Front d'onde des representations des groupes classiques p -adiques C Moeglin American Journal of Mathematics, Volume 118, Number 6, December 1996, pp. 1313-1346 (Article) Published by The Johns Hopkins University Press DOI: 10.1353/ajm.1996.0051 For additional information about this article http://muse.jhu.edu/journals/ajm/summary/v118/118.6moeglin.html Access provided by Penn State Univ Libraries (18 Apr 2014 06:10 GMT) FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES CLASSIQUES p-ADIQUES By C. MŒGLIN Résumé. Dans cet article, on rappelle la définition algébrique du front d’onde d’une représentation lisse d’un groupe p-adique, donnée par Kawanaka. On en donne quelques propriétés; en particulier pour les groupes classiques p-adiques, on montre que ce front d’onde ne contient que des orbites unipotentes spéciales. On termine en montrant que si ce front d’onde est induit, dans certains cas, cela entraine que la représentation est elle aussi induite. Soit G un groupe algébrique, sur un corps p-adique, F . Définissons d’abord ce qu’est le front d’onde d’une représentation lisse de longueur finie. Comme on le rappellera, cela peut en partie se définir avec le développement asymptotique du caractère de la représentation en l’élément neutre, mais nous suivons ici Kawanaka [Ka] qui en a donné une définition algébrique plus riche. Soit U une orbite unipotente de G. Soit u 2 U , on note CG (u) le centralisateur de u dans G et u CG (u) le radical unipotent de ce groupe. La théorie des SL2 -triplets (Kostant [Ko]) permet d’associer canoniquement à tout élément u 2 U une classe de conjugaison sous u CG (u), de sous-groupe unipotent de G. Soit N dans cette classe; la fonction u définie sur N par (tr est une forme bilinéaire non dégénérée et équivariante sur g et est un caractère complexe, lisse, de F ): 8n 2 N , u (n) = tr (log u)(log n) soit est un caractère de N et on pose N 0 = N soit il existe un sous-groupe N 0 de N , canoniquement défini tel que u restreinte à N 0 est un caractère stable par N et le groupe: Hu := N = KerN 0 u est un groupe d’Heisenberg de centre N 0 = KerN 0 u . On note Su la representation lisse irréductible de Hu de caractère central u . La distinction entre les deux cas, dépend de l’orbite U et non de N dans sa classe. De plus, il existe un sous-groupe N (u), de C (u) stabilisant N et donc et N 0 vérifiant: réductif maximal, noté CG G u N CG (u) = CG (u) u CG (u). Manuscript received July 1, 1994; revised June 4, 1996. American Journal of Mathematics 118 (1996), 1313–1346. 1313 1314 C. MŒGLIN On pose: A(u) = CG (u)= u CG (u) N (u) et ainsi de faire opérer et la propriété ci-dessus permet d’identifier A(u) et CG 0 A(u) sur N , N action stabilisant u et se relevant en une représentation projective sur Su . Soit ( , V ) une représentation lisse de G de longueur finie. On définit N0 u V l’espace vectoriel engendré par l’ensemble des éléments (n)v u (n)v , où n parcourt N 0 et v parcourt V . On pose: Vu := V =N0 u V , si N 0 = N , i.e. si u est un caractère de N et Vu := HomHu (Su , V =N0 u V ), sinon. Remarquons que Vu ne dépend du choix de N qu’à conjugaison près par les éléments de u CG (u). Alors Vu est une représentation de A(u) si N = N 0 et une représentation projective de A(u) sinon, dont la classe d’isomorphie ne dépend pas du choix de N . On dit que U 2 NWh ( ) si Vu 6 = 0. On note NWh,max ( ) l’ensemble des éléments maximaux de NWh ( ) pour la relation d’ordre induite par les inclusions entre fermetures d’orbites. En [M-W], on a interprété NWh,max ( ) à l’aide du dévelopement asymptotique du caractère de à l’origine et on a montré que pour tout U 2 NWh,max ( ) et u 2 U , la dimension de Vu est finie. On obtient le corollaire déroutant suivant: si G est un groupe algébrique d’algèbre de Lie de type B, C ou D, alors les éléments de NWh,max ( ) sont des orbites spéciales. En effet, supposons ici, pour simplifier, que G lui-même est classique, pour U 2 NWh,max ( ), A(U ) est un produit de groupe orthogonaux et de groupes symplectiques et la condition que Vu soit de dimension finie entraine que A(u) doit opérer non projectivement sur Su ce qui est une vraie condition sur les facteurs symplectiques et entraine l’assertion apr ès un calcul explicite. Les autres orbites interviennent peut-être comme front d’onde des revêtements non algébriques des groupes classiques; c’est le cas des orbites antispéciales (cf. 3 ci-dessous) pour le type C, qui interviennent comme front d’onde des représentations des groupes métaplectiques. On veut définir une action de A(U ) sur Vu dans le cas qui nous intéresse le plus, celui où U est spéciale. On le fait en supposant que G est un groupe classique orthogonal ou symplectique; dans ce cas A(U ) est un produit de groupes orthogonaux et de groupes symplectiques et sans faire d’hypothèses sur U , on note Ã(U ) le revêtement de A(U ) obtenu en remplaçant les groupes symplectiques par leur revêtement métaplectique; ces groupes métaplectiques opèrent sans aucune ambiguité sur Su et donc sur Vu ; remarquons que si Vu est de dimension FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES p-ADIQUES 1315 finie cette action est nécessairement triviale. On fait opérer les groupes orthogonaux, facteurs de A(U ), en considérant leur action naturelle dans un modèle de Schrödinger de Su obtenu à partir d’une polarisation stable par ces groupes orthogonaux (cf. 1.3 pour la construction de telles polarisations); comme un changement de modèle de Schrödinger se fait par une transformation de Fourier, cette définition est indépendante du choix du modèle de Schrödinger choisi. Comme les groupes orthogonaux ont des caractères, il me semble qu’il n’y a pas de définition canonique possible. On a ainsi défini une action de Ã(U ) sur Vu ; si U est spéciale cette action est une action de A(U ) lui-même (cf. 1.3). On note FO( ) l’ensemble des couples (U , ) où U 2 NWh,max ( ) et est la classe d’isomorphie d’une représentation irréductible de A(u) intervenant dans Vu ; on compte ces couples avec la multiplicité de la représentation . Expliquons maintenant les motivations pour l’étude de FO( ). On a déjà vu ci-dessus que cette étude donne des résultats de non existence de certaines représentations; on verra aussi (cf. ci-dessous) que si le front d’onde de contient une orbite rencontrant un Levi et si G est classique alors ne peut être tempéree et on a même des renseignements techniques mais utiles sur (cf. ci-dessous). Plus fondamentalement, le guide de cette étude est la conjecture de Kawanaka selon laquelle la classe d’isomorphie de doit être déterminée par son caractère infinitésimal et son front d’onde. Le caractère infinitésimal est une notion qui n’est pas défini pour les groupes p-adique mais en terme de paquets d’Arthur (conjecturaux eux aussi et ayant le défaut que toute représentation n’est pas nécessairment dans au moins un paquet) il peut se définir de la façon suivante (sauf erreur de ma part). On suppose que est dans un paquet déterminé par un homomorphisme: Ψ: WF SL(2, C ) SL(2, C ) ! L G, alors le caractère infinitésimal associé à devrait être l’homomorphisme de WF dans le groupe dual composé de Ψ avec: id t t: WF ! WF SL(2, C ) SL(2, C ), où t est: 8w 2 WF , t(w) = jwj1=2 0 0 jwj 1=2 ! . Cette suggestion suppose que cet homomorphisme est indépendant du paquet contenant , ce qui reste à prouver. L’ennui majeur est que le front d’onde est difficile à calculer. Toutefois on a montré en [M1] et [M2] que le front d’onde seul détermine dans certains cas la représentation; c’est un outil puissant. Il est un corollaire immédiat de [M-W] que si est une représentation cuspidale de G et si U 2 NWh,max ( ), alors U ne rencontre aucun sous-groupe de Levi 1316 C. MŒGLIN propre de G. Dans cet article, on généralise cette propriété aux représentations tempérées de G, sous l’hypothèse que G est un groupe classique de type B, C ou D; le résultat est immédiat, à partir des classifications pour GL(n) et SL(n). On obtient ce résultat comme corollaire du résultat technique suivant. Soit U une orbite unipotente de G. On suppose que U rencontre un sousgroupe de Levi propre, M , de G et on fixe u 2 U \M . On fixe aussi un sous-groupe parabolique P de G de Levi M . Alors il existe un caractère U,M de M \ A(u) ne dépendant que de U et M (il s’interprete commodément à l’aide de l’orbite duale de U ) tel que: soit , V une représentation lisse de G; on note VM le 1=2 module de Jacquet (normalisé par P ) relativement au radical unipotent de P et on définit, pour u 2 U \ M , VM,u de façon analogue à Vu ; alors il existe un morphisme surjectif de Vu sur VM,u équivariant pour l’action de M \ A(u) à condition de tordre à droit par le caractere U,M . Ce morphisme est bijectif si est irréductible et U 2 NWh,max ( ). Cela fournit des renseignements très précis sur VM et ce résultat sera utilisé de façon déterminante dans l’étude des représentations quadratiques unipotentes de G (cf. [M1] et [M2]). Toutes les constructions de cet article se font avec l’algèbre de Lie de G, que l’on note g; il est donc plus commode de travailler avec des orbites nilpotentes de g plutôt que des orbites unipotentes de G; ces deux points de vue sont équivalents puisque l’on est en caractéristique 0 et que dans ce cas l’application exponentielle définie une bijection de l’ensemble des éléments nilpotents de g sur l’ensemble des éléments unipotents de G; on note exp cette application et log son inverse. 1.1. Description del’algèbre de Lie de G. On suppose que g est classique, i.e. qu’il existe un espace vectoriel X muni d’une forme bilinéaire symétrique ou antisymétrique h, i non dégénérée telle que g soit l’algèbre de Lie des endomorphismes de cette forme. On identifie g à une sous-algèbre de End X. On pose 2 1 le scalaire tel que: 8v , w 2 X, hv , wi = hw, v i. On note ∆ l’unique application linéaire: ∆: X X ! End X, vérifiant: 8v , w, x 2 X, ∆(v w)(x) = v hw, xi whx, v i. On vérifie aisément: 8v , w, x, y 2 X, h∆(v w)(x), yi + hx, ∆(v w)( y)i = hv , yihw, xi hw, yihx, v i + hx, v ihw, yi hx, wih y, v i = 0; FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES p-ADIQUES 1317 ainsi ∆ est à valeurs dans g. On a aussi, (1) 8v , w 2 X, ∆(v w) = ∆(w v ). Et le noyau de ∆ est précisément l’espace vectoriel engendré par les éléments: v w + w v . De plus, g est en tant que sous-espace vectoriel de End X est l’image de ∆. On vérifie les formules suivantes pour le crochet de Lie: 8u 2 g, 8x, y 2 X, [u, ∆(x y)] = u(x) y + x u( y); pour le prouver, on calcule pour tout v [u, ∆(x y)](v ) = u(x)h y, v i = u(x)h y, v i 2 X: u( y)hv , xi xh y, u(v )i + yhu(v ), xi u( y)hv , xi + xhu( y), v i yhv , u(x)i et le résultat en groupant le premier et le quatrième terme d’une part et le deuxième et le troisième d’autre part. On en déduit: 8v , w, v 0 , w0 2 X, [∆(v w), ∆(v 0 w0 )] = ∆(v w0 )hw, v 0 i + ∆(w v 0 )hv , w0 i + ∆(v 0 v )hw, w0 i + ∆(w0 w)hv , v 0 i. On pose pour tout u 2 g et tout v , w 2 X: (2) tr u∆(v w) = huv , wi, et on prolonge tr en une forme bilinéaire sur g. On vérifie qu’elle est non dégénérée et G-invariante; en fait tr vaut =2 fois la trace usuelle. On définit u la fonction sur g par: (3) 8X 2 g, u (X ) = tr uX . Fixons maintenant u un élément nilpotent de de sl(2, F ) dans g tel que: (4) 0 1 1 0 g et un homorphisme algébrique ! = u. En reprenant les notations de l’introduction, on sait qu’un tel est unique à conjugaison près par un élément de u CG (u). On identifie le tore diagonal de 1318 C. MŒGLIN sl(2, F ) à F par: t2F 7! t 0 0 t ! . La restriction de à ce tore, induit une graduation de X par: X = i2Z X[i], où, pour i 2 Z : X[i] = fv 2 X, tel que 8t 2 F , (t)(v ) = i t v g. Clairement: 8i, j, i 6 = j 2 Z, On écrit aussi la décomposition de hX[i], X[ j]i = 0. X sous l’action de sl(2, F) en X = m2N Xm , où Xm est la somme des sous-représentations irréductibles de dimension m. Soit m 2 N ; comme pour tout t 2 F , (t) laisse stable Xm , cet espace hérite de la filtration de X; i.e. en posant pour tout i 2 Z , Xm [i] = Xm \ X[i], Xm = i2Z Xm [i]. On verifie aisément que Xm [i] = 0 sauf si i 2 ] m, m[´et i est de la parité opposé à celle de m et dans ce cas dim X` [i] = 1. La restriction de la forme de X à Xm est non dégénérée. Pour i 2 Z , on pose: g[i] := fX 2 g, tel que 8t 2 F , ad (t)(X ) = i t X g. Clairement: g = i2Z g[i]; g[i] = X 2 j Z ∆ X[ j] X[ j + i] . En particulier, g[1] est non nul si et seulement si il existe m et m0 2N de parité FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES p-ADIQUES différente tels que Xm et Xm0 1319 soient non nuls. De plus: 8i, j 2 Z, g[i] X[ j] u 2 g[ X[i + j]; 2]; et plus précisément: 8m 2 N , ( u X [ i] = m Xm [i 0 2], si i 2 ] sinon. m + 1, m 1] 1.2. Description de CG (). On note CG () le commutant dans G de l’image de , ici G agit par l’action adjointe dans son algèbre de Lie. On note A() le commutant dans Aut X, h, i de l’image de . Il est clair que CG () contient le centre, ZG de G alors que A() contient f1g le centre de Aut X, h, i et que l’on a une inclusion naturelle: CG ()=ZG ! A()= 1. Décrivons A(). Soit m 2 N ; on suppose que i bilinéaire sur Xm [i] définie par: 8x, y 2 Xm[i], hx, yim,i = ( 0 et l’on note h, im,i la forme 1)[i=2] hui x, yi. On suppose maintenant que i 2 ] m, 0] est de la parité opposé de m; on rappelle que ui est une bijection de Xm [ i] sur Xm [i] et on définit donc u i comme la bijection inverse de Xm [i] sur Xm [ i]. Et on définit h , im,i comme ci-dessus: 8x, y 2 Xm[i], hx, yim,i = ( 1)[( i+1)=2] hui x, yi. On remarque que h, im,i est non dégénéré et de même type (resp. de type opposé) que h, i si i est pair (resp. impair), c’est à dire si m est impair (resp. pair). En outre pour m 2 ] (m 1), (m 1)], u induit un isomorphisme de (Xm [i], h, im,i ) sur (Xm [i 2], h, im,i 2 ). On note Am () le sous-groupe diagonal du produit des Q groupes i2=] m,m[ Aut Xm [i], h, im,i . On vérifie que A() = Y 2 m N Am (). 1.3. Le sous-groupe N et la représentation Su . On note N l’unique sousgroupe unipotent de G d’algèbre de Lie, i>0 g[i]. Ce groupe est isomorphe à son algèbre de Lie via l’application exponentielle. Et on note N0 le sous-groupe de N d’algèbre de Lie i>1 g[i]. Ainsi N = N0 si et seulement si g[1] = 0. 1320 C. MŒGLIN La fonction u sur g définie par u (X ) = tr uX , pour tout X 2 g est nulle sur g[i] pour tout i 6 = 2. Il est alors immédiat que la fonction u définie sur N0 par u (n) = u (log n) est un caractère de N0 . Supposons que g[1] 6 = 0 et décrivons Su . La fonction u induit une forme bilinéaire, bu sur g[1]: 8X, Y , bu (X , Y ) := tr u([X , Y ]). De façon usuelle, on vérifie qu’elle est non dégénérée et c’est elle qui définit Hu . Elle prend ici une forme simple. En effet, rappelons que = 1 si h , i est orthogonal et -1 sinon: g[1] ' j pair X[ j] X[ et pour j, j0 pairs x 2 X[ j], x0 2 X[ j0], y 2 X[ [x y, x0 y0 ] = j + 1] j + 1] et y0 j0 + 1], 2 X[ (hx, x0 iy y0 + h y, y0 ix x0 ). D’où: bu (x y, x0 y0 ) = (hx, x0 ihuy, y0 i + h y, y0 ihux, x0 i), ce qui de façon concise, vaut encore: h(u 1 + 1 u)(x y), x0 y0 i. Pour construire des polarisations de bu , on décompose g[1] = où m est pair et m0 impair et gm,m0 [1] = i2Z Xm [ On remarque que m0 6 = m01 . gm,m0 [1] m,m0 2N gm,m0 [1], 0 i] Xm [i + 1]. est orthogonal pour bu à gm1 ,m01 [1] si m 6 = m1 , où LEMME. Fixons m, m0 comme ci-dessus, en particulier m est pair. Le sous-espace Ym,m0 := i>0 Xm [ 0 i] Xm [i + 1] de gm,m0 [1] est totalement isotrope pour bu de dimension 1=2( dim gm,m0 [1] 0 dim Xm [m0 ] Xm [ m0 + 1]). En particulier, cet espace est un polarisation pour la restriction de bu à gm,m0 [1] si et seulement si m0 > m. 1321 FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES p-ADIQUES 0 Soit i > 0 et x y 2 Xm [ i] Xm [i + 1]. Alors (u 1 + 1 u)(x y) 2 Xm [ i 2] Xm0 [i + 1] + Xm [ i] Xm0 [i 1]. Et la nullité de bu sur Ym,m0 résulte alors de ce que hX[ i0 ], X[ j0 ]i = 0 pour tout i0 , j0 entiers strictement positifs. Calculons la dimension de Ym,m0 . Pour cela, on remarque que pour i, j 2 Z 0 0 les espaces Xm [ i] Xm [i + 1] et Xm [ j] Xm [ j + 1] ont même dimension si ils sont tous deux non nuls. Supposons d’abord que m0 > m; alors: gm,m0 [1] = i2f1,3,,m 1g Xm [ 0 i] Xm [i + 1] i2f1,3,,m 0 m m g X [i] X [ i + 1] 1 et tous les espaces écrits sont non nuls. D’où dim Ym,m0 = 1=2 dim gm,m0 [1] ce qui est le résultat annoncé puisque Xm [m0 ] = 0. Supposons maintenant que m > m0 (l’égalité n’est pas possible puisque la parité est différente). Alors: i2f1,3,,m0 2gXm[ i] Xm0 [i + 1] gm,m0 [1] = i2f1,3,,m0 gXm[i] Xm0 [ i + 1] et tous les espaces écrits sont non nuls. D’où le résultat. 0 Comme ci-dessus, on montre que l’espace Xm,m0 := i3 Xm [i] Xm [ i + 1] est totalement isotrope et il est facile de vérifier que si m > m0 , Xm,m0 et Ym,m0 sont en dualité pour bu . Supposons que m > m0 et définissons le morphisme linéaire: 0 : Xm [1] Xm [0] ! gm,m0 [1] par := m=2 1 X ( 1)k u k uk , k=0 où u k , pour k 2 [0, m=2 1] est l’inverse de l’isomorphisme induit par uk de X[1 + 2k] sur X[1]. Puisque uk est nul sur Xm0 [0] dès que 2k > m0 1, on peut limiter la somme ci-dessus à k 2 [0, (m0 1)=2]. LEMME. défini ci-dessus est Am () orthogonale, pour bu , à Xm,m0 Ym,m0 . Am0 ()-équivariant et son image est L’équivariance de est claire. Calculons: (u 1 + 1 u) =u 1+( 0 1)(m 0 1)=2 (m0 1)=2 u 0 u(m0 +1)=2 = u 1. Or (u 1)(Xm [1] Xm [0]) = Xm [ 1] Xm [0] est un espace orthogonal à Xm [i] Xm0 [ j] pour tout j 2 Z sauf j = 0 et tout i 2 Z sauf i = 1. Ainsi 1322 C. MŒGLIN l’image de est orthogonal pour bu à Xm,m0 Ym,m0 . Mais aussi, pour tout X , Y Xm [1] Xm0 [0], (cf. début de 1.3) (1) bu ( X , Y ) = 2 hu 1(X ), Y >= < u 1(X ), Y i. En d’autres termes l’image de bu par est le produit tensoriel de la forme h, im,1 0 par h, im0 ,0 , (h, im0 ,0 n’est autre que la restriction de h, i à Xm [0]). 0 Pour m, m0 2 N avec m pair et m0 impair, on définit Sum,m la représentation du groupe d’Heisenberg associé à l’espace gm,m0 [1] muni de la forme bu . Il est clair 0 que Su est naturellement le produit tensoriel des différentes représentations Sum,m et que cette décomposition en produit tensoriel est compatible à l’action de A(). 0 Pour m, m0 comme ci-dessus, l’action de A() sur Sum,m se fait via son quotient 0 sur Am () Am (). Supposons que m < m0 ; on a montré que Ym,m0 est une polarisation stable 0 0 sous Am () Am (); dans ce cas, la représentation projective de Am () Am () 0 sur Sum,m est une “vraie” représentation. 0 Supposons maintenant que m > m0 ; on peut encore décomposer Sum,m en le produit tensoriel de la représentation du groupe d’Heisenberg associé à l’espace Xm,m0 Ym,m0 muni de bu avec celle du groupe d’Heisenberg associé à l’espace 0 Xm [1] Xm [0], muni de bu . A isomorphisme près, compatible à l’action de A(), on peut remplacer cette dernière représentation par celle du groupe d’Heisenberg 0 associé à l’espace Xm [1] Xm [0] muni du produit tensoriel des formes h, im,1 et h, i. Ceci est précisément la représentation métaplectique pour la paire Am () 0 0 Am (). Ainsi la representation projective de A() dans Sum,m est une “vraie” ´ repré0 sentation si et seulement si le groupe orthogonal de la paire Am () Am () est celui d’un espace orthogonal de dimension paire. Conformément à ce que l’on a annoncé dans l’introduction, on va montrer comment construire dans ce cas aussi une polarisation stable par le groupe orthogonal: si h , i est symplectique, c’est 0 Am () qui est orthogonal et on fixe une polarisation de Xm [0] qui est un espace 0 symplectique, notée Xm [0]+ et on considère la polarisation: Xm,m0 (Xm[1] Xm0 [0]+, qui a la forme simple suivante: (2) i3 Xm[i] Xm0 [ 0 i + 1] Xm [1] Xm [0]+ . 0 Supposons maintenant que h i soit orthogonal, c’est alors Am () qui est le groupe 0 orthogonal. On construit une polarisation stable par Am () en fixant une polarisation Xm [1]+ de l’espace symplectique Xm [1] munit de h , im,1 et en prenant comme polarisation l’analogue de (2) ci-dessus: (3) i3 Xm[i] Xm0 [ 0 i + 1] Xm [1]+ Xm [0]. FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES p-ADIQUES 1323 1.4. THÉORÈME. (Sous l’hypothèse faite sur g) Soit , V une représentation irréductible de G et soit U une orbite unipotente de G dans NWh,max ( ), alors U est spéciale. Soit U 2 NWh,max ( ) et supposons d’abord que U est telle que g[1] = 0, alors U a tout ses blocs de Jordan de même parité et U est spéciale. Supposons s () les points sur F du sous-groupe algébrique donc que g[1] 6 = 0. Notons CG irréductible de CG (u) dont l’algèbre de Lie est celle du groupe Πm Am () (cf. 1.2) où m parcourt l’ensemble des entiers pairs (resp. impairs) si g est de type B ou D s () est un quotient (algébrique) d’un produit de groupes (resp. type C). Alors CG s () sur S se fait via le revêtement métaplectique et symplectiques. L’action de CG u donc aussi l’action sur Vu . Mais en [M-W], on a montré que Vu est de dimension finie cette action ne peut donc pas être spécifique. La représentation de A() dans Su doit donc être une vraie représentation (pas seulement projective). D’après ce que l’on a vu ci-dessus cela se traduit de la façon suivante. On renvoit à [C] p. 435 et suivantes pour une définition combinatoire de la notion d’orbite spéciale, cf. aussi [Ke]. Supposons d’abord que g est de type C. Reprenons les notations m, m0 cidessus en particulier m pair et m0 impair. Alors Am () est un groupe orthogonal 0 alors que Am () est symplectique. Il faut donc que pour tout m0 impair, taille d’un bloc de Jordan d’un élément de U , dim m>m0 ,m pair Xm [0] soit pair. En d’autres termes le nombre de blocs de Jordan de U de taille paire plus grand que m0 est pair; c’est la condition pour que U soit spéciale. Supposons maintenant que g est de type B ou D. Ici Am () est symplectique 0 alors que Am () est orthogonal et les conditions s’inversent en pour tout m pair taille d’un bloc de Jordan de U , le nombre de bloc de Jordan de taille impaire plus petite que m doit être pair; c’est encore la condition pour que U soit spéciale. 2.1. Intersection avec un Levi. A partir de maintenant G = Aut (h , i, F ). Soit M un sous-groupe de Levi de G, dont on note m l’algebre de Lie. Soit UM une orbite unipotente de M . On note U l’orbite de G engendrée par UM . Soit u 2 UM ; et fixons un morphisme algébrique de SL2 (F ) dans m vérifiant: 0 1 1 0 ! = uM . On définit AM () de façon analogue à A() en 1.2 en replaçant G par M . Il est clair que: A() \ M = AM (). Rappelons que l’on a défini (cf. introduction) un revêtement de A(), noté Ã() et une action de ce revêtement dans Su mais nous allons préciser cela ici; utilisons Q les notations de 1.2 qui décrivent A() sous forme de produit m2N Am (). On dit 1324 C. MŒGLIN qu’un entier m est de la bonne parité s’il est pair si h , i symplectique et impair si h , i est orthogonal. Montrons comment Am () (ou son revêtement) opère dans Su ; rappelons la décomposition en produit tensoriel: Su = m,m0 Sum,m 0 de 1.3, où m parcourt l’ensemble des entiers pairs et m0 l’ensemble des entiers 0 impairs. Pour m, m0 comme cela, il suffit de préciser l’action de Am () Am () sur 0 Sum,m . Notons mmp l’élément de l’ensemble (m, m0 ) qui est de la mauvaise parité et mbp celui qui est de la bonne parité; alors Ambp () est un groupe orthogonal tandis que Ammp () est un groupe symplectique dont on note Ãmmp () son revêtement non trivial d’ordre 2. Le groupe orthogonal, Ambp (), opère naturellement dans un modèle de Schrödinger obtenu grâce à une polarisation stable sous le groupe orthogonal; par exemple avec la polarisation Ym,m0 si m0 > m et l’une des polarisations 1.3. (2) ou (3) si m0 < m. Toutefois remarquons que la définition de l’action ne dépend pas du choix de la polaristion stable puisque un changement de modèle de Schrödinger se fait par une intégrale invariante sous l’action du groupe orthogonal. Si m < m0 , le groupe Ammp () opère (via son unique relèvement dans un groupe métaplectique convenable) sur la représentation métaplectique associée à l’espace symplectique Xm,m0 Ym,m0 (notations de 1.3); d’où évidemment une action de Ãmmp () triviale sur le noyau du revêtement. Si m > m0 et si dim X mbp [i] est pair pour i de la mauvaise parité, il en est de même pour l’action de Ammp () sur la représentation métaplectique associée à l’espace symplectique Xm [1] Xm0 [0]; par contre si m > m0 et si dim X mbp [i] est impair pour i de la mauvaise parité, c’est le revêtement Ãmmp () qui opère. Cela décrit totalement l’action de Ambp () Ãmmp (). On pose: Ã() := Y m de la bonne parité Am () Y Ãm (). m de la mauvaise parité On a décrit l’opération de ce groupe sur Su et il opère donc aussi sur Vu . On va construire un groupe ÃM () qui opère à la fois dans Su,M (l’analogue de Su pour M ) et dans Su . Le cas général est assez compliqué et sans grand intérêt, on ne fera donc la construction que dans le cas où P est maximal (seul cas qui nous intéresse et auquel on peut toujours se ramener). Décrivons AM () dans ce cas: sous cette hypothèse M est isomorphe a un produit: GL(a, F ) Aut (h , i0 , F ), où a 2 N et h , i0 est la forme de départ h , i à laquelle on a enlevé a plans hyperboliques (ce qui suppose que a est inférieur ou égal à l’indice de Witt). On écrit u sous la forme ua + u0 où ua 2 gl(a) et u0 2 End (h , i0 , F ). On va encore en plus supposer que ua est un élément nilpotent régulier. La projection, 0 , de sur FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES p-ADIQUES 1325 l’algèbre de Lie de Aut (h , i0 ) est un sl(2, F ) triplet pour u0 . L’hypothèse sur ua assure que Su,M est, Su0 , l’analogue de Su quand on remplace G par Aut (h , i0 , F ) et u par u0 . On note A(0 ) et Ã(0 ) les analogues de A() et Ã(); on remarque aisément que: AM () = CentreGL(a) A(0 ). En outre le centre de GL(a) est un sous-groupe de Aa () (notations de 1.2) et on note C̃GL(a) l’image réciproque du centre de GL(a) dans Ãa () où Ãa () est Aa () si ce groupe est orthogonal et en est son revêtement métaplectique sinon. On pose: ÃM () := C̃GL(a) Ã(0 ). Il est aisé de vérifier que Ã(0 ) est naturellement un sous-groupe de Ã(), d’où un morphisme naturel de ÃM () dans Ã(). Soit , V une représentation lisse de G. On fixe un sous-groupe parabolique P de G de Levi M . On note, VM , le module de Jacquet de V , normalisé, i.e. 1=2 VM := V =u PV P , ou u P est le radical unipotent de P et P est la fonction module. Dans l’introduction, on a défini Vu grâce à V , u et N = N . On définit de même VM,u grâce à VM , u = uM et NM, := N \ M . LEMME. Il existe un caractère u,M de ÃM () ne dépendant que de u et M et avec les notations ci-dessus, un morphisme surjectif: : Vu ! VM,u vérifiant pour tout a 2 AM (): u,M (a) a = a . Par une induction par étage, on se ramène au cas où P est maximal. Fixons t un morphisme algébrique de F dans le centre de m de sorte que le commutant, pour l’action adjointe, de t(F ) dans g soit précisément m. Soit k 2 N ; on définit k : F ! g comme la somme de la restriction de M au tore diagonal de SL2 (cf 1.1 (4)) par kt. On pose 0 = M . On a encore pour tout f 2 F et tout k: ad k ( f )(u) = 2f u, puisque ad t(F )(u) = 0. Pour tout k la décomposition de g en espaces propres pour ad k (F ) induit une graduation de g notée i2Z gk [i]. On note Nk l’unique sousgroupe de G d’algèbre de Lie i>0 gk [i]. L’action de t(F ) sur X se diagonalise; 1326 C. MŒGLIN et avec l’hypothèse de maximalité, on peut imposer à t d’être tel que cette action ne donne lieu qu’aux valeurs propres 1 et 0. Notons X =: X+ X X0 la décomposition en espaces propres. Avec ces notations m = ∆(X+ X ) ∆(X0 X0 ). t, on suppose que l’algèbre de Lie de u P est Et quitte à changer t en ∆(X+ X+ ) ∆(X+ X0 ). Pour tout i 2 Z et tout k 2 N [ f0g: 8 P ∆(X+ [ > > > 2Z > < jP gk [i] = m0 [i] > j2Z ∆(X > > > : k + i] X + [ j j [ ∆ (X+ [ j 2Z k]) j + k + i] X [ j + k]) k + i] X [ j j + k]) X0 [ j] . En particulier, on remarque que pour tout k: N k \ M = N \ M = NM,, 0 c’est le groupe unipotent associé à dans M . Pour tout k grand, Nk = On note pose u u P NM, . p l’algèbre de Lie du radical unipotent du parabolique opposé à P. On gothg+ [1] := g0 [1] \ g [1] := g0 [1] \ u u p, p. D’où: g0 [1] = m [1] g+ [1] g [1]. 2.2. LEMME. Pour bu , les sous-espaces g+ [1] et g [1] de g[1] sont isotropes en dualité et orthogonaux à m [1]. FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES p-ADIQUES 1327 La fonction u (cf. 1.2 (3)) est nulle sur u p et sur u p ce qui entraine que, pour bu , g+ [1] (resp. g [1]) est orthogonal à m [1] g+ [1] (resp. g [1]). Le fait que g+ [1] est en dualité avec g [1] résulte de ce qui précède et de ce que bu est non dégénérée. 2.3. On note B le sous-groupe de Hu (le groupe d’Heisenberg associé à g[1] et bu ) d’algèbre de Lie isomorphe à g+ [1]. On note HuM , SuM l’analogue de Hu , Su pour M . On note Su0 la représentation lisse irréductible du groupe d’Heisenberg associée à l’espace symplectique g+ [1] g [1], muni de bu . Il est clair, grâce au lemme précedent, que Su s’identifie au produit tensoriel de Su0 SuM en tant que HuM -module. Il est clair que B agit trivialement sur SuM et que Su0 =BSu0 est isomorphe à C . Ainsi: Su =BSu ' SuM , isomorphisme de HuM module. On remarque que AM () laisse stable la décomposition précédent 2.2. On peut aisément définir une action de ÃM () sur Su0 de façon à ce que ÃM () laisse stable la décomposition en produit tensoriel de Su : pour cela on remarque que ÃM () opère sur SuM et via son inclusion dans Ã() sur Su . On considère alors l’action diagonale sur Su0 ' HomHuM (SuM , Su ). Comme AM () laisse stable B, ÃM () opère par un caractère sur Su0 =BSu0 que nous noterons u,P . On a alors montré le lemme: LEMME. Le quotient Su =BSu est isomorphe comme HuM module à SuM et l’application naturelle de Su sur SuM qui s’en déduit entrelace les actions de ÃM () à condition de tordre l’action sur SuM par le caractère u,P . 2.4. Preuve de 2.1. Pour k 2 N [f0g, posons g+k [1] := gk [1] \u p et Nk+ le sous-groupe unipotent de G d’algèbre de Lie i2 gk [i] g+k [1]. Il est facile de vérifier que Nk+ admet u comme caractère (u est défini dans l’introduction; il vaut u log). On définit le module de Jacquet tordu V =(N + )u V de façon analogue a V =Nu0 V . On a, pour k = 0, a les isomorphismes: (1) V =(N0+ )u V ' Vu Su =BSu ' Vu SuM ; le centre de HuM opère sur V =(N0+ )u V par le caractère u et HuM opère trivialement sur Vu et de façon irréductible sur SuM , on en déduit que Vu ' HomH M (SuM , V = u (N0+ )u V ) isomorphisme AM ()-équivariant à condition de tordre l’action naturelle sur le terme de droite par le caractère de l’énoncé du lemme précédent. On pose 1328 C. MŒGLIN 0 := N + \ M et par définition son algebre de Lie est NM 0 i2 m [i]. D’où 0 )u V ). VM,u = HomH M (SuM , V =(u PNM u Et (2) 0 )u V V =(u PNM ' VM,u SuM . 0 )u V avec On va construire un morphisme surjectif, 0 , de V =(N0+ )u V sur V =(u PNM les bonnes propriétés d’entrelacement. On en déduit un morphisme de Vu dans VM,u vérifiant dans les isomorphismes (1) et (2), 0 ' id. La surjectivité de 0 entraine alors celle de . 0 )u V n’est autre que V =N + V à condition que k soit très grand. Or V =(u PNM k,u Il suffit donc de construire, pour tout k comme ci-dessus, un morphisme surjectif: k : V =(Nk+ )u V + ! V =(Nk+1 )u V , HuM -équivariant, entrelaçant les actions naturelles de ÃM () à un caractère près. Toute la construction repose sur le lemme élémentaire et général suivant: LEMME. Soit H un groupe d’Heisenberg décomposé en produit H = AA0 Z où A 0 et A sont abéliens ne coupant pas Z le centre. Soit , V une représentation de H sur laquelle Z opère par un caractère . On note A et A0 des extensions de aux groupes AZ et A0 Z respectivement. On a alors un isomorphisme naturel: ( ) i: V =(AZ )A V ' V =(A0Z )A0 V . Soit M un groupe opérant (algébriquement) sur H et lissement sur V de façon compatible et laissant stable A, A0 , Z , A , A0 . Alors M opère sur le membre de gauche de (*) par une représentation notée et sur le membre de droite par une représentation notée 0 et l’on a: 8m 2 M, i (m) = j detA0 mj 1 0 ( m) i . La preuve est laissée au lecteur. Revenons à la construction de k . On note n+k l’algèbre de Lie de Nk+ et une notation analogue en remplaçant k en k + 1. On va décrire ces algèbres de Lie. Posons: ck := n+k \ n+k+1 . FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES p-ADIQUES 1329 Alors: ck = j>3 gk [ j] gk [3] \ ∆ (X+ X0 ) X gk [2] \ ∆(X+ X) ∆(X0 X0 ) gk [1] \ ∆ X+ (X0 X+) , le dernier terme n’est autre que g+k [1]. Notons encore: a20 := a10 ( gk [3] \ ∆(X gk [2] \ ∆(X X ) X0 ); X ); a2 := ggk [[0] \1]∆(\X∆(X + X );X+ ) + 0 k a1 := gk [0] \ ∆(X+ X+ ); := gk [2] \ ∆(X ( Avec ces définitions, on vérifie que: n+k n+k+1 Puisque ∆(X X ), ∆(X = = ck a01 a02 , ck a1 a2 . (X X0 ))] = 0, on a les relations: [a01 a02 , a10 a02 ] = [a02 , a02 ] gk [4]; on montre de même que: [a1 a2 , a1 a2 ] = [a2 , a2 ] gk [0] \ ∆(X+ X+ ) a1 ; [a1 , a01 ] gk [2] \ ∆(X+ X ) ck ; et aussi [a1 , a02 ck ] ck . On note Ck , A01 , A02 , A1 , A2 les groupes dont l’algèbre de Lie est écrite avec la lettre gothique correspondante; ces groupes sont unipotents et A1 , A01 sont commutatifs. Les relations précédentes montrent aisément que Ck A02 A01 A1 = Nk+ A1 est un groupe; il contient comme sous-groupe normal KerCk A02 u . Considérons la restriction de la forme bilinéaire bu à a01 a1 ; soit X 2 a01 et supposons que bu (X , a1 ) = 0. Montrons que X = 0. Comme X 2 ∆(X X ), certainement [X , ∆(X (X X0 ))] ∆(X 1330 (X C. MŒGLIN X0 )) et bu (X , ∆(X (X X0))) = 0. L’hypothèse faite sur X , assure que bu (X , gk [0]\∆(X+ X+ )) = 0 i.e. bu (X , gk [0]) = 0. Pour des questions de filtration, on a certainement bu (X , gk [i]) = 0 pour tout i 6 = 2. Ainsi X appartient au commutant de u; la théorie des SL(2) triplets, assure que ce commutant se trouve dans i0 g [0]. Il ne reste plus qu’à remarquer, en utilisant la description explicite donnée ci-dessus, que gk [2] \ ∆(X X ) g [2 + 2k]. D’où l’assertion X = 0. Comme AM () est un groupe réductif, on fixe un sous-espace, ã1 , de a1 supplémentaire de (a01 )? \ a1 , l’orthogonal étant pris pour bu . On note Ã1 le groupe correspondant et ainsi Nk+ Ã1 = Ck A02 A01 Ã1 est un groupe contenant comme sous-groupe normal KerCk A02 u et le quotient est un groupe de Heisenberg de centre Ck A02 = KerCk A02 u . Le lemme général donne un isomorphisme: + V =Nk,u V ' V =(Ck A02Ã1)u V , isomorphisme entrelaçant l’action de AM () à condition de tordre l’action sur l’espace de droite par le caractère j det ada01 j 1 . On compose ensuite cet isomorphisme par le morphisme surjectif naturel: V =(Ck A02 Ã1 )u V ! V =(Ck A02 A1)uV . D’où un morphisme surjectif: + V =Nk,u V ! V =(Ck A02A1 )uV , morphisme entrelaçant l’action naturelle de AM () à condition de tordre par le caractère j det ada01 j 1 . + A0 est aussi un groupe contenant On vérifie ensuite que Ck A1 A02 A2 = Nk+1 2 comme sous-groupe normal KerCk A1 u . Montrons encore que si X 2 a02 est orthogonal pour bu à tout élément de a2 alors X = 0. Soit X vérifiant cette hypothèse d’orthogonalite et pour des raisons de filtration, on peut supposer que X est soit dans gk [3] \ ∆(X X ) soit dans gk [2] \ ∆(X X0 ); le premier cas se traite exactement comme ci-dessus. Supposons donc que l’on est dans le deuxième cas; on a encore: [∆(X X0 ), ∆((X X)] ∆(X X0 ), [∆(X X0), ∆((X+ X+)] ∆(X+ X0), [∆(X X0 ), ∆(X0 X0] ∆(X X0); FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES p-ADIQUES 1331 et u est nul sur les trois espaces écrits à droite. Ainsi bu (X , gk [0]) = 0 si et seulement si bu (X , gk [0] \ ∆(X+ X0 ) = 0; on termine comme ci-dessus. En procèdant encore comme ci-dessus, on obtient un morphisme surjectif: V =(Ck A1 A02 )u V + ! V =Nk+1,u V, morphisme entrelaçant l’action naturelle de AM () à condition de tordre par le caractère j det ada02 j 1 . Cela termine la preuve de 2.1. Récapitulons pour pouvoir calculer le caractère u,M de 2.1: pour tout k + V sur V =N + comme ci-dessus, on a construit un morphisme surjectif de V =Nk,u k+1,u V entrelaçant les actions naturelles de AM () à condition de tordre l’action sur + V par le caractère: V =Nk,u deta0 1 a02,k , 1,k 0 ce qui était noté dans la preuve ci-dessus où l’on a noté ici, pour i = 1, 2, ai,k D’où la construction d’un morphisme surjectif de: ai0 . 0 )u V , V =BNu0 V ,! V =(u PNM équivariant pour les actions naturelles de AM () à condition de tordre celle de gauche par le caractère: 1 detP 0 0 . a a k 1,k 2,k (3) Or: (4) X a01,k a02,k = i2 g [i] \ ∆ X (X X0). k Notons yu,P le caractère spécifie en (3). En revenant au début de 2.4, ´ on vient donc de construire un morphisme surjectif: Vu Su0 =BSu0 ,! VM,u ÃM ()-équivariant à condition de torde l’action à gauche par le caractère de ÃM () trivial sur le noyau du revêtement et valant yu,P P 1=2 sur AM (), où P est la fonction module (cf. début de 2.1). Rappelons que l’on avait noté en 2.3, u,P le caractère de l’action de ÃM () sur Su0 =BSu0 . On a donc construit un morphisme surjectif de Vu sur VM,u , ÃM ()-équivariant à condition de tordre l’action de 1=2 ÃM () sur Vu par le caractère u,M := u,P yu,P P . On n’a pas prouve que ce caractère est indépendant de P mais cela sera fait par le calcul explicite de 2.5. 1332 C. MŒGLIN 2.5. Calcul du caractère. Comme ci-dessus, et bien que cela ne soit pas indispensable, on suppose que G est précisément le groupe des automorphismes de X respectant h, i. En procédant par étage, on se ramène aussi au cas où P est maximal; avec les notations de 2.4, P est alors le stabilisateur de X+ et M ' GL(a) G(n a) où a 2 N est la dimension de X+ tandis que G(n a) est un groupe de même type que G mais de rang n a. Et on suppose aussi que exp u s’identifie dans cet isomorphisme à ua u0 , où ua est un élément unipotent régulier de GL(a) (ua = 1 si a = 1) et u0 un élément unipotent de G(n a). Pour tout j 2 N , on note pU ( j) le nombre de blocs de Jordan de taille supérieure ou égale à j et on pose: (1) xU,a = 1=2 X 2 pU ( j) [(a + )=2], j [1,a] où vaut 0 si G est un groupe symplectique et vaut 1 si G est un groupe orthogonal. On définit U,a 2 F =F 2 : si G est symplectique et a est pair ou si G est orthogonal et a est impair, U,a vaut 1. Si G est symplectique et a est impair U,a est le discriminant de la somme des formes orthogonales relatives aux blocs de Jordan de taille paire supérieure à a, i.e. avec les notations de 1.2, de la forme m pair,m>a h , im,1 . Si G est orthogonal et a est pair U,a est le discriminant de la somme des formes orthogonales relatives aux blocs de Jordan de taille impaire inférieur à a i.e. avec les notations de 1.2, de la forme m impair,m<a h , im,0 . On note aussi U,a le caractère quadratique de F , défini par 8t 2 F U,a (t) = (t, U,a ), où ( , ) est le symbole de Hilbert de F . Revenons à la notation AM () de 2.1. Avec l’hypothèse faite, ce groupe est égal au produit du centre de GL(a) avec A() \ G(n a). Grâce au choix de P, c’est-à-dire de X+ l’espace isotrope stabilisé par P, on identifie F avec le centre de GL(a) = GL(X+ ); F agit de façon naturelle. C’est précisément dans ce cas que l’on a donné explicitement, en 2.1, la description de ÃM (). Rappelons les notations (avec une variante évidente) ÃM () := F̃ Ã(0 ) et F̃ = F si et seulement si a est de la bonne parité. Avec ces hypothèses, et notations, on a le lemme: LEMME. Le caractère, u,M , de 2.1 est trivial sur Ã(0 ). Si a est de la bonne parité, u,M vaut j j xU,a sur F identifie au centre de GL(a), comme expliqué avant ´ l’énoncé. Si a est de la mauvaise parité, on identifie F̃ à F 1 (avec cocycle bien entendu) et 8t 2 F, 2 1, u,M (t, ) = (, , t)r U,a (t)jtj xU , a , 1333 FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES p-ADIQUES où (, , t) vaut (t, 1) ( t ) ( ) où ( ) est l’invariant de Weil d’un caractère de F et où r = 0 si Ãa () opère de façon non spécifique sur Su et vaut 1 sinon. Avant de commencer les calculs, décrivons u,P . Pour cela on décrit g [1] en utilisant les notations de 1.1: g [1] = m de la parité opposée de a i2Z X[i] Xm[ i + 1]. Remarquons encore que si Su0 est construit dans l’espace des fonctions localement constantes à support compact sur g [1], l’application Su0 ! Su0 =BSu0 est 0 l’évaluation en 0. En particulier Am () opère trivialement sur Su0 si m0 est de la parité de a, sauf m0 = a où ceci n’est vrai que pour Aa (0 ). Quant à Am () pour m de la parité opposée de a, il opère naturellement dans le modèle de Schrödinger de Su0 obtenu grâce à la polarisation g+ [1] (qu’il laisse stable). La trivialité de u,M sur Ã(0 ) est alors immédiate. Supposons d’abord que a est de la bonne parité: dans ce cas, F opère naturellement dans le modèle de Schrödinger de Su0 obtenu grâce à la polarisation, Z, somme sur m de parité opposée à a des espaces suivants: si a est pair i>0 X+[ i] X [ i] où Zm = 0 si m > a et Zm = X+ [1] polarisation de Xm [0]; si a est impair i>0 X+[i + 1] X Xm[i + 1] Zm, X [i + 1] [1] Xm[0]+ Xm[ avec Xm [0]+ une i] Z m , où Zm = 0 si m < a et Zm = X+ [0] X [0] Xm [1]+ avec Xm [1]+ une polarisation de Xm [1] muni de la forme h , im,1 . Ainsi la restriction de u,P à F est le caractère qui intervient dans le changement de modèle de Schrödinger. Ce changement de modèle se fait par une intégrale sur Z \ ∆(X X0 ). D’où, si a est de la bonne parité: u,P (t) = jtj z , où z := dim Z \ ∆(X X0). On vérifie aisément en utilisant les lemmes de 1.3 que: z = 1=2 dim g [1] \ ∆(X X0) = 1=2 dim g[1] \u p. 1334 C. MŒGLIN En d’autres termes, sur F : u,P = j det adg [1]\u p j1=2 . (1) Supposons maintenant que a est de la mauvaise parité: alors F̃ opère via son ˜ (2, F ) le revêtement de Aa () \ Aut (X+ X ). Pour calculer inclusion dans SL cette opèration sur Su0 on peut donc utiliser le modèle de Schrödinger obtenu grâce à g+ [1]. Cette polarisation est stable par F et les formules standards assurent alors que u,P est de la forme 8(t, ) 2 F̃, u,P (t, ) = (t)jtj1=2 dim g [1]0(, + , t), où 0 (, , t) est une racine de l’unité et où est un caractère quadratique de F . 2.6. Calcul de la valeur absolue de U,M , notation de 2.1. Rappelons que P est la fonction module de P, i.e. j det adu p j: jU,M j = j det adup j 1=2 j det adg[1]\ up j1=2 j det adi g[i]\ u p j 2 1 . On a: g [1] \ u p ' i2Z X+ [i] X0 [ i + 1]. Posons Y := i2Z,k2 X [i] X0 [ i + k] et Z := ∆ i2Z,k2 X [i] X [ et jU,M j est trivial sur A() \ G(n a) et vaut sur F , j jx où x := (1) L’espace i2Z u 1=2 dimu p \ X+ X0 +1=2 dim g [1] \ u i + k] dimu p \ ∆(X+ X+ ) p + dim Y + 2 dim Z. p est isomorphe à X+ [i] X0 j2] jij,jij[ X+ [i] X+ [ j] ∆(X+ [i] X+ [i]) i2N X+[ i] X+ [i]. En fait dans cette somme, comme dans celles définissant Y et Z, les seuls termes non nuls correspondent à i 2 [ (a 1), a 1] de parité opposé à a. On décompose X0 sous l’action de (sl(2, F )), comme en 1.2: X0 := m2N Xm0 . C’est la décomposition de Jordan de u0 définit au début de 2.5. Pour m 2 N , on 0 note pm := dim Xm 0 =m; c’est le nombre de blocs de Jordan de u de taille m. On m rappelle que pour m 2 N , X0 [i] = 0 sauf si i 2 ] m, m[ et i est de la parité opposée de b et dans ce cas dim Xm 0 [i] = pm . 1335 FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES p-ADIQUES Fixons d’abord i 2 ]0, a pose: 1] de la parité opposée à celle de a et m 2 N . On (i, m) = m pm = dim Xm0 , cela vaut aussi1=2 dim (X+ [i] Xm 0 X+ [ m( i , m) = dim i] Xm 0 ) et on pose aussi: i + k] Xm 0 [i + k ] k2 Xm0 [ + 1=2 dim i + 1] Xm 0 [i + 1] ; Xm0 [ m cela vaut dim (X [i] Xm 0 [ i + k]) + dim (X [ i] X0 [i + k]) + 1=2 dim (X [i] Xm0 [ i + 1]) + 1=2 dim (X [ i] Xm0 [i + 1]). Pour i = 0, si a est impair, on pose encore: (0, m) = pm m=2, m(0, m) = dim k2 Xm0 [k] + 1=2 dim Xm0 [1]. Ce qui s’interprète comme ci-dessus. Pour i celle de a, on pose encore: + dim ∆ dim ∆ 0 ( i) = 2]0, a ij<i X+ [ i j i X + [ i] m0 (i) = 2 dim ∆ 2k2i X = 2 dim ∆ i<ji X 1] de la parité opposée à X + [ j] i] X + [ j] ; [ i] X [ i + k] [ i] X [ j] . Et si a est impair: 0 (0) := dim ∆ X [0] X [0] . On vérifie que X 0 ( i) x (cf(1) ci-dessus) vaut: m0 ( i ) + i X 2 m N ( i , m) m( i , m) + X 2 m N (0, m) m(0, m) + 0 (0), où la somme sur i porte sur les i 2 ]0, a 1] de parité opposée à a et la dernière somme n’existe que si a est impair. Calculons, pour i 2 ]0, a[ de parité opposée à a, 0 (i) m0 (i). Avec les formules données, on vérifie que (on utilise le fait que dim X+ [i] = dim X+ [ i]): 0 (i) = 2 dim ∆ i<j i X+ [i] X+[ j] + dim ∆(X+[i] X+[ i]). 1336 C. MŒGLIN On peut encore changer X+ en X sans changer la dimension, d’où 0 (i) m0 (i) = 1. Pour i = 0 et a impair 0 (i) m0 (i) = 1 si g est de type C et vaut 0 si g est de type B ou D. En sommant les résultats obtenus, on obtient, en notant = 0 pour P le type C et 1 pour le type B, D, i2]0,a] 0 (i) m0 (i) + 0 (0) vaut a=2 si a est pair et (a + 1)=2 si a est impair, c’est-à-dire [(a + 1)=2] ou encore (2) X 2 0 ( i) m0 (i) + 0 (0) = a [(a + )=2]. i ]0,a] Fixons i 2 ]0, a 1] de parité opposée à a, m 2 N et calculons (i, m) m(i, m). P m Si i m 1, Xm i + k] k2 X0 [ 0 [i + k] = 0 pour tout k 1. Si i m + 1, m m = X0 ; ainsi m(i, m) = dim X0 et donc: ( i , m) m(i, m) = 0, si i m + 1. Si i = m, X Xm0 [ i + k] = X 2 Xm0 [ j], j ] (m 1),m 1] k 2 et la dimension est (m 1)pm . Mais Xm 0 [ m +1] 6 = 0 d’où m(b, m) = pm (m 1+1=2) et ( i , m) m(i, m) = pm 1=2, si i = m. De façon analogue, on montre que m(b 1, m) = m(b 2, m) = (m 1)pm ; montrons que pour tout i 2]0, m 3] (avec la condition de parité imposée), m(i, m) = pm (m 1). En effet, pour un tel i la dimension de k2 Xm 0 [i + k] est pm fois le nombre d’entiers de la parité de m 1 compris dans [i + 2, m 1], i.e. vaut pm =2(m 1 (i + 2) + 2) si i est de la parité de m 1 et vaut pm =2(m 1 (i + 3) + 2) sinon. De même la dimension de k2 Xm i + k] est pm fois le nombre d’entiers de la 0[ parité de m 1 compris dans [ i + 2, m 1], i.e. vaut pm =2(m 1 ( i + 2) + 2) i est de la parité de m 1 et vaut pm =2(m 1 ( i + 3) + 2) sinon. Si i est de la parité opposée de (m 1), pour calculer m(i, m) il faut encore ajouter m 1=2 dim Xm i + 1], i.e. 1. Et on trouve le résultat annoncé, d’où: 0 [i + 1] X0 [ ( i , m) m(i, m) = pm , si 0 < i < m. 1)=2 si m est impair, d’où dans ce cas Le cas de i = 0: dim k2 X m 0 [k] = pm (m m(0, m) = pm (m 1)=2; si m est pair, la dimension ci-dessus vaut pm (m 2)=2 et pour calculer m(0, m) il faut encore ajouter 1=2 dim Xm 0 [1] = pm =2, d’où aussi m(0, m) = (m 1)=2. Comme (0, m) = m pm =2, on tire: (0, m) m(0, m) = pm =2. FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES p-ADIQUES On somme maintenant sur m 2 N ; pour i fixé dans ]0, a P à celle de a, m2N (i, m) m(i, m) vaut 1=2 X pm + 1=2 m i X m>i 1337 1] de la parité opposée pm ; si i = 0, ce qui nécessite a impair, cela vaut: 1 =2 X 2 pm . m N En sommant maintenant sur i, on trouve une quantité notée y valant 1/2 la somme pour j entier dans [1, a] du nombre de bloc de Jordan de u0 de taille supérieure ou égale à j. Réinterprétons (1): ua (cf. début de la preuve) fournit à u 2 blocs de Jordan de taille a et donc l’ajout de a à y donne 1/2 la somme pour j entier dans [1, a] du nombre de bloc de Jordan de u de taille supérieure ou égale à j; et le résultat annoncé résulte de (1). 2.7. Calcul du caractère quadratique. Ici on suppose que a est de la mauvaise parité et on veut calculer le caractère , ainsi que 0 (, , t) défini à la fin de 2.6. Ce calcul demande une étude fine de Su0 . Fixons i 2 [0, a 1] de parité opposée à a et fixons m 2 N tel que m soit de parité opposée à celle de a. Ainsi X [i] Xm i + 1] et non nul si et seulement si i + 1 2 [ (m 1), m 1]; 0[ et un résultat analogue en changeant i en i. On définit l’opérateur i : X [i] Xm0 [ sa définition dépend du signe de a i i + 1] ! X Xm 0; m. On pose: X := 2 1)j u ( 1)j uj u j . j [0,(a 1 i)=2] j uj, ( si a > m et si m > a: i := X 2 j [0,(m 2+i)=2] On calcule: u 1 + 1 u i . Cela vaut si a > m, u 1+( 1)(a 1 i)=2 u (a 1 i)=2 u(a 1 i)=2+1 1338 C. MŒGLIN et si m > a, 1 u+( 1)(m 2+i)=2 (m 2+i)=2+1 u u (m 2+i)=2 . Dans le premier cas cela vaut u 1 et 1 u dans le second. Ainsi pour i comme 0 ci-dessus, i (X+ [i] Xm i + 1] est orthogonal pour bu à tout X [ j] Xm 0[ 0[j] sauf X [ i + 2] Xm 1], si a > m, et X [ i] Xm 0 [i 0 [i + 2], si m > a. Et un résultat analogue en échangeant X+ et X . Supposons a > b; on décompose alors i2Z (X+ [i] X [i]) Xm i + 1] en la somme directe sur i 2 [2, m 1] 0[ de la parité opposée à celle de a: (1) i (X+ [i] Xm0 [ i + 1]) X [ i + 2] Xm 0 [i 1] et (2) i + 2] Xm 0 [i X+ [ 1] i (X [i] Xm 0[ i + 1]) et si a est pair il faut encore ajouter (3) 1 X+ [1] Xm0 [0] 1 X [1] Xm0 [0] . Cette decomposition est une décomposition ´ orthogonale pour bu et la polarisation choisie est la somme des espaces ci-dessus en ne conservant que la partie faisant intervenir X+ . On cherche à calculer le caractère quadratique qui intervient dans la représentation métaplectique pour le groupe linéaire de cette polarisation, où plus précisément sa restriction à F identifie à AM () \ GL(X+ ). Or, on a une décomposition de la représentation du groupe d’Heisenberg en produit tensoriel en fonction de la décomposition ci-dessus. Les espaces (1)i et (2)i donnent lieu a des espaces symplectiques du type Z S Z S , où Z , S sont des espaces vectoriels et où Z , S sont les duaux. Dans ce cas, avec la polarisation choisie (Z S) GL(Z ) GL(S) opère naturellement à torsion près par le caractère j det j1=2 dim S j det j1=2 dim Z et le caractère quadratique cherché est trivial; il ne reste que celui relatif à (3), qui n’intervient que si a est pair, ce qui nécessite que X est orthogonal et, rappelons a > m; ici l’espace symplectique est isomorphe à (X+ [1] X [1]) Xm 0 [0] muni du produit tensoriel de la forme h i1 avec la restriction à Xm 0 [0] de la forme [0]. Ainsi le caractère de X(cf. 1.3 (1)) et la polarisation choisie, est X+ [1] Xm 0 de F̃ est le produit du caractère de F associé au discriminant de la forme r0m (cf. notations de l’énoncé de 2.5), où rm orthogonale de Xm 0 [0] avec (, , t) 0 est 0 si pm est pair et 1 sinon. Supposons maintenant que a < m; un raisonnement analogue montre que le caractère est trivial si a est pair et, dans le cas opposé, est celui intervenant dans FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES p-ADIQUES 1339 la représentation associé à l’espace: (X+ [0] X [0]) Xm 0 [1], muni du produit tensoriel de la restriction de la forme de X à X+ [0] X [0] avec la m restriction de h i1 à Xm 0 [1]. La polarisation choisie est X+ [0] X0 [1]; le caractère de F̃ est le produit du caractère quadratique de F associé au discriminant de la r0m où ici rm dépend de la parité forme orthogonal h , im,1 de Xm 0 [1] avec (, , t) 0 de la dimension de Xm [1] = p . m 0 En sommant sur m 2 N , on trouve le résultat annoncé en 2.5. 2.8. On suppose que G est un groupe classique. Soit M un sous-groupe de Levi de G isomorphe à GL(a) G(n a) où a 2 N (cf. ci-dessus). Soit UM une orbite nilpotente de M de la forme Ureg U 0 où Ureg est l’orbite des éléments nilpotents réguliers de GL(a) et U 0 est une orbite d’éléments nilpotents de G(n a). Comme ci-dessus, on considère un sl(2)-triplet, relatif à un élément de U , dont l’image est dans M et AM () = Za A() \ G(n a), où Za est le centre de GL(a). Remarquons d’abord qu’avec la notation Aa () de 1.2, Za Aa () et Aa () est un groupe qui n’est pas anisotrope. En particulier toute représentation irréductible de dimension finie de Aa () est un caractère, sauf pour O(2) qui n’a pas d’unipotents. Considérons le cas de O(2): soit une représentation irréductible de dimension finie de O(2) alors soit est un caractère soit est de dimension 2 étant l’induite d’un caractère du groupe spécial orthogonal, i.e. la restriction de à la composante neutre est la somme d’un caractère et de son inverse. Soit une représentation de dimension finie irréductible de A() ' A(U ); on note M la restriction de à AM () tordu par le caractère U,M de 2.1. D’après ce que l’on vient de voir M est une représentation irréductible de dimension finie de AM () sauf dans le cas très particulier où Aa () = 0(2); dans ce cas on notera Q M la restriction de U,M à m6 =a Am () comptée sans multiplicité (c’est une représentation irréductible intervenant en fait avec multiplicité 1 ou 2). On note U, la restriction de M à Za ; c’en est un caractère ou dans le cas où Aa () = 0(2) est la somme d’un caractère et de son inverse (ou est un caractère). Soit , V une représentation lisse irréductible de G. On fixe P un sous-groupe parabolique de G de Levi M et on note encore VM le module de Jacquet normalisé de V relativement au radical unipotent de P. Avec U comme ci-dessus, on note VM,U, l’espace poids généralisé pour l’action de Za sur VP correspondant au caractère U, , si Aa () 6 = O(2) et sinon correspondant à l’un des caractères inclus dans U, (choix libre). PROPOSITION. On reprend les notations précédentes. On rappelle que l’on a défini FO( ) dans l’introduction. On suppose que (U , ) 2 FO( ). (i) Le morphisme de 2.1 est un isomorphisme. D’où VM,U, 6 = 0 et il existe une représentation irréductible de M, M , surlaquelle Za opère par U, (ou si 1340 C. MŒGLIN Aa () = 0(2) par l’un des deux caractères inclus dans U, , le choix est libre) telle que: ! indGP M . (ii) (UM , M ) 2 FO(VM,U, ). 0 , 0 ) 2 FO(VM ), alors il existe U1 2 Ntr,max ( ) (iii) Réciproquement, soit (UM M 0 U1 . Supposons que l’on ait l’égalité et U 0 “contient” les éléments tel que G.UM M 0 , il existe 0 une représentation réguliers de GL(a). Alors, notant U := G.UM irréductible de dimension finie de A(U ) telle que (U , 0 ) 2 FO( ) et M = M0 . (i) Comme on l’a vu dans la preuve de 2.1 (construction de k , pour k grand), le terme de droite de 2.1 est un modèle de Whittaker dégénéré tel que ceux considérés en [M-W]. Il resulte alors de [M-W] que VM,u a même dimension que Vu ; ainsi 2.1 est un isomorphisme. La fin de (i) en résulte, ainsi que (ii). 0 ; le terme de droite de 2.1 est (iii) Posons comme dans l’énoncé U := G.UM 0 2 NWh,max (VM ). Il en est donc de même non nul grâce à l’hypothèse que UM du terme de gauche et l’existence de U1 avec les propriétés de l’énoncé résulte encore de [M-W]. La fin de (iii), quand U1 = U , résulte de ce que 2.1 est alors un isomorphisme. COROLLAIRE. Soit G un groupe classique et soit , V une représentation lisse irréductible tempérée de G et soit (U , ) 2 FO( ). Alors U ne rencontre aucun sous-groupe de Levi propre de G. Raisonnons par l’absurde et supposons qu’il existe une orbite U 2 NWh,max ( ) rencontrant un sous-groupe de Levi M . Quitte à augmenter M , on peut supposer que M est maximal, i.e. de la forme GL(a) G(n a) avec a 2 N . On peut aussi supposer que a est minimal avec cette propriété, ce qui assure que U est la G-orbite engendrée par une orbite du type Ureg U 0 où Ureg est l’orbite régulière de GL(a). On applique (i) de la proposition ci-dessus, en reprenant la notation M de cet énoncé. On écrit M sous la forme a 0 où a est une représentation irréductible de GL(a) et 0 une représentation irréductible de G(n a). On fixe s 2 N et pour i 2 [1, n] des entiers ai , des représentations cuspidales unitaires de P GL(ai ) et des réels i tels que a = i2[1,s] et a soit un sous-module de l’induite i2[1,s] ij det ji (ce qui sous-entend que l’on a fixé un sous-groupe parabolique Pa de GL(a) de Levi i2[1,s] GL(ai )). Montrons que la condition tempérée assure que: X 2 ai i 0. i [1,s] On note Q le sous-groupe parabolique de G, inclus dans P, contenant Pa et de Levi i2[1,s] GL(ai ) G(n a). Supposons a 6 = n; les “racines” simples réduites pour Q sont de la forme FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES p-ADIQUES i 1341 i+1 pour i 2 [1, s[ et s ; chaque i pour i 2 [1, s] sera vu comme un élément du réseau des poids (en fait ici est une racine). D’après les constructions faites: := X 2 ai i i , i [1,s] est un exposant de . Il doit être dans la chambre de Weyl obtuse positive, c’est-à-dire, il existe des réels, yi , i 2 [1, s], positifs ou nuls tels que: (1) = X 2 yi (i i+1 ) + ys s . i [1,s[ D’où, a1 1 = y1 et pour tout i 2 ]1, s], ai i = yi (2) yi 1. En sommant, on trouve: X (3) 2 ai i = ys 0, i [1,s] Le résultat annoncé. Supposons que a = n; il n’y pas de changement dans le cas des groupes orthogonaux impairs, pour les groupes symplectiques la dernière racine est 2s et dans (1), (2),(3) ys est changé en 2ys ce qui ne change pas le résultat. Si G est un groupe orthogonal pair, la dernière racine est s 1 + s . Dans (1), on change s en s 1 + s et (2) reste vrai pour i 2 ]1, s 2] et on a aussi: as 1 s 1 = ys as s = ys 1 ys ys 2 + ys , 1. En sommant, on obtient encore (3), à condition de changer ys en 2ys , ce qui ne change pas P la conclusion. a Or j j i2[1,s] i i est la valeur absolue du caractère central de a . C’est-à-dire jU, j. Mais restreint à Aa() (notation de 1.2) est un caractère d’un groupe orthogonal ou symplectique (avec toujours l’exception de O(2)), en particulier unitaire (ou contient un caractère de valeur absolue négative), d’où: jU, j = jU,M j, 1342 C. MŒGLIN ou est plus négatif. Cela a été calculé en 2.5 et vaut X 2 ai i = jj xU , M , i.e.: xU,M . i [1,s] Ce nombre est négatif strictement puisque U n’est pas une orbite régulière (cela peut se voir sur la définition donnée, mais le plus simple est de se reporter à 3.4, ci-dessous qui montre que xU,M 0 avec égalité si et seulement si l’orbite duale de U est l’orbite triviale, ce qui est équivalent à U formée d’éléments réguliers.) 3. Interprétation en terme de l’orbite duale. 3.1. Rappel sur la dualité entre orbites nilpotentes. Ces constructions nous servirons pour interpréter xU,P défini ci-dessous. Tout ce qui suit est inspiré du livre de N. Spaltenstein [N] et des formulations combinatoires de G. Kempken [Ke]. Ici et ici seulement les groupes sont considérés sur un corps algébriquement clos, par exemple une clôture algébrique de F ou plutôt C lui-même. Rappelons, que les orbites nilpotentes d’un groupe classique sur un corps algébriquement clos, sont classifiees par la taille de leurs blocs de Jordan. ´ Définissons d’abord le groupe dual: si G est un groupe orthogonal O(m), on note G le groupe Sp(m 1) si m est impair et O(m) lui-même si m est pair. Si G est le groupe symplectique, on définit 2 groupes duaux G := O(2n + 1) et G̃ := Sp(2n) lui-même; en fait G̃ doit être considéré comme le groupe dual du revêtement métaplectique et non de Sp(2n), cette dichotomie reviendra ci-dessous et est inspirée de la correspondance de Howe. Soit U une orbite nilpotente de G. On va définir l’orbite duale dans G ou G̃ . Il me semble plus claire de le faire cas par cas. Dans tous les cas, si U 0 est une orbite nilpotente d’un groupe linéaire, on note (U 0 )D l’orbite duale usuelle, i.e. correspondant à la partition duale. Soit d’abord G = Sp(2n); on plonge Sp(2n) dans GL(2n + 1) en le faisant agir trivialement sur le “vecteur supplémentaire” et on considère U1 l’orbite de GL(2n + 1) engendrée par U ; elle est obtenue en ajoutant un bloc de Jordan de taille 1. Le groupe O(2n + 1) s’envoit naturellement dans GL(2n + 1). En utilisant [Ke], 2.2, on vérifie qu’il existe une unique orbite nilpotente de O(2n + 1), notée U telle que D U = U1 \ O(2n + 1). De même, on vérifie qu’il existe une unique orbite de Sp(2n), notée Ũ , telle que Ũ = U 1 D \ Sp(2n). Supposons maintenant que G = O(2n); on plonge O(2n) dans GL(2n) et U est FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES p-ADIQUES 1343 définie par: U =U D \ O(2n). Supposons maintenant que G = O(2n + 1); on plonge Sp(2n) dans GL(2n + 1) comme ci-dessus et on définit l’orbite U de Sp(2n) par: U =U D \ Sp(2n). On dit qu’une orbite est spéciale si (U ) = U et si G est un groupe symplectique, on dit que U est anti-spéciale si (Ũ˜ ) = U . Le type même d’orbite anti-spéciale non spéciale est l’orbite minimale de Sp(2n). Ces définitions se traduisent de la façon combinatoire suivante; soit U comme ci-dessus; on écrit 0 < p1 pi pt , (où t 2 N ) l’ensemble des tailles de ses blocs de Jordan: supposons que G est un groupe symplectique. Alors U est spéciale (resp. anti-spéciale) si pour tout i 2 [1, t] tel que pi est impaire, l’ensemble fj 2 [1, t] tel que pj > pi g est de cardinal pair (resp. impair). Supposons que G est un groupe orthogonal. Alors U est spéciale si pour tout i 2 [1, t] tel que pi est paire, l’ensemble fj 2 [1, t] tel que pj < pi g est de cardinal pair. Remarquons que la condition est équivalente à pour tout i 2 [1, t] tel que pi est paire, la parité du cardinal de l’ensemble fj 2 [1, t] tel que pj < pi g est celle de m, où G = O(m). 3.2. Définition de l’opération U 7! U . Soit U une orbite nilpotente de G. On note 0 < p1 pi pt , (où t 2 N ) l’ensemble des tailles de ses blocs de Jordan. Supposons d’abord que G est un groupe orthogonal de la forme O(m) (m 2 N ), t est nécessairement de la parité de m et G est le groupe Sp(m t); on pose alors U l’orbite nilpotente de G dont les blocs de Jordan ont pour taille p1 1 pi 1 pt 1. Supposons maintenant que G est le groupe symplectique Sp(2n); on définit alors G et G̃ qui sont des groupes othogonaux pairs et impairs respectivement par: si t est pair G = O(2n t) et G̃ = O(2n t + 1); si t est impair G = O(2n t + 1) et G̃ = O(2n t). On pose U l’orbite nilpotente de G dont les blocs de Jordan sont p1 1 pi 1 pt 1 si t est pair alors que si t est impair on ajoute un bloc de Jordan de taille 1 (en fait cette définition, quand t est impair n’a d’intérêt que si p1 > 1 ce qui est nécessairement le cas si U est spéciale). On pose Ũ celle de G̃ dont les blocs de Jordan sont p1 1 pi 1 pt 1 si t est impair alors que si t est pair on ajoute un bloc de Jordan de taille 1 (en fait cette définition, quand t est pair n’a d’intérêt que si p1 > 1 ce qui est nécessairement le cas si U est antispéciale, notion définie ci-dessus). 1344 C. MŒGLIN 3.3. On va relier ces constructions avec la dualité de façon à pouvoir faire des démonstrations par récurrence. LEMME. Soit U une orbite nilpotente de G dont on note 0 < p1 pi pt , (où t 2 N ) l’ensemble des tailles des blocs de Jordan. On reprend les définitions ci-dessus. Notons P1 Ps l’ensemble des tailles des blocs de Jordan de (U ) ; on met des˜ pour (Ũ ) si G = O(2n) les blocs de Jordan de U sont: si p1 = 1, P1 Ps Ps+1 := t 1; si p1 > 1, P1 Ps 1 Ps 1 Ps+1 := t (nécessairement Ps = t + 1). si G = O(2n + 1) les blocs de Jordan de U sont: si p1 = 1, P̃1 P̃s Ps+1 := t 1; si p1 > 1, P1 Ps 1 Ps 1 Ps+1 := t (nécessairement P̃s = t + 1). si G = Sp(2n) les blocs de Jordan de U se déduisent de ceux de U en en ajoutant un de taille t + 1 si t est pair et t si t est impair; les blocs de Jordan de Ũ s’obtiennent à partir de ceux de (Ũ ) en ajoutant un bloc de taille t + 1 si t est impair et t si t est pair. On ne va pas donner la démonstration de ce lemme qui se fait en calculant la partition duale mais on va donner un exemple: soit G = Sp(10), U correspondant à la partition 1, 1, 2, 3, 3, i.e., avec les notations de l’énoncé t = 5. On définit U1 comme ci-dessus; c’est l’orbite de GL(11) correspondant à la partition 1, 1, 1, 2, 3, 3. La partition duale est 6, 3, 2. Ainsi U est l’orbite de O(11) correspondant à la partition 5, 3, 3 L’orbite U est l’orbite de O(6) correspondant à la partition 1, 1, 2, 2; la partition duale est 4, 2 et l’orbite duale de U est celle de O(6) correspondant à la partition 3, 3; on a donc bien ajouté t qui ici vaut 5. Calculons Ũ ; c’est l’orbite de Sp(10) correspondant à 6, 2, 2. L’orbite Ũ est l’orbite de Sp(10) correspondant à la partition 6, 2, 2. L’orbite Ũ est l’orbite de O(5) correspondant à la partition 1, 2, 2; la partition duale est 3, 2 ce qui montre que l’orbite (Ũ ) est l’orbite de Sp(4) correspondant à la partition 2, 2. On obtient bien 6, 2, 2 en ajoutant 6 = t + 1. COROLLAIRE. Soit U une orbite nilpotente de G; on suppose d’abord que U est spéciale, alors U est spéciale si G n’est pas un groupe orthogonal sur un espace de dimension impaire et U est antispéciale dans ce dernier cas. On suppose maintenant que G est symplectique et que U est antispéciale, alors Ũ est spéciale. Cela résulte des caractérisations combinatoires données ci-dessus; mais on peut aussi retrouver le résultat grâce au lemme précédent. 3.4. PROPOSITION. Soit U une orbite nilpotente de G Pour tout j 2 N , on note pU,j le nombre de blocs de Jordan de U de taille supérieure ou égale à j. On suppose que U est spéciale (ou U est anti-spéciale, ce qui nécéssite que G soit symplectique) et on note P1 Ps (ou P̃1 P̃s ) les tailles des blocs de Jordan de U FRONT D’ONDE DES REPRÉSENTATIONS DES GROUPES p-ADIQUES 1345 (ou de Ũ ). Soit a 2 N , on pose: X xU,a := 1=2 pU,j 2 [(a + )=2], j [1,a] où = 0 si G est symplectique et vaut 1 si G est orthogonal. On suppose que U a au moins 2 blocs de Jordan de taille a, alors: xU,a = X 2 (Pi 1)=2, (P̃i 1)=2, i [1,a] si U est spéciale et xU,a = X 2 i [1,a] si U est anti-spéciale. Il faut d’abord traiter le cas où a = 1: reprenons la notation 0 < p1 pt pour l’ensemble des tailles des blocs de Jordan de U . Par hypothèse p1 = p2 = 1 et xU,1 = t=2 (où est défini dans l’énoncé). Il faut démontrer, avec les notations de l’énoncé que (P1 1)=2 = t=2 . Si G est un groupe orthogonal P1 = t 1 (cf. le lemme précédent), ce qui donne le résultat. Si G est symplectique et si U est spéciale, t est nécessairement pair et P1 = t + 1; d’où encore le résultat. Si U est antispéciale, t est nécessairement impair et P̃1 = t + 1 et le résultat. Supposons maintenant que a est plus grand que 1 et on prouve le résultat par récurrence. Supposons que G est un groupe orthogonal; supposons d’abord que p1 > 1; alors d’après le lemme 3.3, P1 = t et (P1 1)=2 = pU,1 =2 1=2. En utilisant encore le lemme 3.3 on rappelle que P2 + 1, P3 , : : : , Ps sont les blocs de Jordan de (U ) si G est O(2n) et ceux de (U˜ ) si G = O(2n + 1). Tenant compte du corollaire 3.3, on peut appliquer l’hypothèse de récurrence à U et obtenir: 1=2 + (P2 (1) 1)=2 = 1=2 X 2 pU ,j 1 [(a 1)=2]. j [2,a] Or pU ,j 1 = pU,j si j > 1 et on obtient: X 2 j [1,a] (Pj 1)=2 = 1+ X 2 pU,j [(a 1)=2]. j [1,a] Le résultat résulte de ce que 1 + [(a 1)=2] = [(a + 1)=2]. On suppose maintenant que p1 = 1; alors P1 = t 1 et (P1 1)=2 = pU,1 =2 1 et on conclut comme ci-dessus le 1/2 n’apparaissant pas dans (1). Le cas du groupe symplectique est analogue. 1346 C. MŒGLIN UNIVERSITÉ DE PARIS 7, F 75251 PARIS CEDEX 05, PARIS, Electronic mail: FRANCE [email protected] REFERENCES [C] [Ka] [Ke] [Ko] [M-W] [M1] [M2] [S] R. W. Carter, Finite Groups of Lie Type: Conjugacy Classes and Complex Characters, Wiley, New York,1985. N. Kawanaka, Shintani lifting and Gelfand-Graev representations, Proc. Sympos. Pure Math., vol. 47, Amer. Math. Soc., Providence, RI, 1987, pp. 147–163 G. Kemken, Induced conjugacy classes in classical Lie-algebre, Ab. Math. Sem. Univ. 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