 phobies-zéro Reconnaissances M inistère de la S anté et des S er vices S ociaux du Québec Avril 2005, Phobies-Zéro a été reconnu comme organisme national par le Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec. Médaille du Jubilé Janvier 2003, monsieur Stéphane Bergeron, député de Verchères - Les Patriotes, remettait la Médaille du Jubilé à Marie-Andrée Laplante. Cette reconnaissance, remise dans le cadre du Jubilé d’Or du règne de sa majesté la Reine Élisabeth II, souligne les remarquables réalisations de la fondatrice de Phobies-Zéro. Cer tificat de Mér ite Novembre 2001, monsieur Stéphane Bergeron, député de Verchères - Les Patriotes, remettait un certificat de mérite de la Chambre des Communes Canada à Phobies-Zéro en reconnaissance des dix années de dévouement exemplaire consacrées au soutien, à l’entraide et à l’écoute apportés aux personnes souffrant de trouble panique, d’agoraphobie et de phobies. Hommage Bénévolat-Québec Avril 2000, dans le cadre des prix « Hommage bénévolat-Québec », Phobies-Zéro a été retenu à titre de lauréat dans la catégorie « Organisme » dans la région de la Montérégie. Cet hommage est destiné à honorer la contribution exceptionnelle au mieux-être de la communauté. Fonds de l'Autoroute de l'Infor mation Janvier 1997, dans le cadre d'un concours « Fonds de l'autoroute de l'information », le ministère de la Culture et des Communications a reconnu l'organisme Phobies-Zéro pour la réalisation d'un site web d'information et de thérapies pour les personnes vivant des troubles anxieux. Médaille de l'Assemblée Nationale Juin 1995, monsieur François Beaulne, député de Marguerite-d'Youville, remettait à Marie-Andrée Laplante la Médaille de l'Assemblée Nationale pour sa contribution au mieux-être de la communauté. Pr ix d'Excellence du R.R.S.S.S. Janvier 1994, Phobies-Zéro recevait, dans le cadre des Prix d'Excellence de la Régie Régionale de la Santé et des Services Sociaux de la Montérégie, une mention dans la catégorie : « Promotion-prévention-recherche ». J’investis dans mon bien-être O4 phobies-zéro Mission Phobies-Zéro est un organisme communautaire à but non lucratif venant en aide aux personnes, jeunes ou adultes, souffrant de troubles anxieux. Les services s’adressent également à la famille et aux proches. Phobies-Zéro a été reconnu comme un organisme national par le Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec en avril 2005. Phobies-Zéro s’est donné comme principaux mandats : 1. de briser l’isolement des personnes souffrant de troubles anxieux; 2. d’assurer un service d’écoute anonyme et confidentiel; 3. d’offrir un site internet informatif incluant 2 forums (troubles anxieux et jeunesse); 4. de mettre sur pied des groupes de soutien, d’entraide, d’accompagnement et d’information; 5. d’informer, aider et accompagner la famille et les proches; 6. de développer des projets novateurs répondant aux besoins de la clientèle; 7. de sensibiliser l’opinion publique aux problèmes reliés aux troubles anxieux; 8. de former des bénévoles et pairs-aidants; 9. de démystifier la problématique par des conférences, de la documentation et des journées de formation, en collaboration avec des professionnels de la santé; 10. de collaborer aux recherches dans le domaine. J’investis dans mon bien-être O5 phobies-zéro Phobies-Zéro: où le pouvoir d’agir devient contagieux Louise de la Sablonnière, MBA Groupe de Limoilou , Québec (2010) La fondatrice Phobies-Zéro fut fondé en 1991 sur la Rive-Sud de Montréal par madame Marie-Andrée Laplante, une dame courageuse ayant souffert d’agoraphobie et de trouble panique pendant plus de 20 ans ! À l’époque de sa maladie, cette personne vivait un isolement total, ne parvenant plus à sortir de chez elle, ne serait-ce que pour prendre l’air sur son balcon ! Sur le plan médical, les médecins posaient un diagnostic de dépression et prescrivaient des « Valiums », le trouble panique ne faisant pas encore partie, semble-t-il, du vocabulaire médical quotidien. Toujours à cette même époque, sur le plan psychosocial, les ressources autres que traditionnelles se faisaient, elles aussi, plus rares qu’elles ne le sont actuellement. Fort heureusement, une amie de madame Laplante viendra un jour lui tendre la main ; par sa compréhension, son écoute et le respect de celle-ci dans ses souffrances, cette personne l’aidera petit à petit à sortir de son isolement et à reprendre ainsi une vie active épanouissante. Quelques années plus tard, madame Laplante est invitée, par un concours de circonstances, à prendre la parole et à parler de son vécu auprès de femmes souffrant de trouble panique et d’agoraphobie. Elle réalise alors combien grands sont les besoins sur le plan social, au regard de cette problématique, combien peu de services sont offerts et comment sa propre expérience personnelle pourrait être mise à contribution, à titre d’accompagnatrice de toutes ces personnes souffrantes en quête d’autonomie, de liberté, et d’un « pouvoir d’agir ». C’est ainsi que naquit Phobies-Zéro. Madame Laplante mit sur pied un premier groupe d’entraide, réunissant quelques personnes une fois par semaine, afin d’échanger et de favoriser l’entraide sur cette problématique d’agoraphobie et du trouble panique. Ainsi, est-il permis de conclure par ce bref historique que madame Laplante, de façon fort intuitive, avait alors touché deux dimensions fondamentales aux groupes d’entraide : l’écoute des besoins collectifs et l’importance des connaissances acquises dans certaines expériences de vie, même si elles doivent parfois se révéler difficiles ! En juin 1994, madame Laplante devenait récipiendaire de la Médaille de l'Assemblée Nationale, pour sa contribution au mieux-être de la communauté. Phobies-Zéro Phobies-Zéro se définit aujourd’hui auprès de ses membres et sur toutes les tribunes médiatiques comme étant un groupe de soutien et d’entraide pour les personnes, jeunes ou adultes, souffrant de troubles anxieux sous toutes leurs formes (anxiété généralisée, trouble panique, agoraphobie, phobie sociale, phobies spécifiques, incluant depuis quelques années le trouble obsessionnel-compulsif). Les services s’adressent également à la famille et aux proches. J’investis dans mon bien-être O6 phobies-zéro Phobies-Zéro: où le pouvoir d’agir devient contagieux La philosophie de l’organisme s’énonce comme suit : « Phobies-Zéro croit en la capacité des êtres et c’est pourquoi il travaille avec eux pour les aider à grandir, à comprendre la nature de leurs problèmes et à faire face aux difficultés qui naissent des troubles anxieux. L’organisme offre le soutien nécessaire afin que les membres prennent conscience de leurs propres valeurs et apprennent à les utiliser. Le groupe fournit une réalité sociale vivante qui favorise, privilégie et stimule la prise de conscience, l’ouverture d’esprit, l’identification et l’émergence du vécu de chacun ».¹ « Phobies-Zéro se définit comme un mouvement d’action, un point de départ, permettant à l’individu d’aller vers autre chose, une fois libéré de ses peurs irraisonnées. Ce n’est pas une fin en soi ».² L’organisme travaille en étroite collaboration avec les milieux, tels les professionnels de la santé au sein des hôpitaux et des organismes communautaires, par le biais des programmes d’aide aux employés (PAE) des organisations publiques ou privées, se positionnant toujours tel un partenaire de tous ces acteurs en santé mentale. Bien que n’ayant pas toujours existé, cette collaboration entre ces diverses instances prend aujourd’hui la forme d’échanges fort constructifs. Ainsi, Phobies–Zéro invite ses membres à participer à des recherches génétiques et études sur les troubles anxieux supportée par l’Hôpital Douglas, l’UQAM, l’Hôpital Sainte-Justine et autres. On y reçoit aussi régulièrement des spécialistes de la santé afin de donner des conférences, ouvertes alors au grand public lors des soirées de rencontres hebdomadaires. Des sessions de formation sont aussi données aux bénévoles ou aidants naturels, afin de parfaire leur connaissance. À l’inverse, les CLSC et professionnels de la santé n’hésitent pas à référer l’organisme, à titre de ressource complémentaire auprès de leurs « clients ou patients ». Sur le plan légal, Phobies-Zéro est un organisme autonome en ce qui a trait à ses orientations et son administration. Il est dirigé par une assemblée générale et un conseil d’administration. Le support financier et moral de la communauté contribue grandement à son fonctionnement. En 2005, par la qualité des services offerts, PhobiesZéro a obtenu la pleine reconnaissance et le statut d’organisme national en santé mentale communautaire, par le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) du Québec. Il a aussi obtenu de nombreux prix au fil des ans. Dans le cadre des prix « Hommage bénévolat-Québec », Phobies-Zéro a été retenu à titre de lauréat, pour la région de la Montérégie, dans la catégorie « Organisme communautaire ». Cet hommage est destiné à honorer sa contribution exceptionnelle au mieux-être de la communauté. En 1994, dans le cadre du Prix d’excellence de la Régie régionale de la Santé et des Services sociaux (RRSSS) de la Montérégie, une mention lui a été accordée dans la catégorie « Prévention, promotion et recherche ». Les valeurs sous-jacentes Les valeurs dominantes véhiculées au sein de Phobies-Zéro depuis les débuts sont les suivantes : • la tolérance et l’ouverture d’esprit, reflétées par l’absence de jugements négatifs et le respect de l’autre dans ses réflexions ou propos ; • la liberté, l’autonomie et l’indépendance, via la valorisation de l’effort individuel et collectif, en vue d’une reconquête des pouvoirs personnels de chacun (slogan souvent utilisé : Une vie libre de peurs irraisonnées); • la compassion, la sollicitude, exprimées auprès de toutes ces personnes éprouvées par les multiples manifestations des troubles anxieux ; • la solidarité, l’entraide, via le partage des expériences personnelles, où chacun n’hésite pas à afficher ses propres vulnérabilités. Cette solidarité s’exprime aussi dans le fait d’encourager et de féliciter l’autre dans ses actions pouvant le mener vers la guérison ; il y aussi une solidarité dans l’état ou la manière d’être, « Je ne suis plus seul » étant un autre des slogans de Phobies-Zéro ; 1 http:// www.phobies-zero.qc.ca 2 Propos obtenu de la fondatrice, lors d’un entretien le 25 octobre 2007. J’investis dans mon bien-être O7 phobies-zéro Phobies-Zéro: où le pouvoir d’agir devient contagieux • la reconnaissance sociale, véhiculée à la fois comme une valeur et un objectif à atteindre, plusieurs personnes ayant perdu ou n’ayant pu atteindre un statut social au fil des ans, en raison de leurs troubles anxieux (perte d’emploi, perte de conjoints, distances prises avec la famille immédiate, désengagement social, etc.). Les petits rôles ou responsabilités dans lesquels les membres sont conviés à s’engager (réf. : le principe de l’entraidant) constituent pour plusieurs des moments de révélation et de redécouverte d’eux-mêmes fort importants, sur le plan personnel et social, avec l’espoir d’aller plus loin par la suite. Phobies-Zéro et la santé mentale communautaire Phobies-Zéro fut d’abord un agent de changement social au sein de son environnement. De façon forte intuitive, sa fondatrice n’a pas hésité à s’inscrire dans un nouveau courant de pensée en psychologie communautaire, où le pouvoir d’agir et de réfléchir ne devait plus appartenir qu’aux seules institutions traditionnelles, mais aussi aux individus concernés et à la communauté. La création de Phobies-Zéro eut donc lieu à un moment où la préoccupation centrale de la psychologie communautaire devenait « le changement social en vue d’un partage des pouvoirs entre les divers groupes sociaux. »³ ainsi, dans cette perspective, l’organisme continue toujours son œuvre. Par ses principes philosophiques et ses modes de fonctionnement, valorisant à la fois le pouvoir du groupe et de la personne, à l’intérieur et en dehors du groupe, valorisant et outillant pour la reconquête de l’ensemble des capacités mentales (cognitives, affectives et relationnelles)⁴, l’organisme ne déroge pas à sa mission et à un idéal manifeste de support ou de prévention en santé mentale communautaire. On peut aussi prétendre, sans risque majeur d’erreur, qu’un tel organisme exerce des fonctions préventives importantes au regard de la dépression et du suicide, deux tristes résultantes aux troubles anxieux non traités ou non accompagnés. Un langage davantage connu Depuis sa création en 1991, Phobies-Zéro a permis à un grand nombre de personnes de « mettre enfin un nom » sur leur problématique, de par la qualité des informations et de la documentation transmise lors des rencontres hebdomadaires, favorisant ainsi, via un diagnostic davantage compris et apprivoisé, les effets bénéfiques suivants: • la fin des incertitudes et des angoisses devant l’inconnu; la peur de devenir fou diminuant peu à peu; • l’espoir de trouver enfin des voies de solutions (ne plus se sentir démuni, soumis à une sorte de fatalité); • la fin du silence à partir d’une meilleure compréhension d’eux-mêmes, les gens se sentent davantage en mesure de partager leurs difficultés avec leurs proches, la honte, la culpabilité et la peur du ridicule devenant moins fortes que le besoin de se confier. Phobies-Zéro et la notion d’empowerment ou le pouvoir d’agir Phobies-Zéro a toujours misé, fondamentalement, sur le pouvoir détenu à la fois par l’individu et le groupe. Continuellement, on encourage les personnes à découvrir leurs forces, leurs valeurs intrinsèques en vue d’utiliser celles-ci, par la suite, à l’atteinte de leurs objectifs de vie. Phobies-Zéro se fait ainsi un environnement propice à l’actualisation de cette vision collective d’enpowerment. ³ Dufort, F., (éd.) Guay, J. (Co-éd). (2001) Agir au cœur des communautés. La psychologie communautaire et le changement social. Québec, Presses de l’Université Laval. P.125. ⁴ Gouvernement du Canada (1988). La santé mentale des Canadiens, vers un juste équilibre. Santé nationale et bien-être social. J’investis dans mon bien-être O8 phobies-zéro Phobies-Zéro: où le pouvoir d’agir devient contagieux Permettons-nous de citer ces phrases extraites d’un texte de Yan Le Bossé⁵ , comme autant d’expressions concordantes à la philosophie de l’organisme : « Hier cantonnés dans des rôles secondaires, la communauté et les aidants sont devenus des partenaires aussi précieux qu’incontournables dans un contexte(…) de désinvestissement de l’État »; « Le propos des tenants de l’approche centrée sur l’empowerment des personnes et des collectivités consiste à augmenter la capacité des personnes, individuellement et collectivement, à influencer leur réalité selon leurs inspirations »; « L’exercice effectif d’un pouvoir d’action dépend à la fois des possibilités offertes par l’environnement et des capacités des personnes à exercer ce pouvoir ». Conclusion Au cours de ses quelque 20 années d’existence, Phobies-Zéro a recueilli de nombreux témoignages de ses membres lui permettant de qualifier ses travaux et activités. Les bénéfices personnels, maintes fois exprimés par ceux-ci rejoignent essentiellement ceux énumérés par Dufort⁶. Mentionnons: l’acquisition de nouvelles connaissances et habilités, un sentiment accru d’espoir, une baisse d’un sentiment d’isolement ou de marginalisation, la satisfaction d’aider autrui, une nouvelle vision de son problème et de son potentiel. Sur le plan collectif, Phobies-Zéro continue d’innover par la valorisation des connaissances expérientielles et de ses effets positifs sur le pouvoir d’agir. Il favorise de plus le renforcement des rapprochements des anciennes et des nouvelles institutions. En conclusion, on ne peut donc que s’incliner devant la réussite de Phobies-Zéro au regard de sa mission et souhaiter que d’autres puissent emboiter le pas, pour le plus grand bienfait de nos collectivités en matière de santé mentale communautaire. ⁵ Le Bossé, Y. (2003). De l’habilitation au pouvoir d’agir : vers une appréhension plus circonscrite de la notion d’empowerment. Nouvelles pratiques sociales, 16(2), 30-51 ⁶ Dufort, F., (éd.) Guay, J. (co-éd). (2001) Agir au cœur des communautés. La psychologie communautaire et le changement social. Québec, Presses de l’Université Laval, p.172 Bibliographie Dalton, J. H., Elias, M., Wandersman, A. (2001). Community psychology. Linking individuals and communities. Belmont (CA) Wadsworth Thomson Learning. p.275. Dufort, F., (éd.) Guay, J. (Co-éd). (2001) Agir au cœur des communautés. La psychologie communautaire et le changement social. Québec, Presses de l’Université Laval Gouvernement du Canada (1988). La santé mentale des Canadiens, vers un juste équilibre. Santé nationale et bienêtre social.Grossman, C.L. (2004). Labels and language : implications for prevention of DSM definition of mental disorder. Journal of primary prevention, 24, 4, 513-522. Le Bossé, Y. (2003). De l’habilitation au pouvoir d’agir : vers une appréhension plus circonscrite de la notion d’empowerment. Nouvelles pratiques sociales, 16(2), 30-51 www.phobies-zero.qc.ca J’investis dans mon bien-être O9 phobies-zéro Section 2 Démystifier Les troubles anxieux La mécanique de l’anxiété Les conséquences de l’anxiété / Je suis une personne qui... Attitudes fréquentes chez les personnes anxieuses On gagne à se connaître Anxiété chez les jeunes J’investis dans mon bien-être D1 - D2 D3 D4 D5 D6 D7 phobies-zéro Les troubles anxieux L’anxiété normale La peur est une réaction physiologique, psychologique et comportementale (attaque ou fuite) normale, déclenchée chez un individu lorsqu'il est en présence d'un danger réel pour sa vie (p. ex. une tornade, un chien méchant, un accident). Cette émotion est donc inséparable de notre condition humaine puisque la vie est faite de diverses situations plus ou moins menaçantes auxquelles l’individu doit faire face pour s’adapter et survivre. La peur est nécessaire, car elle exerce une fonction stimulante sur l’organisme et prépare l’individu à faire face au danger et à prendre action (p. ex., vous vous sentez anxieux face à un examen, vous allez donc étudier davantage). L’absence de peur ou d’anxiété serait néfaste car elle engendrerait une sorte d’indifférence affective. Certains utilisent le mot peur pour désigner la réaction déclenchée par un danger réel par opposition à l’anxiété qui serait déclenchée par un danger perçu ou imaginé. La plupart du temps toutefois, ces deux termes sont utilisés de façon interchangeable, peu importe la nature du danger. L’anxiété problématique Les troubles anxieux sont des troubles psychologiques qui affectent le comportement, la pensée, les émotions et le fonctionnement de la personne qui en est atteinte. L’anxiété est le dénominateur commun à tous les troubles de cette catégorie. C’est la nature de la peur, ou la source de l’anxiété, qui varie d’un trouble à l’autre. On parle de trouble anxieux lorsque l’intensité de la peur et les comportements d’évitement déployés pour y faire face ne sont plus adaptés, nuisent au fonctionnement de l’individu et engendrent une détresse psychologique importante. Les troubles anxieux les plus fréquents sont : L’anxiété généralisée Ce trouble se caractérise par la présence de soucis persistants et excessifs présents la plupart du temps et concernant un certain nombre d’événements ou d’activités de la vie courante (p. ex., s’en faire pour le travail, la santé, les enfants, etc.). L’intensité, la durée ou la fréquence de l’anxiété et des soucis sont hors de proportion avec la probabilité que l’événement redouté survienne et avec son impact réel. La phobie spécifique Ce trouble se caractérise par une peur persistante, intense et irrationnelle ou bien excessive, déclenchée par la présence ou l’anticipation d’être confronté à un objet ou une situation spécifique telle que les hauteurs, la vue du sang, les insectes et les animaux. On parle de phobies uniquement lorsque les objets ou les situations redoutés perturbent de façon importante les habitudes de vie de l’individu, ses activités professionnelles (ou scolaires) ou ses relations avec autrui. J’investis dans mon bien-être D1 phobies-zéro Les troubles anxieux La phobie sociale Ce trouble se caractérise par une peur persistante et intense du jugement d’autrui lorsque la personne se retrouve dans des situations sociales ou des situations de performance lors desquelles la personne est en contact avec des gens non familiers ou est exposée à l’observation d’autrui (parler en public, manger ou écrire). La personne craint d’agir (ou de montrer des symptômes d’anxiété) de façon embarrassante ou humiliante, de sorte que ces situations sont évitées ou vécues avec une détresse intense. Le trouble panique Ce trouble se caractérise par la présence d’attaques de panique soudaines et inattendues qui se manifestent comme des crises aigües d’angoisse et de terreur. Ces attaques sont accompagnées de symptômes physiques très intenses et pénibles (palpitations cardiaques, tremblements, impressions d’étouffement, douleur thoracique, etc.) au point où la personne croit être victime d’une crise cardiaque ou être sur le point de mourir. Après un certain temps, la peur d’avoir une attaque de panique est suffisante pour en déclencher une. L’agoraphobie Ce trouble se caractérise par la peur, l’évitement et la fuite d'un certain nombre d’endroits et de situations où la personne pense qu’il serait difficile ou embarrassant de s'échapper ou de trouver du secours en cas de difficulté (être dans une foule, une file d’attente, sur un pont, dans un autobus, une voiture ou une rame de métro). L’évitement progressif de tous les lieux publics réduit de plus en plus la liberté de la personne au point où celle-ci demeurera chez elle à moins d’être accompagnée pour se déplacer. Le trouble obsessionnel-compulsif Ce trouble se caractérise par la présence d’obsessions et/ou de compulsions qui interfèrent de façon importante avec le fonctionnement de l’individu. Les obsessions sont des idées, des pensées ou des images mentales persistantes qui sont perçues comme inappropriées et qui font intrusion dans la conscience de la personne malgré sa volonté. Les obsessions les plus communes ont trait à la saleté, à la contamination, à des impulsions agressives ou sexuelles, au sacrilège, à l’ordre ou encore à des doutes répétés. Les obsessions génèrent beaucoup d’anxiété de sorte que la personne tente de les ignorer ou réprimer ou de les neutraliser par d’autres pensées ou actions bien précises ou ritualisées. Ces rituels ou compulsions deviennent très invalidants et peuvent occuper plusieurs heures par jour. J’investis dans mon bien-être D2 phobies-zéro La mécanique de l’anxiété Tel qu’illustré dans le schéma ci-dessous pour le trouble panique et le trouble obsessionnel-compulsif, la « mécanique » de l’anxiété est la même pour tous les troubles anxieux. La seule chose qui change d’un trouble anxieux à l’autre, c’est la nature de la peur. Par exemple, peur d’avoir l’air ridicule, peur d’avoir une attaque de panique, peur de ses propres pensées (obsessions). Peu importe la nature de notre peur, celle-ci est déclenchée par un stimulus quelconque que nous interprétons de façon menaçante. Comme toute menace réelle, cette menace « perçue » déclenche une réaction physique et émotive intense qui prépare notre organisme à « combattre ou à fuir » le danger. Le soulagement de l’anxiété engendré par nos comportements d’évitement confirme à notre organisme que nous avons bien fait de « fuir le danger ». Plus j’évite, plus je confirme à mon organisme qu’il y a un danger, et plus je perçois du danger, plus j’évite ! Il n’y a qu’une seule façon de briser ce cercle vicieux ; c’est de combattre notre peur en affrontant les situations que nous percevons comme dangereuses, et en démontrant ainsi à notre organisme qu’il n’y a pas vraiment de danger ! Trouble Panique/Agoraphobie Trouble obsessionnel-compulsif Stimuli Situations, lieux, sensations physiques ou leur anticipation Stimuli Situations, lieux, pensées ou images mentales Interprétations/Pensées Interprétation négative, catastrophique et irrationnelle des stimuli Interprétations/Pensées Interprétation négative, catastrophique et irrationnelle des stimuli Réactions physiques et émotives Symptômes physiques, anxiété, peur, détresse,honte et culpabilité Réactions physiques et émotives Symptômes physiques, anxiété, peur, détresse, honte et culpabilité Comportements Comportements d’évitement Comportements Comportements d’évitement, compulsions, rituels Conséquences Soulagement et réduction de l’anxiété J’investis dans mon bien-être D3 Conséquences Soulagement et réduction de l’anxiété phobies-zéro Les conséquences de l’anxiété à court terme Anxiété d’anticipation Les premières attaques de panique peuvent engendrer une peur persistante d’avoir d’autres attaques de panique dans les mêmes endroits ou situations : au travail, dans les transports en commun, dans les foules, dans les tunnels, sur les ponts lors de la conduite automobile, à l’épicerie, à la banque, etc. Cette peur se manifeste avant même que la personne soit confrontée à la situation et celle-ci vit donc de l’anxiété par anticipation. Détresse et inquiétude Les attaques de panique peuvent engendrer de l’inquiétude quant aux conséquences possibles des attaques de panique : peur d’avoir une crise cardiaque, de perdre le contrôle, ou de devenir fou. Agoraphobie Les attaques de panique peuvent engendrer des comportements d’évitement importants chez la personne. Celle-ci se met à éviter de plus en plus les endroits ou les situations d’où il pourrait être difficile (ou gênant) de s’échapper ou de trouver du secours en cas d’attaques de panique. L’agoraphobie désigne donc la peur et l’évitement d’un ensemble de situations et lieux caractéristiques incluant le fait de se trouver seul en dehors de son domicile, d’être dans une foule ou dans une file d’attente, sur un pont ou dans un autobus, un train ou une voiture. à moyen et long terme • • • • • • Usage et abus d’alcool et autres substances psychoactives; Détérioration du fonctionnement; Dépression et idées suicidaires; Multiples consultations médicales (huit fois plus que la population en général, selon certaines études) et passation de nombreux tests diagnostiques; Absentéisme au travail; Perte d’emploi et perte d’autonomie financière. Je suis une personne qui... • • • • • • • • • • • • • • Souffre énormément, mais ne te laisse pas voir. Rarement vous saurez ce que je pense et ce que je ressens. Souvent dans un endroit public, je commence à suffoquer, mon cœur palpite et je m’enfuis. Manipule pour éviter une sortie. Invente des raisons pour taire ce que je vis. Ai peur, mais je ne sais ni de qui ni de quoi. Mon pouls s’accélère, ma respiration devient haletante. Il m’arrive d’être prise de vertiges. Mes mains deviennent moites, j’ai l’impression qu’un malheur va survenir. Souvent ma vision s’embrouille. La culpabilité est présente. La peur de perdre le contrôle me vient à l’esprit. Il m’arrive de paniquer. N’ai même plus confiance en moi. A peur d’avoir peur… J’investis dans mon bien-être D4 phobies-zéro Attitudes fréquentes ches les personnes anxieuses 1. Nous sommes des personnes secrètes. Il nous est souvent difficile de briser le mur du silence, car nous craignons d’avoir l’air ridicule et d’être jugées. Nous vivons dans la honte. 2. Il nous arrive d’être pris de vertiges, nos mains deviennent moites, nous avons l’impression qu’un malheur va survenir. Souvent notre vision s’embrouille. La peur de perdre le contrôle nous vient à l’esprit. Il nous arrive de paniquer, pourtant les résultats d’examens (électrocardiogrammes, prises de sang…) sont normaux… nous sommes en excellente santé physique ! 3. Malgré notre grand potentiel, nous ne nous acceptons pas tels que nous sommes : « Je ne suis pas une personne normale », « J’aimerais être comme les autres », « Je ne suis pas capable ». Également, nous sommes en constant questionnement : « Que vont-ils dire ? », « Si tu n’es pas là et qu’il m’arrive quelque chose »... 4. Nous sommes des personnes créatives. Notre imagination est riche et vive. Nous imaginons et entretenons des scénarios catastrophiques. Pour ces raisons, il nous faudra apprendre à utiliser notre imagination et nos pensées de façon positive plutôt que négative. 5. Notre manière de vivre nos émotions est intense. Nous avons tendance à en faire trop, mais ce n’est jamais assez… 6. La culpabilité est omniprésente. On se sent coupable de tout et de rien. 7. Étant perfectionnistes, il nous est difficile de tolérer que les choses ne fonctionnent pas exactement comme nous l’avons prévu. Nous ne laissons aucune place à l’imprévu et essayons de tout contrôler. 8. Nous sommes très sensibles aux stimuli environnementaux, tels que la température, le bruit et la lumière, de même qu’aux stimuli interpersonnels. En raison de notre hypersensibilité, nous essayons constamment de décoder ce que les autres personnes pensent, ressentent et vivent. 9. Nous sommes des professionnels de l’évitement ! Nous avons de grandes aptitudes à trouver les prétextes nécessaires pour fuir une situation qui nous fait peur. 10. Il nous est généralement difficile d’exprimer notre opinion, car nous avons besoin de l’approbation des autres. 11. Depuis notre tout jeune âge, nous cherchons à faire plaisir aux autres en nous oubliant nous-mêmes. J’investis dans mon bien-être D5 phobies-zéro On gagne à se connaître Je suis une personne qui souffre possiblement d’un trouble anxieux si… • • • • • • • • • • • • • • • • J’ai peur d’être humiliée. J’ai peur de devenir folle, de perdre le contrôle. J’ai peur de mourir. J’ai peur d’avoir une attaque de panique. J’ai peur, j’ai peur, mais je ne sais ni de qui, ni de quoi. J’ai peur de tout et de rien. Mon pouls s’accélère, ma respiration devient haletante. Il m’arrive d’être prise de vertiges. Mes mains deviennent moites. Souvent ma vision s’embrouille. Souvent dans un endroit public, je commence à suffoquer, mon cœur palpite …j’ai tellement peur d’avoir un malaise ou d’autres symptômes physiques que je préfère quitter les lieux de façon précipitée. J’invente parfois des raisons pour éviter une sortie et pour dissimuler ce que je vis à mon entourage. Je dis rarement ce que je pense et ce que je ressens, car j’ai peur de l’opinion des autres. Je me sens coupable. Je souffre énormément, mais je ne le laisse pas voir. Je vis de l’isolement et de la solitude. Je n’ai même plus confiance en moi. Je suis une personne qui souffre possiblement d’un trouble obsessionnel-compulsif si… • • • • • • • • • • • • • Je doute constamment, j’angoisse. J’ai de la difficulté à prendre des décisions, j’ai peur de me tromper. J’ai souvent l’impression qu’un malheur va survenir par ma faute. Je crains de mettre mes scénarios catastrophiques à exécution. Je perçois mes actions, comportements et pensées comme étant imparfaits et incomplets. Je me sens responsable de tout et de rien (situations banales, entourage…). Je souffre lorsque les objets sont en désordre. J’accumule et ramasse des objets sans grande valeur de façon compulsive. Je me sens obligée de vérifier, compter, laver ou exécuter d’autres rituels de façon excessive. Plus je résiste à mes obsessions, plus elles s’intensifient. Mes compulsions et mes rituels soulagent temporairement mon anxiété. Je perds un temps considérable en raison de mes obsessions, de mes compulsions. Je ne parle pas de ce problème à mon entourage, j’ai trop honte. J’investis dans mon bien-être D6 phobies-zéro Anxiété chez les jeunes J‛ai souvent peur... La peur m‛empêche de... • • • • • • • • • • • • d‛aller à l‛école de prendre l‛autobus ou le métro d‛être ridiculisé de poser des questions en classe de mes propres pensées, elles sont si négatives de rougir de faire un exposé oral devant la classe de mourir Symptômes physiques • • • • • • • • • • J‛ai souvent l‛impression que... • • • • je suis différent je vais devenir fou je vais perdre le contrôle je vais perdre connaissance ou être malade Attitudes fréquentes chez les parents et les proches • Je ne comprends pas ce qui se passe • J‛ai l‛impression que c‛est de ma faute • • pratiquer des sports et autres activités me faire des amis partager mon opinion avec les autres profiter de la vie nausées maux de tête gain ou perte de poids palpitations vertiges sensation de souffle coupé essoufflement rituels compulsions maux de ventre Message aux parents et aux proches Les jeunes ont besoin d‛aide lorsqu‛il y a… • Comportement d‛évitement à la maison ou à l‛école Je me sens seul à vivre une telle situation • Problèmes d‛apprentissage dus à l‛anxiété J‛éprouve de l‛impuissance face à cette situation • Irritabilité • Activités récréatives limitées • Interactions sociales limitées • Troubles du sommeil • Peur, anxiété ou timidité importante • Tristesse, détresse • Parfois je vis de la colère…Comment dois-je me comporter ? • J‛ai tellement de peine… que puis-je faire pour l‛aider et m‛aider ? J’investis dans mon bien-être D7 phobies-zéro Comprendre Section 3 La gestion de l’anxiété Camillo Zacchia Ph.D. Le trouble panique et le trouble obsessionnel-compulsif Micheline Lapalme Ph.D. La névrose ou l’illusion d’amour Henri Lavigueur Ph.D. Les médicaments et l’anxiété Denis Audet, médecin omnipraticien Un nouvel outil à l’horizon. La réalité virtuelle Stéphane Bouchard, Ph.D. Quels facteurs sont à l’origine des troubles anxieux ? Françoise Maheux, Ph.D. J’investis dans mon bien-être C1 - C7 C8 - C11 C12 C13 - C18 C19 - C21 C22 - C24 phobies-zéro La gestion de l’anxiété Camillo Zacchia Ph.D. Vice-Président, Phobies-Zéro Institut universitaire en santé mentale Douglas Conseiller principal bureau d’éducation en Santé mentale (BESM) Président, Comité d’éthique clinique Les raisons de l’anxiété La douleur et les ours L’un d’entre nous aime-t-il se sentir anxieux ? J’en doute. Tout comme la douleur physique, l’anxiété est quelque chose de déplaisant. Elle sert toutefois à une fin importante : elle nous tient en vie. Tout comme nous ressentons de la douleur lorsque nous éprouvons un problème physique, l’anxiété est ce que notre corps ressent lorsqu’il est menacé. L’anxiété nous dit : « Fais quelque chose ! Protège-toi ! ». Cet instinct de protection est tout à fait logique dans la nature. Si vous marchiez en forêt et que vous croisiez un ours, vous ressentiriez une très grande anxiété. C’est une bonne chose. La poussée d’adrénaline accompagnant l’anxiété vous donnerait les meilleures chances de survie. Vous l’utiliseriez pour courir de toutes vos forces. Si vous vous sentiez coincé, vous attraperiez une branche ou une pierre et vous l’attaqueriez. Il s’agit de la réaction de lutte ou de fuite que l’on constate chez tous les animaux. Dans notre monde moderne, l’anxiété nous empêche de conduire trop vite dans une courbe, de nous avancer trop loin sur une falaise, ou de jouer imprudemment avec des lames de rasoir. C’est aussi ce qui nous pousse à consulter un médecin pour faire examiner une bosse, ou à faire vérifier nos freins par un mécanicien. En fait, lorsque nous nous inquiétons de quelque chose, nous avons tendance à être plus prudents et à éviter le danger. L’ours imaginaire Si l’ours n’est pas réel, mais que vous croyez qu’il l’est, votre corps réagira exactement de la même façon. Les gens aux prises avec des troubles anxieux ont des réactions physiques plutôt normales. C’est leur interprétation du danger qui est détraquée ! Leur corps réagit comme s’ils se trouvaient devant un ours, alors qu’en fait, l’ours n’est présent que dans leur esprit. Le danger résiduel Quoi que nous fassions, nous ne pouvons jamais être totalement en sécurité. Il subsiste habituellement un danger résiduel. Si je conduis dans les limites permises, je risque moins de perdre la vie que si je fais de la vitesse, mais je ne peux jamais en être totalement certain. Si je peux m’accommoder de cette réalité, je serai capable de conduire et de fonctionner normalement. Sinon, si je désire avoir une certitude absolue, je suis dans une impasse. Je devrai alors m’abstenir complètement de conduire, ou trouver une autre façon de maîtriser la menace. D’où cela vient-il ? Devrais-je remettre ma vie en question ? J’investis dans mon bien-être C1 phobies-zéro La gestion de l’anxiété L’une des erreurs que les gens commettent lorsqu’ils commencent à souffrir d’anxiété est de remettre leur vie en question. Ils croient que quelque chose ne va pas dans leurs relations ou dans leur carrière et que c’est là la source de leur anxiété. Bien que cela puisse être un facteur d’aggravation de l’anxiété et être effectivement la source du problème chez certaines personnes, ce n’est habituellement pas le cas. Le stress de la vie est un facteur qui accroît l’anxiété. Il peut même déclencher une première crise de panique, mais ordinairement, ce n’est pas la cause réelle. La véritable cause réside dans la façon dont le corps réagit à un agent stressant (l’anxiété) et dans la façon dont cette réaction est interprétée. Ces réactions et interprétations ne découlent pas d’une seule source. Les êtres humains sont beaucoup plus complexes que cela. Nous sommes le résultat de notre constitution biologique et de tout ce que nous expérimentons dans nos vies. Voici quelques-unes des principales sources de l’anxiété. Votre instinct Certaines peurs sont innées et logiques, à une certaine période de notre développement. De nombreuses peurs ont assuré notre survie et sont devenues des instincts qui font maintenant partie de notre bagage génétique. Il y a 10 000 ans, par exemple, il était bon d’avoir peur des hauteurs, car les branches d’arbre pouvaient casser et les falaises rocheuses pouvaient céder. Les humains devaient se méfier des grands espaces à découvert, où ils devenaient des proies faciles. Se trouver au milieu d’une foule entraînait la possibilité de se faire piétiner. S’éloigner des lieux familiers rendait vulnérable à des dangers inconnus. Les serpents et les araignées pouvaient être venimeux. Revérifier les choses réduisait les risques. Se soucier de ce que les autres pensaient de nous augmentait les chances de se trouver un partenaire. Aujourd’hui, nous pouvons déceler les racines de cet instinct de survie dans bien des formes de troubles anxieux, tels que l’agoraphobie, la phobie sociale et le trouble obsessionnel-compulsif. Il y a des millénaires, nous avions besoin de ces peurs pour survivre, mais dans notre société moderne, elles n’ont plus beaucoup de sens. Aujourd’hui, les tunnels sont renforcés d’acier et risquent peu de s’effondrer. Et puis, il est peu probable qu’ils abritent un lion. Vous remarquerez également que bien des gens craignent les serpents, même s’ils ne se sont jamais fait mordre, et que très peu de gens ont peur des cuisinières, alors qu’ils se sont brûlés plusieurs fois. Ainsi, nous présentons beaucoup plus facilement des troubles anxieux dans des domaines liés à l’instinct que dans des domaines liés à l’expérience seule. Votre tempérament Si vous avez plus d’un enfant ou si vous avez des animaux de compagnie, ou des frères et des sœurs, ou encore des oncles, la première chose que vous constatez c’est à quel point ils sont différents, bien qu’ils soient issus des mêmes parents. Ces différences se remarquent même en bas âge, car nous naissons tous avec notre propre tempérament, notre propre variation génétique dans la constitution de notre caractère. Ces différences sont présentes dès le berceau. Certains d’entre nous sont impétueux, d’autres plus passifs. Certains d’entre nous sont animés d’une grande curiosité, alors que d’autres semblent désintéressés. Nous sommes tous différents. Et certains d’entre nous sont simplement plus anxieux que d’autres. Nous sommes bâtis ainsi. J’investis dans mon bien-être C2 phobies-zéro La gestion de l’anxiété Le trait de personnalité commun aux personnes sujettes aux troubles anxieux est la façon dont elles pensent en termes absolus. Elles ne lâchent pas prise facilement. Comme nous l’avons déjà vu, le danger résiduel subsiste dans la plupart des situations génératrices d’anxiété. Ce fait est incompatible avec les personnes qui pensent en termes absolus, et crée des troubles anxieux. Votre environnement Nous sommes influencés par tout ce qui se trouve dans notre environnement, y compris les choses que nous observons, les choses qui nous sont enseignées et les choses que nous expérimentons. Cela a une incidence sur ce que nous considérons comme dangereux et sur la façon dont nous interprétons les événements. Notre attitude est grandement influencée par notre famille, notre milieu scolaire, nos amis et notre société. Nous serions très différents si nous avions été éduqués dans d’autres pays, par des parents différents. Prenons l’exemple des familles. Le rôle des parents est de nous protéger. Ils le font en nous enseignant ce qui est bon, ce qui est mauvais, ce qui est sûr et ce qui est dangereux. Il n’est pas difficile d’imaginer les différents messages qu’ils nous envoient. Par exemple, un parent peut envoyer à l’école son enfant qui a mal à la gorge, alors qu’un autre peut se précipiter chez le médecin. Qui a raison ? C’est bien discutable. Néanmoins, le deuxième enfant risque beaucoup plus d’être préoccupé par sa santé, une fois adulte, que le premier. Il en va de même pour les expériences vécues à l’extérieur de la famille. Ainsi, l’enfant qui se fait tourmenter à l’école risque davantage de devenir un adulte ayant une phobie sociale. Les formes qu’elle peut prendre Quand une peur devient-elle un trouble ? Bien que l’anxiété soit normale, il en existe divers degrés. À doses normales, elle nous protège. À doses excessives, elle nous emprisonne. Les deux critères utilisés pour distinguer l’anxiété normale du trouble anxieux sont la souffrance personnelle et la difficulté de fonctionner. Si votre anxiété est tellement forte qu’elle vous préoccupe constamment ou qu’elle affecte votre capacité de fonctionner normalement, au travail, en société ou dans d’autres domaines, votre anxiété est alors considérée comme un trouble. Par exemple, vous n’aimez peut-être pas aller chez le dentiste, mais si cela ne vous empêche pas de vous faire soigner les dents, il ne s’agit que d’une peur. Par contre, si vous perdez le sommeil deux jours avant le rendez-vous, ou pire encore, si vous négligez complètement vos caries par crainte du dentiste, vous souffrez alors d’une phobie. De même, vous n’aimez peut-être pas prendre la parole devant la classe, mais si cela vous mène à abandonner vos études, vous souffrez d’un trouble anxieux. La peur : les foules, les chiens, la maladie, les avions, les arêtes de poisson… J’investis dans mon bien-être C3 phobies-zéro La gestion de l’anxiété La liste des peurs semble sans fin. La peur peut avoir pour objet les autobus, le métro, les ascenseurs, les serpents, les chats, les araignées, les crises cardiaques, l’étouffement, l’AVC, le rougissement, les centres commerciaux, la transpiration, l’éloignement de la maison, se faire regarder, l’échec, le rejet… enfin vous voyez le tableau. Vous pouvez vous sentir assez découragé devant la multitude de vos peurs, mais en réalité, le tableau est assez simple. En fait, toutes les peurs peuvent être groupées en trois grandes catégories : 1. La peur de la mort ou de la maladie : La première peur est celle de la mort ou de la maladie. Les gens qui éprouvent cette peur peuvent craindre d’avoir une maladie comme le cancer, de subir une crise cardiaque, un AVC, de mourir dans un accident d’auto ou d’avion, ou de se faire blesser. 2. La peur de l’aliénation mentale : La deuxième grande peur est celle de l’aliénation mentale, ou de ce qu’on appelle communément « devenir fou ». Plusieurs personnes souffrant de trouble anxieux ont peur de perdre la raison, de passer le reste de leur vie « enfermées » ou de faire quelque chose de terrible comme de blesser leurs enfants ou de lancer leur voiture dans la voie inverse. 3. La peur d’être jugé : La troisième grande peur est celle de se ridiculiser en société. Les gens qui éprouvent cette peur craignent de rougir, de s’évanouir au travail, de commettre des erreurs, de faire rire d’eux-mêmes, de dire ce qu’il ne faut pas, ou simplement d’avoir l’air nerveux devant les autres. Bien des gens éprouvent des peurs qui s’insèrent dans deux, ou même dans les trois catégories. La peur de la peur : l’ours imaginaire revisité Si nous revenons à l’image simple de l’anxiété dans l’exemple de l’ours, nous pouvons résumer la situation comme suit : Lorsque quelque chose me menace (un danger), mon corps a une réaction de protection (l’anxiété, aussi connue comme la réaction de stress). Cela me fait faire quelque chose en réaction (m’enfuir, me défendre, ou maîtriser la menace d’une façon quelconque). Mais qu’arrive-t-il si j’ai peur de ma propre réaction ? Si j’ai peur d’avoir une crise cardiaque, par exemple ? La crise cardiaque devient alors l’ours. Si j’entre dans une classe ou un wagon de métro où j’ai déjà eu des problèmes dans le passé, j’aurai certainement peur que cela ne se reproduise. Étant donné que mon corps réagit à toute menace par l’anxiété, cela augmente mon rythme cardiaque. J’en prends conscience et je crains qu’une crise cardiaque soit imminente. Mon corps interprète cela comme une menace, ce qui fait encore augmenter mon rythme cardiaque. Dans cet exemple, la réaction d’anxiété devient le danger auquel le corps réagit comme à tout autre danger : par une augmentation de l’anxiété. Il s’agit de la classique peur de la peur, que l’on constate chez la plupart des gens qui souffrent de troubles anxieux. J’investis dans mon bien-être C4 phobies-zéro La gestion de l’anxiété Éviter, vérifier, contrôler… faire tout ce que cela exige L’anxiété est une simple réaction. Lorsqu’une mauvaise chose menace de se produire, nous devons la contrôler. Nos efforts pour contrôler la menace définissent le type de trouble anxieux dont nous souffrons. Si une menace peut être physiquement évitée, la plupart d’entre nous le feront. Il s’agit d’une réaction phobique type. Par exemple, les gens qui ont peur des ascenseurs emprunteront plutôt l’escalier. Ceux qui on peur des microbes éviteront de toucher aux poignées de porte. Ceux qui ont peur de faire rire d’eux éviteront les situations où ils sont le centre d’attention. Parfois, il est impossible de nous échapper. Ainsi, les gens qui ont peur des microbes ne peuvent pas toujours éviter de toucher à une poignée de porte. Dans ce cas, ils se laveront les mains pour supprimer la menace. Les hypocondriaques consulteront leur médecin ou tenteront de se rassurer en parcourant Internet dès qu’ils éprouvent un symptôme. En réalité, il s’agit d’autres formes d’évitement. Parfois, les gens tentent d’éviter les menaces en contrôlant la situation. Par exemple, s’ils ont besoin de provisions et ne peuvent éviter d’aller au centre commercial, ils tenteront de contrôler le danger en mettant en place divers mécanismes pour se rassurer. Une femme peut donc transporter un petit flacon de gin dans son sac à main, demander à une amie de l’accompagner, ne se rendre que dans des magasins qu’elle connaît bien, porter des vêtements légers pour éviter de transpirer, etc. Parfois, la menace réside dans ses propres pensées. Certaines personnes, par exemple, ont des pensées horrifiques, une forme de trouble obsessionnel-compulsif selon lequel la personne est accablée d’images ou de pensées non désirées. Étant donné qu’il est difficile de contrôler les pensées, ces personnes essaient habituellement diverses méthodes pour y parvenir, comme les exercices de « pensée positive ». Elles peuvent aussi passer d’innombrables heures à se creuser les méninges ou à s’interroger sur leur situation, en quête de réponses rassurantes. Quelle que soit la menace, ceux qui souffrent de troubles anxieux feront toujours ce que nous faisons tous, soit contrôler les menaces de toutes les façons possibles : éviter, prévenir, résister. Ces stratégies fonctionnent rarement contre la peur, et jamais contre la peur de la peur. Surmonter les troubles anxieux Éviter les dangers réels est bien, mais éviter les dangers imaginaires ou exagérés ne l’est pas. Cela ne fait que nous emprisonner et nous rendre misérables. En matière d’anxiété, il est inutile de tricher en tentant de l’éviter. Tout ce qu’on finit par faire, c’est se confirmer qu’il existait un danger dès le départ. L’objectif est simple : se prouver qu’il n’y a rien à craindre ! Affronter ses peurs La plupart des gens qui souffrent de troubles anxieux savent très bien ce qui est véritablement dangereux et ce qui est exagéré. Ce n’est peut-être pas facile, mais ils doivent apprendre à affronter les peurs qui ne sont pas dangereuses. En affrontant leurs peurs, la plupart des gens souffrant de troubles anxieux réussissent à les surmonter. J’investis dans mon bien-être C5 phobies-zéro La gestion de l’anxiété Cela peut se faire graduellement. Inutile de se torturer. Rappelez-vous simplement une chose : ne quittez jamais une situation dans laquelle votre niveau d’anxiété est élevé ou croissant. Cela ne fera qu’accroître votre peur. Si vous ne pouvez rester, alors reculez un peu et attendez. Lorsque vous vous sentirez mieux, vous pourrez partir. Encore mieux, retournez à l’endroit où vous étiez lorsque vous avez eu votre attaque de panique. Affronter vos peurs, vous exposer aux sensations physiques qui vous effraient ou aux endroits où elles se produisent habituellement, fonctionne presque toujours. Sinon, c’est probablement en raison de ce que vous pensez. Certaines personnes peuvent penser qu’elles ont simplement été chanceuses de s’en tirer : « Dieu merci, quelqu’un m’accompagnait, ou j’avais apporté de l’eau, ou mes pilules, ou une débarbouillette », ou simplement que c’était un bon jour. L’objectif consiste à apprendre qu’il n’y avait rien à craindre et non que vous avez été chanceux ! Vous n’avez pas échappé au danger, il n’y en avait tout simplement pas. Rappelez-vous le chien de Pavlov : Il y a une chose qu’il importe de se rappeler lorsqu’il s’agit d’affronter ses peurs. Si vous avez subi plusieurs attaques de panique dans certaines situations, votre corps acquiert un réflexe d’anxiété. Tout comme le chien de Pavlov, après un certain temps, notre corps réagit fortement à des images, des odeurs, des sons et d’autres sensations associées à nos expériences. Par exemple, même si vous ne craignez plus d’avoir une attaque de panique dans un restaurant, l’ambiance, ou l’odeur du gril, ou le bruit des verres qui s’entrechoquent peut déclencher une sensation de panique. Il peut être nécessaire d’y retourner plusieurs fois avant que le réflexe ne s’atténue. Soyez patient et ne vous découragez pas. Concentrez votre attention à l’extérieur de votre corps Laissez votre corps et votre esprit agir d’eux-mêmes. Les gens qui souffrent de trouble anxieux craignent tellement les réactions de leur corps ou de leur esprit qu’ils se concentrent constamment sur elles. Cela ne donne rien, à part empirer les choses. Comme nous l’avons vu plus tôt, si nous craignons nos réactions, l’anxiété apparaîtra et ne fera qu’empirer notre état. Songez à ce qui se produit lorsque vous montez un escalier en courant. Pendant quelques minutes, vous ressentez de forts symptômes semblables à ceux d’une crise de panique : le rythme cardiaque accélère, vous transpirez et vous pouvez même vous sentir chancelant. Et pourtant, quelques minutes plus tard, tout revient à la normale. Qu’avez-vous fait pendant ces quelques minutes ? Rien. Votre corps a pris soin de lui-même. Il en va de même pour l’anxiété. Ce qui fait durer l’anxiété, ce sont vos efforts pour la contrôler. En tentant de résister à l’anxiété, vous l’alimentez par inadvertance. Les pensées obsédantes agissent de la même façon que les sensations physiques. Nous avons tous des pensées ou des images folles qui nous traversent l’esprit de temps à autre. Elles ne reflètent pas des « désirs secrets » ou des « pulsions inconscientes ». Elles ne sont habituellement qu’un reflet de la peur. Ceux qui ne s’en font pas avec ces idées les oublient rapidement. Par contre, ceux qui ont des tendances obsessionnelles tentent constamment de contrôler ces pensées. Cela alimente l’anxiété et renforce les pensées effrayantes. J’investis dans mon bien-être C6 phobies-zéro La gestion de l’anxiété L’anxiété n’est PAS un signe d’aliénation ou de maladie. Laissez votre corps et votre esprit libres. Ils peuvent réagir à certaines situations ou pensées, mais ils reviendront bien vite à la normale. Ne faites rien, et votre corps prendra soin de lui-même ! Et votre esprit aussi. Apprenez ce que vous pouvez et ce que vous ne pouvez pas contrôler L’objectif final de la gestion de l’anxiété est de changer la croyance selon laquelle vous n’avez aucun contrôle. En fait, vous avez tout le contrôle dont vous avez besoin, mais simplement pas autant que vous le voudriez. Ultimement, vous devez apprendre que l’anxiété ne peut pas être entièrement contrôlée et qu’il est normal de se sentir anxieux. Oui, des catastrophes se produisent. L’anxiété nous aide à contrôler les risques et à en réduire l’occurrence. Malheureusement, il n’existe aucune garantie. Les gens qui n’arrivent pas à lâcher prise, ceux qui recherchent le contrôle absolu, ont de la difficulté avec cette réalité. Leurs efforts pour assurer leur sécurité ont l’effet inverse. Étant donné que rien ne peut être contrôlé avec une certitude absolue, les efforts n’atteindront pas leur but et donneront l’impression que le danger se rapproche. Et cela accroît l’anxiété. Rappelez-vous : s’il n’y a pas de danger, il importe peu que vous n’ayez pas le contrôle. Une vérité simple Il existe, à propos des troubles anxieux, une vérité simple qui a des implications profondes : les gens n’ont des attaques de panique que lorsqu’ils ne le veulent pas, et ils n’en ont jamais dans des situations où cela importe peu. C’est parce que la plus grande part de l’anxiété est créée par nos efforts pour la contrôler. En acceptant de se sentir anxieux de temps à autre, la peur de la peur, qui constitue 95 % de la panique, ne survient jamais. Un choix simple Si on vous offrait le choix entre le cancer et la peur du cancer, que choisiriez-vous ? La plupart des gens choisiraient la peur du cancer. De l’extérieur, il est facile de voir que l’un est une maladie véritable, et l’autre « rien qu’une peur ». Mais qu’arriverait-il si vous éprouviez cette peur ? Comment vous sentiriez-vous ? Vous sentiriez-vous aussi mal ou même pire que la personne qui souffre du cancer ? Pour surmonter un trouble anxieux, rappelez-vous que l’anxiété est la peur d’une chose néfaste, et non la chose néfaste elle-même. Il y a une différence entre le cancer et la peur du cancer. L’un peut vous tuer, l’autre ne fait que vous rendre misérable. Ne la combattez pas et elle en fera autant. J’investis dans mon bien-être C7 phobies-zéro Le trouble panique et le trouble obsessionnel-compulsif Micheline Lapalme, Ph.D. Conseillère no. 1, Phobies-Zéro Coordonnatrice scientifique, services sociaux Institut national d'excellence en santé et en services sociaux (INESSS) Coordonnatrice projet pairs-aidants Zéro-ATAQ Le trouble panique et le trouble obsessionnel-compulsif sont tous les deux des troubles de la catégorie des troubles anxieux. La prévalence à vie pour l’ensemble des troubles anxieux varie de 10% à 25% selon les études. Même si ces troubles sont moins connus du grand public, ils affectent plus d’individus que le sida, les accidents cérébraux-vasculaires ou l’épilepsie ! Que sait-on sur le trouble panique ? Le trouble panique est un trouble anxieux relativement prévalent (environ 4.5%). Il affecte de 2 à 3 fois plus de femmes que d’hommes et survient généralement vers la fin de l’adolescence et à la mi-trentaine. Le troublepanique se caractérise par la survenue soudaine et inattendue d’attaques de panique au cours desquelles l’individu ressent une grande frayeur accompagnée de symptômes physiques intenses (palpitations cardiaques, sudation, souffle coupé, tremblements, etc.). Les symptômes physiques vécus lors de l’attaque de panique atteignent une amplitude maximale dans les 10 premières minutes et sont souvent décrits comme étant similaires aux symptômes d’une crise cardiaque et sont responsables chaque année d’un nombre important de visites à l’urgence. Le tiers à la moitié des personnes aux prises avec un trouble panique développent aussi des comportements d’évitement qui limitent de plus en plus leur capacité de fonctionner normalement. Selon le degré de l’évitement phobique, le trouble panique sera classifié de trouble panique avec ou sans agoraphobie. On retrouve également des personnes qui souffrent d’agoraphobie, mais qui n’ont jamais eu d’attaques de panique proprement dites. On parlera dans ce cas d’agoraphobie sans antécédents de trouble panique. Il est à noter toutefois que plus de 95% de tous les individus souffrant d’agoraphobie présentent un trouble panique ou en ont déjà souffert. Comme un problème arrive rarement seul, la cooccurrence (aussi appelée comorbidité) du trouble panique avec d’autres troubles anxieux est courante. En effet, de 15% à 30% des individus ayant un trouble panique présentent aussi un trouble d’anxiété sociale, 25% un trouble d’anxiété généralisée, de 10% à 20% des phobies spécifiques, et de 8% à 10% un trouble obsessionnel-compulsif. Les troubles de l’humeur demeurent néanmoins les troubles comorbides les plus fréquents avec des taux variant entre 50% et 65%. Dans un tiers des cas, la dépression précéderait le début du trouble panique alors que pour le reste des cas elle surviendrait simultanément, ou plus fréquemment, après le début du trouble panique. La souffrance des personnes aux prises avec un trouble panique est telle que celles-ci ont un risque de suicide et de tentatives de suicide 10 fois plus élevé que la population en général. Ces personnes sont également à haut risque pour les troubles liés aux substances psycho-actives (p.ex., alcool, médicaments) dont elles font usage pour tenter de « contrôler » leur anxiété. J’investis dans mon bien-être C8 phobies-zéro Le trouble panique et le trouble obsessionnel-compulsif Quelles sont les causes du trouble panique ? Il n’y a pas de cause unique pouvant expliquer le développement du trouble panique ou de tout autre trouble anxieux. Ces troubles sont le résultat d’un ensemble de facteurs et la combinaison de ces facteurs varie d’une personne à l’autre. Ces facteurs sont d’ordre biologique, génétique et environnemental. Les mécanismes biologiques susceptibles d’expliquer le trouble panique mettent en cause une interaction complexe entre divers systèmes de neurotransmetteurs tels que la sérotonine, la norépinéphrine et la dopamine, lesquels sont connus pour leur rôle dans la réponse du corps humain au stress. L’activation du système nerveux sympathique serait pour sa part à la base des symptômes tels que l’élévation du rythme cardiaque et de la pression sanguine, les tremblements, les palpitations, la transpiration, la respiration coupée, le vertige et les engourdissements. Du côté des facteurs génétiques, les études de familles indiquent que le risque de présenter le trouble panique est de 3 à 7 fois plus élevé parmi la parenté au premier degré d’une personne atteinte de ce trouble, et de 2 à 4 fois plus élevé parmi la parenté au second degré. Les études de jumeaux confirment également le caractère héréditaire du trouble panique et indiquent que l’héritabilité de ce trouble se situe autour de 40%. Bien que la nature familiale du trouble panique soit bien documentée, il n’existe pas à ce jour d’études concluantes quant au mode de transmission génétique impliqué et quant aux gènes qui confèrent une susceptibilité au trouble panique. Certaines études suggèrent par ailleurs que le facteur héréditaire contribue de façon similaire au développement du trouble panique chez les hommes et les femmes, mais que ce trouble serait plus prévalent chez les femmes en raison de facteurs socioculturels qui encourageraient davantage l’utilisation de stratégies d’adaptation d’évitement chez les femmes que chez les hommes. D’autres facteurs environnementaux ont également été mis en cause dans le développement du trouble panique (stresseurs familiaux, style de vie, consommation de caféine, etc.). Qu’en est-il du trouble obsessionnel-compulsif ? Le trouble obsessionnel-compulsif, tout comme le trouble panique, appartient à la catégorie des troubles anxieux. Celui-ci est moins prévalent que le trouble panique (1.5% à 3%), affecte autant d’hommes que de femmes, et débute généralement à l’adolescence bien qu’une survenue à l’enfance ne soit pas rare. Le trouble obsessionnel-compulsif se caractérise par la présence d’obsessions et de compulsions. Les obsessions sont des pensées, idées ou représentations mentales qui sont récurrentes, persistantes et indésirables et qui entraînent de la détresse, de l’anxiété ou du dégoût. Il ne s’agit pas ici de préoccupations excessives concernant les problèmes de la vie courante, mais bien de pensées qui font intrusion dans la conscience de l’individu contre sa volonté. Les obsessions les plus fréquentes sont les obsessions : • • • • De contamination : préoccupation excessive ou dégoût liés aux microbes, aux déchets, à la saleté, aux sécrétions corporelles, aux produits chimiques; À caractère agressif : peur de se blesser ou de blesser quelqu’un par négligence, peur de perdre le contrôle de ses pulsions violentes; À caractère sexuel : pensées perverses, représentations mentales et scénarios envahissants dont le contenu est lié à l’inceste, la pédophilie, l’homosexualité ou autres pratiques sexuelles; À caractère religieux : préoccupation excessive pour la morale, le blasphème, les sacrilèges, etc. J’investis dans mon bien-être C9 phobies-zéro Le trouble panique et le trouble obsessionnel-compulsif La personne tente généralement d’ignorer ses obsessions ou de les neutraliser par d’autres pensées ou actions ce pour quoi celles-ci sont souvent accompagnées de compulsions. Les compulsions sont des comportements répétitifs ou ritualisés, ou des actes mentaux (comme compter) que la personne se sent obligée de faire en réponse à l’obsession ou selon certaines règles très strictes. Les comportements ou les actes mentaux sont destinés à neutraliser ou à diminuer le sentiment de détresse engendré par l’obsession ou à empêcher un événement ou une situation redoutée de se produire. Les compulsions n’ont pas de lien réaliste avec les obsessions qu’elles visent à neutraliser ou à prévenir, ou elles sont manifestement excessives. Les compulsions les plus fréquentes sont les compulsions de : • • • • • • Nettoyage : se laver les mains, le corps ou son environnement; Répétition : répéter un nom, une phrase, un geste ou un comportement; Vérification : vérifier le four, les portes, qu’on n’a pas blessé ou écrasé quelqu’un; Exactitude, ordre et symétrie : compléter dans un ordre précis, ou exécuter à la perfection une tâche impliquant une série de gestes (faire la vaisselle, se vêtir, se rendre au travail), classer, ranger ou placer des choses à la perfection par ordre de grandeur, en fonction des couleurs ou des formes; Accumulation (« hoarding ») : collectionner des articles inutiles et sans valeur (p. ex., journaux, bouteilles vides, etc.); Comptage : tout ce qui implique le fait de compter (des chiffres, des lettres, des objets). Dans les cas plus sévères, la répétition constante des rituels occupe la majeure partie de la journée, rendant par le fait même l’exécution de simples tâches quotidiennes presque impossible. Dans plusieurs cas, le trouble obsessionnel-compulsif envahit la vie des personnes qui en souffrent au point où celles-ci sont incapables de travailler et d’avoir une vie familiale et sociale satisfaisante. Selon certaines études, les personnes souffrant d’un trouble obsessionnel-compulsif auraient une qualité de vie plus pauvre que les personnes souffrant de dépendance à l’héroïne. En plus d’être aux prises avec ces rituels envahissants, les personnes atteintes du trouble obsessionnel-compulsif souffrent énormément du fait qu’elles savent que leurs obsessions et compulsions sont insensées. Elles en éprouvent de la honte et tentent de dissimuler leur condition à leur entourage de sorte qu’il peut souvent s’écouler plusieurs années avant que l’entourage ne s’en aperçoive et encourage la personne à consulter. Comme pour le trouble panique, la cooccurrence du trouble obsessionnel-compulsif avec un autre trouble psychiatrique est élevée. Les taux de cooccurrence entre le trouble obsessionnel-compulsif et la dépression sont de 24% à 55%, de 23% à 40% pour la phobie sociale, autour de 20% pour les phobies spécifiques et l’anxiété généralisée, et entre 10% et 15% pour la dysthymie, le trouble panique, les troubles de l’alimentation, et l’abus d’alcool. La comorbidité entre le trouble obsessionnel-compulsif et le syndrome de Gilles de la Tourette (5% à 10%) et autres troubles caractérisés par des tics (20%) est fréquente. D’autres études ont indiqué que l’hypocondrie, la trichotillomanie, la cleptomanie, le jeu et le magasinage compulsif, et certains comportements d’automutilation seraient présents chez plus de 50% des personnes atteintes du trouble obsessionnel-compulsif. J’investis dans mon bien-être C10 phobies-zéro Le trouble panique et le trouble obsessionnel-compulsif Quelles sont les causes du trouble obsessionnel-compulsif ? Les mécanismes biologiques susceptibles d’être impliqués dans le trouble obsessionnel-compulsif mettent aussi en cause les systèmes de neurotransmission de la sérotonine et de la norépinéphrine. Certaines études par exemple, suggèrent qu’un dérèglement dans la transmission sérotoninergique au niveau du système nerveux central joue un rôle majeur dans le développement du trouble obsessionnel-compulsif. D’autres études suggèrent plutôt qu’une hyperactivité du cortex frontal et des fonctions noradrénergiques serait à l’origine des symptômes caractéristiques du trouble obsessionnel-compulsif. Comme pour le trouble panique, le caractère héréditaire du trouble obsessionnel-compulsif a été clairement établi. La spécificité familiale du trouble obsessionnel-compulsif serait d’ailleurs plus forte que pour les autres troubles anxieux. Les études de familles démontrent que le trouble obsessionnel-compulsif est de 5 à 10 fois plus élevé dans la parenté au premier degré des personnes atteintes de ce trouble que parmi la parenté au premier degré des personnes qui en sont exemptes. Certaines études de familles suggèrent également la présence de facteurs génétiques communs entre le trouble obsessionnel-compulsif et le syndrome de Gilles de la Tourette. La relation entre ces deux troubles demeure cependant obscure. Peu d’études de jumeaux rigoureuses ont été effectuées sur le trouble obsessionnel-compulsif. Celles-ci supportent néanmoins l’implication des facteurs génétiques dans le développement du trouble obsessionnel-compulsif. Encore une fois, et bien que la contribution des facteurs génétiques ne puisse être mise en doute, ni le mode de transmission, ni les gènes de susceptibilité au trouble obsessionnel-compulsif n’ont pu être identifiés. En somme En résumé, il reste beaucoup à faire pour comprendre les causes qui conduisent au développement du trouble panique et du trouble obsessionnel-compulsif. Heureusement, il n’est pas nécessaire de tout comprendre pour s’en débarrasser ! En effet, il faut savoir que peu importe les causes qui vous ont amené à développer un trouble anxieux, ce sont les moyens et les comportements que vous avez adoptés pour y faire face qui sont inefficaces et qui le maintienne. C’est donc sur les pensées irrationnelles, les comportements d’évitement et les compulsions qu’il faut travailler si on veut s’en sortir ! De nombreuses études ont démontré l’efficacité de la thérapie cognitive-béhaviorale, seule ou en combinaison avec de la médication, dans le traitement des troubles anxieux. Cette thérapie consiste notamment à affronter ses peurs de façon graduelle au lieu de les éviter. Alors, allez-y, exposez-vous ! J’investis dans mon bien-être C11 phobies-zéro La névrose ou l’illusion d’amour Henri Lavigueur, Ph.D. Je travaille depuis plusieurs années comme psychothérapeute avec un grand nombre de clients anxieux et phobiques. J'observe chez eux un pourcentage important de personnes ayant des traits de personnalité névrotiques. La névrose, un terme psychologique un peu vieillot, mais fort utile, fait référence aux gens qui simultanément nient leurs propres émotions et besoins en se dévouant aux autres. Cette tendance est souvent apprise dans l'enfance. Voir sa famille comme indifférente ou peu aimante à son égard sera insupportable pour certains enfants. Ainsi la renonciation de son propre plaisir dans la servitude envers d'autres membres de la famille, souvent parents ou fratries narcissiques et égoïstes, donne à l'enfant l'illusion d'une famille aimante. Son abnégation et effacement créent un semblant d'harmonie dans la famille. Son comportement sage et très conciliant peut pallier aux tensions interpersonnelles. Des fois, il joue le rôle de psychothérapeute envers un ou quelques membres de sa famille, atténuant ainsi leurs frustrations. Dans d'autres cas, son comportement attachant, aimable et / ou humoristique sert à éloigner les tensions familiales. L'inceste psychologique parental est souvent en cause. Un parent peut confier ses problèmes à son très jeune enfant. Les rôles parents-enfants sont alors inversés ; ce faisant, l'enfant devient le parent de sa mère ou de son père. Le jeune enfant est conscientisé des problèmes et des dangers de la vie. Son innocence est perdue. La spontanéité et joie naïve de l'enfance sont noyées. Pour mieux comprendre la névrose, laissez-moi vous familiariser avec les traits névrotiques qu'on trouve fort souvent chez les gens anxieux : · Le désir de faire plaisir, souvent au détriment de ses propres avantages; · La difficulté de s'affirmer; · L'humilité exagérée, le sentiment d'être imposteur; · La naïveté, le romantisme, l'idéalisme; · Une meilleure capacité à défendre les droits des autres, plutôt que ses propres droits; · Le refoulement de colère, une peur exagérée de blesser les autres; · La culpabilité; · La difficulté de vivre le plaisir ou de se donner le droit au bonheur; · Un malaise dans l'absence de performance (« workaholic »); · La difficulté de recevoir; · L'effet éponge: de faire siens les problèmes des autres. En bref, la personne névrotique est conciliante, gentille, aimable, facile à vivre, dévouée aux autres. Malheureusement, ce comportement est en opposition à la loi de la jungle. Cet individu devient alors sujet à être exploité et ainsi ignoré par autrui. Souvent, il s'efface à un tel point qu'il se sent invisible, perdu dans la foule. Une conséquence fréquente est son retrait de la société (l'agoraphobie). Ses émotions refoulées peuvent être transférées dans les malaises physiques et même les crises de panique. Parfois l'individu associe ses symptômes psychosomatiques à des situations (ponts, ascenseurs, files d'attente, métro), ainsi donnant naissance à des comportements phobiques. Le but d'une psychothérapie est de reconnecter l'individu avec sa propre identité et ses émotions refoulées ou même dissociées. L'affirmation personnelle est le meilleur antidote à l'angoisse. J’investis dans mon bien-être C12 phobies-zéro Les médicaments et l’anxiété Dr. Denis Audet Médecin omnipraticien Professeur de clinique dans le département de médecine familiale et médecine d’urgence, Université Laval Membre fondateur d’ATHAQ « Je souffre d'un trouble anxieux, est-ce que je devrais prendre une médication… ça me fait un peu peur ? » La question est très souvent posée et dénote une préoccupation tout à fait légitime, d'autant plus que la peur est en soi une manifestation fondamentale de l'anxiété. Aucune réponse n'est valable pour toutes les personnes. Examinons donc ici l'ensemble des considérations qui permettront à chaque individu de prendre une décision éclairée. Le cerveau : une bouillie chimique et électrique De la même façon que le reste du corps humain, le cerveau dépend d'une myriade d'influx chimiques et électriques pour fonctionner. Ce que nous ressentons comme des pensées, des désirs et des émotions résulte d'une activité intense : des neurones transforment le courant électrique en substances qui contrôlent d'autres neurones selon des circuits très complexes. Ces produits qui modulent l'activité cérébrale sont appelés neurotransmetteurs. Il en existe plusieurs types, mais les plus connus sont la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine. On peut les comparer à des clés qui s'insèrent dans différentes serrures qu'on appelle récepteurs. Une clé peut ouvrir, fermer ou bloquer un circuit selon la région du cerveau où se trouve un récepteur. La quantité et la sensibilité de ces récepteurs s'adaptent à la stimulation qu'ils reçoivent et chaque circuit en influence un autre. Au départ, les neurotransmetteurs et hormones qui modulent l'activité cérébrale sont produits par le corps humain lui-même. D'autres substances chimiques psychoactives proviennent également de sources végétales et animales qui font partie de l'alimentation et de l'environnement de l'humain qui s'y est adapté au fil des millénaires. La substance psychoactive naturelle la mieux connue est sans aucun doute l'alcool. Les récits bibliques décrivent bien les effets troublants du jus obtenu par la fermentation des raisins. Dès l'antiquité, le vin a été reconnu pour augmenter l'interaction sociale et a ainsi été associé à toutes les festivités. On décrivait par contre des effets déplorables sur le comportement de qui en abusait. De la même façon, l'humain a assimilé l'utilisation de l'opium et du coca à des fins thérapeutiques avant de découvrir les conséquences désastreuses. Vouloir soulager l'anxiété Qu'elle soit normale ou maladive, comme c'est le cas dans les troubles anxieux, l'anxiété est toujours ressentie comme quelque chose de désagréable dont on aimerait bien se débarrasser. Fuite, combat, évitement, résolution de problème sont autant de façons de le faire. Il suffirait donc la plupart du temps d'éliminer ce que l'on croit être la cause de l'anxiété. Ceci n'est cependant pas toujours possible, sans compter qu'il arrive parfois qu'une personne soit tout simplement incapable d'identifier la source de son anxiété. Il devient alors compréhensible de rechercher des moyens pour éliminer non pas la cause, mais la sensation même de l'anxiété. J’investis dans mon bien-être C13 phobies-zéro Les médicaments et l’anxiété Différentes régions du cerveau sont impliquées dans la régulation de l'anxiété et reliées entre elles par des circuits neuronaux. Si on simplifie énormément, on peut parler du système limbique et du cortex préfrontal. Le système limbique est le plus ancien dans l'évolution du cerveau animal, c'est celui qui permet de ressentir et réagir immédiatement aux besoins primaires de protection, d'alimentation ou de reproduction. Il est directement relié à un système d'alarme qu'il déclenche en quelques microsecondes dès la perception d'un danger. Il prend alors les commandes, ici pas question de réflexion ni d'analyse d'une situation. Le cortex préfrontal est apparu beaucoup plus tardivement au cours de l'évolution chez l'humain, c'est le siège du jugement. C'est lui qui compare différents points de vue face à une situation, qui recherche des éléments comparables dans la mémoire et qui va favoriser un comportement adapté. Ce processus est bien sûr beaucoup plus lent. Les deux systèmes sont reliés et interagissent selon certaines règles. Le système limbique est en mode automatique, toujours actif, même durant le sommeil où il est important par exemple de réagir à une odeur ou un son inhabituels. Face à un danger potentiel dans l'environnement, il est toujours activé en premier et prend le contrôle des réactions physiques comme l'accélération des battements cardiaques. Une importante activation du système limbique va jusqu'à déconnecter temporairement le cortex préfrontal. Ainsi, nous avons tous déjà réagi inadéquatement dans une situation où nous avons été pris par surprise pour nous rendre compte ensuite que nous savions très bien ce qu'il aurait fallu faire. En autres temps, les deux systèmes font bon ménage, de sorte que l'on fonctionne de façon plus rationnelle ou plus émotionnelle selon le contexte. Chez les personnes souffrant de troubles anxieux, on se rend compte que le système limbique tend à garder le dessus, vraisemblablement en raison de facteurs génétiques, expérientiels ou environnementaux. Ultimement, les traitements psychologiques et pharmacologiques de l'anxiété vont chercher à désensibiliser ou atténuer l'activité du système limbique, ou encore renforcer les connexions du cortex préfrontal. Les produits qui agissent sur l'anxiété On avait mentionné plus tôt que l'alcool est une des plus anciennes substances connues pour avoir un effet sur le cerveau. En fait l'alcool est toxique, suffisamment pour tuer quelqu'un en surdose ou le faire mourir de cirrhose après plusieurs années de consommation élevée et régulière. L'alcool altère toutes les fonctions du cerveau, à commencer par le jugement puis l'humeur, la coordination motrice et finalement la respiration. On le définit donc comme un dépresseur du système nerveux central. Pourtant l'effet de l'alcool, consommé en quantité modérée, est généralement perçu par la plupart d'entre nous comme agréable. Il enlève la peur, l'inhibition, l'inquiétude et facilite l'induction du sommeil. Par contre il peut aussi rendre triste, agressif, défaire le caractère réparateur du sommeil et créer une dépendance. En fait la plupart des substances qui agissent sur notre fonctionnement peuvent avoir des effets salutaires à petite dose et être toxiques à haute dose, ceci s'applique même à celles qui sont sécrétées par notre propre corps comme la cortisone, la thyroxine ou l'insuline. J’investis dans mon bien-être C14 phobies-zéro Les médicaments et l’anxiété Ce dont il est primordial de tenir compte c'est la différence entre la quantité utile et la dose toxique d'une même substance. Dans le cas précis de l'alcool, la consommation dite normale est très proche de la zone toxique. Y recourir pour soulager l'anxiété équivaut à exposer tout son organisme à des risques inacceptables à moyen et long terme. On a cru, au début du siècle, trouver une alternative valable avec les barbituriques, plus acceptables socialement, mais on s'est vite rendu compte qu'ils n'étaient aucunement moins toxiques, à preuve leur utilisation fréquente pour la complétion de gestes suicidaires. La recherche continuait en vue de trouver des médicaments qui diminueraient l'anxiété sans affecter d'autres fonctions mentales ou corporelles. C'est ainsi que les benzodiazépines ont été commercialisées il y a une cinquantaine d'années. On a connu la première sous le nom de Librium, suivie du Valium. Plusieurs autres ont suivi, pour ne nommer qu'Ativan, Xanax, Lectopman ou Rivotril. Elles n'avaient pas seulement un effet immédiat contre l'anxiété, mais aussi comme relaxants musculaires. Certaines ont été commercialisées en tant que somnifères et antiépileptiques. D'un autre côté, on a fini par découvrir qu'elles altéraient la mémoire et qu'elles pouvaient engendrer une dépendance. Fait intéressant, il existe des molécules qui ont un effet inverse sur les récepteurs de benzodiazépines. Leur effet s'apparente alors à celui d'un psychostimulant : elles augmentent l'anxiété et le risque de convulsions. Il faudra plusieurs années pour qu'on découvre l'efficacité de certains antidépresseurs contre le trouble panique, l'anxiété généralisée puis le trouble obsessionnel-compulsif. On a mentionné plus tôt les neurotransmetteurs que sont la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine. C'est précisément sur l'activité de ceux-ci que les antidépresseurs agissent. Ceux qui augmentent en particulier l'activité de la sérotonine sont pour la plupart efficaces contre l'anxiété mais cet effet, tout comme leur effet antidépresseur, n'est pas du tout immédiat. Il faut que la sérotonine ait le temps de stimuler la production de protéines qui favorisent le développement et la connexion des neurones, ce qui prend quelques semaines. Cet effet de certains antidépresseurs contre l'anxiété a mené à une meilleure compréhension des liens entre celle-ci et la dépression. D'ailleurs, ces deux conditions se manifestent fréquemment chez les mêmes personnes. Les médicaments prescrits Les médicaments sont une option parmi d'autres qui doivent être considérées pour traiter l'anxiété. Les médecins vont aussi vérifier si l'anxiété n'est pas causée par autre une maladie ou un dérèglement, ou encore par une substance, par exemple la caféine et les décongestionnants en vente libre, ou les drogues. Il est évident dans tous les cas que l'approche logique est de supprimer la cause de l'anxiété. Si une médication s'avère nécessaire, les médecins disposent de différentes classes de médicaments. On a mentionné plus haut les benzodiazépines, elles étaient majoritairement prescrites dans les années 70 et 80. Bien que beaucoup moins à la mode, elles sont encore couramment utilisées. Leur effet puissant et immédiat contre l'anxiété ne s'est jamais démenti, par contre on avait sous-estimé initialement leurs effets sur la coordination motrice et la mémoire ainsi que leur risque d'accoutumance. J’investis dans mon bien-être C15 phobies-zéro Les médicaments et l’anxiété Celles qui ont une longue action augmentent la confusion et les chutes chez les personnes âgées. Ceci dit, elles présentent très peu de risques pour la majorité des personnes à qui elles sont toujours prescrites. Durant la même période, on découvrait les effets antipanique de certains antidépresseurs, en particulier ceux qui agissaient sur la sérotonine. Les plus anciens étaient relativement peu prescrits en raison de la lenteur de leur effet, de leur toxicité et du peu de connaissances qu'on avait à l'époque sur l'ensemble des troubles anxieux. Depuis le début des années 90, l'arrivée des ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) a tout changé. Ainsi on a vu apparaître dans l'ordre la fluoxétine (Prozac), la fluvoxamine (Luvox), la sertraline (Zoloft), la paroxétine (Paxil), le citalopram (Celexa) et l'escitalopram (Cipralex). Non seulement ces antidépresseurs sont beaucoup plus sécuritaires, mais l'efficacité de plusieurs d'entre eux a été démontrée dans l'ensemble des troubles anxieux. Il y a une autre catégorie de médicaments qu'on utilise de façon moins répandue pour le traitement de l'anxiété et cela peut surprendre puisqu'ils ont initialement été développés comme antipsychotiques. Des combinaisons d'anciens antidépresseurs avec des petites doses des anciens antipsychotiques, comme l'Étrafon, ont été très en vogue il y a une trentaine d'années, mais l'arrivée des antipsychotiques de seconde génération, aussi appelés atypiques, ont complètement changé le paysage en raison de leur faible risque d'entrainer des effets neurologiques graves. Au Canada, on les a connus sous les noms de Risperdal, Zyprexa, Seroquel, et plus récemment Zeldox. À partir du principe qu'à petite dose, plusieurs antipsychotiques augmentent l'effet des antidépresseurs qui agissent sur la sérotonine, on les a tous testés dans différents contextes qui n'ont rien à voir avec les psychoses. On sait ainsi maintenant qu'ils ont tous une efficacité dans la maladie bipolaire et que le cas de la quétiapine (Seroquel) est très particulier : il suffit à traiter non seulement la dépression bipolaire, mais également, à plus petite dose la dépression unipolaire et l'anxiété. Les principaux obstacles à son utilisation plus courante sont un effet passablement sédatif chez certaines personnes et la peur suscitée par sa classification initiale sous le vocable d'antipsychotique. Les effets indésirables Les substances qui agissent sur l'organisme, même celles produites par celui-ci, le font habituellement de plus d'une façon et sur différents organes. Un mécanisme d'action favorable sur un système peut en affecter négativement un autre. Les médicaments n'échappent pas à cette règle. Un des défis de la recherche dans ce domaine est justement de développer des médicaments qui sont à la fois efficaces, sécuritaires et bien tolérés. On sait par exemple que les effets indésirables, surtout ceux reliés à l'augmentation de la sérotonine constituent le principal motif d'abandon des antidépresseurs en début de traitement, avant que l'effet bénéfique ne se manifeste. Par la suite il est possible de voir apparaître des effets sexuels ou une prise de poids. De leur côté, certains antipsychotiques peuvent modifier les taux de glucose et de lipides sanguins. Les benzodiazépines, pour leur part, vont surtout affecter la mémoire et la coordination motrice, d'une façon subtile dont la plupart des gens ne se rendent pas compte, mais réellement dangereuse chez les personnes âgées. J’investis dans mon bien-être C16 phobies-zéro Les médicaments et l’anxiété Pourquoi telle sorte de pilule plutôt que telle autre ? Si la décision de prendre ou non une médication est tout à fait personnelle, le choix du médicament approprié requiert des connaissances professionnelles. Le médecin devra tenir compte de plusieurs facteurs : le diagnostic principal, les comorbidités (les autres maladies à côté du diagnostic principal), vos antécédents personnels et familiaux, les autres médicaments que vous avez pris dans le passé pour le même problème, ceux que vous prenez actuellement pour d'autres problèmes, vos attentes et vos craintes particulières. Il doit se tenir au courant, en raison d'une incessante recherche scientifique, des connaissances qui évoluent très rapidement et qui font qu'on connaît de mieux en mieux les forces et les faiblesses de chaque type de traitement. Pour combien de temps les médicaments ? Les recommandations sont plus précises dans le traitement de la dépression que dans celui des troubles anxieux. On considère de plus en plus la dépression comme une maladie chronique, très récidivante. Les recommandations minimales sont de traiter un an un premier épisode dépressif, 5 ans s'il y en a un deuxième, à long terme si un troisième survient. Les personnes qui ne présentent qu'un seul épisode dépressif au cours de leur vie sont malheureusement une minorité, il peut donc être avantageux de maintenir le traitement initial plus longtemps dans la mesure où il est bien toléré. On sait par ailleurs qu'il n'est pas bon d'arrêter et recommencer plusieurs fois la prise d'antidépresseurs, ceci peut induire la perte de leur efficacité. Dans le cas des troubles anxieux, il semble aussi y avoir une certaine chronicité. Ces derniers n'ont pas le même genre de conséquence que la dépression, mais ils peuvent y conduire. Un des problèmes est qu'on remarque un taux élevé de rechutes après l'arrêt de la médication, ce qui n'est pas le cas après un traitement psychologique. Ceci signifie que, idéalement, on devrait d'abord favoriser le traitement psychologique des troubles anxieux, lorsque cela ne semble pas fonctionner il faudrait introduire la médication, vraisemblablement à long terme. On pourra essayer de la diminuer très lentement, possiblement en réintroduisant le traitement psychologique. La présence d'un trouble anxieux et de la dépression chez la même personne rend le traitement plus difficile et on recommande généralement d'appliquer les deux formes de traitement. Il est normal qu'éventuellement une personne remette en question la pertinence de continuer de prendre une médication. Il ne faut surtout jamais la cesser brusquement, car ceci risque de provoquer à court terme au mieux des symptômes de sevrage très désagréables et au pire moyen une rechute à moyen terme. Il faut consulter son médecin ou son pharmacien pour connaître la façon d'éventuellement réduire ou arrêter le traitement en minimisant les risques potentiels. Les médicaments sont-ils compatibles avec le traitement psychologique ? On pourrait croire de prime abord que les traitements psychologiques et médicamenteux de l'anxiété sont très opposés alors qu'en réalité ils produisent des changements assez comparables dans le fonctionnement du cerveau. Il faut cependant tenir compte qu'à l'arrêt d'une médication, le système tend à revenir graduellement à son niveau initial d'équilibre ou de déséquilibre. Ce phénomène est beaucoup moins marqué après un traitement psychologique réussi. Le principal problème qu'on relie à l'utilisation simultanée des deux types de traitement en est un d'attribution. J’investis dans mon bien-être C17 phobies-zéro Les médicaments et l’anxiété Ceci signifie qu'une personne qui observe des progrès peut difficilement distinguer si ceux-ci sont dus aux pilules ou à la thérapie, ou aux deux et dans quelle proportion. Pour minimiser ce phénomène et s'il n'y a pas de dépression, on peut recommander de débuter avec le traitement psychologique et d'introduire la médication si la réponse est absente ou laisse à désirer après quelques semaines. On peut donc certainement mélanger les ingrédients de base mais il n'existe pas de recette absolue qu'on pourrait appliquer sans discrimination à tout le monde. Attitude personnelle envers les médicaments Nous avons tous une attitude personnelle face à un médicament prescrit. Certains y voient une solution à tous leurs maux, une protection contre divers incidents de santé, d'autres y recourent in extremis quand ce n'est pas trop tard. Plusieurs les considèrent comme des béquilles. Quelle que soit notre perception, elle est souvent plus émotionnelle que rationnelle. Elle résulte de l'intégration d'expériences et de l'interprétation d'observations accumulées au cours de notre vie. Ainsi, on confond facilement les effets d'un médicament avec ceux de la maladie qu'il traite, ou on ne veut pas s'identifier avec des personnes qui ont reçu par exemple des antidépresseurs ou des antipsychotiques. N'hésitez donc pas à exprimer vos craintes à votre médecin ou à votre pharmacien. L'acceptation et la compréhension d'un diagnostic ainsi que la relation de confiance avec le professionnel traitant sont à la base l'adhérence thérapeutique. En conclusion Il existe des médicaments très efficaces pour traiter les troubles anxieux, mais aucun n'est parfait et efficace dans 100% des cas. La thérapie comportementale cognitive constitue la principale alternative thérapeutique, elle comporte elle aussi ses avantages et ses inconvénients. Les deux sont tout à fait compatibles. Si vous choisissez de recevoir une médication, assurez vous de bien savoir à quoi vous attendre et suivez fidèlement la prescription. Si en cours de traitement, vous croyez qu'il est préférable de la cesser, ne le faites surtout pas brusquement et sans consulter. Enfin, nous vous encourageons dans votre recherche d'information, mais soyez prudents sur Internet, on y trouve le meilleur et le pire, assurez-vous que les sites que vous visitez sont ceux d'organismes crédibles et officiels, ce qui n'est pas toujours facile. J’investis dans mon bien-être C18 phobies-zéro Un nouvel outil à l’horizon: la réalité virtuelle Stéphane Bouchard Ph.D. Titulaire de la Chaire de Recherche du Canada en Cyberpsychologie Clinique Professeur régulier à l'UQO Chercheur au Centre Hospitalier Pierre-Janet Depuis quelques années, un nouvel outil fait son apparition pour le traitement des troubles d’anxiété : la réalité virtuelle. La réalité virtuelle se définit comme une application permettant à un utilisateur de naviguer et d’interagir en temps réel avec un environnement en trois dimensions généré par ordinateur (Pratt, Zyda, & Kelleher, 1995). Il existe plusieurs technologies permettant de créer une réalité virtuelle, mais la plus pratique pour le traitement de troubles d’anxiété s’avère sans contredit celle qui utilise les casques virtuels. La photo (voir prochaine page) montre une personne utilisant la réalité virtuelle pour apprivoiser sa peur des araignées. La dame porte des lunettes, avec à l’intérieur un écran devant chaque œil, et un appareil qui capte les mouvements de sa tête. La photo montre aussi que le psychologue peut observer à l’écran de son ordinateur les mêmes images en trois dimensions que ce que voit la cliente dans ses lunettes. Pour « marcher » en réalité virtuelle, il suffit de peser sur un bouton de la souris afin d’avancer dans la direction où on regarde. Ainsi, la cliente peut se déplacer à son aise dans l’environnement recrée par ordinateur et s’approcher à son rythme des araignées virtuelles. Pour sa part, le psychologue bénéficie de plus de contrôle sur ce qu’il va faire vivre à la cliente que s’il avait recours à une araignée vivante. Ce contrôle accru de la part du thérapeute devient particulièrement utile lorsqu’on veut apprivoiser la peur des vols en avion ou de parler en public, par exemple. Les chercheurs espèrent que le fait d’apprivoiser progressivement ses peurs (ce que l’on nomme l’exposition) en réalité virtuelle permettra de résoudre certains problèmes que rencontrent les thérapeutes lorsqu’ils font de l’exposition en situation réelle par exemple,le manque de motivation du client à s’engager dans le traitement (p. ex., l’exposition en réalité virtuelle peut sembler moins menaçante), le contrôle limité que le thérapeute peut parfois exercer sur les variables entourant l’exposition (p. ex., dans le cas de la phobie des orages), les imprévus (p. ex., des turbulences imprévues lors d’un vol d’avion, des bouchons de circulation lors d’une exposition pour l’agoraphobie), les risques potentiels de violation de la confidentialité (p. ex., lorsqu’il faut recruter une audience pour se pratiquer à parler en public) et, dans certains cas, les coûts associés à une séance d’exposition traditionnelle (p. ex., achats de billets d’avion pour une personne souffrant de la phobie de voyager en avion et défrayer les frais du thérapeute pour se rendre à l’aéroport et prendre l’avion avec le client). Sur le plan de l’efficacité, on peut dénombrer plus de 45 études scientifiques qui documentent l’efficacité de cette forme d’exposition pour différents troubles d’anxiété (voir Côté et Bouchard, 2008 pour une recension complète). J’investis dans mon bien-être C19 phobies-zéro Un nouvel outil à l’horizon: la réalité virtuelle À titre d’exemple, Klinger et collaborateur (2003) comparent une thérapie cognitive-comportementale traditionnelle et une thérapie avec exposition en réalité virtuelle et rapportent une amélioration comparable pour 36 adultes souffrant de phobie sociale. Barbara Rothbaum et son équipe à Atlanta ont effectué plusieurs études sur la phobie des vols en avion. Dans un premier temps, 45 personnes souffrant de la phobie de voler en avion ont reçu soit une thérapie par exposition en réalité virtuelle, soit une thérapie par exposition in vivo ou sont demeurées sur une liste d’attente. Les résultats à plusieurs questionnaires montrent qu’au post-traitement les deux formes d’exposition s’avèrent aussi efficaces et statistiquement supérieures à la liste d’attente. Lors de la relance de 12 mois, un peu plus de 90 % des clients ont effectué un vol en avion de leur propre initiative. Ces résultats ont été reproduits dans d’autres études provenant de la même équipe, et par des chercheurs indépendants. Les désavantages de la réalité virtuelle sont assez limités, bien qu’à ne pas négliger. Premièrement, les coûts d’achat du matériel pour les psychothérapeutes représentent pour l’instant un désavantage important. Par contre, la technologie progresse rapidement, le prix des lunettes et des autres périphériques baissent régulièrement et les logiciels se vont de plus en plus abordables. Le second désavantage provient des cybermalaises, c’est-à-dire que certaines personnes ressentent de l’inconfort pendant ou après une immersion en réalité virtuelle. Les cybermalaises se manifestent en général par des symptômes temporaires chez les personnes plus sensibles au mal des transports. En effet, comme pour le mal des transports, la théorie explicative la plus populaire suggère que les cybermalaises proviennent surtout de signaux contradictoires en provenance des yeux, de l’équilibre et du tonus musculaire. À titre d’exemple, supposons qu’on se déplace dans le monde virtuel (en appuyant sur un bouton de souris) et qu’on tourne la tête pour tourner vers la droite. Pour la personne immergée en réalité virtuelle, le déplacement vers l’avant et la droite est perçu, dans le casque de réalité virtuel, par les yeux. Pour sa part, les muscles indiquent que les jambes ne sont pas en train de marcher, du moins pas de façon comparable à l’amplitude du mouvement observé en réalité virtuelle. Cela crée un premier message contradictoire entre deux sens, les yeux et le tonus musculaire. Les déplacements de la tête et ceux commandés par la souris sont aussi relayés à l’ordinateur, qui adapte l’image en temps réel et la transmet au casque virtuel. J’investis dans mon bien-être C20 phobies-zéro Un nouvel outil à l’horizon: la réalité virtuelle Si l’ordinateur n’est pas extrêmement puissant, il peut y avoir un retard de quelques millisecondes entre les déplacements du corps perçus par le sens de l’équilibre et ceux perçus par la vision. Ce décalage provoque lui aussi un message contradictoire entre les sens. Toutefois, pour une personne qui n’est pas fragile au mal des transports, les cybermalaises ne représentent habituellement pas un réel problème. Pour l’instant, la réalité virtuelle est surtout utilisée dans des laboratoires de recherche comme le Laboratoire de Cyberpsychologie de l’Université du Québec en Outaouais à Gatineau (www.uqo.ca/cyberpsy) ou dans d’autres équipes de recherche, entre autres, à Montréal, Sherbrooke, Trois-Rivières ou Saguenay. Peu de cliniques privées offrent des services en réalité virtuelle (voir www.invirtuo.ca), mais on peut s’attendre à ce que cette technologie soit plus accessible dans les années à venir. Le nombre d’environnements de réalité virtuelle pouvant présentement être utilisés par les thérapeutes estrestreint et a été développé pour les phobies spécifiques (la phobie des vols en avion, de parler en public, des endroits clos, des hauteurs, des araignées), l’anxiété sociale et l’agoraphobie. Pour tous les autres troubles d’anxiété, il faut compter des mois ou des années de travail afin de créer un environnement virtuel. Cette technologie représente donc une alternative prometteuse qui vient s’ajouter à la thérapie habituelle (et non pas la remplacer) dans l’espoir de la rendre mieux adaptée aux besoins des clients. Références Côté, S. & BOUCHARD, S. (2008). Virtual reality exposure for phobias: A critical review. 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Virtual Reality Exposure Therapy for Vietnam Veterans with Posttraumatic Stress Disorder. Journal of Clinical Psychiatry, 62, 617-622. J’investis dans mon bien-être C21 phobies-zéro Quels facteurs sont à l’origine des troubles anxieux ? Françoise Maheu, Ph.D. Professeur-chercheur, département de psychiatrie Faculté de médecine, Université de Montréal D’où proviennent les troubles anxieux ? Voilà une question qui retient l’attention des chercheurs dans le domaine de la santé depuis de nombreuses années. Bien qu’il reste encore beaucoup à apprendre quant à l’origine des troubles anxieux, les chercheurs s’entendent pour dire que ces troubles ne peuvent être expliqués par un seul facteur. En effet, chez les jeunes comme chez l’adulte, les troubles anxieux sont issus d’une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux. Quels facteurs ont été associés à l’émergence des troubles panique, trouble d’anxiété de séparation, trouble d’anxiété généralisée, phobie sociale et phobies spécifiques ? Une importante comorbidité existe entre l’ensemble des troubles énumérés ci-haut. La recherche a démontré que ce sont généralement les mêmes facteurs qui sont liés à l’émergence de chacun de ces troubles. Les facteurs discutés ici-bas sont donc associés à l’émergence de chacun de ces troubles. Facteurs neurobiologiques Facteurs neurochimiques. Le cerveau produit un ensemble de molécules chimiques appelées neurotransmetteurs. Ces molécules ont comme fonction de transmettre des informations entre les cellules du cerveau (les neurones), nous permettant ainsi de lire, de réfléchir, de ressentir des émotions, etc. Des travaux de recherche effectués chez l’adulte ont démontré que des dysfonctions au niveau de certains neurotransmetteurs, plus particulièrement au niveau des neurotransmetteurs sérotonine, noradrénaline, dopamine, glutamate et GABA, ont été associées à l’émergence de symptômes anxieux (Charney, 2004; Keeley & Storch, 2009). Aussi, chez les individus anxieux, la consommation de cannabis, même sporadique, précipite fréquemment l’émergence du trouble panique. Ceci est fort probablement dû à l’interaction entre le cannabis et les neurotransmetteurs liés à l’émergence de l’anxiété (Hayatbakhsh & coll., 2007). Fonctionnement des structures du cerveau. Des études d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) effectuées chez des adolescents avec un trouble panique et/ou un trouble d’anxiété généralisée rapportent des dysfonctions de l’activité neuronale dans le cortex préfrontal ventral ainsi que dans l’amygdale et le striatum (qui comprend le noyau caudé et les noyaux accumbens; Monk, 2008; Guyer et al., 2011). Ces résultats sont conformes aux observations faites chez les adultes anxieux à l’aide de l’IRMf (Etkin et Wager, 2007). Génétique: études moléculaires. Chez l’adulte, des gènes spécifiques liés aux neurotransmetteurs noradrénaline, sérotonine, dopamine et GABA ont été associés aux troubles anxieux (Smoller & coll., 2008). Par contre, chez les jeunes, très peu d’études de génétique moléculaire ont été effectuées. Des travaux récents ont toutefois démontré une association entre des gênes liées à la sérotonine et au facteur BDNF (brain derived neurotrophic factor), et l’anxiété (Pine, Ernst & Leibenluft, 2010). Génétique facteurs héréditaires. Un tempérament inhibé, caractérisé par de la timidité, de la détresse et du retrait face à des situations nouvelles, des comportements sociaux limités et la tendance à rester proche de personnes réconfortantes - a été associé à l’émergence des troubles anxieux chez les enfants et adolescents (Beesdo & coll., 2009; Rapee & coll., 2009). J’investis dans mon bien-être C22 phobies-zéro Quels facteurs sont à l’origine des troubles anxieux ? Facteurs psychologiques et environnementaux Facteur cognitif Les jeunes comme les adultes anxieux sont plus vigilants et ont une plus grande sensibilité aux informations négatives: c.-à-d., ils sont plus prompts à orienter leur attention vers les stimuli menaçants et à interpréter des informations ambigües comme étant menaçantes (Craske & Waters, 2005). Ceci a été observé pour tous les troubles anxieux, sauf pour l’anxiété de séparation. Apprentissages associatifs Chez les jeunes comme chez l’adulte, un individu peut apprendre à avoir peur d’un stimulus non dangereux lorsque ce stimulus est associé de façon répétée à un stimulus menaçant. Par exemple, des expériences négatives (p. ex., impression d’être ennuyeux) vécues répétitivement lors de situations sociales amènent un individu à craindre les interactions sociales avec autrui (Craske & Waters, 2005). Aussi, les apprentissages via l’observation de réponses de peur et de comportements d’évitement, ou via la transmission orale d’informations, ont été liés à l’émergence des troubles anxieux chez les jeunes comme chez l’adulte (Craske & Waters, 2005). Styles parentaux La surprotection parentale, caractérisée par des parents contrôlants qui entretiennent la perception d’un monde non sécuritaire duquel leurs enfants doivent être protégés, a été liée à l’émergence de l’anxiété. De plus, le rejet parental, caractérisé par des parents froids, autoritaires et exagérément critiques, ainsi que la difficulté chez certains parents à imposer des limites ont été associés au développement de troubles anxieux. Enfin, la propension chez certains parents à entretenir des relations parents - enfants marquées par l’insécurité a aussi été impliquée dans la genèse des troubles anxieux (Beesdo & coll., 2009). Facteurs environnementaux Des difficultés familiales (maladie d’un parent), ainsi que la pauvreté et la violence de la communauté dans laquelle vit un jeune peuvent aussi contribuer à l’émergence de troubles anxieux (Rapee & coll., 2009). Quels facteurs ont été associés à l’émergence du trouble obsessionnel-compulsif ? Encore une fois, des interactions entre des facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux ont été liées à l’émergence du trouble obsessionnel-compulsif. Facteurs neurobiologiques Facteurs neurochimiques Chez les jeunes comme chez l’adulte, des dysfonctions au niveau des neurotransmetteurs sérotonine, dopamine et glutamate ont été liés à l’émergence de symptômes du trouble obsessionnel-compulsif (Cameron, 2007; Walitza & coll., 2010). Structures et fonctionnement du cerveau Chez les jeunes comme chez l’adulte, des problèmes au niveau de la structure et/ou du fonctionnement du cortex ornithofrontal, du cortex cingulaire antérieur, du striatum et du thalamus ont été documentés (MacMaster & coll., 2008;Cameron, 2007). Génétique Études moléculaires Chez les jeunes comme chez l’adulte, plusieurs études ont lié des gènes spécifiques de la sérotonine aux symptômes du trouble obsessionnel-compulsif (Walitza & coll., 2010). Des gênes spécifiques liés à la dopamine, aux facteurs BDNF (brain derived neurotrophic factor) et COMT (catechol-O-metyl transferase), ainsi que plusieurs gênes liées au glutamate ont aussi été associés aux symptômes du trouble obsessionnel-compulsif chez les jeunes et les adultes (Walitza & coll., 2010). Facteurs héréditaires Chez les jeunes, être timide, faire preuve de peu d’émotivité et de sociabilité et avoir un faible intérêt à entreprendre des activités sont liés à l’apparition de symptômes obsessifs-compulsifs. Ceci diffère des observations faites chez l’adulte, où un tempérament peu aventureux et une faible capacité d’adaptation sont associés aux symptômes du trouble obsessionnel-compulsif (Ivarsson & coll., 2004). J’investis dans mon bien-être C23 phobies-zéro Quels facteurs sont à l’origine des troubles anxieux ? Facteurs psychologiques et environnementaux Facteur cognitif Des études ont suggéré que les jeunes avec un trouble obsessionnel-compulsif entretiendraient des idées obsédantes quant au danger que peuvent représenter des objets ou situations familières et quant à leur bien-être et sécurité (ou celles des autres, p. ex., leurs parents). Ces idées les amèneraient à s’engager dans des actions compulsives dans le but de prévenir et d’éliminer le danger. Les compulsions seraient des comportements d’évitement qui maintiendraient les obsessions via un renforcement négatif (c.-à-d., via le retrait ou la réduction de l’anxiété) et qui empêcheraient l’habituation aux objets ou situations induisant la peur (Cameron, 2007). Apprentissages associatifs Être témoin de comportements de peur, de croyances à propos de la dangerosité de certaines situations, ou de compulsions serait associé au développement du trouble obsessionnel-compulsif chez les jeunes (Cameron, 2007). Styles parentaux La surprotection et le rejet parental sont des styles parentaux associés à la perception que le monde est un endroit dangereux, et associés au développement de compulsions visant à prévenir et à se protéger du danger (Cameron, 2007). Ce texte est adapté de Boileau, B, Maheu, FS, Marier, JJ et Simard, H. Troubles anxieux chez l’enfant, dans Lalonde, P et Pinard, G, Psychiatrie clinique : approche psycho-bio-sociale, 4ième édition. Les éditions de la Chenelière-McGraw Hill. Montréal. En révision. Références Beesdo K., Knappe S. & Pine D.S. (2009) Anxiety and anxiety disorders in children and adolescents: developmental issues and implications for DSM-V, Psychiatric Clinic of North America, vol.32, p.483-524. Cameron, C.L. (2007) Obsessive-compulsive disorder in children and adolescents, Journal of Psychiatric and Mental Health Nursing, vol. 14, p. 696-704. Charney, D.S. 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J’investis dans mon bien-être C24 phobies-zéro Section 4 Maîtriser Antistress Guide pour connaître une vie libre de peurs irraisonnées Guide pour se libérer de ses obsessions et compulsions Diminution du processus d’anticipation Pensées utiles Le graphique Mon graphique Consignes pour les exercices de respiration Je garde contact J’investis dans mon bien-être M1 M2 M3 M4 M5 M6 M7 M8 M9 phobies-zéro Antistress 1. Faites-vous plaisir au moins une fois par jour. 2. Sachez remettre au lendemain 3. Apprenez à gérer votre temps en établissant des priorités. 4. Renoncez à la perfection. 5. Dites-vous que rien n’est irréparable. 6. Cultivez votre sens de l’humour. 7. Apprenez à ne rien faire. 8. Apprenez à dire non. 9. Laissez parfois votre cellulaire de côté. 10. Réservez-vous des moments seulement pour vous. 11. Parlez tous les jours avec quelqu’un que vous aimez. 12. Laissez les autres régler leurs problèmes. 13. Ne répondez pas au téléphone après 20 heures. 14. Ne vous sentez pas obligé d’avoir vu le dernier film à l’affiche. 15. Acceptez de chercher de l’aide au besoin. 16. Vivez votre moment présent. 17. Appréciez vos réussites et vos victoires. 18. Respectez vos limites. 19. Écrivez le bilan de votre journée. 20. Remerciez la VIE. J’investis dans mon bien-être M1 phobies-zéro Guide pour connaître une vie libre de peurs irraisonnées 1. Nous avons admis que nous n’étions pas en mesure de maîtriser nos comportements et nos émotions, dans des situations de peurs irraisonnées. 2. Nous avons décidé d’affronter nos réactions phobiques en nous exposant graduellement à nos peurs. 3. Nous apprenons à contrôler nos réactions phobiques en permettant et en acceptant que la panique et que l’angoisse surviennent. 4. Quand les symptômes physiques se manifestent, nous les laissons se manifester et attendons qu’ils passent. Nous nous concentrons sur le moment présent et nous faisons des choses simples. 5. À l’aide d’un graphique, nous avons évalué nos peurs de 0 à 10 et nous avons observé leurs variations. 6. Nous avons décidé d’agir même sous l’emprise d’une certaine peur et nous apprécions nos réussites et nos victoires. 7. Il est important de nous rappeler que nous sommes en processus de réapprentissage et que nos réactions de peur automatique, face aux produits de notre imagination, sont graduellement remplacées par de nouveaux comportements. 8. Nous comprenons le mécanisme de l’anxiété et nous nous attendons à ce que la peur puisse réapparaître et nous considérons cela comme normal. 9. C’est maintenant nous qui contrôlons, nous ne sommes plus la proie de forces inconnues. 10. L’attitude et les réactions plus réalistes que nous adoptons à chacune de nos interventions deviennent de plus en plus spontanées et notre système nerveux commence à y répondre automatiquement sans peur. Nous savons qu’en persévérant nos Phobies seront à Zéro. 11. Comme résultat de ce cheminement, nous sommes maintenant en mesure de tendre la main aux personnes, jeunes ou adultes, vivant cette problématique, ainsi qu’à leur famille et à leurs proches, en les invitant à briser la barrière du silence et en partageant notre évolution personnelle avec eux pour qu’elles en viennent à vivre une vie libre de peurs irraisonnées. J’investis dans mon bien-être M2 phobies-zéro Guide pour se libérer de ses obsessions et compulsions 1. Nous avons admis que nos obsessions et/ou compulsions et rituels sont non fondés ou exagérés. 2. Nous reconnaissons que nos peurs ou obsessions sont irrationnelles et irréalistes. 3. Nous sommes déterminés à vaincre notre problème. 4. Nous apprenons à accepter nos obsessions au lieu d’essayer de leur résister. 5. Nous réalisons que nos compulsions et rituels ne sont pas le SEUL et UNIQUE moyen de réduire notre anxiété. 6. Nous choisissons de remettre à plus tard nos obsessions et compulsions. 7. Nous choisissons de laisser aller l’obsession, de modifier notre façon d’obséder de même que notre façon d’exécuter nos compulsions et rituels. 8. Nous confrontons nos peurs en nous exposant graduellement et volontairement. 9. Nous évaluons nos progrès et nous savourons chacune de nos victoires. 10. Nous n’avons plus besoin de tout contrôler et nous acceptons de prendre des risques. 11. Comme résultat de ces étapes, nous sommes maintenant en mesure de tendre la main aux personnes, jeunes ou adultes, vivant cette problématique, ainsi qu’à leur famille et à leurs proches, en les invitant à briser la barrière du silence et en partageant notre évolution personnelle avec eux, pour qu’elles en viennent à vivre une vie libre de peurs irraisonnées. J’investis dans mon bien-être M3 phobies-zéro Diminution du processus d’anticipation Les réactions douleureuses et désespérées provoquées par d’innombrables pensées et images terrifiantes générées par les crises de panique renforcent les réactions de peur et augmentent l'anxiété. Prendre l'habitude de se concentrer sur le moment présent et de faire des choses simples permet de se centraliser sur la réalité environnante et de diminuer le processus d'anticipation. Conséquemment, cette pratique nous permet d'arrêter les pensées négatives (communément appelées la « cassette »), de diminuer et même de faire disparaître les sensations physiques et de reprendre l'activité en cours plutôt que de faire de l'évitement. Lorsque la peur survient : - Arrêtons les pensées négatives, concentrons-nous sur le moment présent, faisons des choses simples. - Portons notre attention sur les éléments qui nous entourent. - Écoutons attentivement les bruits et les voix autour de nous. - Visualisons les membres de notre groupe de soutien et d'entraide. - Faisons des choses simples. - Prenons une bonne respiration : nous inspirons la confiance, nous expirons nos peurs. - Parlons à un vendeur, nous regardons un enfant. - Mangeons un fruit, nous buvons de l'eau... - Ayons une pensée utile : j’évite.....l’évitement. - Prenons un moment d’arrêt. - Concentrons à lire un texte positif. - Utilisons un des services de Phobies-Zéro : la ligne d'écoute, le forum, le site web... En agissant même sous l'emprise d'une certaine peur, nous apprécierons nos réussites et nos victoires. J’investis dans mon bien-être M4 phobies-zéro Pensées utiles Pour faire face à l’anxiété - Je ne suis plus seul. J’accepte le moment présent. Je lâche prise. J’évite…l’évitement. J’inspire la confiance…j’expire mes peurs. Je passe à l’action. J’apprends à m’aimer. - Je fais des choses simples. J’apprécie mes réussites et mes victoires. J’apprends à me connaître. Je respecte mes limites. Je retrouve ma confiance en moi, je n’ai plus de masque. J’affronte mes peurs au lieu de les fuir. Pour faire face aux obsessions - Cette pensée n’est pas utile. Ce n’est pas le temps maintenant de penser à ça. Je peux choisir d’y penser plus tard. Je n’ai pas à être parfait. J’ai fait de mon mieux et c’est suffisant. Il n’y a pas de faute à faire des erreurs. Je peux tolérer d’être dans l’erreur. Je sais par mes expériences passées que ma peur n’est pas fondée puisque ce que je crains n’est jamais arrivé. Je dois prendre des risques si je veux être libre. Je suis prêt à prendre ce risque. Ce n’est pas grave si j’ai eu cette pensée, ça ne veut rien dire et je n’ai pas à y porter attention ou à lui donner de l’importance. Je suis prêt à aller de l’avant. Je ne mérite pas de souffrir comme ça. Je mérite d’être libre. Je ne suis pas responsable, ce n’est pas mon problème. J’investis dans mon bien-être M5 phobies-zéro Le graphique NIVEAUX D’INTENSITÉ DE LA PEUR Nous vous suggérons après chaque exercice de désensibilisation de noter les augmentations et les diminutions de votre peur ainsi que vos pensées, sensations, sentiments et actions, correspondant à chaque étape du graphique (lors d’une sortie dans un restaurant, par exemple). Pensées et émotions Symptômes physiques réels Je suis en état de panique. Je vais mourir. Je n’ai qu’une idée en tête... fuir Je suis en train de devenir fou. J’ai peur de perdre le contrôle. Je suis incapable de tolérer cette situation. Je pense à demander de l’aide. Je ne m’en sortirai jamais. Je crains que les gens remarquent mon malaise. Je crois que je ne pourrai pas contrôler la situa-tion même si je sais qu'il n'y a aucun danger réel. J'appréhende et j'imagine des scénarios. J’investis dans mon bien-être M6 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 Je suis épuisé je n’ai plus d’énergie. Je suis en pleurs. J’ai des serrements, des douleurs à la poitrine, des palpitations cardiaques. Je ressens de grandes faiblesses et j'ai l'impression que je vais m'évanouir. Je suis figé sur place. Je suis agité, incapable de rester sans bouger. J'ai des frissons ou des chaleurs, des tremblements. Ma vision s'embrouille. J’ai le vertige. Mes mains deviennent moites. J'ai des papillons dans l'estomac. Je ressens de légères tensions musculaires. Je me sens inconfortable. phobies-zéro Mon graphique Prendre conscience des différents changements et comprendre le mécanisme phobique. Nous vous invitons à inscrire les augmentations (poussées) et diminutions (chutes) de l’intensité de la peur, tant au niveau de la pensée (imagination) qu’au niveau des symptômes physiques réels que vous ressentez lors d’une activité. Activité prévue : Plus nous esquisserons de graphiques, plus nous prendrons conscience de l’impact des événements internes et externes pour en venir à comprendre le mécanisme phobique. Nous constaterons que les diminutions (chutes) ont lieu quand nous restons en contact étroit avec la réalité familière et rassurante en faisant des choses simples. Les augmentations (poussées) surviennent lorsque nous laissons libre cours à nos pensées et aux scénarios qui sont le fruit de notre imagination. Cet exercice nous amènera à devenir observateur (objectif) de nos pensées, sensations et sentiments : ainsi nous serons en mesure de nous dire : « Ce sont des produits de mon imagination. Il n’y a là rien qui puisse m’effrayer. Je vais faire ce qu’il faut pour rester en contact avec la réalité. Je vais m’attacher à “CE QUI EST” plutôt que de me laisser envahir par les “QUE SE PASSERAIT-IL SI ?”. Je ne dois pas avoir peur, ni paniquer. Je vais laisser ces sensations suivre leur cours et elles disparaîtront d’elles-mêmes ». C’est maintenant nous qui contrôlons, nous ne sommes plus la proie de forces inconnues et nous allons vers un processus de réapprentissage. Notre réaction de peur automatique face aux produits de notre imagination a été remplacée par un nouveau comportement, une réponse nouvelle en rapport avec la réalité et non plus en rapport avec des dangers imaginaires. PENSÉES et ÉMOTIONS J’investis dans mon bien-être SYMPTÔMES PHYSIQUES RÉELS M7 phobies-zéro Consignes pour les exercices de respiration Assoyons-nous confortablement. Prenons une position détendue. Pour ceux et celles qui le désirent, fermez les yeux. En premier lieu, nous allons expirer l’air de nos poumons pour en venir à prendre des respirations profondes en gonflant notre ventre et en vidant complètement nos poumons. RESPIRATION À FAIRE SEULEMENT QUAND LA PERSONNE EST DÉTENDUE. 1re respiration : Inspirons lentement et profondément tout ce qui est : bon - beau - juste - positif Pause de 3 secondes Expirons doucement et profondément tout ce qui est : mauvais - laid - injuste - négatif 2e respiration : Inspirons lentement et profondément tout ce qui est : santé - joie - bonheur Pause de 3 secondes Expirons doucement et profondément tout ce qui est : maladie - tristesse - souffrance 3e respiration : Inspirons lentement et profondément tout ce qui est : détermination - acceptation - courage Pause de 3 secondes Expirons doucement et profondément tout ce qui est : anticipation - culpabilité - amertume J’investis dans mon bien-être M8 phobies-zéro Je garde contact De bonnes raisons pour garder contact avec l’organisme: - Je ne suis plus seul dans ce que je vis. - La confidentialité est assurée. - Un aidant naturel m’apporte du soutien grâce à la ligne d’écoute. - Le guide « J’investis dans mon bien-être » m’aide à démystifier, comprendre et maîtriser ma problématique, je m’y réfère au besoin et j’utilise les services qui me sont proposés. - Les réunions hebdomadaires sont l’occasion idéale de me désensibiliser tout en respectant mes limites. - Les « Parler pour parler » m’invitent à échanger. Je me sens accueilli et respecté. - En tant que proche, je viens chercher la compréhension dont j’avais besoin et les outils nécessaires pour aider la personne dont le bien-être me tient à cœur. - Les visites des professionnels de la santé dans les groupes d’entraide de Phobies-Zéro m’assurent d’être informé des derniers développements sur la problématique. - J’apprécie les témoignages des membres lors des soirées d’information. - Avec le site web et le forum de Phobies-Zéro, j’ai une fenêtre sur l’extérieur ! - La documentation et les DVD offerts par Phobies-Zéro m’aident dans mon cheminement. - Grâce à la formation des aidants naturels offerte par Phobies-Zéro, je réalise que je suis « quelqu’un pour quelqu’un » je me sens utile et ainsi je transforme mes cicatrices en étoiles. - Un simple geste pour grandir…garder contact. J’investis dans mon bien-être M9 phobies-zéro Section 5 Témoignages Grâce aux réunions hebdomadaires T1 Grâce au site web T2 Vivre T3 Patrice à New-York T4 Le Diable perché sur mon épaule T5 - T6 Phobies-Zéro, les phares de la nuit T7 Complètement démolie par l’anxiété T8 Phobies-Zéro, un soutien pour les proches également T9-T10 Poème T11 J’investis dans mon bien-être phobies-zéro Grâce aux réunions hebdomadaires Céline H., agoraphobe avec trouble panique Hier soir, une brise Est venue me caresser le visage. J’étais bien assise à Phobies-Zéro Parmi des gens qui me ressemblent Par leurs émotions, leurs peurs et leur courage. Une dame nous confiait Que l’an passé, à pareille date Elle ne pouvait de sortir de sa maison. Moi, cette année en mars J’étais en larmes et je demeurais entre mes quatre murs. Cette femme peut maintenant jouir du dehors Et peut conduire son auto sur de petites routes. Moi, en août, quelquefois je réussis à prendre une marche À certains moments de découragement, J’ai les yeux noyés et rougis par l’anxiété. Je ne vois que mes pas Et j’aperçois surtout ce qui m’est interdit Par l’agoraphobie. Mais hier soir, cette femme m’a donné l’espoir, Un baume sur mon cœur meurtri, Que demain sera toujours meilleur Et que j’irai encore un peu plus loin Que la journée passée. Merci à ce groupe d’entraide Où je sais que je ne suis pas seule Et à cette dame qui, sans le savoir, Me fait grandir Et me donne le goût d’affronter mes démons, Un à la fois. J’investis dans mon bien-être T1 phobies-zéro Grâce au site web Pierre-André, phobie sociale Québec Bonjour, Je tiens à féliciter les gens de Phobies-Zéro et plus particulièrement sa fondatrice madame Marie-Andrée Laplante pour la création du site web. Il y a trois ans, Phobies-Zéro s’est avéré être l’élément déclencheur d’une longue démarche afin de régler mes troubles de panique et phobie sociale. Après plusieurs années et multiples rencontres chez des médecins, j’ai pu enfin trouver un nom à mes malaises : « l’anxiété ». C’est dans un CLSC de l’est de la ville de Montréal qu’on a décelé mon problème et conseillé d’aller à Phobies-Zéro. Accompagné de rencontres chez une psychologue, le groupe de soutien m’a permis de sortir de l’isolement et de rencontrer des gens vivant les mêmes problèmes que moi. Ainsi, les multiples discussions m’ont amené à distinguer certains traits de caractère communs aux personnes souffrant de troubles anxieux, notamment la peur de s’affirmer, la difficulté de dire non. Pour ma part, apprendre à m’affirmer et à dire non fut un des principaux facteurs contribuant à diminuer de façon notable la fréquence de mes crises de panique. Aujourd’hui, je ne fais plus de crise de panique et je travaille toujours à l’amélioration de mon bien-être. Je crois que toutes les personnes souffrant de ces malaises peuvent s’en sortir et s’améliorer si elles sont tenaces et ne se découragent pas. Mes démarches m’ont parfois paru longues. C’est à coup de petites victoires que j’en suis venu à vivre avec un niveau d’anxiété acceptable. Ainsi, j’ai appris, j’apprécie davantage la vie et suis davantage motivé à faire une multitude de choses. Il y a deux ans, j’ai dû déménager dans la ville de Québec. Je trouve géniale la possibilité de discuter via votre site et d’utiliser le « forum ». En terminant, je voudrais remercier de tout cœur les gens de Phobies-Zéro pour ce qu’ils font. Merci !!! J’investis dans mon bien-être T2 phobies-zéro Vivre Guy, bénévole, groupe Saint-Hubert Comment continuer à vivre correctement en société lorsque l’on souffre d’anxiété, du trouble panique et d’agoraphobie ? De nombreux moyens s’offrent à nous, en commençant par nos rencontres hebdomadaires, nos exercices physiques, nos thérapies, nos habitudes de vie, nos proches, nos médicaments, notre recherche intérieure. Pour ma part, depuis deux ans, mon implication à titre de téléphoniste-bénévole de la ligne d’écoute de Phobies-Zéro a été et demeure mon principal outil. Écouter des gens en crise n’est pas chose facile. Cela demande de l’attention, de la disponibilité, et beaucoup d’énergie. Sauf qu’en retour, nous comprenons que nous ne sommes pas seuls, que d’autres vivent des situations semblables aux nôtres, que cette « maladie mentale » est réelle, et que nous pouvons nous y mesurer adéquatement. Presqu’à chaque semaine, je reçois un trophée. Lorsqu’une personne en crise a retrouvé le contrôle d’elle-même à la fin d’une conversation téléphonique, il s’agit pour moi d’une victoire et d’une magnifique récompense. C’est utile, c’est réel, c’est concret, c’est magnifique. D’autres crises surviendront probablement, mais celle de ce soir est maîtrisée. Si nous avons réussi à retrouver nos esprits ce soir, pourquoi ne pas pouvoir faire de même lorsqu’une autre crise apparaîtra demain ou après-demain ? Tous les appels téléphoniques ne parviennent pas de personne en crise. Parfois, c’est une demande de renseignements au sujet des rencontres, des autres services disponibles, de la documentation, des questions de la part d’un proche qui s’inquiète du comportement d’un ami, d’un membre de sa famille, et qui veut lui venir en aide. Souvent, c’est une personne qui désire simplement parler, être écoutée, partager son quotidien, avoir un ami temporaire au bout du fil. Nous manquons tous de confiance. Nous devons la reconstruire peu à peu, et l’entretenir. Le bénévolat au téléphone de Phobies-Zéro nous permet justement de garder la tête haute, d’écouter, de partager, de reconstruire notre soi-même partiellement détruit. C’est dur, mais c’est positif. J’espère pouvoir continuer mon engagement téléphonique longtemps. J’y tiens ! J’investis dans mon bien-être T3 phobies-zéro Patrice à New York Patrice, membre, groupe Blainville Je me nomme Patrice, je suis atteint d'anxiété spécifique marqué depuis 2005. Je l'ai su seulement en 2006 que j’en étais atteint après avoir consulté un psychologue. Mes phobies spécifiques sont reliées ou dues au stress financier et principalement à l'éloignement. Je suis à Phobies Zéro depuis août 2010, très assidu, j'ai rarement manqué une réunion. Donc dans mon cheminement, je dois affronter graduellement mes déplacements éloignés (vacances) et New York était une étape à mon cheminement. Je devais affronter cette étape et cela fut un succès grâce à Phobies Zéro et aussi grâce à tous les participants. Je suis encore en cheminement et mon but ultime est de pouvoir retourner dans le Sud et de pouvoir jouir de tous les bienfaits comme avant. Avec de la volonté, du désir, du courage, de la détermination et avec surtout de l'aide: je réussirai ! En 2011, Patrice à New York affichant sa carte de membre de Phobies-Zéro. J’investis dans mon bien-être T4 phobies-zéro Le Diable perché sur mon épaule Karim Z., groupe Phobies-Zéro, Montréal Mon histoire est peu commune. Vous ne me croirez peut-être pas, mais un diable est perché sur mon épaule. Il me chuchote un tas de mensonges dans l'oreille. Mon problème est que je l'ai cru pendant des années. J'ai énormément souffert, au point de devenir disfonctionnel. Mais j'ai rencontré, à travers mes années d'animateur chez Phobies-Zéro, des gens qui l'ont vu et cru eux aussi. Tout a commencé lorsque j'avais environ 25 ans. Je me suis mis à revivre, ce que je croyais être à l'époque, des souvenirs. Je me souvenais de moments passés à l'école secondaire où j'avais été tabassé. Tous ces « souvenirs » étaient toujours caractérisés par l'agression et j'étais le responsable et l'instigateur de tout conflit. Je vivais beaucoup de culpabilité. Cela me tracassait et prenait du temps dans ma journée. J'avais même fait part de cela à ma mère qui essayait de me réconforter et me raisonner comme elle le pouvait. Le tout a culminé le jour où je me rendais à Ottawa pour assister au mariage de mon ami. J'ai eu le « souvenir » d'un étudiant qui m'étranglait avec une corde de guitare. Ma respiration était extrêmement saccadée. J'hyperventilais. Aujourd'hui, je sais que j'étais en panique. Une fois à Ottawa, j'ai explosé, j'étais en pleurs. J'ai appelé ma mère d'un téléphone public du centreville. Ma mère, comme d'habitude, m'a aidé du mieux qu'elle pouvait. Toutefois, je ne lui ai dit mot du scénario qui se déroulait dans ma tête. J'étais complètement hypersensible : une chanson triste pouvait me faire pleurer comme une journée grise. Toutefois, je ne manquais de rien. J'avais tout et n'avais aucune raison de me sentir comme cela. Suivant les conseils de mes parents, j'ai consulté deux médecins en 1999. Toutefois, avec l'été qui revenait, je commençais à me sentir mieux et je n'ai poursuivi aucun traitement. La problématique a frappé très fort en 2000 suite au décès de ma sœur. Ma sœur a toujours été malade. Après 14 ans de maladie, elle a rendu l'âme. Cet incident m'a beaucoup ébranlé. Peu après, un « souvenir » me hantait. Je me souvenais avoir insulté un étudiant du Cégep, de l'avoir tellement insulté qu'il m'a attaqué chez moi avec un bâton de baseball. Cela me tourmentait tellement que j'ai appelé ma mère en pleurs et lui ai fait part de ma hantise. Ma mère a sérieusement commencé à se poser des questions et m'a dit que ça n'était jamais arrivé et que si c'était arrivé, elle s'en souviendrait. Il n'y avait pas de temps pour en discuter davantage, car je devais partir le lendemain en voyage avec la compagnie à Miami Beach. À Miami, tout le monde jouait et profitait de la plage, mais moi, je pleurais seul dans mon coin. Le scénario m'a hanté tout le voyage et je pleurais toute la journée. Comme tous les scénarios, il ne s'arrêtait pas là et continuait. Je croyais, et ce sincèrement, qu'à la suite de cet incident, une fois en prison, le jeune homme en question s'était suicidé. Il avait laissé une lettre où il me blâmait pour avoir gâché sa vie. Ses parents avaient décidé de me poursuivre en justice, mais j'avais été acquitté du crime. Je croyais vraiment être responsable de ce crime. Je me sentais tellement coupable. Je me prosternais souvent en pleurs devant Dieu en lui demandant pardon pour ce que j'avais fait. Je voulais mourir. Je ne m'aurais jamais ôté la vie, car cela est contraire à mes croyances religieuses, mais j'espérais que le Bon Dieu mette fin à ma vie. J’investis dans mon bien-être T5 phobies-zéro Le Diable perché sur mon épaule Lors du retour à Montréal, je me souviens qu'il y avait eu des turbulences dans l'avion. Je croyais que Dieu venait me sauver et que l'avion allait s'écraser. J'ai eu un moment de sérénité et j'ai fait ma prière. J'étais prêt à mourir. Toutefois, l'avion ne s'est pas écrasé et je me souviens d'avoir été déçu, une fois arrivé à Montréal. Aujourd'hui, je me rends compte comment c'était égoïste de ma part de vouloir que l'avion s'écrase. Il y avait au moins une centaine de personnes à bord. Je souffrais beaucoup. Après cet incident, avec l'appui inconditionnel de mes parents, j'ai décidé de consulter. Je n'étais plus capable de travailler. Je me cachais dans les toilettes pour pleurer. Fort heureusement, mon patron était un chic type. Je lui ai fait part de mes problèmes et il fut très compréhensif à mon égard. Il m'a même offert une semaine complète de vacances pour me reposer et aller à mes rendez-vous chez le médecin. Mon médecin m'a demandé de vérifier si mes scénarios étaient véridiques. J'ai appelé un avocat et...bonheur total : je n'ai jamais été poursuivi en justice ni moi ni ma famille. Tout était le fruit de mon imagination. Après plusieurs examens, on m'a diagnostiqué un trouble obsessionnel-compulsif. Malgré mon soulagement, les scénarios continuaient. Je m'imaginais souvent battre des passants dans la rue ou des petits chiens. Je m'imaginais dans une cellule en prison. Heureusement pour moi, les traitements ont commencé à faire effet. La médication m'a permis de retrouver une certaine joie de vivre. J'ai passé les années suivantes dans un calme relatif, mais en 2004, j'ai fait une rechute. Je me sentais toujours triste. Quelques scénarios revenaient. Je pleurais souvent. J'étais totalement épuisé. C'est alors que je suis allé chez Phobies-Zéro. Après quelques mois chez Phobies-Zéro, je me sentais mieux. J'ai réalisé que le trouble obsessionnel-compulsif touchait beaucoup de gens. Voyant mes progrès et ma facilité à parler en public, la personne qui animait avant moi, m'a demandé de la remplacer. Il fut extrêmement difficile pour moi de distinguer les scénarios que je me faisais dans la tête de la réalité, mais aujourd'hui, je sais faire la différence. Malgré ma détresse, j'ai vraiment été béni d'avoir de merveilleux parents à mes côtés durant cette épreuve. En fait, tout le monde m'a aidé. Je n'ai jamais rencontré une seule personne qui ait refusé de m'aider. Si on ne pouvait m'aider, on me référait à quelqu'un qui le pouvait. De mes parents jusqu’à mon travailleur social, tout le monde s'est porté à mon secours. Aujourd'hui, je suis bien content de rendre la pareille à ceux qui viennent chez Phobies-Zéro. Le petit diable perché sur mon épaule me chuchote encore de temps en temps des mensonges, mais maintenant je sais l'ignorer. Il ne me fait plus peur. Ce chapitre de ma vie est maintenant clos. J’investis dans mon bien-être T6 phobies-zéro Phobies-Zéro, les phares de la nuit Claude B., groupe de St-Hubert phobie sociale et trouble panique avec agoraphobie J’étais prisonnier d’un bunker, dont je ne pouvais sortir. Personne ne pouvait y entrer. Dans un ultime souffle de survie et d’un profond désespoir, J’ai échoué chez Phobies-Zéro. Je suis arrivé dans un état d’extrême anxiété et de nervosité. Toutes mes pensées étaient confuses dans un épais brouillard. C’était la tempête intérieure. Les mots enfouis n’arrivaient pas à la surface. Pendant quatre mois j’ai ramé. Mais je n’étais plus seul. Dans ma tempête, j’ai suivi la lueur du phare. L’accueil, le respect, le non jugement et l’encouragement sont les forces du groupe d’entraide de Phobies-Zéro. J’ai persévéré. Graduellement des fissures s’ouvraient, laissant pénétrer l’espoir. J’ai persévéré, persévéré et, encouragé par le groupe, j’ai quitté mon bunker. J’ai bâti ma hutte pleine de vie, de lumière et ouverte sur le monde. Sans Phobies-Zéro, je n’aurais pas fait ce chemin. Maintenant j’existe, je vis, je fais partie du monde. Phobies Zéro m’a fait renaître. J’ai traversé la noirceur de la nuit pour vivre la lumière du jour. Je fais aujourd’hui, maintenant, ce que je croyais impossible de faire. J’agis avec plaisir, selon mes choix, dans le respect de mes limites. Je continue d’aller aux soirées hebdomadaires, je continue de grandir. Je m’implique comme bénévole pour tenter de remettre ce que moi j’ai reçu. Je participe au relais de l’entraide. Pour faire renaître à d’autres, une vie libre de toutes peurs irraisonnées, Une vie avec des yeux de positifs, car tout est possible. Merci à Marie-Andrée sans qui ces phares de la nuit n’existeraient pas au Québec. Merci à Joëlle de tenir le phare de Saint-Hubert. Merci à tous les bénévoles qui permettent de continuer à donner l’espoir aux personnes prises avec des troubles anxieux. Bon 20ième anniversaire à Phobies Zéro et longue vie, nous avons besoin de vous. J’investis dans mon bien-être T7 phobies-zéro Complètement démolie par l’anxiété Chantal, membre du groupe de St-Jérôme Je suis arrivée à Phobies-Zéro en avril 2011, complètement démolie par l’anxiété. Ça faisait trois fois que je recommençais une formation que je voulais pourtant finir depuis des années. Ce n’était pas une question d’intelligence, ni de note d’école, mais plutôt une phobie sociale, la peur de devoir parler et de faire des oraux devant ma classe. Ça me paralysait, je recommençais… la dernière fois que j’ai quitté (pour la 3e fois) j’étais vraiment découragée de voir que je n’étais pas comme les autres, qu’à 48 ans j’étais loin d’avoir trouvé une solution à mon problème que je vivais seule, car personne n’était au courant de ma situation. Alors je suis allée sur internet et j’ai écrit Phobie, Peur de parler en public et il m’est apparu « Phobies-Zéro », j’ai appelé la ligne d’écoute, la dame m’a très bien guidée. Le soir même il y avait à St-Jérôme une rencontre avec comme conférencier le Dr Henri Lavigueur, psychologue, et j’y suis allée. J’ai compris alors que depuis une trentaine d’années je fais des paniques à répétition, tous les symptômes je les avais, mais au moins, j’avais mis le doigt sur le bobo et je n’étais plus seule - quel soulagement ! J’ai adhéré à ces rencontres, j’y vais régulièrement depuis 1 an je ne fais plus du tout de paniques, je suis en train de finir mon cours et je fais même des exposés oraux. Bien sûr je fais toujours de l’anxiété, mais ce n’est rien à comparé à il y a 2 ans… Je serai toujours très reconnaissante, je crois que ça m’a sauvé la vie. Merci à Phobies-Zéro. J’investis dans mon bien-être T8 phobies-zéro Phobies-Zéro, un soutien pour les proches également Louise R., membre J’ai toujours été le genre de personne à me soucier un peu plus qu’il le faut des gens qui m’entourent. Peut-être par besoin de contrôle, par insécurité ou peut-être parce que j’ai un peu l’âme missionnaire. Je me dis même parfois que j’ai sûrement un « faux complexe de supériorité » qui me laisse croire que je peux régler les problèmes des autres à leur place. Il m’arrive parfois, au plus profond de moi, de rêver que je deviens une personne indifférente, me disant que tout le monde doit porter son fardeau et que j’ai bien assez du mien. J’envie les gens qui foncent dans la vie sereinement tout en étant conscients des malheurs qui frappent les autres. Un jour, mon conjoint qui souffre de certaines phobies, a eu besoin d’aide. Je voyais bien que son quotidien était perturbé et je me sentais bien impuissante à l’aider, malgré tout le programme que j’avais établi pour lui : exercices, relaxation, lectures sur le sujet, etc. Comme beaucoup d’aidants, je mettais plus d’efforts que lui à trouver des solutions. Je m’inquiétais pour lui quand nous n’étions pas ensemble et je commençais à développer moi-même une forme d’anxiété. Comme les problèmes de santé mentale étaient encore très tabou, mon conjoint ne parlait de sa problématique à personne sauf à moi et à un ami très proche. J’avais vu à la télévision, quelque temps auparavant, Marie-Andrée Laplante et Claudia Benoit à l’émission de Claire Lamarche. Ces deux personnes m’avaient vraiment touchée et impressionnée par leur cheminement. Je voyais là deux femmes intelligentes, articulées, qui avaient souffert d’agoraphobie durant plusieurs années et qui semblaient maintenant en plein contrôle de leur vie. Le nom de l’organisme Phobies-Zéro m’étant resté en mémoire, j’ai pris contact avec eux. On m’a même informée que je pouvais accompagner mon mari aux groupes d’entraide. Je vais toujours avoir en mémoire l’accueil que nous avons reçu à la première rencontre. Claudia était là avec toute son écoute, son calme et ses paroles réconfortantes, tout en demeurant très réaliste et sans promettre de panacée. J’ai également rencontré ce soir-là des proches comme Roger, Yvon et Gilles entre autres, qui, comme moi, accompagnaient une conjointe ou un fils dans leur démarche. Après quelques semaines seulement, je sentais mon stress diminuer. Mon impuissance face à la problématique de mon mari avait moins raison d’être, ayant lui-même trouvé chez Phobies-Zéro ses propres outils. Au fil des rencontres, étalées sur plusieurs mois, j’ai aussi eu l’occasion d’échanger avec de nouveaux membres accompagnateurs. Ceci me permit de constater tout le bienfait que j’avais moi-même obtenu. J’ai pu prendre du recul quant à ma propre façon d’agir face aux problèmes des autres. J’ai compris également que les proches qui viennent à Phobies-Zéro, arrivent à la première rencontre avec autant de stress et de désespoir que la personne qu’ils accompagnent. J’investis dans mon bien-être T9 phobies-zéro Phobies-Zéro, un soutien pour les proches également Par définition, Phobies-Zéro dit offrir aussi du soutien à la famille et aux proches. Cette aide sert non seulement à mieux accompagner la personne atteinte de la problématique, mais aussi à réconforter l’accompagnateur lui-même. Je pense que je ne serai jamais une personne indifférente comme je l’ai déjà souhaité. Mais je me rappelle maintenant une phrase que quelqu’un m’a dite. « Pourquoi se priver d’une belle qualité qu’est la générosité. Il suffit de donner spontanément, mais d’être capable de connaître et d’accepter ses limites ». Sans avoir changé ma nature profonde, je suis convaincue que mes rencontres avec les autres proches de Phobies-Zéro m’ont donné des outils, non seulement pour mieux aider les autres, mais aussi pour mieux m’aider moi-même. Et ça fait maintenant plus de douze ans que ça dure ! J’investis dans mon bien-être T10 phobies-zéro Poème Johanne, membre, groupe de Limoilou Au fils des jours qui s’écoulent Avec la poussière qui retombe La vie telle une source coule La lumière fait place à l’ombre Enfin je lève le voile sur mes peurs Je les accueille je les identifie La confiance efface la torpeur La légèreté revient dans ma vie J’avance, j’apprends à me reconnaître Je me libère d’un énorme poids Et pas à pas je me sens renaître En prenant qu’un seul jour à la fois. Malgré les moments difficiles Il faut toujours garder espoir Même si on se sent seul sur son île De l’intérieur émerge notre pouvoir. Peu à peu, je retrouve un équilibre De plus en plus je m’aime Je découvre que je suis une personne libre Simplement en étant moi-même J’investis dans mon bien-être T12 phobies-zéro Section 6 Annexes Je suis sur la bonne route A1 Quand je te demande d’être écouté A2 Être A3 Phobies-Zéro m’a sauvé du désastre / notes A4 Je désire remettre ce que j’ai reçu / remerciements A5 J’investis dans mon bien-être phobies-zéro Je suis sur la bonne route Jean Monbourquette Conférencier Je rumine moins à l’intérieur. Je suis moins vulnérable. Je peux admirer les beaux paysages. Ma pensée devient plus claire, mon jugement, plus sûr, mes sentiments, plus stables. Je commence à éprouver de la joie à aller travailler. Je découvre des aspects de la vie jamais perçus auparavant. Je reconnais certains visages qui n’avaient plus d’expression. Je prends davantage goût à la vie et à ses petites surprises quotidiennes. J’ai déjà envie de partager ma joie nouvelle. À travers moi, une vie insoupçonnée commence à poindre. J’investis dans mon bien-être A1 phobies-zéro Quand je te demande d’être écouté Poème de Jacques Salomé Quand je te demande de m’écouter et que tu commences à me donner des conseils, je ne me sens pas entendu. Quand je te demande de m’écouter et que tu me poses des questions, quand tu argumentes, quand tu tentes de m’expliquer ce que je ressens ou ne devrais pas ressentir, je me sens agressé. Quand je te demande de m’écouter et que tu t’empares de ce que je dis pour tenter de résoudre ce que tu crois être mon problème, aussi étrange que cela puisse paraître, je me sens encore plus en perdition. Quand je te demande ton écoute, je te demande d’être là, au présent, dans cet instant si fragile où je me cherche dans une parole parfois maladroite, inquiétante, injuste ou chaotique. J’ai besoin de ton oreille, de ta tolérance, de ta patience pour me dire au plus difficile comme au plus léger. Oui, simplement m’écouter… sans explication ou accusation, sans dépossession de ma parole. Écoute, écoute-moi. Tout ce que je te demande, c’est de m’écouter. Au plus proche de moi. Simplement accueillir ce que je tente de TE dire, ce que j’essaie de ME dire. Ne m’interromps pas dans mon murmure, n’aie pas peur de mes tâtonnements ou de mes imprécations. Mes contradictions comme mes accusations, aussi injustes soient-elles, sont importantes pour moi. Par ton écoute, je tente de dire , ma différence, j’essaie de me faire entendre, surtout de moi-même. J’accède ainsi à une parole propre, celle dont j’ai longtemps été dépossédée. Oh non, je n’ai pas besoin de conseils. Je peux agir par moi-même et aussi me tromper. Je ne suis pas impuissant, parfois démuni, découragé, hésitant, pas toujours impotent. Si tu veux faire pour moi, tu contribues à ma peur, tu accentues mon inadéquation et peut-être renforce ma dépendance. Quand je me sens écouté, je peux enfin m’entendre. Quand je me sens écouté, je peux entrer en alliance. Établir des ponts, des passerelles incertaines entre mon histoire et mes histoires. Relier des événements, des situations, des rencontres ou des émotions pour en faire la trame de mes interrogations. Pour tisser ainsi l’écoute de ma vie. Oui, ton écoute est passionnante. S’il te plaît, écoute et entendsmoi. Et si tu veux parler à ton tour, attends juste un instant que je puisse terminer et j’écouterai à mon tour, mieux, surtout si je me suis senti entendu. J’investis dans mon bien-être A2 phobies-zéro Être Marcel Gagnon, artiste-peintre Beaucoup de personnes ont peur d'être eux-mêmes, ou de le devenir. Ils ont peur de perdre des amis, des êtres chers. Ils ont peur de perdre leurs femmes, leurs amis. Si vous essayez d'être vous-mêmes, il y a des êtres qui vous entourent, qui partiront (peut-être). Ceux là, ce sont les faux, ceux qui se collent à vous pour en tirer quelque chose. Les vrais resteront eux, ils n'attendent rien de vous, ils se contentent de votre rayonnement, de ce que vous êtes vraiment. Si vous apprenez à être une personne qui se suffit, et qui ne s’accroche pas aux autres, ils resteront encore plus. Car ils n'auront jamais peur d'être exploités par vous. N'oublions pas aussi que, lorsqu'on enchaîne les autres, on s'enchaîne aussi. Pour être nous mêmes, il faut d'abord laisser l'autre (être). Confiez-vous à votre intuition, laissez la vous guider, elle ne vous trompera jamais, et si un jour vous échouez dans une démarche, dites-vous que ces par cette expérience que vous deviendrez encore plus vous-même.. J’investis dans mon bien-être A3 phobies-zéro Phobies-Zéro m'a sauvé du désastre Je lisais récemment la recommandation que vous faisiez à une lectrice de consulter l’organisme Phobies-Zéro pour régler les problèmes de panique généralisée qui la handicapaient fortement depuis quelques années. Ma lettre s’adresse à elle ainsi qu’à toutes les personnes figées dans le silence de leur maison et incapables de faire un mouvement pour se sortir de leur torpeur. J’ai vécu cela il y a quelques années soit de l’âge de 24 à 28 ans. C’est seulement quand mon mari m’a montrée la porte si je ne faisais rien pour moi, que j’ai pris mon courage à deux mains pour vous écrire. Vous m’avez recommandé Phobies-Zéro. Ça m’a pris deux mois avant de les appeler, deux mois avant de me résigner à m’y rendre et un autre six mois avant de commencer à sortir de mon trou. Merci pour le conseil, car je revis depuis trois ans à cause de vous. Je ne prétendrai jamais que c’est facile d’en sortir, mais je suis la preuve que c’est possible. Une rescapée du désert de la panique Merci de me confirmer que cet organisme répond aux attentes de celles qui s’y adressent. Le problème avec cette maladie c’est que de poser le geste relève uniquement de la responsabilité du malade. Bravo d’avoir eu ce courage. Extrait du courrier de Louise Deschâtelets Journal de Montréal, Votre vie, 30 juin 2011 Notes J’investis dans mon bien-être A4 phobies-zéro Je désire remettre ce que j’ai reçu Claire, bénévole, ligne d’écoute Il y a plusieurs années, j’ai ressenti une angoisse très forte et inexplicable à première vue. Une travailleuse sociale m’a recommandé d’aller aux rencontres de Phobies-Zéro. J’ai reçu beaucoup de compréhension, d’ouverture d’esprit, d’empathie, de chaleur humaine et d’excellents moyens pour aller mieux et ce magnifique slogan « ne jamais rester seul avec un problème ». Parler, exprimer, se reconnaître mieux favorise l’évolution. Si je peux apporter ma contribution en écoutant à mon tour, tout ce qu’une personne peut vivre, expérimenter, c’est ma manière de remercier Marie-Andrée et toutes les équipes de Phobies-Zéro. Sincères remerciements à tous nos précieux partenaires et collaborateurs: Rôtisserie Sainte-Julie Fondation Isabelle Péladeau Gouvernement du Québec Ministre de la Santé et des Services sociaux Député de Marguerite d’Youville J’investis dans mon bien-être A5 phobies-zéro Aujourd’hui Aujourd’hui je fais confiance en la vie. Je planifie ma journée, je ne la dirige pas. Je n’anticipe pas, j’accepte les imprévus comme un cadeau de la vie. Je ne la fuis pas, je vis les réalités de cette journée seulement. Aujourd’hui il n’y a pas d’erreur, ce sont des expériences de vie. Je retrouve les forces qui m’habitent, la confiance revient. Je profite de cette journée pour apprendre une chose nouvelle. J’apprécie des moments de silence. Aujourd’hui aucun être humain, aucune situation, ne peut me faire vivre des peurs irraisonnées. Je réalise que je peux faire des choix pendant cette journée. Je peux rire ou pleurer, dire oui ou dire non. Je vis les joies et les peines de cette journée seulement. Aujourd’hui est à moi, je l’emplis de sorte que ce soir je puisse apprécier avoir vécu mon aujourd’hui seulement, non mes hiers ou mes demains. Je ferai le bilan du positif et du négatifde cette journée seulement. J’apprécierai avoir goûté aux joies de cette journée. J’aurai confiance en demain. Je remercie la vie d’avoir aimé, Aujourd’hui. Extrait du livre « Les peurs, ce mal inconnu », Marie-Andrée Laplante Présidente-fondatrice, Phobies-Zéro phobies-zero.qc.ca