DOSSIER 4
Monnaie, croissance et cycle : le modèle keynésien
Epargne : L'épargne est la partie du revenu qui n'est pas consommée. C'est la partie qui ne se détruit pas
immédiatement. Dans une acception plus large, elle désigne tout comportement qui inclut un sacrifice dans
l'espoir d'obtenir un meilleur rendement futur. L’approche keynésienne des déterminants de l’épargne :
L'approche keynésienne du comportement d'épargne est tout autre : c'est ici la consommation qui précède
l'épargne. Le niveau d'épargne n'est pas déterminé par le taux d'intérêt mais par le niveau de revenu de l'agent.
Celui ci consomme d'abord et attribue le reste de son revenu (celui qui n'a pas été consommé) à l'épargne.
Liquidité : La liquidité est le fait, pour un actif, de pouvoir être acheté ou vendu rapidement en grandes quantités
sans que cela ait d’effet majeur sur les prix. L’une des qualités premières d’un placement, outre sa rentabilité et
sa faible exposition au risque, c’est sa liquidité. Ainsi, plus un marché est liquide, plus il est facile, rapide et peu
coûteux d’y réaliser des transactions (achat ou vente) importantes. S’agissant des actifs financiers (actions,
obligations), la liquidité est permise par la cotation en bourse. C’est même une fonction essentielle de la bourse
que de garantir ainsi aux épargnants qu’ils pourront revendre leurs titres. Les valeurs des multinationales sont
plus liquides que celles des petites entreprises qui évoluent sur un marché plus étroit.
Encaisses thésaurisées : La thésaurisation est un terme technique économique décrivant une accumulation de
monnaie pour en tirer un profit ou par absence de meilleur emploi, et non par principe d'économie ou
d'investissement productif. Théorie keynésienne de la thésaurisation : En 1936, Keynes théorise l'impact de la
thésaurisation sur le Revenu au moyen de son concept de "trappe à liquidités". En delà d'un certain taux d'intérêt,
la demande de monnaie à des fins de spéculation devient infinie et crée ainsi une rigidité à la baisse des taux
d'intérêt. Cette demande de monnaie à des fins de spéculation s'ajoute à la demande de monnaie à des fins de
transaction et de précaution, qui détermine le niveau d'épargne des agents. Par le biais du mécanisme du
multiplicateur, ce surplus d'épargne va diminuer la consommation puis l'investissement, du fait d'anticipations
négatives (sur la consommation) des entrepreneurs, et, in fine, le Revenu National.
Trappe à liquidité : La trappe à liquidité est un phénomène proposé en analyse keynésienne,
dont le but est d'expliquer les caractéristiques observées quand l'État devient incapable
de stimuler l'économie par la voie monétaire.
Dans un contexte de récession, une des méthodes de relance est la diminution du taux d'intérêt et l'augmentation
de la masse monétaire. Cependant, les agents réagissent à leur prévision du taux d'intérêt par rapport à un taux
considéré comme normal. Ainsi, la demande de monnaie pour motif de spéculation est d'autant plus importante
que le taux d'intérêt est élevé. Pour John Maynard Keynes, les agents arbitrent, dans la répartition de leur
portefeuille, entre la détention d'obligations -un actif risqué dont le cours varie de manière inverse au taux
d'intérêt- et la détention de monnaie -un actif non risqué-. Lorsque le taux d'intérêt est faible, les agents prévoient
(spéculent) qu'il va nécessairement augmenter et veulent donc détenir de la monnaie, le cours des obligations
étant amené à diminuer. Il existe alors un taux critique, pour lequel la demande de monnaie est parfaitement
(infiniment) élastique : les agents pensent alors tous que le taux va augmenter, et leur préférence pour la liquidité
est alors absolue. Une politique monétaire de baisse du taux d'intérêt est alors totalement inefficace dans le cadre
d'une relance.