European Parliament 2014-2019 Committee on Industry, Research and Energy 2016/2145(INI) 15.9.2016 DRAFT REPORT on the European Cloud Initiative (2016/2145(INI)) Committee on Industry, Research and Energy Rapporteur: Jean-Luc Schaffhauser PR\1101688XM.docx XM PE587.505v01-00 Unie dans la diversité XM PR_INI CONTENTS Page MOTION FOR A EUROPEAN PARLIAMENT RESOLUTION ...........................................3 EXPLANATORY STATEMENT...........................................................................................8 PE587.505v01-00 XM 2/2 PR\1101688XM.docx MOTION FOR A EUROPEAN PARLIAMENT RESOLUTION on the European Cloud Initiative (2016/2145(INI)) The European Parliament, – having regard to the Commission communication entitled ‘European Cloud Initiative – Building a competitive data and knowledge economy in Europe’ (COM(2016)0178) and the accompanying Commission staff working document (SWD(2016)0106), – having regard to the Commission communication entitled ‘A Digital Single Market Strategy for Europe’ (COM(2015)0192) and the accompanying Commission staff working document (SWD(2015)0100), – having regard to the Commission communication of 2 July 2014 entitled ‘Towards a thriving data-driven economy’ (COM(2014)0442), – vu la communication de la Commission du 10 octobre 2012 intitulée “Une industrie européenne plus forte au service de la croissance et de la relance économique” (COM(2012)0582), – vu la communication de la Commission du 27 septembre 2012 intitulée “Exploiter le potentiel de l’informatique en nuage en Europe” (COM(2012)0529 final), – having regard to the Commission communication entitled ‘High-Performance Computing: Europe’s place in a global race’ (COM(2012)0045), – having regard to Council conclusions of 27 May 2016 on the transition towards an Open Science system, – having regard to Council conclusions of 29 May 2015 on open, data-intensive and networked research as a driver for faster and wider innovation, – vu les conclusions de la présidence du Conseil européen des 23 et 24 mars 2000, à Lisbonne, – having regard to Decision (EU) 2015/2240 of the European Parliament and of the Council of 25 November 2015 establishing a programme on interoperability solutions and common frameworks for European public administrations, businesses and citizens (ISA² programme) as a means for modernising the public sector1, – having regard to Directive 2013/37/EU of the European Parliament and of the Council of 26 June 2013 amending Directive 2003/98/EC on the re-use of public sector information2 (PSI Directive), – having regard to its resolution of 10 March 2016 on ‘Towards a thriving data-driven 1 2 OJ L 318, 4.12.2015, p. 1. OJ L 175, 27.6.2013, p. 1. PR\1101688XM.docx 3/3 PE587.505v01-00 XM economy’3, – having regard to its resolution of 19 January 2016 on ‘Towards a Digital Single Market Act’4, – vu sa résolution du 15 janvier 2014 intitulée “Réindustrialiser l’Europe pour promouvoir la compétitivité et la durabilité”5, – having regard to its resolution of 10 December 2013 on unleashing the potential of cloud computing in Europe6, – vu l’avis du Comité économique et social européen TEN/494 du 16 janvier 2013 sur la communication de la Commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et social européen et au Comité des régions “Exploiter le potentiel de l’informatique en nuage en Europe” (COM(2012)0529 final), – having regard to Articles 173, 179 and 180 of the Treaty on the Functioning of the European Union (TFEU), – having regard to Rule 52 of its Rules of Procedure, – having regard to the report of the Committee on Industry, Research and Energy and the opinions of the Committee on the Internal Market and Consumer Protection and the Committee on Legal Affairs (A8-0000/2016), A. considérant que les objectifs de la Commission obéissent à ceux des services de renseignement des États-Unis7, qui prônent une ouverture maximale des données scientifiques mondiales pour maintenir leur leadership; B. considérant que la masse des travaux produits et publiés en Europe par les scientifiques excède la capacité des pairs de les valider, empêchant ainsi l’évaluation de leur caractère stratégique; C. considérant que les systèmes d’immatriculation des auteurs et des publications scientifiques (systèmes ORCID8 et DOI9) sont sous juridiction de l’État du Delaware; D. considérant que le réseau GEANT relie déjà les réseaux nationaux de recherche mais avec un service de cloud auquel participe Amazon Web Service10; E. considérant que les autres puissances ont une stratégie numérique d’accès limité à leurs données; que la Chine oblige tout opérateur de cloud à un minimum de 50 % de 3 Text adopted P8_TA(2016)0089. Text adopted P8_TA(2016)0009. 5 Textes adoptés de cette date, P7_TA(2014)0032. 6 Texts adopted, P7_TA(2013)0535. 7 Report of the National Commission for the review of the research and development programs of the United States Intelligence Community – FAS 2013 – DO – FASIC2013. 8 Open Researcher and Contributor ID. 9 Digital Object Identifier. 10 https://ec.europa.eu/digital-single-market/en/news/geant-and-amazon-web-services-are-breaking-downbarriers-cloud-services-adoption 4 PE587.505v01-00 XM 4/4 PR\1101688XM.docx capitaux chinois; F. considérant que le calcul à haute performance (CHP) est un marché de niche, d’environ 15 milliards de dollars par an, contre 350 milliards pour les semi-conducteurs et plus de 400 milliards pour les logiciels; G. considérant que le seul producteur européen de micro-processeurs, 5ème mondial, n’a pas été consulté par la Commission, ni la plus grande société européenne de cloud, contrairement aux concurrents extra-européens; H. considérant que le logiciel libre Linux permettrait, outre des dizaines de milliards d’économies, une maîtrise de la filière numérique européenne, mais qu’il n’est pas une priorité pour la Commission; I. considérant que la Commission nomme “entreprise européenne” toute entreprise ayant une filiale européenne; que cette dénomination erronée la conduit à soutenir des sociétés étrangères faisant du lobbying et à délaisser les sociétés européennes; General 1. rejette la communication de la Commission intitulée “Initiative européenne sur l’informatique en nuage - Bâtir une économie compétitive des données et de la connaissance en Europe”; 2. infirme et souhaite revoir ses résolutions précédentes fondées sur une analyse biaisée des données ouvertes et en masse, inspirée par les intérêts de puissances noneuropéennes; 3. estime qu’une entreprise numérique peut être considérée comme européenne uniquement si son siège social ainsi que ses principaux centres de décision, centres de R&D et sites de fabrication sont sur le territoire européen et si elle est contrôlée par des capitaux européens et assujettie à l’impôt consolidé sur le territoire européen; 4. demande à la Commission et au Conseil une réorientation des politiques de l’Union pour concentrer le soutien vers les entreprises numériques européennes à forte valeur ajoutée; Science ouverte 5. rappelle que les données sont la matière première de l’économie numérique et qu’elles jouent un rôle fondamental dans la chaîne de valeur ajoutée; souligne que les stocker ou les traiter hors d’Europe équivaut à tuer l’économie numérique européenne; exige que le stockage, l’exploitation et la valorisation des données soient effectués par des sociétés européennes sur le territoire de l’Union; 6. propose que la gouvernance, qui préside ORCID et DOI, soit sous juridiction européenne en ce qui concerne les scientifiques européens et leurs productions; 7. met en garde contre le risque de valorisation des recherches hors de l’Union, s’il n’y a pas de soutien à la recherche appliquée et au capital-risque; PR\1101688XM.docx 5/5 PE587.505v01-00 XM Interopérabilité 8. souligne que la résilience d’un système d’information dépend de la sécurité des systèmes nationaux et des interconnexions entre ces systèmes, et que la fragmentation des données peut donc garantir la résilience du numérique; 9. demande que les autorités nationales de sécurité (ANSSI, BSI…) soient pleinement associées à la sécurisation des interconnexions; Contrat de partenariat public-privé sur le calculateur à haute performance 10. propose de réaffecter les sommes prévues pour ETP4HPC au développement des entreprises numériques à forte valeur ajoutée; 11. souligne que les technologies quantiques ont un potentiel actuel pour les ordinateurs et les clefs de chiffrement; Maîtriser et construire la filière de l’équipement et du logiciel informatiques 12. estime que la non-maîtrise de la filière numérique européenne entraîne un danger pour les libertés publiques, le respect de la vie privée et l’emploi actuel et futur; 13. demande un audit de la filière numérique en Europe, des investissements nécessaires face à la concurrence étrangère et de la prise de contrôle d’entreprises européennes; 14. demande aux États membres et à l’Union d’encourager et de financer l’écriture de logiciels libres sécurisés avec Linux, d’abord au sein des administrations publiques et des écoles, puis dans les entreprises et pour le grand public; 15. estime indispensable d’encourager la synergie entre fabricants européens d’équipements, développeurs de logiciels et fournisseurs européens d’informatique en nuage; 16. met en exergue l’importance de la sécurité de l’approvisionnement en matières premières sensibles, comme les terres rares, pour maintenir la construction de composants électroniques en Europe; 17. estime indispensable d’investir massivement dans la filière des semi-conducteurs; 18. propose la création de chaînes européennes de montage d’ordinateurs, la robotisation permettant d’être compétitif; 19. demande une préférence européenne pour la réciprocité des échanges; Pour une nouvelle gouvernance sur les données 20. demande que la gouvernance mondiale d’internet dépende des Nations unies; 21. affirme qu’il est fondamental d’adopter des normes de chiffrement élevées pour la sécurité de tout transfert de données, avec la mise en œuvre du principe de consentement exprès; PE587.505v01-00 XM 6/6 PR\1101688XM.docx 22. demande une révolution copernicienne dans le modèle économique numérique: “toute donnée est la propriété de celui qui la fournit” et son exploitation demande une rémunération pour celui qui la fournit, avec la mise en place de recours collectifs contre toute société utilisant les données sans rémunération; 23. propose aux États membres d’adopter des sanctions dissuasives, de quatre à dix fois le chiffre d’affaires, contre les sociétés utilisant illégalement des données, faisant ainsi de l’Europe le port sécurisé pour le stockage des données dans le monde; ° ° 24. ° charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission. PR\1101688XM.docx 7/7 PE587.505v01-00 XM EXPLANATORY STATEMENT Ce rapport est le résultat de travaux d’experts, de l’audition des syndicats professionnels et d’entreprises clefs du secteur. La communication de la Commission a été unanimement perçue comme confuse dans un document « fourre-tout ». La Commission part d’une approche : l’ouverture, “Open Society” “Open Science” ! Elle n’analyse pas ce concept sous influence, fortement marqué par la Communauté du Renseignement des États-Unis et les spéculateurs de la finance. Cette approche sans-frontières, donc sans maîtrise, ni régulation de la donnée numérique publique, ne permet pas à la Commission d’analyser les conséquences de sa politique : une industrie numérique européenne sans sa propre matière première. Par ailleurs, nos sociétés européennes, sans lobbyiste à Bruxelles, n’existent pas pour la Commission. Les oligopoles étrangers du numérique avec leur armée de lobbyistes font la politique de la Commission, résultante des intérêts exprimés. L’intérêt général et le bien commun sont ignorés. Nos entreprises ignorées ne peuvent, dès lors, être questionnées dans leur approche de marché. Leurs offres, souvent plus compétitives, ne sont pas prises en considération par la Commission. Pour la Commission, toute entreprise étrangère ayant une filiale dans l’UE est européenne. Au nom de la libre concurrence mondiale, les compétiteurs étrangers sont associés à des programmes européens, financés par le contribuable européen ; les entreprises européennes les plus importantes en sont exclues. Une économie compétitive de la donnée et de la connaissance est ainsi promue, sans les entreprises européennes! Le refus par la Commission d’une politique de l’offre européenne, adaptée et structurée, avec une politique forte de la demande, ne soutient quasiment que les leaders mondiaux du numérique, déjà très implantés en Europe. La Commission ne lutte pas contre les monopoles étrangers, elle les favorise! Science ouverte et ouverture des données publiques La communication entend permettre un meilleur échange de données entre scientifiques afin de soutenir le progrès technique et la croissance économique, en tirant partie de « l’évolution rapide vers la science ouverte ». La Commission ne distingue pas dans les données publiques et ses agrégats, celles qui sont stratégiques et comment s’opère leur sélection. Toute donnée a une valeur en soi pour qui sait l’exploiter. Les données scientifiques et leur exploitation sont des gisements actuels et futurs de compétitivité pour le développement des entreprises. L’ouverture et leur libre accès ne peut donc se faire sans une analyse de risques PE587.505v01-00 XM 8/8 PR\1101688XM.docx que font normalement les États et surtout les puissances étrangères. La Commission fonde également sa communication sur le diagnostic selon lequel « les données …ne sont pas toujours en accès libre ». Le manque d’interopérabilité et d’échange automatique et efficient nuirait à l’objectif de pluridisciplinarité en raison de la fragmentation des données. La science moderne est cependant ouverte dans sa partie de recherche fondamentale, par les coopérations entre laboratoires européens. Les capacités de publication des scientifiques par l’autoédition, l’édition en ligne ou par des administrations permettent déjà, via les différents réseaux connectés, l’accès aux données scientifiques. Un nouvel enjeu, ignoré, est, par contre, dans l’immatriculation des scientifiques et l’indexation de leurs publications, monopolisées par des institutions américaines (ORCID et DOI). Par ailleurs, le lien entre partage de données, recherche et développement économique, affirmé dans la communication, n’est vérifié que s’il est réalisé sur un territoire déterminé. La politique de la Commission conduit à faire du territoire européen un simple gisement de données et un lieu de consommation numérique sans ses propres entreprises de décision et de valorisation. Les emplois valorisant nos données seront en grande partie à l’étranger. L’Europe est en état de soumission technologique dans le numérique. Projet de calculateur à haute performance européen La Commission part du Constat qu’il nous faut en Europe une « infrastructure de calcul à haute performance (CHP) de rang mondial permettant de traiter les données ». Pourtant, les calculateurs à haute performance ne sont indispensables que dans certains domaines (simulation dans le domaine nucléaire, mécaniques des fluides, crash test, sismologie, météo). Il s’agit donc d’un marché de niche : les laboratoires et les entreprises utilisent des solutions de calcul distribué par grappes d’ordinateurs. Le consortium ETP4HPC, plate-forme pour la construction de l’ordinateur expérimental de CHP et pour la conception et la fabrication de puces et micro-processeurs plus économes en énergie, réunit, aux côtés de centres de recherches publics européens, un nombre significatif de sociétés non-européennes : Intel, IBM et Nvidia (USA), Lenovo et Huawei (Chine), Fujitsu (Japon). Ce programme soutiendra Intel dont les micro-processeurs énergivores fournissent déjà les CHP. La société européenne STM, qui fabrique des micro-processeurs économes en énergie sous conception ARM n’a, par contre, pas été associée. On subventionne ainsi les multinationales étrangères dans des technologies qu’elles ne maîtrisent pas au détriment de sociétés européennes qui, elles, les maîtrisent. La Commission semble ignorer, par ailleurs, que la technologie quantique représente un gisement de valeur ajoutée pouvant assurer un leadership mondial à l’Europe. Une société canadienne vend déjà des ordinateurs dits « quantiques ». Cette technologie est aussi efficace pour la distribution des clés de chiffrement assurant la protection des données stratégiques et personnelles. L’allocation de ressources budgétaires massives au CHP est inappropriée ; Elle doit être réorientée vers des filières d’avenir comme le quantique, les semi-conducteurs, les logiciels libre et la construction de centre de données. PR\1101688XM.docx 9/9 PE587.505v01-00 XM L’informatique en nuage en Europe Les États-Unis, la Chine, la Corée du Sud ont une stratégie numérique d’indépendance technologique. Le gouvernement chinois considère d’ailleurs l’informatique en nuage comme des “services de télécommunication à haute valeur ajoutée” et oblige tout opérateur à être contrôlé au minimum par 50 % de capitaux chinois11. Comme les données sont la matière première de l’économie numérique, les stocker ou les traiter hors d’Europe équivaut à tuer l’économie numérique européenne. D’après le Comité économique et social européen, le premier acteur européen en matière de services d’informatique en nuage est OVH. Celui-ci n’a pas été consulté par la Commission. Maîtriser et construire la filière hardware et software L’étude de la valeur ajoutée dans le secteur numérique fait apparaître que les briques technologiques, à haute valeur ajoutée, sont les microprocesseurs, les systèmes d’exploitation et les services en nuage. La fabrication de microprocesseurs est donc essentielle dans la valeur ajoutée de la filière hardware. L’Europe possède, face aux majors américaines (intel) et asiatiques (TSMC à Taïwan et Samsung en Corée du Sud), la cinquième entreprise mondiale de fabrication de microprocesseurs STMicroelectronics. Cette société fondamentale pour la maîtrise de la filière numérique, bien que soutenue par la France et l’Italie, demande des investissements massifs pour rester dans la compétition mondial. C’est véritablement un projet d’intérêt commun ignoré par la Commission. Concernant la filière software, le marché des systèmes d’exploitation est dominé par trois firmes américaines : Microsoft avec Windows, Apple avec OS X et IOS, Google avec Android. C’est aussi le cas des navigateurs et des moteurs de recherches qui sont dominés par ces oligopoles. L’écriture de logiciels libres, à base linux, sécurisés permettrait à l’Europe d’économiser plusieurs dizaines de milliards d’euros, sans dépendre de logiciels qui extraient nos données. Cette solution, d’indépendance dans le logiciel, devrait être généralisée par les États afin d’éviter un chantage financier pratiqué, par les monopoles américains, sur les systèmes d’exploitation. Les portes dérobées et autres possibilités de surveillance seraient ainsi évitées. Dans le domaine des logiciels industriels, l’Europe a deux des principaux acteurs du marché mondial : SAP (Allemagne) et Dassault Systèmes (France). L’étude du secteur a montré le manque cruel d’une synergie entre ces éditeurs de logiciels, le fabriquant européen de microprocesseurs STMicroeletronics et les fournisseurs d’informatique en nuage pour numériser l’industrie. Un rapport sur l’état de la filière numérique en Europe, ses forces et ses faiblesses, sa mise à niveau face à la concurrence internationale, est donc urgent. L’Europe doit se donner les 11“Red Cloud Rising: Cloud Computing in China” by Leigh Ann Ragland, Joseph McReynolds, Matthew Southerland, and James Mulvenon Research Report Prepared on Behalf of the U.S.-China Economic and Security Review Commission September 5, 2013, pp. 25 et 48 PE587.505v01-00 XM 10/10 PR\1101688XM.docx moyens de soutenir la filière stratégique du numérique et renforcer nos acteurs industriels et de services. Les moyens d’H2020 doivent être réorientés à cette fin. Le parlement doit exiger cette nouvelle orientation. Économie et gouvernance de la donnée L’ancien cadre supérieur de Microsoft Caspar Bowden dans sa conférence « The cloud conspiracy12 », ainsi que la note de la commission LIBE du Parlement Européen13, a démontré que les sociétés, dont la maison-mère a son siège aux États-Unis, sont soumises au Patriot Act dans leurs activités sur le sol européen. La notion de sécurité des États-Unis permet bien des abus. Par ailleurs, La gouvernance mondiale d’internet, malgré quelques aménagements, reste sous juridiction américaine. C’est, par exemple, le cas de l’ICANN, société de droit californien, liée au département du commerce des États-Unis. En outre, nombre de logiciels opèrent, par défaut, le transfert des données, sans préciser les utilisations. Il s’agit d’une atteinte aux libertés. Le principe de l’interdiction, par défaut, du transfert de données, doit être adopté. Le bon fonctionnement du service dit « gratuit » doit être neutre du point de vue du transfert de donnée, surtout si ce service n’est qu’un prétexte au pillage des données. La sujétion du client par la dépendance technologique, entre autres, pour le renouvellement des logiciels et du matériel doit être combattue et être interdite. Le rapporteur propose aussi une révolution dans l’économie de la donnée, en rendant la propriété de la donnée au citoyen fournisseur. Il doit pouvoir bénéficier d’un juste retour de sa propriété dans la valorisation qui est faite des données. Une telle économie pourrait prendre la forme d’une surtaxe sur les sociétés, ou un pourcentage du chiffre d’affaires dédié aux propriétaires des données. Le citoyen devra pouvoir participer à la gestion de ces sociétés, sous des formes à étudier, comme la participation des salariés aux conseils d’administration. 12https://events.ccc.de/congress/2014/Fahrplan/system/attachments/2527/original/The_Cloud_Conspiracy__31C3_Hamburg_-_27.12.14_-_Caspar_Bowden.pdf. 13http://www.europarl.europa.eu/meetdocs/2009_2014/documents/libe/dv/briefingnote_/briefingnote_en.pdf. PR\1101688XM.docx 11/11 PE587.505v01-00 XM