Si l'on remplace l'anode (fig.
60 B)
nickel par une plaque d'aluminium, on
n'observe plus le dégagement d'oxy
gène, alors que le dégagement d'hydro
gène se poursuit à la cathode. C'est
donc qu'au lieu de se dégager librement
l'oxygène réagit avec l'aluminium. Cette
réaction donne nai
l'alumine. On constate d'ailleurs
l'apparition d'une couche d'oxyde à la
surface du métal.
L'alumine est un isolant électrique, par
conséquent, l'aluminium étant recouvert
d'une couche d'alumine devrait être
isolée et, de ce fait, le courant ne
plus passer, interrompant à ce stade la
formation de la couche. C'est d'ailleurs
ce qui se produit avec certains électro
lytes, tels que les acides borique,
tartrique, et leurs sels, le carbonate de
sodium, le phosphate disodique, etc. On
dit que
ces électrolytes n'ont pas de
pouvoir redissolvant pour la couche
d'oxyde et qu'il se forme une couche
barrière ».
Ces procédés d'anodisation
sont utilisés dans les applications qui
font appel aux propriétés diélectriques
de la couche d'oxyde.
Pour en re
base d'acide sulfurique dilué, qui sont
de beaucoup les plus utilisés dans
l'indus
trie de l'anodisation, on constate
qu'après une baisse d'intensité, le
courant se stabilise et continue à
passer. D'où la conclusion que l'on peut
en tirer
Étant donné que l'alumine est un
isolant, la couche d'oxyde obtenue par
anodisation en solution sulfurique n'est
pas étanche, elle est poreuse. De ce
fait, l'oxygène naissant provenant des
anions OH -
qui atteignent l'aluminium
en traversant la co
avec le métal pour l'oxyder. Par
conséquent, la couche d'oxyde
s'élaborera à partir de la surface et vers
le cœur du métal, contrairement à ce qui
se passe avec un revêtement
électrolytique.
De plus, l'acide sulfurique dans lequel
baig
ne la couche d'alumine a sur elle
une action dissolvante, par voie pure
ment chimique, ce qui donne naissance
à une structure poreuse, les pores per
mettant le passage du courant à travers
la couche au fur et à mesure de sa
formation. En conséquence, selon
l'électro
lyte utilisé dissout ou ne dissout
pas la couche, le processus
d'anodisation sera différent (fig
.
60 C)
et le résultat obtenu n'aura pas les
mêmes applications. D'où la subdivision
en 2 grandes classes d'électrolytes.
Électrolytes sans action
dissolvante sur la couche
Ce sont notamment les acides bo
tartrique, etc. Si on oxyde une pièce dans
une solution de ce type, on constate
après un appel de courant initial, une
chute rapide de l'intensité qui finalement
s'annule :
Il s'est formé
étanche, ou couche « barrière »
arrête le courant.
Cette couche « barrière »
distance qu'un ion métallique peut
parcourir au travers de son propre oxyde
sous l'action d'un potentiel donné. Son
épaisseur est donc fo
aux bornes de la cuve. Hass a montré
que pour l'alumi
était de 14 Angström par volt, c'est-à-
qu'il faudrait une tension de 700 V pour
obtenir une couche de 1 micron.
Il peut toutefois lors d'une opération de
ce type, substituer un courant résiduel.
Ce courant est dû à des lacunes dans la
couche barrière, causée par les
impuretés du métal.
Électrolytes à action
dissolvante sur l'alumine
Ce sont des produits à réactivité
moyenne (acides sulfurique, chromique,
oxalique) utilisés pour l'anodisation.
La théorie de la formation des couches
a été élaborée par Keller, Dès les
premiers instants de l'électrolyse, s'édifie
une couche barrière dont l'épaisseur tend
sans l'atteindre vers la limite de 14
angström par volt (d
les électrolyses). A cette valeur
apparaissent de très nombreux points
d'attaque du film, dus à une amorce de
dissolution par l'électrolyse. Ces points
seront les amorces des pores. Si l'on
examine ce qui se passe autour d'un de
ces poi
nts, on peut le considérer comme
une source de cou
les lignes de courant se distribueront
radialement (fig.
le front de progression de l'alumine sera
hémisphérique.
D'autre part, l'action dissolvante de
l'
électrolyte s'exerce à la base du pore ;
il en résulte une augmentation de
l'intensité du courant, un échauffement
et une dissolution accrue alors que
l'alumine, creux dans sa partie centrale,
fermé à sa base par le pore (fig. 60 E).
Les cellules d'alumin
constituées par des cylindres tangents,
chacun étant tangent à 6 autres (fig.
F). Dans l'espace compris entre les
cylindres demeurent des piliers en
aluminium dont l'oxydation demandera
du courant provenant de trois pores. A la
limite, ces
cylindres se transformeront
en prismes à base hexagonale jointifs et
percés de pores à section étoilée
G).
L'extrémité des prismes à l'interface
métal-
oxyde est une forme de calotte
sphérique. Cette théorie a été confirmée
par des observations au
électronique sur répliques.
COLMATAGE
Dans la presque totalité des cas,
l'anodisation industrielle est effectuée
dans des milieux dissolvants.
Par conséquent, ainsi que l'on vient
de le voir, la couche est poreuse. Pour
obtenir les propriétés
l'on est en droit d'attendre de cette
couche, il importe de refermer ces
pores. Cette opération est appelée
« colmatage »
Principe du colmatage
Le colmatage est une hydratation de
l'alumine fermée au cours de l'anodisa
tion.
La modificati
caractérisée par :
•
la transformation de l'alumine
anhydré en alumine mono-hydratée (AI
O„ H
2
0) dite alumine y (variété naturelle
de la Boehmite), corps très stable et qui
ne se déshydrate qu'à des températures
élevées (400 °
C);
• un gonflement qui renferme les
pores de la couche (voir fig. 60 E/A).
Les effets du colmatage sont les
suivants :
PROPRIÉTÉS COUCHÉ NON COLMATÉE COUCHE COLMATÉE
Pouvoir absorbant, inertie
chimique en milieu acide
Se colore, se dissout en
quelques minutes
heures dans les acides dilués
Refuse le colorant, supporte
des centaines d'heures
d'immersion, avec de très
faibles pertes de poids.
Stabilité à l'atmosphère Peut donner lieu au " farinage "
Ne donne pas normalement
lieu au " farinage "