du paradigme du développement durable » (Joras, 2002 cité par Lapeyre,
2009). Le gouvernement précise que le développement durable corres-
pond à « un développement qui répond au besoin du présent sans compro-
mettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Pour y
parvenir, les entreprises, les pouvoirs publics et la société civile devront
travailler ensemble afin de réconcilier trois mondes qui se sont longtemps
ignorés : l’économie, l’écologie et le social. La RSE apparaît comme le
soulignent Ben Yedder et Zaddem (2009) comme « une concrétisation
de l’intégration de repères éthiques dans le domaine de l’entreprise ». La
RSE consisterait donc pour l’entreprise à diffuser des données relatives
aux activités sociales et environnementales effectuées, rendant ainsi plus
crédible son engagement sur la voie de la responsabilité sociale (Igalens,
2004 ; Akremi, Dhaoudi et Igalens, 2008). En Marketing, la notion de RSE
intègre de manière plus forte l’idée de communication envers les différen-
tes parties prenantes (Maignan, Ferrell et Ferrell, 2005 ; Smith, Palazzo et
Bhattacharya, 2010).
1.2 Les pratiques marketing et les consommateurs-citoyens
Parmi les différentes fonctions de l’entreprise, le marketing est probable-
ment celle qui suscite le plus de débats en matière d’éthique et de respon-
sabilité sociale (Jahdi et Acikdilli, 2009). Le consommateur est de plus en
plus soucieux d’une consommation socialement responsable prenant ainsi
en compte les conséquences de ses choix personnels sur la société dans son
ensemble. Aujourd’hui, on assiste donc à une critique du discours marke-
ting qui se concrétise notamment par la place de la marque dans l’acte
d’achat (Sansolini, 2005). Une consommation dite « engagée » se déve-
loppe. Les Français ont ainsi pris conscience de l’importance d’adopter
« une consommation plus sobre, soucieuse de limiter le gaspillage (46 %),
une consommation de produits plus respectueux de l’environnement
(44 %) et une consommation de produits fabriqués localement (38 %2) »,
cette posture se propageant au sein de tous les groupes sociaux3. Ces 2
dimensions environnementale et sociétale étaient déjà présentes dans la
définition de Roberts (1995) de la consommation dite « responsable ». Les
chercheurs en marketing insistent aujourd’hui sur l’importance qu’il y a
à considérer l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise (Maignan et
Ferrell, 2004).
Les entreprises ont compris l’obligation de communiquer de manière plus
précise sur leur responsabilité sociale, soit par réelle conviction, soit de
manière plus opportuniste. Cet opportunisme a pu conduire à certaines
dérives en matière notamment de publicité (dérives « épinglées » par