ans, il entre comme professeur de français au lycée Jeanne Dufrasne de Quaregnon, où
il enseigne encore.
Passionné de lecture, Charneux l’est également d’écriture. En 1998, dans le
cadre de ses activités professionnelles, il participe à une formation à l’animation
d’ateliers d’écriture, dont il sort transformé. Dès lors, les publications s’enchaînent : des
nouvelles (Vingt-quatre préludes, 2004) ; des romans (Une semaine de vacance, 2001 ;
Recyclages, 2002 ; Norma, roman, 2006 ; Maman Jeanne, 2009 ; Comme un roman-
fleuve, 2012) ; des recueils de poésie (Pruine du temps, recueil de haïkus illustrés par
Pierre Renard et calligraphiés par Pascal Goossens, 2008 ; Si longues secondes, haïkus,
illustrations de Salvatore Gucciardo, 2010) ; du théâtre (Le Violon sans âme, 2006 ; Les
Anges dans nos campagnes, 2007 ; Vingt milliards sous l’Amer, 2011). Ainsi, avec
Nuage et eau (2008)1 – une « biofiction » sur le moine bouddhiste zen japonais Ryôkan
–, Charneux n’en est-il pas à son coup d’essai.
Du Hainaut au Japon impérial
Quand j’avais dix-sept ans, j’ai acheté un jour chez un brocanteur de Liège une statuette de
Bouddha. Je lui ai consacré un sonnet. Elle a longtemps orné ma chambre puis elle a disparu
dans un déménagement. Mais le Bouddha est resté quelque part, à sommeiller
(http://www.gensheureux.be/site/).
C’est grâce à la pratique du haïku, un genre dont il apprécie tout
particulièrement la musique et les contraintes techniques, que Charneux a découvert
Ryôkan. Son intérêt pour cette forme poétique très codifiée d’origine japonaise lui fit
acheter, dans une bouquinerie parisienne, Les 99 haïku de Ryôkan, traduits du japonais
et présentés par Joan Titus-Carmel. Immédiatement, il ressent une fascination pour le
poète japonais, puis pour le personnage lui-même, dont il étudiera la singulière
existence. C’est alors, dit-il, que « le Bouddha qui sommeillait a frappé à la porte et m’a
guidé vers la méditation zen. Je l’ai pratiquée presque journellement durant trois ans » :
de 2004 à 2007, Charneux fera partie d’une petite communauté zen, l’occasion pour lui
de découvrir la pratique du bouddhisme zen, une expérience sans laquelle il n’aurait pu
ni n’aurait pensé à « dire dans un roman le roman de [l]a vie [de Ryôkan]. Exprimer par
1 Finaliste du Prix Rossel 2008, du Prix Rossel des Jeunes et du Prix des Lycéens 2008-2009 ; couronné
par le Prix du Comité des Usagers de la Bibliothèque centrale du Hainaut 2009 et par le Grand Prix
littéraire France-Communauté française de Belgique de l’Association des Ecrivains de Langue Française
2010.