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Voilà déjà une quinzaine d’années que, suite à la fin de la guerre froide et au
triomphe du libéralisme, les pays qui avaient pendant longtemps vécu sous des régimes
d’exception ont amorcé des processus démocratiques.
La construction des nouveaux édifices démocratiques ne s’est pas limitée au
principe électif ni même à la sacro-sainte règle de la séparation des pouvoirs tel que l’a
développée le philosophe français Mantes. Elle a vu émerger un autre secteur – celui de
la presse - dont l’importance s’est tellement affirmée au cours de l’histoire et dans les
contextes de démocratie libérale, qu’il est largement admis qu’il constitue aujourd’hui le
4ème pouvoir.
L’action des médias est en effet si prégnante sur la vie publique qu’il n’est pas
exageré d’affirmer que la presse régule la vie sociale. C’est désormais par elle que nous
avons conscience de notre existence dans un environnement global, de la réalité
concrète dans laquelle nous vivons, et surtout de notre positionnement dans le monde,
non seulement en tant qu’individu, mais en tant qu’entité territoriale, sociologique,
politique et culturelle.
Compte tenu de l’importance du phénomène, l’on peut, - et l’on doit - marquer
des arrêts pour en évaluer ses forces et faiblesses.
Cette réflexion est donc opportune, car la presse burkinabè est en pleine
expanssion, et le rôle qu’elle est appelée à jouer dans notre processus de
développement est si déterminant que nous devons suivre son évolution, afin d’apporter
les réajustements indispensables à son épanouissement.
L’approche des forces et faiblesses de la liberté de la presse au Burkina Faso doit
prendre pour point d’ancrage le cadre institutionnel et légal et la qualité de la production
des organes de presse à l’aune de ce qui leur est assigné comme mission fondamentale.
Mais tout phénomène socio-politique a une histoire. Sans une bonne connaissance de
l’histoire, l’on peut émettre des jugements erronés.
Aussi, le document de travail s’articulera autour des centres d’intérêt ci-après :