GUIDE DE LA PRATIQUE
TRANSFUSIONNELLE
Chapitre 8: Épreuves prétransfusionnelles
https://professionaleducation.blood.ca/fr/transfusion/guide-clinique/epreuves-pretransfusionnelles
Date de publication: Samedi, 1 février, 2014
Avertissement important : Ce guide se veut un outil éducatif. Les lignes directrices qui y sont formulées à l’égard des soins à prodiguer aux
patients ne devraient donc pas être suivies rigoureusement. Leur application trop stricte pourrait en effet donner lieu à l’administration de
transfusions inutiles à certains patients, ou au contraire, occasionner des réactions indésirables chez des patients qui recevraient des quantités
insuffisantes de sang ou de produits sanguins. Ces lignes directrices visent principalement les patients adultes et peuvent ne pas convenir au
traitement des enfants. À la lecture des recommandations figurant dans le guide, il importe de garder à l’esprit la nécessité, dans certaines
situations, de consulter un spécialiste en médecine transfusionnelle afin d’offrir des soins optimaux aux patients.
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en ayant recours à des hématies du groupe A et du groupe B (épreuve sérique).
Typage Rh
On détermine le type Rh (D) du receveur en exposant ses globules rouges à l’anticorps anti-D. Il est à noter que
chez un nombre important de personnes, les globules rouges ne sont pas porteurs de l’antigène Rh (D).
Néanmoins, chez 70 % des receveurs Rh négatif, des anticorps dirigés contre l’antigène D peuvent apparaître
en cas d’exposition à des globules rouges porteurs de cet antigène. Par conséquent, il est préférable de
transfuser du sang Rh négatif (D négatif) à tout receveur Rh (D) négatif. Plus particulièrement, les
femmes Rh (D) négatif en âge de procréer ne devraient pas recevoir de composants sanguins Rh (D) positif
étant donné que l’apparition d’anticorps anti-D chez elles pourrait contribuer à la survenue de la maladie
hémolytique du fœtus et du nouveau-né lors de grossesses ultérieures.
Recherche d’anticorps
Toute personne exposée, lors d’une grossesse ou d’une transfusion, à des antigènes érythrocytaires étrangers
dont ses globules rouges sont dépourvus, peut devenir porteuse d’alloanticorps dirigés contre ces antigènes.
Pour détecter ces anticorps, on met un échantillon du plasma ou du sérum du patient en présence de certaines
hématies du groupe O porteuses de la plupart ou de l’ensemble des antigènes cliniquement significatifs. Cette
épreuve dure habituellement de 30 à 60 minutes. Il existe actuellement de nombreuses techniques de détection
des anticorps. Certaines méthodes prévoient l’ajout de réactifs, tels qu’une solution saline, de l’albumine, une
solution de basse force ionique (LISS, en anglais) ou du polyéthylène glycol (PEG). Pour détecter plus
efficacement les anticorps, on utilise parfois des cartes-gel ou des plaques de microtitration (essai en phase
solide) comportant des puits auxquels sont fixés des antigènes érythrocytaires.
Identification des anticorps
On parvient généralement à identifier tout anticorps cliniquement significatif détecté dans le plasma d’un
receveur. Ce processus consiste à déterminer la réactivité de l’anticorps à l’aide d’un panel d’hématies du
groupe O dont les antigènes sont connus. L’identification peut nécessiter plusieurs étapes visant, par exemple,
à exclure certains anticorps, à déterminer la température optimale de réactivité de l’anticorps et à mesurer sa
réactivité autologue. En permettant de cerner les anticorps anti-érythrocytaires que le patient est susceptible
de développer, le typage des antigènes présents sur les globules rouges du receveur est également utile au
processus d’identification. On procède ensuite à la sélection d’unités de culot globulaire ne contenant pas les
antigènes correspondant à l’anticorps détecté chez le receveur. La dernière étape consistera à soumettre ces
unités à une épreuve de compatibilité croisée, qui permettra de confirmer qu’elles peuvent être transfusées. Si
aucune unité de sang compatible n’est disponible, le directeur médical du service de transfusion de l’hôpital
pourra autoriser la transfusion d’unités incompatibles si les avantages de la transfusion l’emportent sur les
risques associés à la transfusion de sang incompatible. Selon le nombre et la complexité des anticorps présents
dans le plasma du receveur, il faudra peut-être consacrer plus de temps à la recherche de sang compatible.
Dans la plupart des cas, on parvient à trouver des produits érythrocytaires allogéniques qui sont compatibles et
peuvent être transfusés sans danger. Il faudra cependant parfois consulter un laboratoire de référence
spécialisé dans la recherche d’anticorps, ce qui pourra retarder la transfusion du sang. Lorsqu’il est très difficile
d’obtenir du sang compatible, on pourra utiliser des unités de sang de phénotypes rares ou des unités
congelées. Dans certaines situations, il faudra peut-être avoir recours au don autologue ou à des dons dirigés
de membres de la famille proche pour disposer de quantités suffisantes de sang.
Épreuve de compatibilité croisée
On entend par épreuve de compatibilité croisée une méthode de confirmation de la compatibilité entre le sang
(plasma) du patient et les globules rouges du donneur. Cette épreuve vise principalement à déceler et à
prévenir une incompatibilité des groupes ABO. Elle peut consister soit à mélanger directement les globules