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biens d’équipement et oblige les entre-
preneurs à accroître leurs quantités ven-
dues (et non leurs prix). En troisième lieu
le coefficient de capital doit rester cons-
tant, ce qui ne suppose aucune amélio-
ration de la productivité du capital, et ex-
clut les effets du progrès technique.
En 1939, Paul Samuelson a conçu un
modèle, l’oscillateur, dans lequel les fluc-
tuations économiques s’expliquent par
l’effet combiné de l’accélérateur et du
multiplicateur d’investissement : les en-
trepreneurs, en fonction d’une augmen-
tation escomptée de la demande, doivent
réaliser des investissements plus que pro-
portionnels à l’augmentation attendue de
la demande ; ces investissements engen-
drent des revenus supplémentaires pour
d’autres agents économiques. Par exem-
ple, dans un village, un boulanger utilise
un four à pain pour satisfaire sa clientèle.
Il voit sa demande augmenter de 20 %
en raison de l’implantation d’une maison
de retraite et doit doubler sa capacité de
production, c’est-à-dire faire construire
un nouveau four à pain. Le mécanisme
de l’accélérateur montre qu’un accroisse-
ment de 20 % de la demande entraîne
une augmentation de 100 % de l’investis-
sement. Pour faire ce travail, le boulan-
ger embauche un artisan qui va ensuite
dépenser les revenus qu’il va recevoir
après avoir accompli sa tâche, auprès
d’agents économiques (entreprises, com-
merces, etc.) qui vont aussi dépenser une
partie de leurs revenus (mécanisme du
multiplicateur).
◆
Voir CYCLES ;INVESTISSEMENT ;MUL-
TIPLICATEUR D’INVESTISSEMENT.
ACCORDS COMMERCIAUX ◆Accords si-
gnés entre pays afin de mieux organiser
leurs échanges économiques. Ils peuvent
avoir comme objectif de favoriser le li-
bre-échange ou le protectionnisme.
➥On peut également les distinguer se-
lon leur logique : soit ils concernent les
relations économiques avec l’ensemble
des autres économies nationales - on
parle alors de multilatéralisme -, soit il
s’agit de relations propres à quelques pays
seulement - on parle alors de bilatéra-
lisme, s’ils concernent seulement deux
pays, ou de régionalisme, s’ils sont plus
nombreux. L’accord du GATT a ainsi été
réalisé selon une logique multilatérale :
il devait profiter à tous les pays. À l’in-
verse, les accords donnant lieu à la cons-
truction de la Communauté économique
européenne ont permis la constitution
d’un bloc régional favorisant les échan-
ges entre les pays membres.
◆
Voir COMMERCE INTERNATIONAL ;INTÉ-
GRATION ÉCONOMIQUE.
ACCORDS DE BRETTON WOODS ◆En
1944, les Alliés organisent une confé-
rence à Bretton Woods (États-Unis) afin
de construire un nouvel ordre monétaire
international et d’éviter les désordres de
l’entre-deux-guerres. Y sont posés les
principes structurant le nouveau système
monétaire international (SMI) ainsi que
la création de deux institutions : le Fonds
monétaire international (FMI) et la Ban-
que mondiale, ou BIRD.
➥Deux projets s’y affrontèrent : le plan
Keynes et le plan White. Alors que
J. M. Keynes défendait notamment la
création d’une monnaie internationale
(le bancor), c’est le plan américain de
H. D. White qui fut retenu. Ces accords
instituaient le retour à un système de
change fixe où chaque monnaie voyait sa
parité exprimée en dollar ou en or avec
une marge de fluctuations de + ou - 1 %.
Les États-Unis possédant alors les 3/4 du
stock d’or, seule la parité du dollar fut
fixée en or ; celle des autres monnaies le
fut par rapport au dollar. Chaque banque
a
A
ACCORDS DE BRETTON WOODS